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Mera Éditions (Autre)Anna Durand (Traducteur)
EAN : 9782957169429
431 pages
Mera Editions (04/07/2022)
3.58/5   53 notes
Résumé :
Un meurtre brutal sur une exploitation forestière. Un Sénateur véreux prêt à tout balayer sur son passage pour se tracer un chemin jusqu’au poste de gouverneur. Une conspiration implacable…

Alors que Rinn s’éloigne discrètement des lieux d’un sabotage pour se réfugier dans la forêt, il ignore qu’un homme est sur le point de mourir. Lorsque son ancienne compagne, Kit Olinsky, une militante écologiste, est accusée puis arrêtée pour le meurtre, il découv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 53 notes
Un homme meurt dans le sabotage d'une exploitation forestière d'Alaska, action attribuée aux écologistes. Kit Olinsky, lobbyiste, est accusée de meurtre. Dans le même temps au Congrès de l'État une session extraordinaire doit se prononcer sur 5 lois importantes pour l'avenir économique et sociétal de la région : droit à l'avortement, droit syndical, droit d'exploitation des forêts, droits d'exploitation pétrolière vs droits des populations autochtones. Kit va devoir se battre sur tous les fronts : Prouver son innocence, faire gagner les projets de lois de ses donneurs d'ordre, assurer l'avenir de son fils en lui donnant un père parmi les deux hommes de son entourage, Rinn le militant écologique ou Dan l'amérindien exploitant forestier. Des choix cornéliens pour la jeune femme qui se bat seule contre le monde entier.

Merci @Netgalley et aux Editions Méra pour cette découverte

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce polar politico-écologiste. Pourtant tous les ingrédients étaient réunis pour me séduire : la protection de l'environnement, de l'héritage des peuples autochtones, une pointe de féminisme, et un polar prétendant à figurer dans le top 100 des polars de l'année aux USA. J'avais zappé que « Top 100 » ce n'est pas « Top 10 » et donc que cela laisse de la marge.

Tout d'abord j'ai eu du mal à cerner les personnages, à identifier qui est qui, qui fait quoi, qui est ami / allié – opposant / ennemi. Pendant les deux premiers tiers du roman c'est surtout la partie politique qui prend le dessus, avec les états d'âme de Kit vis-à-vis de Rinn et de Dan. Je me suis perdue dans les enjeux politiques, les modes de fonctionnement du pouvoir législatif (malgré les notes explicatives). Les manigances, alliances et mésalliances des élus m'ont paru longtemps très obscures, et le compte à rebours de 5 jours pour que soient votées ces lois n'a pas su, pour moi, donner la sensation d'urgence que j'aurai dû ressentir.

Les atermoiements de Kit entre Rinn et Dan ne m'ont pas non plus convaincue. L'auteur distille goute à goute le passé des trois principaux protagonistes, souvent sous forme de flashback au coeur d'une action. Les amitiés et les alliances bougent au gré des enjeux politiques et individuels. Ce n'est que dans le dernier tiers que l'aspect thriller prend le pas sur le politique, que le récit prend du rythme et que je me suis passionnée par cette histoire sans pour autant m'attacher à Kit, à Rinn ou à Dan. Un peu tard quand même.
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Un thriller engagé sur l'écologie et la protection des Amérindiens sous fond de machination politique !

La scène se passe en Alaska. Alors que l'Amérindien Rinn s'éloigne discrètement des lieux d'un sabotage d'engins de chantier servant à la déforestation pour se réfugier dans la forêt du Tongass, il ignore qu'un homme en charge de leur maintenance, Jacob Haecox, est sur le point de mourir.

Lorsque son ancienne compagne, Kit Olinsky, une militante écologiste membre du Conseil de Conservation de la Forêt Primaire, est accusée puis arrêtée pour ce meurtre, il découvre que les preuves contre elle sont accablantes. Même si ce n'est pas lui qui est responsable de l'explosion du générateur qui a causé la mort de Jacob, il décide d'agir en faveur de Kit pour révéler la vérité sur cette affaire.

En effet, l'incarcération de Kit semble arranger un sénateur local corrompu, Billy Macon, qui, désormais débarrassé d'elle, peut se tracer un chemin jusqu'au poste de gouverneur. Lorsque Kit est libérée sous caution, elle est plus déterminée que jamais à faire tout ce qui est en son pouvoir pour rétablir son nom et arrêter la mécanique implacable et destructrice, qui une fois lancée semble vouloir tout écraser sur son passage.

Rongé par la culpabilité d'avoir laissé des preuves l'ayant incriminée, Rinn décide de laisser derrière lui sa vie isolée dans les montagnes pour lui venir en aide. Il est prêt à tout sacrifier pour sauver Kit. le secret qu'elle va lui révéler bouleversera sa vie à jamais...

J'ai eu le plaisir de découvrir ce thriller américain grâce à @meraeditions et @NetGalleyFrance que je tiens à remercier. Ayant obtenu plusieurs prix aux États-Unis, j'étais curieuse de lire ce roman policier qui mêle habilement écologie et pouvoir politique.

Même si j'ai trouvé que le rythme était assez lent, l'intrigue est captivante et le dénouement inattendu est très émouvant. Les chapitres sont plutôt longs, ce qui est assez dommage car cela freine la dynamique du récit.

La structure narrative nous fait découvrir peu à peu les rapports de force entre les différents personnages. Cela donne de la vraisemblance à cette histoire où les écologistes affrontent le pouvoir politique et ses contraintes économiques. Un éco-thriller écrit dans un style "nature writing" où la Nature finit par reprendre ses droits !
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Je reconnais que j'ai eu du mal à lire ce livre, non parce que j'étais victime d'une panne de lecture, mais parce qu'il s'agit d'un thriller éco-politique (c'est moi qui donne cette étiquette) et que ce n'est pas un genre que j'explore souvent. Cela m'arrive rarement, mais je me suis perdue avec le nom des personnages, Rinn, Kit, Dan, Macon… tout restait un peu flou pour moi, y compris les liens qui les unissaient réellement. Pour Rinn et Kit, militants écologistes tous les deux, c'est une grande histoire d'amour passée, une histoire aussi où Rinn demandait à Kit toujours plus sans rien lui donner en retour de ce qu'elle désirait vraiment, l'amenant, comme dans la chanson de Goldmann, à faire un bébé toute seule. Dan, lui, c'est l'ami de longue date, qui a été témoin de leurs engagements respectifs, et qui s'est éloigné de Rinn après sa rupture avec Kit – j'ai envie de dire après sa rupture avec la société tout court. Dan est aussi celui qui exploite les forêts, coupe le bois – ou plutôt ses hommes – et fait vivre bien des familles avec ce commerce.
De l'autre côté, nous avons l'Alaska, son gouverneur, ses lois, le vote de ses lois, et, pour quelqu'un comme moi qui ne maîtrise pas du tout le système politique américain, je dois dire que je me suis souvent égarer dans les méandres des magouilles nécessaires pour faire voter des lois vraiment nécessaires pour les amérindiens. Bien sûr, en disant « magouilles », je simplifie à l'extrême, mais le roman nous montrera des scènes particulièrement significatives, comme le travail des militants bénévoles sur le terrain, les tractations avant les séances de la chambre, et les séances elles-mêmes – attention à ne pas rater le dernier avion ! Tout peut arriver, tout peut être chamboulé, les alliances peuvent très vite devenir caduques, les ambitions personnelles passant (parfois/souvent/toujours) avant l'intérêt des habitants. Il ne s'agit pas seulement des lois sur la subsistance, il s'agit aussi de la loi anti-avortement, dont le traitement est particulièrement significatif aussi.
La mort d'un homme devient aussi un levier politique. Enquêter, oui, brouiller les pistes aussi, et ne pas toujours être très regardant avec les procédures tant que cela peut nuire à l'adversaire politique. J'ai souvent eu le sentiment que Kit était quasiment seule avec son fils, que celles avec qui elle se bat depuis des années n'étaient pas forcément prêtes à la soutenir coûte que coûte, sauf rares exception. Elle n'est pas la seule à expérimenter ce sentiment de solitude.
Bizarrement, je suis restée sur ma fin en terminant ce livre, comme si une suite était possible, pour débrouiller enfin certains noeuds, et asseoir les ambitions de certains. Pourquoi pas ?
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Je voudrais tout d'abord commencer par remercier les Éditions MERA pour m'avoir proposé leur livre en SP via le site SimPlement.

Concernant la couverture, j'aime beaucoup. le titre ressort très bien sur le fond sombre, qui fait écho chez moi, avec ses arbres dégarnis, à l'écologie abordée dans ce livre.

Concernant la plume, j'ai apprécié celle de Russel Healt, agréable et fluide. L'auteur sait partir dans des débats et des aspects politiques sans que cela soit rébarbatif. J'ai aimé sa façon de "traiter" l'Alaska. Ce n'est pas un état que l'on voit souvent dans les livres.

Rinn est un Amérindien sans réel point d'attache. Il aime sa liberté, la nature et ce qu'elle lui apporte. Kit est la seule femme à avoir touché son coeur, mais son envie d'enfant (et le fait qu'elle en ait fait un sans son accord) ont mis fin à leur relation. Pour autant, on ressent tout au long du livre qu'ils sont encore très attachés l'un à l'autre.

C'est pourquoi, lorsque Kit est accusée d'un sabotage (commis par Rinn), puis d'un meurtre, ce dernier décide de prendre les choses en main pour l'innocenter, coûte que coûte.

J'ai beaucoup aimé leur relation à tous les deux, entre passion dévorante et douleur omniprésente, semblables à deux aimants qui s'attirent puis se repoussent.

Kit est vraiment une battante, une tigresse, prête à défendre bec et ongles ce en quoi elle croit, ce qui lui paraît être juste. Si parfois elle se décourage un peu devant l'ampleur de la tâche, qui pourrait la blâmer ? L'ennemi à combattre est autrement plus puissant qu'elle...

Rinn n'est pas un mauvais bougre, loin de là, mais il a plutôt tendance à fuir qu'autre chose. C'est un homme, non pas des cavernes, mais des bois et de la nature. Il aime sa solitude ainsi que sa liberté mais, paradoxalement, elles lui pèsent depuis sa séparation avec la jeune femme. C'est un peu maladroitement, mais avec une bonne intention et beaucoup d'acharnement qu'il va tenter d'innocenter son ex-compagne.

Deux thèmes très importants sont abordés, celui de l'écologie et celui des Amérindiens sans terre.
Le premier est traité de deux façon différentes : la première avec les politiques à qui cela va profiter ; la seconde avec Dan, un Amérindien contraint de déboiser les terres qui l'ont vu grandir pour donner du travail et ainsi aider d'autres familles amérindiennes. Si les premiers n'ont aucun cas de conscience, ce n'est pas le cas de cet homme qui est obligé de renier ce qu'il est, qui il est, pour aider les siens. C'est un personnage doux, qui doute beaucoup, mais qui est décidé à tout faire pour aider les siens, même à détruire ce qui représente son peuple, les Tlingits.
Le second est vraiment poignant. Les Amérindiens ont vu leurs terres se réduire comme peau de chagrin au fil des années, volées par l'homme blanc. On leur promet une subsistance qui ne vient pas malgré les années. L'amendement ne cesse d'être bloqué. Il devient alors une source de chantage et/ou de monnaie d'échange pour certains mal intentionnés....
Je peux vous dire que durant une bonne partie de ma lecture, je bouillais intérieurement contre ces gens qui n'ont aucun scrupule !

Tiens, mais parlons-en, justement. La politique et ses lobbys sont aussi abordés. Honnêtement, j'aurais su qu'elle était si présente, j'aurais sans doute refusé ce SP. La politique me donne des boutons. J'ai l'impression de voir des enfants de maternelle, taille adulte, en costumes... Sauf que le "Si tu ne me donnes pas ton jouet, je vais dire à la maîtresse que c'est toi qui a fait telle bêtise et pis tu ne seras plus mon copain, na !" se transforme en "Si tu ne votes pas pour mon projet de loi, je ne soutiendrai pas le tien même s'il est important, sans compter que ta carrière politique sera terminée...". Je grossis un peu les choses, mais la politique n'est, pour moi, que magouilles et profits personnels, au détriment du petit peuple qui pâtit de ces décisions égoïstes...

Les parties consacrées au Sénateur, aux Représentants, aux lobbys sont nombreuses. Je ne dis pas que ce n'est pas intéressant, mais pour quelqu'un comme moi qui n'aime pas la politique, j'avoue que c'était parfois un peu long. Cependant, tout est une question de points de vue ainsi que de ressenti personnel.

On passe dans différentes ambiances et différents points de vue, au sein d'un même chapitre. Les parties sont très bien séparées, ce qui rend la lecture plus fluide. J'ai aimé passer de Kit la combattante à Rinn le débrouillard, de Dan le déraciné à Macon l'ordure... Il y a les complots politiques qui côtoient les sentiments entre la militante et l'homme des bois, la cause amérindienne qui frôle et se mêle à l'écologie... Ce livre est également plein de magouilles, d'amour, de trahisons, de suspense ainsi que de certaines surprises.

La fin m'a à la fois énervée, rendue triste et heureuse, selon le sort réservé aux différents personnages. Mais je dois avouer qu'elle me plait bien.

En résumé, malgré le côté magouilles politiques très présent, j'ai passé un bon moment entre les pages de ce livre. J'ai été admirative devant la combativité et l'acharnement de Kit contre des gens bien plus puissants qu'elle. Sa relation avec Rinn m'a aussi beaucoup plu, parce qu'elle est assez complexe, mais à la fois tellement simple. Les thèmes abordés comme l'écologie ou la cause des Amérindiens m'ont beaucoup touchée.
À lire si la politique et ses travers ne vous dérangent pas.
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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Quand cet ouvrage m'a été proposé à la lecture, le résumé m'a suffisamment interpellée pour me donner envie de le découvrir. C'est donc avec une certaine curiosité que j'ai plongé dans cet ouvrage qui nous emporte au coeur d'une sombre affaire où politique et écologie s'entremêlent et qui montre toute la complexité de certains dossiers et de la votation de certaines lois. L'auteur nous met face à une réalité qui fait mal et qui est assez effrayante aussi, de quoi ne pas faire du tout confiance aux hommes politiques…

Si la partie politique prend une part importante et est au coeur de cette histoire, nous suivons surtout le parcours de Rinn et de Kit. Kit est une militante écologiste et à ses côtés, nous allons découvrir les combats qu'elle mène et ce qu'elle tente de faire pour empêcher un Sénateur d'arriver à ses fins, ce dernier ne pensant qu'à monter en politique et faire du profit. Mais elle va se retrouver bien malgré elle mêlée à une affaire de meurtre.

Accusée de sabotage et d'avoir tué un homme, elle va être emprisonnée. Rinn qui sait qu'elle n'est pas coupable va essayer de tout faire pour la sortir de ce mauvais pas, mais cela va s'avérer plus compliqué que prévu, car cette affaire présente de nombreuses ramifications inattendues. Chacun de son côté va découvrir de sombres vérités et mettre le doigt sur des éléments effrayants.

L'auteur nous offre un fil rouge très intéressant et agrémenté de nombreux rebondissements inattendus. Il a vraiment bien pensé son histoire et je me suis fait avoir bien quelques fois, car je ne m'attendais pas à certains retournements de situation. Par contre, le rythme n'était pas autant soutenu que je l'espérais et j'ai trouvé certains passages un peu lents.

Je me suis attachée aux personnages et j'ai eu très envie de les suivre. Je dois dire que je me suis beaucoup inquiétée pour eux et pour leur avenir, car l'histoire est bien plus sombre qu'il n'y paraît au premier abord. Toute la partie avec le Sénateur m'a par contre beaucoup moins intéressée et j'ai été peu passionnée par ce côté politique, mais le reste vaut le détour.

En bref, cette histoire a su éveiller mon intérêt, même si j'aurais aimé qu'elle soit un peu plus mouvementée.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
— C’est une affaire étrange, reprit Bitters. Quelles sont, selon toi, les chances pour que Kit ait saboté ces camions et tué ce type ?
— Inférieures à zéro.
— La police a relevé ses traces de pas partout dans le camp.
— Ils sont sûrs que ce sont les siennes ? demanda Rinn.
— Même taille de bottes, même motif de semelle.
— De marque Xtratufs ? se fit confirmer Rinn. Même les tétraplégiques portent des Xtratufs dans le Sud-Est.
— Toutes les preuves contre elle sont circonstancielles, mais il y en a tellement que ça en devient inquiétant. J’ai reçu le rapport des enquêteurs, ajouta-t-il en dirigeant sa cigarette vers une enveloppe en papier kraft. Fais le compte des coïncidences. Elle était sur les lieux du crime. Elle avait installé un campement de l’autre côté de la baie, à dix minutes en kayak de là. Il y avait des traces de pelle sur le bord de la rivière où, semble-t-il, elle a extrait le sable qu’elle a utilisé pour saboter les moteurs. Ses empreintes de pas étaient partout dans la cour et jusqu’à la route. Les bottes qu’elle portait lors de son arrestation présentaient des traces d’huile de moteur. Les fibres de sa veste de pêche correspondaient à celles prélevées sur plusieurs des camions. Qui porte encore de la laine, bon sang ? Elle s’est opposée au projet de loi sur les Amérindiens sans terre au Congrès américain et a spécifiquement mentionné No Name Bay dans ses notes de synthèse. Et puis elle avait un mobile : elle et toi avez joué les Robinson Crusoé là-bas pendant un été.
— Tu as le droit de me dire tout ça ?
— De quel côté es-tu ?
— C’est pas confidentiel ?…
— Kit s’en fiche, souffla Bitters en tirant sur sa cigarette, projetant des cendres sur son pantalon de costume. Et quand les flics ont fouillé son appartement, ils ont trouvé un exemplaire d’ « Ecodefense » d’Abbey Foreman et la plupart des ses autres livres sur les étagères.
— Nous en avons tous, expliqua Rinn. C’étaient d’ailleurs probablement les siens.
— Moralement indéfendable. En Alaska, même les chiens ne pissent pas sur quelque chose qui a un engin de chantier peint dessus. Cela n’aide pas non plus qu’elle se soit mis à dos un grand nombre de personnalités influentes de cet État. Elle en a fait passer quelques-uns pour des imbéciles à la dernière session.
— Et le générateur ? La toute première règle en matière de lobbying est de ne blesser personne.
Bitters renifla.
— C’est une ligne de défense qui pourrait semer un doute raisonnable auprès des jurés. Mais tu n’as pas suivi l’actualité ? Lis les journaux : « Les écologistes radicaux se déchaînent », « La menace verte, la pire menace depuis le 11 septembre » Tu verras, ils vont bientôt imposer une taxe terroriste sur le Gore-Tex.
— Qu’est-ce qui a causé l’explosion ? Une bombe ?
— Plus simple que ça. Il y a deux générateurs dans la cabane. Le plus gros s’arrête à vingt-et-une heures, quand les hommes vont se coucher, et se remet en marche à six heures le lendemain matin, quand l’équipe de cuisine commence à préparer le petit-déjeuner. Apparemment, quelqu’un aurait relié des fils allant du moteur du générateur à une bougie d’allumage…
— Ce n’était pas du diesel ?
— Les générateurs oui. La bougie, elle, provenait d’une tronçonneuse. Les fils étaient scotchés aux terminaux de la bougie d’allumage, qui était fixée juste au-dessus d’un seau d’essence sur lequel pendaient des chiffons. Le tuyau d’alimentation du générateur était fendu et une grande quantité de diesel fuyait sur le sol. Lorsque le générateur s’est mis en marche, l’étincelle de la bougie a enflammé l’essence, qui a enflammé les chiffons, qui ont enflammé le diesel et… « WOOF », fit Bitters en donnant une pichenette sur sa main tenant la cigarette.
— Comme le générateur se met en marche automatiquement, reprit-il, personne n’a imaginé qu’il pourrait y avoir quelqu’un dans le bâtiment lorsque celui-ci a explosé. Ce n’est que lorsque les débris ont refroidi, après le départ de DeHill, qu’ils ont fouillé dans les décombres et ont trouvé le corps. C’est à peu près à ce moment-là que leurs engins de chantier ont commencé à surchauffer et qu’ils ont compris qu’ils avaient été victimes de bien plus que d’un simple accident.
Rinn aurait aimé que les camions et les engins de chantier commencent à surchauffer à peu près au moment où le Sénateur serait arrivé au camp, mais les équipes avaient dû se mettre au travail un peu plus tard et les moteurs n’avaient donc surchauffé qu’après le départ de DeHill.
— Kit est venue au camp, reprit Bitters. Elle s’est mis à dos DeHill et elle est tout de suite devenue suspecte.
— Tu as déjà vu Kit essayer d’utiliser l’ouvre-boîte d’un couteau suisse ?
— La défense de l’ouvre-boîte n’est valable dans aucun tribunal en dehors de San Francisco.
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La subsistance n'était pour Macon qu'un problème politique de plus. Pour Dan, c'était le cœur de l'âme des Amérindiens. La plupart des Blancs considéraient la subsistance comme une manière primitive de faire ses courses et estimaient qu'elle pouvait être facilement remplacée par quelque chose de plus moderne, comme de faire ses courses au supermarché du coin. La comprendre de cette façon, c'était ne rien comprendre du tout. Le lien entre les Amérindiens et la terre était tissé aussi serré que n'importe quel lien entre être humain. Il liait chaque Amérindien à chaque créature, chaque plante, chaque force naturelle qui touchait leurs vies. Il façonnait la relation entre mari et femme, mère et enfant, jeune et aîné. Il était la source de la sagesse de l'aîné, de la vision du chaman, du toucher guérisseur de la sage-femme. C'est de là qu'étaient issus le loup, l'ours, le corbeau et les histoires qui avaient permis aux Amérindiens de se fondre dans ce monde sauvage. Cela faisait d'eux ce qu'ils étaient.
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- Jusqu'où êtes-vous prêt à aller pour obtenir votre projet de loi ? demanda-t-elle. Un poste de juge ? Ma fille est une excellent avocate. Ou encore un contrat pour la construction d'un nouveau bâtiment administratif public à Anchorage ? Mon mari dirige la meilleure entreprise de construction en Alaska. Me nommer au Sénat des États-Unis lorsque la prostate de DeHill sera métastasée ? Jusqu'où puis-je encore aller ?
- La politique, souligna Macon avec prudence, consiste à caresser les gens dans le sens du poil. Vous êtes en mesure de m'aider, alors j'aimerais savoir ce que je peux offrir en retour.
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Il pulvérisa une salve de WD-40 à l'intérieur du tube pour faire disparaître, à l'abri des regards, les traces de son délit. C'était difficile de savoir avec précision quelle quantité de sable utiliser. Trop, et quelques machines pouvaient tomber en panne rapidement et donner l'alerte, avant que les autres n'aient été endommagées. Trop peu, et rien ne se produirait avant l'arrivée du Sénateur. S'il avait bien dosé, les moteurs surchaufferaient au moment même où DeHill arriverait au camp, et cela ôterait tout caractère jubilatoire à son petit spectacle.
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…en déboisant la forêt, Tlikquan détruirait ce qui donnait la vie aux Tlingits.
- Cela peut nous rendre riches, avait-il argumenté.
- Mais qui serons-nous quand la forêt aura disparu?
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Vidéo de Russell Heath
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