[Prophétie du dernier gardien]
Au milieu d’un Cercle de Quatre se tiendra un Cercle de Trois,
Tous Enfants du Vent, et pourtant aucun,
Le chasseur, l’indéfectible, le guérisseur,
Rassemblés par la peur, liés par l’amour,
Pour débusquer celui qui se cache du Vent.
Ecoute, ô gardien, et regarde ton destin :
Le chasseur montera la garde,
L’indéfectible aussi abandonnera,
Le guérisseur aussi tuera,
Pour débusquer celui que se cache du Vent.
Ecoute, ô dernier de ton espèce, écoute le Vent :
Le Vent du passé qui salue son foyer,
Le Vent de la Terre qui met en sûreté,
Le Vent des étoiles qui porte le chant maternel chéri,
Qui cache l’Enfant du Vent.
Des lèvres de l’Enfant Endormi jailliront les mots de toute sagesse
Prends garde au Somnambule
Car le sang sera la clef
Pour débusquer celui qui se cache du Vent.
La tête dans les mains, il sanglota en respirant l'odeur âcre du sentier, détrempant de ses larmes de dragon le sol meuble, sur lequel il laissa une coulée d'obsidienne pailletée de poussière d'or qui scintillait dans la lumière tressautante.
[Ashe à Rhapsody] - Si vous appartenez à la Première Génération, vous ne disposerez que d’un nombre extrêmement réduit de semblables avec qui faire votre vie, qui ne mourront pas dans vos bras avant que vous ayez eu l’occasion de les connaître.
[…]
- Quand j’étais toute petite, ma mère disait que le temps qu’on passait ensemble valait cette perte, car sans l’acceptation de cette douleur, il n’y aurait rien de précieux à perdre.
J'imagine que je n'ai pas besoin de vous donner de précisions anatomiques quant à l'endroit où vous pourrez ranger ce parchemin.
Il existe de nombreuses raisons, égoïstes ou généreuses, pour lesquels on met des enfants au monde. […] Les races sans âmes ont parfois un désir très profond d’engendrer une descendance, quelle qu’elle soit, pour garantir leur immortalité. […] N’en est-il pas de même pour chaque parent ? N’échange-t-on pas un peu de son âme contre une parcelle d’éternité ?
[Prophétie de l’Enfant Endormi]
L’Enfant Endormi, des trois le dernier né,
Vit dans les rêves, bien que la Mort soit venue
Ecrire son nom au plus profond de son cœur déchu
Et que personne encore n’ai songé à le pleurer ;
La deuxième, qui gît dans le sommeil profond,
Entre un ciel d’eau et les sables inconstants,
Attend, les mains croisées, patiemment,
Le jour où elle se dressera de ces fonds.
Quant à l’aîné, qui repose aux confins
De la crypte à jamais silencieuse de la Terre,
Il n’est pas encore là, mais sa naissance amère
Signera du Temps même sa fin.
"Qu'est-ce que c'est que ça, dans vos yeux? Vous n'êtes quand même pas en train de pleurer? Vous connaissez la règle."
Rhapsody s'essuya les yeux du dos de la main. "La ferme. Vous pouvez vous fourrer votre règle dans la même cavité que La Fureur du Wyrm, il devrait y avoir largement la place dans votre cas."