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Citations sur Soeurs de sable (7)

je lisais sur les traits du vieil homme, une sorte de grâce que nous nous étions accordée par un sursaut de liberté pour fuir la peine capitale de la conversation mondaine, du paraître, de ce jeu d'escrime où le langage tiens lieu de fleuret, l'hypocrisie de masque, sans vainqueur proclamé mais promis à des joutes éternellement recommencées.
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… ce voyage à Porfou ne me fait pas grimacer, il libère des souvenirs protégés, des parfums que j’avais mis sous clef, un visage, un sourire, le sourire d’une femme qui hante mes nuits et mes désirs enfuis, ce visage que vous avez vu, cette femme dont je peux bien vous parler, maintenant, vous avez tout fait pour, cette femme s’appelait Rose – y a-t-il plus beau prénom ? …
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Ce matin, tout semblait immobile. Ce n’était pas normal. Il y avait bien, à demi dissimulées sous les tamaris et les cyprès de la promenade des Italiens, assises sur des bancs, deux ou trois silhouettes avec leurs chiens, mais Rose ne les reconnut pas. C’était trop éloigné, trop flou. Elle voyait mieux le croissant blond de la plage niché au pied du quai principale où s’alignait les boutiques encore fermées et les restaurants. Bientôt, d’autres silhouettes y viendraient pour se dévêtir, s’enduire de crème, s’allonger, se baigner – rituel avide en cette fin d’été.
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Il nageait sous la grande verrière de Fairmont Hall. Le soleil illuminait la végétation du jardin d'hiver qui s'adossait aux bains. Végétation sauvage, savamment offerte à la structure métallique surgie d'une autre époque, préservée, entretenue à grand soin pour rester dans sa rouille et ses linteaux figés. Une frise de céramique courait au-dessus des portiques. Au sol, un parterre de feuilles tombées d'un éternel automne renvoyait des éclats d'or, jaunes, verts, s'insinuant entre les troncs, les massifs, les portes entrouvertes, léchant les pieds de la façade de verre qui marquait l'infranchissable frontière de ces thermes modernes.
C'est que Fairmont Hall était double : d'un côté, cette serre iridescente, vestige du passé, prolongement de l'ancien zoo, aujourd'hui savane ; de l'autre, les vaste bâtiment, mi-coupole mi-manoir, reconstruit à l'identique mais redessiné à l'intérieur, à la romaine, le design du XXIè siècle en plus. Tout n'était que marbres et verres, faïences et acier, inox brossé, bois, béton translucide. Le végétal contre l'industriel. Là-bas l'ancien monde. Ici, le nouveau. Autour du grand bassin, l'architecte Jean Valstrode avait conçu des bains particuliers séparés par des arches de verre, hammam ou piscines privés, selon l'envie, chacun son eau, chacun sa température, vue sur le jardin, vue sur les corps, lumière selon ses goûts. Si bien que Fairmont Hall battait d'un poumon luminescent aux éclats changeants, buée rose, vapeur bleue. Vitrail vivant au cœur de la ville.
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L eau s'était écartée. La lumière avait aspiré le corps - vraiment ce fut rapide, ils en resterent surpris. Ils se regardèrent, soulagés et saisis. Deux statues exhumées du passé. Puis la barque, lentement, retourna à la nuit.
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Tous les deux seuls dans le théâtre vide. Ils ont marché longtemps. Ils ont partagé leurs blessures dans la fulgurance, l’évidence de la rencontre. Frère et sœur, voilà ce qu’ils seront. Sans jamais se le dire. Ils n’ont pas eu le courage de grimper jusqu’au cirque – ils iront demain. Rester dans le vent, se perdre dans le rivage lointain, se bercer du mouvement des vagues qui montent à l’assaut de la lame noir des roches. Avancer dans le parfum de la pinède et des aiguilles chauffées par le soleil. Se jeter vers l’horizon. Se liguer contre leurs fêlures.
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Il opéra un rétablissement fulgurant dans une grande gerbe d’eau et s’assit sur le banc. Rose était toute mouillée. Elle riait nerveusement. Son châle détrempé, à présent transparent, laissait voir ses petits seins, sa peau fine, cachés au monde depuis si longtemps, enfermés, clos comme les volets de son hôtel, étrangers aux mouvements de la vie. Rose était un animal traqué. Un cœur traqué. Un corps craqué oublié dans les remises obscures de sa très vieille solitude.
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