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EAN : 9791034730315
176 pages
Dupuis (15/06/2018)
3.46/5   25 notes
Résumé :
1999. Deux cinéphiles français, François Renard et Christophe Lemaire, passionnés de cinéma bis, s'apprêtent à vivre une belle aventure : se rendre en Italie pour y interviewer le réalisateur Marco Corvo, cinéaste mythique que nul n'a revu depuis vingt-cinq ans, après son dernier film inachevé. D'abord impressionnés par Corvo, les deux Français vont vite se trouver captivés. Au fil de l'interview, qui s'étendra sur plusieurs jours, apparaît le portrait d'un cinéma p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il s'agit d'une histoire compète en 1 tome, indépendante de toute autre, initialement parue en 2018. le scénario a été écrit par Doug Headline (Tristan Jean Manchette, cofondateur du magazine Starfix), et les dessins ont été réalisés par Massimo Semerano. le tome commence par une introduction d'une page écrite par Hélène Cattet et Bruno Forzani (couple de réalisateurs français), en mars 2018. Ce tome se termine avec la filmographie de Marco Corvo (13 films entre 1959 e 1975), quelques points de repère sur le cinéma populaire de genre en Italie, de l'après-guerre aux années 1980, un article consacré au Giallo (intitulé Anatomie d'un genre), une liste de 32 Giallo indispensables sortis en 1952 et 1982, et enfin la liste des films dont une image ou plusieurs apparaissent dans la bande dessinée (au nombre de 32).

C'était une autre époque, celle où les cinémas de quartier ne désemplissaient pas et projetaient des films de genre. Mais ces années sont révolues, et la pellicule a laissé la place à la vidéo, puis bientôt au numérique. En 1998, François Renard (surnommé Godzy) et Christophe Lemaire sortent d'une projection à la cinémathèque de Paris. Ils rejoignent un groupe de cinéphiles aimant les films de mauvais genre, dans un restaurant asiatique. Ils font part à leurs amis de leur départ prochain pour l'Italie, afin d'aller interviewer le mythique réalisateur de Giallo, Marco Corvo qui vit en reclus depuis 25 ans. Ils ont décroché cet entretien exclusif grâce à Dino d'Angelo, leur ami italien. Ils emportent chacun une caméra pour être sûr de ne rien rater. La veille du départ, François Renard fait un cauchemar en rêvant au film Lumière noire, de Marco Corvo, jamais achevé. le voyage en avion se déroule sans anicroche et ils sont accueillis par Dino à l'aéroport, mais épié à leur insu par un individu en gabardine. Dino les emmène chez lui à Bologne où il les héberge. le soir, ils évoquent rapidement la carrière de Marco Corvo, et son arrêt brutal en 1975, suite à la disparition de Luisa Diamanti son actrice fétiche.

Le lendemain matin, c'est le chauffeur privé de Marco Corvo qui vient les chercher en limousine pour leur premier entretien. Il les conduit dans une villa isolée, éloignée de Bologne. Sur place ils sont accueillis par Alessandra Vasco, la gouvernante du réalisateur. Elle leur interdit de filmer la façade de la villa pour éviter qu'elle ne puisse être localisée. Avant le premier entretien, elle leur expose les 3 règles à respecter. Un : la santé de monsieur Corvo est fragile. S'il vous demande faire une pause, vous arrêtez l'interview. Si vous voyez qu'il se fatigue, c'est vous qui devez lui proposer d'arrêter. Deux : vous ne devez jamais lui parler de Luisa Diamanti. Jamais. Trois : quand monsieur Corvo dit que l'entretien est fini, il est fini. S'il est satisfait, vous reviendrez demain. François Renard et Christophe Lemaire se retrouvent enfin face à Marco Corvo, dans son fauteuil roulant, derrière son bureau. Il leur demande pourquoi ils s'intéressent à lui, afin de tester leur motivation.

En découvrant le titre et la couverture, le lecteur peut s'interroger sur le genre de public visé. En effet Midi-Minuit fait référence à un cinéma de quartier le Midi-Minuit sis 14 Boulevard Poissonnière à Paris en face du Grand Rex. La première séquence revient sur l'essor des cinémas de quartier et la projection de films en marge, hors norme, qualifiés de cinéma-bis, ou classé dans le mauvais genre. Cette introduction permet à un lecteur néophyte de disposer du contexte culturel pour apprécier l'histoire qui suit. Doug Headline rend hommage à un genre très particulier qui est celui du Giallo, un genre de film d'exploitation mêlant policier, horreur et érotisme, ayant connu son heure de gloire dans les années 1960 à 1980. D'ailleurs le lecteur découvre une enquête qui reprend certaines conventions de ce genre. Il y a une enquête policière en arrière-plan (la mystérieuse disparition de Luisa Diamanti, l'égérie de Marco Corvo), les crimes sordides des 3 critiques de films (policier + horreur), et une touche très légère d'érotisme sans nudité (plutôt de la sensualité à la limite de la parodie). Néanmoins la dynamique principale de l'histoire repose sur les entretiens avec le réalisateur Marco Corvo qui évoque sa carrière, et donc l'évolution du Giallo au travers de ses propres films.

En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut être plus intéressé par le mystère de la disparition de Luisa Diamanti) ou par la carrière de Marco Corvo. Dans les 2 cas, il se rend compte qu'il prend plaisir aux entretiens successifs entre les 2 journaliste et le réalisateur. Même s'il ne s'intéresse pas au Giallo, il se prend au jeu de découvrir la vie de ce réalisateur fictif. Les auteurs prennent bien soin de rester accessibles pour les néophytes, en apportant les éléments de contexte nécessaires, sans se laisser emporter par leur sujet. Par exemple, il est question de Cinecittà, le complexe de studios cinématographiques italien fondé en 1937 et situé à Rome. Pour autant, ils ne se lancent pas dans l'historique des studios. Ils évoquent précisément la fin des années 1950, et les collaborations informelles entre les grands réalisateurs italiens de l'époque, et les réalisateurs de film de genre à petit budget. Ainsi le lecteur novice peut se faire une idée des interactions entre ces différents créateurs, et comprendre que tous pouvaient avoir des ambitions artistiques, concrétisées en fonction des moyens budgétaires alloués à leur film. Doug Headline sait utiliser les anecdotes pertinentes à bon escient, comme celle sur l'utilisation des chutes de pellicule. Marco Corvo explique : il fallait stopper les acteurs en plein milieu des prises, leur interdire de bouger, recharger le magasin, reprendre le texte à la syllabe où ils s'étaient interrompus… Voilà pourquoi j'ai réduit le dialogue au maximum dans ce film. La reconstitution historique de cette période et de ce milieu est ainsi rendue accessible et concrète au néophyte.

Dans le même temps, le scénariste nourrit son récit d'éléments provenant de son expertise en la matière. Il peut s'agir d'une référence à une actrice emblématique des Giallo comme Marisa Belli (1933-, Maria Luisa Scavoni de son vrai nom), ou des affiches ou des images de films, utilisées pour les citer ou réappropriées dans l'évocation ou la filmographie de Marco Corvo : 32 références qui ne parleront qu'aux experts du genre, comme Maciste contro il vampiro (1961), Quella sporca soria nel West (1968), Sette orchidee macchiate di Rosso (1972). Néanmoins ces références pointues apportent également des éléments d'informations pour le lecteur novice en matière de Giallo. Doug Headline réussit donc son pari de concilier un récit tout public, avec une évocation docte du genre parlant aux érudits en la matière. du coup, le lecteur prend vite conscience qu'il est plus captivé par cette évocation du Giallo que par la trame policière. Cette dernière est bien construite, mais la manière de la raconter emprunte aux conventions du Giallo et peut décevoir les amateurs de récits policiers réalistes.

En regardant la couverture, le lecteur s'interroge sur le genre de dessins qu'il va découvrir à l'intérieur car il s'agit d'une savante composition à base d'un buste détouré au crayon avec des surimpressions d'affiches de film floutées, pour un résultat impressionniste teinté de surréalisme. Dès la première séquence, il découvre des dessins plus conventionnels, de nature descriptive, avec un bon degré de réalisme, et un degré de simplification les rendant faciles à lire. Les traits de contour de Massimo Semerano sont un peu lâches, ce qui donne une impression plus spontanée aux personnages. Les visages sont variés et les morphologies différenciées. le dessinateur appuie une ou deux caractéristiques graphiques comme le nez pointu de Christophe Lemaire, la carrure impressionnante de François Renard, ou la plastique irréprochable d'Alessandra Vasco. Ce sont les seules particularités avec un soupçon d'exagération, les autres protagonistes étant normaux et différenciés les uns des autres. Les traits de visage et les contours de silhouette ne sont pas affinés pour avoir des contours bien lissés, mais les personnages sont expressifs, avec des postures naturelles.

Massimo Semerano représente les décors avec un niveau de détails satisfaisant et une bonne régularité (dans plus de 90% des cases. Cela participe à la bonne qualité de l'immersion du lecteur qui peut voir les différences d'aménagement intérieur entre l'appartement de Dino d'Angelo, la pièce servant de bureau au commissaire Fornaroli, la villa plus cossue de Marco Corvo, etc. Cela concourt également à la tangibilité de la reconstitution géographique (les rues de Bologne), et historique, à la fois pour les plateaux de tournages, les costumes et les décors des films. Les auteurs ont pris le parti d'intégrer des images extraites de Giallo, soit de manière brute, comme une illustration d'un des films qu'est en train d'évoquer Marco Corvo ou un autre personnage, soit avec un traitement infographique sur la texture ou les couleurs pour plus évoquer une manière de concevoir la mise en scène ou d'exprimer une émotion ou un concept. Ce choix graphique fonctionne très bien dans le contexte de l'histoire, donnant à voir au lecteur ce dont parlent les personnages. Massimo Semerano reprend les conventions du Giallo pour les scènes d'action, en dramatisant un tantinet leur mise en scène, qu'il s'agisse des meurtres de critiques ou d'un accident de voiture. le lecteur peut y voir la volonté de participer à la mise en abîme d'un récit sur le genre Giallo prenant les formes d'un Giallo.

Au fil des entretiens avec Marco Corvo, les auteurs évoquent les ambitions d'auteur des réalisateurs de Giallo. le lecteur peut donc aussi recevoir cette lecture comme une évocation d'un genre, et au-delà la démarche de créateurs originaux utilisant un genre cinématographique pour évoquer des thèmes universels. Doug Headline se montre des plus convaincants en mettant en scène comment les conventions de genre, les exagérations propres à un genre peuvent être utilisées à bon escient pour faire ressortir des considérations sur la condition humaine, avec plus de force qu'une observation naturaliste. Il évoque aussi une industrie soumise à une logique économique de production, à la fois budgétaire (l'utilisation des chutes de pellicule), à la fois de production (600 westerns, spaghetti ou non, produits en Italie en 10 ans). Il intègre également quelques remarques pince-sans-rire comme celle sur l'impact très relatif des critiques, et leur pertinence elle aussi très relative.

Venu pour une simple évocation du genre Giallo, le lecteur ressort de Midi-Minuit avec le plaisir d'avoir lu une vraie histoire, même si la dimension policière reste assez convenue, bénéficiant d'une narration visuelle vivante et nourrie. En fonction de son degré de familiarité avec le Giallo, il aura eu le plaisir de découvrir les conventions propres à ce genre, ainsi que la manière dont des auteurs les ont utilisés, ou de découvrir un discours s'adressant aussi à des connaisseurs pour une réflexion sur le genre, nourrie par des références pointues et pertinentes. En prenant un peu de recul, il ressort avec un constat sur la manière dont des auteurs peuvent s'accommoder des contraintes industrielles de production de leur oeuvre, et sur les plages de liberté qu'offrent les oeuvres de (mauvais) genre, ainsi que sur leur capacité à exprimer des émotions et des constats avec plus de force.
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1999. Deux cinéphiles français, François Renard et Christophe Lemaire se rendent en Italie pour y interviewer le réalisateur Marco Corvo, cinéaste qui a mis fin a sa carrière après la disparition de la femme qu'il aime et premier rôle dans son dernier film.

Un BD très documentée qui m'a fait découvrir le cinéma italien des années 70 sur fond de disparition, de meurtres et d'enquêtes policières.
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J'ai bien aimé l'approche particulière de ce polar qui se situe dans le milieu des fans de cinéma. On aborde le cinéma italien des années 50-60 et milieu des années 70. C'est un certain âge d'or qui a vu des productions américaines venir tourner des péplums en Italie puis des westerns spaghettis.

Il y a un assassin qui dégomme tous deux qui ont réalisées des critiques négatives sur l'oeuvre d'un cinéaste tombé en désuétude depuis 25 ans. J'espère toutefois que cela ne donnera pas des idées aux fans d'auteurs de bd…

Nos deux héros ne sont pas les enquêteurs mais ils mènent une interview autour de cet auteur qui n'a plus fait d'apparition publique depuis bien des années. le cadre du polar n'est là que pour donner un peu de piquant. Pourtant, ce que j'ai aimé, c'est toute cette évocation de l'histoire du cinéma italien qui pourra paraître pompeuse pour bien des lecteurs.

On ressort de cette lecture avec beaucoup de nostalgie de ce qu'a été le cinéma pendant une certaine époque aujourd'hui révolue. Il est vrai qu'aujourd'hui, c'est un cinéma dominé par des super-héros aux supers-pouvoirs et à la débauche insolente d'effet spéciaux vide de sens.
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François et Christophe, deux grands cinéphiles, ont la chance d'aller interviewer Marco Corvo, un réalisateur qui s'est exilé suite à la disparition de Luisa, son grand amour.

Le scénario de ce roman graphique s'apparente à un polar. L'ambiance est noire, le mystère plane et le lecteur plonge de plein pied dans le milieu du cinéma. Je me suis prise au jeu de cette atmosphère très spécifique où le suspens est omniprésent. Une certaine tension se crée tout au long de la lecture. L'intrigue est donc très bien menée, le rythme est haletant.

Les personnages étant des cinéphiles, de nombreuses références cinématographiques sont disséminées tout au long de la lecture. Ces références sont très pointues et sont sujettes à des touches d'humour. Malheureusement, je n'ai pas eu les connaissances nécessaires pour saisir toutes les subtilités.

Le personnage de Corvo est rempli de mystères. On ne sait rien de lui sauf ce qu'il veut bien nous laisser entrevoir. le duo François et Christophe fonctionne bien. Quant à Luisa, elle est omniprésente sans pourtant être présente physiquement.

L'esthétique de ce roman graphique est très sombre. Les traits sont durs et le style rappelle le comics.
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Fin des années 1990, deux cinéphiles passionnés François Renard et Christophe Lemaire ont le privilège de se rendre en Italie afin d'interviewer un célèbre cinéaste Marco Corvo, qui vit reclus depuis plusieurs années. Celui-ci fait parti de ceux qui ont marqué toute une époque avec le giallo, un genre italien mêlant polar, horreur et érotisme et qui a connu ses heures de gloire dans les années 70-80.

Durant leur séjour, en parallèle de la rencontre de nos deux protagonistes avec le réalisateur, plusieurs critiques de cinéma sont retrouvés sauvagement assassinés.

Cet album, truffé de clins d'oeil, a été créé par un binôme de mordus du septième art et cela se ressent à travers cette lecture dans laquelle ressort également la nostalgie envers les cinémas de quartier.

Les deux auteurs ont repris les codes du giallo dans ce récit surprenant où s'entremêle illustrations et photos de films afin de nous retracer l'histoire de ce cinéma italien. L'occasion d'évoquer entre autres Sergio Leone ou encore Dario d'Argento.

De plus, ils n'hésitent pas à mener en bateau le lecteur car, quand on achève cette lecture, tout laisse à penser que Marco Corvo est un personnage réel, notamment du fait de sa filmographie située à la fin de l'ouvrage.

Un livre passionnant qui s'adresse aussi bien aux novices qu'à un public plus aguerri et qui réussit le pari de ne pas faire sombrer le lecteur dans l'ennui avec une multitude d'informations didactiques grâce à une intrigue secondaire rythmée ainsi qu'à une bonne dose de suspense.

À travers cet ouvrage enrichissant et plein de subtilités, les auteurs rendent un bel hommage au cinéma populaire italien qui a marqué la fin du XXème siècle.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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critiques presse (6)
BoDoi
31 octobre 2018
Midi-Minuit est une BD majeure sur un segment du 7e art pas si mineur. La démonstration est réussie, le plaisir est au rendez-vous et l’envie de piocher dans la filmographie sélective en fin d’ouvrage est grande !
Lire la critique sur le site : BoDoi
Bedeo
14 août 2018
Suintant la passion cinématographique, Midi-Minuit s’assimile bien à une de ces séances tardives, un peu désuètes mais terriblement intéressantes, qui en font une œuvre originale, avant-gardiste et dont l’essence doit être décelée plutôt que visible au premier coup d’œil.
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
07 août 2018
Un polar cinéphile qui rend hommage au cinéma de genre transalpin... tout en proposant un récit de genre. Une jolie pirouette pour allier deux passions et ouvrir les curiosités.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
17 juillet 2018
Sans forcément être la grande surprise de ce milieu d'année, Midi-Minuit demeure une très intéressante lecture vraiment passionnante, servie par un graphisme très vivant, parfaitement en osmose avec les textes !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Auracan
16 juillet 2018
Le découpage est (forcément) cinématographique et pour peu que l'on soit sensible au sujet, il est difficile de lâcher l'album une fois sa lecture entamée. Un intéressant dossier documentaire le complète et ne donne qu'une envie une fois le livre refermé : se refaire une bonne vieille toile !
Lire la critique sur le site : Auracan
Culturebox
26 juin 2018
Une très belle réussite qui fait de "Midi-Minuit" autant un roman graphique qu’un livre de cinéma.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ici, on ne passe que des films fantastiques en double programme. Et de dix heures à minuit passé, il y a toujours du monde dans la salle. La plupart sont venus chercher un fauteuil où s'endormir, un endroit chaud, après une nuit dans la rue au milieu des poubelles, ou une caresse coupable. Il est facile de reconnaître les cinéphiles perdus au milieu des spectateurs ordinaires. Ce sont les seuls qui regardent le film. Ils sont venus pour Christopher Lee, Peter Cushing, Vincent Price, ou Barbara Steele. Ils ont quelque chose de spécial dans l'œil. C'est peut-être de l'amour. Comment ne pas tomber amoureux du cinéma à Paris, en cette fin des années 1970 ? En ce temps-là, c'est la ville au monde où l'on trouve le plus grand nombre de salles de cinéma.
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Il n'existe pas de conditions idéales pour tourner un film, les conditions sont toujours idéales parce qu'elles sont celles qui vous permettent de faire votre film. Un acteur malade qu'il faut remplacer, un producteur trop pauvre, un accident sur le plateau : ce ne sont pas des obstacles mais les éléments mêmes dont le film se compose peu à peu. Ce qui est finit toujours par prendre le dessus, par se substituer à ce qui aurait pu être, à ce qui aurait dû être. Les imprévus ne font pas seulement partie du voyage, ils sont le voyage.
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Si voulez que l'entretien se passe bien, il faudra observer des règles très strictes. Un : la santé de monsieur Corvo est fragile. S'il vous demande faire une pause, vous arrêtez l'interview. Si vous voyez qu'il se fatigue, c'est vous qui devez lui proposer d'arrêter. Deux : vous ne devez jamais lui parler de Luisa Diamanti. Jamais. Trois : quand monsieur Corvo dit que l'entretien est fini, il est fini. S'il est satisfait, vous reviendrez demain. Compris ?
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Vous savez, dans le péplum, tout était déjà établi avant que je ne m'y essaie et puis les acteurs, c'était des culturistes ! Nous rêvions de faire tourner des comédiens, et on nous imposait des abrutis, incapables de dire leur texte. Imaginez notre frustration. Quant aux actrices de ces films, c'était de gentilles filles, mais je n'en voyais aucune qui soit capable d'interpréter le genre de films que je voulais écrire.
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C'était héroïque. On tournait avec des chutes de pellicule. Il fallait stopper les acteurs en plein milieu des prises, leur interdire de bouger, recharger le magasin, reprendre le texte à la syllabe où ils s'étaient interrompus… Voilà pourquoi j'ai réduit le dialogue au maximum dans ce film.
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Vidéo de Doug Headline
Extrait du livre audio « Tokyo Detective » de Jake Adelstein, traduit par Doug Headline, lu par Benjamin Jungers. Parution numérique le 5 avril 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/tokyo-detective-9791035414894/
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