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Volt est un le premier recueil de nouvelles publié par A. Heathcock. le point commun de ces huit nouvelles est de se dérouler à Krafton, ville fictive de l'Amérique profonde, dans laquelle se débattent, comme les papillons de nuits dans une bouteille renversée, des êtres fracassés par la vie.
Avec un réalisme brutal, l'auteur décrit la vie d'hommes rudes et impitoyables, rongés par leur passé, leur culpabilité, leurs soifs d'ailleurs et de rédemption, d'autre chose que de cette existence.
"Dieu", ou du moins, la religion et ses concepts (le pardon, la grâce, le pêché…) fait partie des personnages récurrents de ces nouvelles. Il est partout, à la fois excuse pour les meurtriers de petite fille ("je suis chrétien, dit-il. Je suis pardonné") ou fin de l'espoir d'une rédemption ou d'un pardon. Dieu semble au mieux avoir abandonné ce patelin de l'Amérique profonde, au pire en faire la cible de son courroux tant s'y succèdent les catastrophes "naturelles", tant la tension y est forte qu'une étincelle suffit à faire exploser la violence.
La guerre aussi est omniprésente : passée, présente, à venir, quel que soit son visage, elle apporte avec elle le deuil, la culpabilité, et des séquelles qui ne seront jamais dépassées : "Il est revenu de cette guerre et c'était plus le même. Oh, gémit-elle, il me manque. Il me manque quand il est à côté de moi, dans la même pièce. Même quand il est dans mes bras, il est pas là." Elle martela sa cuisse du poing. "C'est mon précieux bébé et il est brisé. Il est brisé, il court comme un fou, et j'ai le coeur brisé et ya pas de fichue loi pour changer ça".
Et puis, à Krafton, on trouve également Helen Farraley, Shérif de son état, qui apparait dans plusieurs nouvelles, et dont on fait la connaissance dans "Gardienne de la paix". Elue à son poste par hasard, elle décide de prendre son rôle au sérieux, et d'appliquer une "justice" qui n'a rien de juridique. Alors discrètement, elle pratique la loi du talion en sacrifiant sa conscience pour apporter un peu de lumière à ses contemporains.

Volt, c'est un recueil de nouvelles sombres et tristes ; on y côtoie un homme qui se ne supporte plus après avoir tué son fils par accident, des jeunes gens en permission qui tournera mal, un homme qui demande à son fils de l'aide pour cacher le corps de l'homme qu'il a tué, une femme rendue folle de douleur après le meurtre violent de sa mère et qui tente de trouver un autre chemin en créant un labyrinthe dans son champ de maïs… L'écriture de Heathcock est très belle, à la fois poétique et réaliste, les récits sont bien maitrisés, de leur commencement à leur chute.
Ce recueil est à lire d'une traite, pour profiter du souffle, de la cohérence et des liens entre les nouvelles, mais à éviter si le moral n'est pas au beau fixe !
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Un père qui écrase accidentellement son enfant avec un tracteur et perd les pédales. Un homme demandant à son gamin de l'aider à faire disparaître le corps d'un conducteur récalcitrant. Un pasteur et sa femme qui ne se remettent pas de la mort de leur fils en Irak. Une femme shérif désemparée devant la folie des hommes. Une paysanne un peu cintrée qui déambule dans un labyrinthe de maïs…

Tout cela se passe à Krafton, dans le trou du cul de l'Amérique. L'enfer sur terre. Des baraques déglinguées et des âmes cabossées. Des voitures en ruine, de la boue partout. Les éléments se déchaînent, les eaux recouvrent cette ville de péchés et chacun semble chercher une impossible rédemption. C'est sombre, violent, d'une infinie tristesse. Dans chacune de ces nouvelles, il y a au moins un personnage qui, à un moment ou un autre, pleure. le plus souvent, d'ailleurs, ce sont des hommes.

Un beau recueil donc, à l'écriture poétique et enlevée, mais qui ne m'a pas pour autant totalement enthousiasmé. Il manque ce petit grain de folie, ce coté abrasif qui mettrait le feu aux poudres. La comparaison avec Donald Ray Pollock n'a pas lieu d'être, Heathcock restant dans l'ensemble beaucoup trop sage. Parmi les nouvellistes américains découvert il y a peu, Frank Bill et Anthony Doerr restent pour moi un cran au dessus. Pour autant, mon point de vue est comme d'habitude totalement subjectif. Faites-vous donc votre propre idée…


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Le recueil de nouvelles est un genre en soi, dans lequel les américains sont passés maitre. Bonne nouvelle Alan Heathcock connait ses classiques, en huit histoires il nous offre le quotidien d'une petite ville imaginaire de l'Amérique profonde. Crus, poignants et désespérés les héros de chaque histoire, cloués sur place par la peur de l'inconnu, se débattent et tentent de survivre au catastrophe qui s'abattent sur la ville. Attention ce n'est pas «La petite maison dans la prairie » mais plutôt l'autre face de l'Amérique, celle que l'on trouve en grattant un tableau de Norman Rockwell.

Jouons au petit jeu des références cinématographiques ou littéraires. Un agriculteur tue son fils accidentellement, il s'enfuie dans les bois et après une longue errance devient un monstre de foire sur lequel des soiffart font des paris, c'est du pur Steinbeck. le quotidien d'une gardienne de la paix, entre les congères de l'hiver glacial et les inondations de printemps, nous sommes dans le plus noir des polars, David Lynch et les frères Cohen sont tout près. Michael Cimino pourrait très bien suivre les divagations d'un soldat en permission et en perdition. Une mère et une fille s'égarent et se retrouvent dans un labyrinthe de maïs, homicide et psychanalyse, merci Kubrick ou Dolan. Black-out sur la cité et nous plongeons dans le quart monde le plus poisseux :Fante,Faulkner,Friedkin…

Chronique d'une ville et d'une communauté où tout peut arriver et où tout arrive, Alan Heathcock a surtout un style bien à lui, efficace, brut et bourré de compassion, de la littérature à l'estomac. Vous voilà prévenu.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Nous sommes à Krafton, village imaginaire situé dans une Amérique qui l'est sans doute un peu moins, quelque part dans la Bible Belt. Loin des grands centres urbains, soumis aux caprices du fleuve, peuplé d'agriculteurs rugueux et de petits blancs miséreux vivant en clans, doté d'un shérif élu pour blaguer mais qui n'en prend pas moins son travail à coeur avec une idée toute personnelle de la justice et d'un pasteur tiraillé entre sa mission et les épreuves personnelles qu'il traverse, Krafton nous est raconté à travers huit nouvelles qui baignent quelque part entre un onirisme noir et une lugubre réalité.
Souvent sur le fil, toujours prêt à basculer aux limites du réel, comme avec cette nouvelle d'ouverture, « le train de marchandise », qui voit un agriculteur, Winslow Nettles, dévasté par la culpabilité après l'accident dans lequel il a tué son enfant, sombrer dans la folie et fuir Krafton pour devenir une attraction de foire ou dans « Fumée », récit de l'escapade nocturne d'un père et d'un fils partis dissimuler un cadavre, Alan Heathcock est constamment à la recherche du mot juste apte à soutenir la tension qui porte l'ensemble du recueil. Il en va de même de la très belle nouvelle « La fille », qui débute dans un lugubre labyrinthe de maïs et qui parle de la disparition d'enfants. Les enfants, d'ailleurs, qui sont au centre de bien des récits. Enfants perdus, enfants disparus, enfants partis et indéfiniment victimes mais qui peuvent aussi se transformer en grandissant en impitoyables bourreaux (« Permission »).
Derrière tout cela se dessine une Amérique abandonnée, oubliée, avec son lot de malheurs, ses névroses et les conséquences de ce qui se joue ailleurs. Les soldats envoyés loin de là ne reviennent pas tous mais ne cessent d'exister, les vieilles histoires remontent à la surface et, shérif ou pas, on règle les comptes entre soi.
« C'est ça, les Delmore, reprit Winnie. On est pas les sauvages que certains disent. Des fois, les choses vont de travers mais, bonnes ou mauvaises, on les redresse. La loi a pas à se mêler de ça, on a déjà suffisamment à faire. »
Terriblement violent sans être inutilement démonstratif, aussi terrible par ce qu'il dit que par ce qu'il passe sous silence, Volt est un recueil hypnotique, étrange et malsain. Un étonnant objet littéraire.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Les recueils de nouvelles sont souvent l'occasion pour les écrivains de démontrer leur sens de l'écriture en développant une idée originale sans forcément se risquer à des intrigues plus complexes. Ici Heathcock réussit bien cet exercice en y apportant en plus un lien qui unit entre elles les histoires et donnant ainsi une cohérence d'ensemble agréable, réjouissante.

Les sujets ne le sont pas eux, réjouissant. La mort est omniprésente, les personnages aux prises avec leurs démons et avec ceux de leurs congénères. La bibliothèque où j'ai emprunté le livre a classé l'oeuvre dans les romans policiers alors que ce n'est ni un roman, et pas à proprement parler un policier... mais je peux comprendre malgré tout leur démarche. La ténébreuse atmosphère des histoires l'apparente en effet au roman noir américain. L'utilisation importante des ellipses et des non dits fait également planer une aura de mystère sur nombre des récits de l'ouvrage.

L'essai est donc transformé pour le coup et donne envie de lire un futur roman que la bio sommaire de l'auteur nous annonce en préparation. Même si la nouvelle est un genre à part entière en aucun cas mineur, j'avoue avoir plaisir à m'immerger dans l'ampleur d'une intrigue plus étoffée et que ces belles promesses - qui n'engagent il est vrai que ceux qui les croient - me font presque trouver long les 4 années écoulées depuis la sortie, sans pour l'instant d'autre annonce.
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Volt.

Dans sa préface lénifiante, l'autoproclamé nouveau Corman McCarty, Douglas Ray Pollock prétend que dans Volt « Franchement... (comment peut-on commencer une phrase comme ça ?), il n'y a pas un seul défaut dans ces huit nouvelles ».Et l'éditeur de renchérir « Alan est notre nouveau Corman McCarty ».

Heathcock n'est pas près d'écrire une nouvelle de Daphné du Maurier, mais pour l'heure il travaille à son premier roman. Enseignant à l'université de Boise dans l'Ohio (et surement un pote de Douglas R.) Alan a le temps d'écrire surtout s'il met autant d'espoir dans les bienfaits de l'enseignement que dans le crâne désespérément creux de ses personnages.

De fait et contrairement à ce que prétend Douglas R., deux « nouvelles » relativement structurées (seules, « la fille » –titre très bête- et « Volt », méritent cette appellation) font appel avec une autre (« gardienne de la paix » bonjour le traducteur) à un personnage récurrent, Helen, grosse vache promue shérif dans une petite ville de l'Ohio. Mais les cinq autres sont d'une indigence crasse, totalement exemptes d'inspiration (Ce qui n'est pas grave quand on s'appelle Marguerite Duras) et dramatiquement niaises et autistes.

Les personnages sur-caricaturés portent des "brodequins" et terminent leurs phrases par « pas vrai » comme dans les films de cowboys du Rex de Vierzon et disent « La vache » au lieu de « Putain » ou de « Fuck ». le plus trivial est ce fameux « ma couille pour une tarte au pêche » anthologique, dit par un pov' GI revenu de la guerre du golfe qui semble devoir longtemps justifier toute la misère de l'Amérique avec un tout petit « a ».

Eh oui, bande d'imbéciles, tuer à l'aut' bout du monde, c'est trop dur, ça vous rend dingue, « pas vrai ». Et puis les pauvres orientaux sont jaloux des soirées pyjamas de not' bonne vieille prairie , vous savez, la dinde, et tout le reste...Comme dit le sergent Smith.
Même morts, cramés au napalm. de la vermine.C'est leur faute.

Heathcock a fait les fond de tiroirs pour assembler maladroitement ses cinq nouvelles de « prémature » avec les dernières, contemporaines, mieux gaulées mais sans aucun intérêt, puisque le créneau est déjà embouteillé par la légion vieillissante des nouveaux Corman McCarty (NCMC) qui vont bien finir par se taire puisque les Américains se sont désengagés de tout, de la Syrie, de l'Afghanistan, d'Israël et pour finir en riant, de l'Iran, enlevant aux faux héros (malgré eux) toute crédibilité. Sans impérialisme pas de best-sellers, hélas.

Messieurs les Serial-Killers et abrutis congénitaux du middle-west, trouvez-vous désormais de nouveaux alibis et des aèdes pour chanter vos sanglantes louanges.
Une étoile de plus que le médiocre D.R. Pollock, le ravi de la crèche, pour encouragement. du bout des lèvres.
Et juste pour ça.
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Je réserve souvent la lecture de nouvelles à certains soirs, où, un peu fatigué, je préfère me plonger dans un texte court plutôt que de m'endormir sur un roman où je risque de perdre le fil par une lecture morcelée.
Avec "Volt" d'Alan Heathcock, l'exercice s'est avéré moins simple que d'habitude, car toutes les nouvelles se déroulent dans un même lieu, Krafton, bourgade imaginaire des Etats-Unis, qui regroupe en son sein toute la misère du monde. Des histoires différentes certes, mais où certains personnages reviennent, comme cette ex épicière, qui devenue shériff, est en proie aux doutes de la justice. Beaucoupde dénominateurs communs communs font que le tout forme un ensemble cohérent donnant une vision très noire de l'Amérique du Nord.
Krafton, en plus d'être moche et délabrée, est une ville où les malheurs s'abattent : inondations, incendie du bowling, panne d'électricité générale , ... engluent un peu plus ses habitants dans un quotidien sinistre. Leurs vies sont au diapason de leur environnement, comme les victimes expiatoires d'une punition divine. On devient fou de douleur et se transforme en bête de foire après avoir tué accidentellement son enfant. On invente sa propre justice en liquidant l'assassin d'une jeune fille. Les jeunes gens aident à camoufler un cadavre abattu par leur père ou reviennent la tête fracassée de la guerre en Irak. La violence est toujours présente, tapie au fond des bois ou dans les champs de céréales. La mort est là, présente, obsédante. Mais surtout il y a ce silence, entre les hommes, les femmes, tout ce non-dit, ce non-avoué. Il brûle les têtes,les vies, il rend fou comme cette agricultrice qui sacrifie son champ de maïs pour en faire un gigantesque labyrinthe, symbole de l'errance de tous ces américains enfermés dans une vie subie et sans issue.
Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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La préface de Pollock m'avait donné l'eau à la bouche, mais il s'avère que ce recueil de nouvelles est fade. Des personnages creux, sans âme et des situations certes parfois "noires" mais du niveau des personnages, sans âme. Vivement un prochain Pollock !
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Un receuil de nouvelles a l'univers très sombre. On y peine à reprendre son souffle tant l'atmosphère, dans ce coin reculé presque oublié du monde, sent le souffre, la peur, le mensonge. Allan Heathcock arrive, avec brio, à nous entraîner au coeur de ses histoires d'où l'on ne ressort pas indemne.
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Des nounou

Des veve

Des nouvelles !

On y croit à peine tellement c'est lamentable, je me suis une fois de plus laissée tenter par un recueil de nouvelles alors qu'en l'ouvrant je suis déjà en train de penser « oooh, encore des nouvelles ». Franchement, je pense que c'est une maladie, un truc bizarre qui m'oblige à en lire. Ou alors il faudra que j'admette un jour que j'aime ça, malgré mon obstination à les détester, comme quand on se met à aimer le vin ou les huîtres en grandissant. Moi par exemple j'ai attendu mes 18 ans pour aimer les huîtres, et depuis j'en mange des quantités astronomiques, si un jour les huîtres sont en danger d'extinction ce sera très probablement ma faute. Je les aime nature, avec juste leur goût d'iode, même pas de citron, surtout pas de sauce, juste des huîtres, quel délice !

Bref, donc, des nouvelles, et bien trop déprimantes à mon goût. J'ai déjà dit il y a quelques temps qu'en ce moment, j'avais envie de choses joyeuses, de petits angelots roses, de bonbons, d'histoires d'amour, alors là rien que la nouvelle d'ouverture j'avais envie de me flanquer sous le métro et ça ne s'est pas arrangé avec la suite du recueil. du coup, franchement, je n'ai pas accroché, mais probablement juste à cause de ce côté trop dur.

Un recueil à lire avec le moral bien accroché, donc !
Lien : http://www.readingintherain...
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