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Critique de pleasantf


Voilà un livre essentiel pour les amoureux de Paris. Je ne m'étendrai pas sur ce qui a été dit dans les critiques déjà publiées mais j'aimerais consacrer mon commentaire sur un aspect qui a piqué ma curiosité et qui n'a pas vraiment été évoqué par mes collègues babeliautes.
Pourquoi ce livre est-il constitué de trois parties d'une longueur inégale et qui, relativement indépendantes les unes des autres, pourraient chacune donner lieu à un livre distinct? L'ouvrage commence par une double approche géographique et historique en cercles concentriques. Eric Hazan consacre sa deuxième partie aux révoltes populaires, essentiellement sur la période allant de l'instauration de la monarchie de Juillet 1830 à la Commune. Et sa dernière partie à la figure des écrivains du XIXème siècle et des photographes des XIXème et XXme siècles qui ont utilisé Paris comme matériau pour leurs créations.
J'ai cherché à comprendre le sens que Eric Hazan donnait à cet assemblage. Paris est l'objet de son livre et Hazan regarde son objet selon trois perspectives différentes. Je crois que ces trois parties se rejoignent sur un point : elles parlent de la ville et de son évolution à travers une vision qui met en avant les phénomènes de rupture tout en montrant que l'histoire est faite à la fois de continuité et de discontinuités. Il y a une continuité dans l'histoire de Paris qui prophétise d'ailleurs la prochaine extension à la proche banlieue. Continuité aussi dans la tentative permanente du pouvoir et des élites d'instaurer un ordre dans la ville et de mettre sous contrôle les classes laborieuses vues comme dangereuses en les poussant vers l'extérieur. Mais l'histoire de la ville est faite de ruptures que celles-ci soient des poussées fiévreuses de croissance spatiale en dehors des limites officielles de la ville, ou des épisodes insurrectionnels, ou des nouvelles façons d'envisager l'art, en l 'occurrence la littérature ou l'art de l'image qu'est la photographie. Paris, organisme vivant, est faite de turbulences régulières, ce qui constitue pour Hazan un motif d'espoir. Je crois que le sous-titre 'il n'y a pas de pas perdus' est un appel à l'optimisme, un appel à ne pas renoncer, un appel à continuer de faire un pas en avant , à bouger.
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