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1ver2anes (Autre)André Hébert (Scénariste)Nicolas Otéro (Illustrateur)
EAN : 9782413039143
120 pages
Delcourt (04/01/2023)
4.15/5   55 notes
Résumé :
André Hébert, jeune Français parti combattre l'État islamique aux côtés des Kurdes de Syrie, livre un témoignage capital sur l'un des pires conflits de ce début de siècle.
Son engagement le conduira au coeur de l'ultime bataille dans les ruines de la capitale des djihadistes.
Le journal de guerre à couper le souffle d'un militant internationaliste.
Que lire après Jusqu'à Raqqa : Un combattant français avec les Kurdes contre Daech (BD)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Par conviction politique, pour aller jusqu'au bout de ses idées communistes, en 2015 le jeune français André Hébert (un pseudonyme) part en Syrie combattre Daesh aux côtés des Kurdes. Sur place, bien que rapidement initié aux rudiments de la langue kurde et au métier de soldat pour intégrer avec d'autres occidentaux les unités de Défense du Peuple kurde, il découvre que ses camarades et lui sont destinés à rester à l'abri des combats. Dès lors il fait tout pour rejoindre le front…

Illustré par le talentueux Nicolas Otero (La cellule) un album qui reprend les grandes lignes du livre d'Hébert sur ce qui se joue dans ce coin du monde. Un témoignage qui, sans rien occulter de la barbarie de Daesh ni des motivations plus ou moins saines (et pour certains d'une forme de naïveté) des volontaires occidentaux, met en avant le courage et la détermination des Kurdes de Syrie à reconquérir les territoires aux mains des djihadistes, sans toujours leur appliquer la loi du talion. Indubitablement un album poignant autant qu'instructif sur un conflit complexe qui est le plus souvent peu ou mal analysé par les médias occidentaux.

Merci à Babelio et aux Éditions Delcourt.
Challenge MULTI-DEFIS 2023
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Delcourt...

Paris, 2015. Une fibre communiste et militantiste, participant régulièrement à diverses manifestations, ayant milité dans différentes organisations et ayant créé, avec un ami, un journal qu'il distribuait à la sortie des facs, André Hébert a tout de même l'impression de perdre son temps et de ne pas réussir à faire avancer les choses. Alors qu'il découvre, à la télé, l'existence du Rojava et des combattants kurdes, il s'intéresse de plus près au sujet et prend conscience que, non seulement ces hommes et ces femmes se battent pour leur terre et contre Daech, mais combattent également au nom d'un modèle révolutionnaire basé sur la démocratie directe, le socialisme, le féminisme, la laïcité et l'écologie. Des principes que lui-même chérit. Dès lors, il contacte le YPG via Facebook, discute avec l'un de ses membres basé à Sulaimaniya, au Kurdistan irakien, et réserve un billet d'avion, bien décidé à se rendre au Rojava, mentant à sa famille sur les raisons de son absence prolongée...


Celui qui se fait appeler André Hébert est, il faut le croire, allé au bout de ses propres convictions et n'a pas hésité à se rendre au Rojava, le Kurdistan syrien, pour combattre, avec les kurdes, et certains autres hommes comme lui, contre Daech. de son arrivée à la terrible bataille de Raqqa, deux ans plus tard, qui fera des milliers de morts parmi leur rang et les civils, en passant par ces interminables heures d'attente, son emprisonnement, l'effroi devant toutes ces villes bombardées, le courage de la population kurde, il nous livre un témoignage aussi glaçant, saisissant qu'instructif. S'il fait montre, assurément, d'un courage certain et d'une volonté farouche, il met surtout en avant le courage de la population kurde, la complexité de ces luttes armées. Au plus près de la réalité, Nicolas Otéro, de son trait précis, nous plonge dans une ambiance pesante, le plus souvent sombre, et apporte une densité incroyable à ce témoignage poignant.
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Raqqa n'est pas une destination de rêve. Pourtant, il a fallu y aller pour y déloger l'un des pires régimes de la planète d'une cruauté sans pareille. C'est toute l'aventure guerrière d'un combattant français qui s'est engagé de manière volontaire pour suivre son idéologie et pour donner à sa vie un sens afin de se dépasser.

J'avoue avoir beaucoup d'admiration pour l'auteur André Hébert qui a beaucoup de courage car il a mis sa vie en danger au service d'une cause, celle du peuple kurde qui s'est battu contre Daesch avant d'être lâchement abandonné à son triste sort par la coalition des alliés américains.

J'ai découvert ce qu'était le Rojava dont je n'avais jamais entendu le nom. Les Kurdes ont établi une force démocratique syrienne après une révolution dans cette partie du Kurdistan. Les armées syriennes et irakienne ont été défait par Daesch mais les kurdes ont résisté au Rojava et on se souvient de la résistance héroïque à Kobané.

Les occidentaux se sont réveillés un peu tard quand ils ont compris la menace que représentait ces djihadistes. Il a fallu en effet que des humanitaires occidentaux soient exécutés par décapitation pour comprendre qui étaient ces hommes du Califat sans compter sur l'odieux attentats du Bataclan ayant endeuillé notre paisible pays.

Les kurdes sont différents des autres peuples de la région car ils se battent pour un modèle révolutionnaire basé sur une démocratie directe, sur la place de la femme à égalité et sur la laïcité. Bref, des valeurs qui ne sont pas si éloignés des nôtres en Occident ! Il serait sans doute temps de soutenir la cause kurde face à un Etat qui tente de les discréditer en terroriste alors qu'ils ont prouvé dans les faits qu'ils sont tout le contraire.

J'ai beaucoup aimé alors que je ne suis pas un adepte des récits de guerre. Il y a une narration assez subversive qui parvient à nous convaincre en donnant des arguments pertinents. On se rend compte que les choses sont plus complexes qu'il n'y paraît et l'auteur ne cachera rien.

J'ai été conquis lors de ma lecture par son personnage humain, sa façon de mettre en scène et de raconter. Cet ouvrage m'a impressionné par sa densité psychologique également.

J'ai été également assez peiné par le retour au pays qui ne se fait pas dans la gloire car les autorités y voient une menace illusoire. Il est vrai que d'autres français ont également rejoint les rangs de l'ennemi démoniaque. Il fallait faire le travail et aller jusqu'à Raqqa sur le terrain. Certes, les bombardements ont aidé mais pas toujours.

Bref, nous avons au final un témoignage assez recommandable pour avoir une autre vision des choses de ce qui s'est passé avec Daesch au Rojana. On va en apprendre un peu plus sur la réalité géo politique de cette partie du monde. C'est un album à lire si on veut comprendre ou apprendre sur ce conflit pas si lointain.

Enfin, je voudrais remercier les éditions Delcourt ainsi que Babélio de m'avoir permis de découvrir cette BD car je serai sans doute passé à côté.
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Je remercie chaleureusement Masse critique et les Editions Delcourt/Encrages pour l'envoi de cette bande dessinée où André Hébert (pseudonyme d'un jeune français parti combattre l'Etat islamique) a fait l'exercice de raconter son enrôlement et la prise des armes pour la libération de Raqqa.

Ce témoignage poignant émane d'un besoin impérieux d'exorciser des mémoires particulièrement intenses et obsédantes de l'expérience de la guerre.
Le retour à la vie civile est toujours extrêmement compliqué pour des combattants. 
L'addiction à l'adrénaline est puissante et difficile à sevrer.

Cette adaptation réussit le pari d'allier le fond et la forme.
Les mots de Hébert prennent une toute autre ampleur sous les traits du crayon de Nicolas Otero.
Le texte se retrouve savamment porté par des illustrations qui occupent tout l'espace et charrient parfaitement les émotions convoquées par les mots.

L'auteur raconte les combats et l'horreur innommable de la guerre mais il s'attarde également sur l'incapacité de retrouver ses marques, à se réadapter à une vie qui manque de sens et la nostalgie des années de lutte qui finit par créer des liens indéfectibles avec un peuple et une patrie. le parcours de retour est semé d'embûches.

Un beau témoignage porté par un univers graphique cohérent, qui aime les grands dessins pour donner un peu d'air lorsqu'on étouffe !


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Fidèle adaptation du récit d'André Hébert, volontaire français parti en Syrie combattre aux côtés des Kurdes, paru en 2019.
Il nous apprend qu'il a commencé à s'intéresser à la politique à 14 ans grâce à un t-shirt du Che sur un marché. (Comme quoi la marchandisation de son image n'a pas encore complètement dévitalisé son message !) La lecture de sa biographie puis, de fil en aiguille, d'autres livres, lui permet de comprendre qu'il est communiste. Mais les manifestations, les expériences de militantisme et les combats perdus d'avance lui semblent « plus tenir lieu de catharsis que d'une véritable action révolutionnaire ». Quand il découvre l'existence du Rojava, alors qu'il travaille dans un centre d'appel (après cinq ans d'études), le modèle révolutionnaire basé sur la démocratie directe, le socialisme, le féminisme, la laïcité et l'écologie, défendu par ses habitants fait immédiatement écho à son propre engagement politique. Aussi décide-t'il de répondre à leur appel lancé aux révolutionnaires du monde entier pour venir combattre Daech avec eux, et contacte le YPG par Facebook. Son récit se poursuit avec son périple par l'Irak pour parvenir au Rojava, en été 2015, ses premières semaines d'entraînement, de cours de kurmandji, d'histoire du Kurdistan et d'idéologie du parti. Puis, il rejoint le front, dans le Bataillon international de libération. Il présente quelques uns de ses compagnons et raconte les combats auxquels il a participé : à Al-Hol, à Al-Chaddadeh puis à Raqqa, lors de son deuxième séjour.
Les illustrations (d'après photos ?) de Nicolas Otero sont d'une précision documentaire.

Puisse cette bande dessinée faire connaître plus largement cette révolution en cours qui dessine « les contours d'une nouvelle alternative au capitalisme et à l'État-nation », et alerter sur l'invasion turque de la fédération autonome du Rojava, suite à la déroute de Daech et la trahison de la coalition internationale.

Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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critiques presse (2)
BDGest
16 juin 2023
La narration est maîtrisée et le dessin ultra-réaliste de Nicolas Otéro, qui s’appuie sur un encrage puissant, sert bien l’ensemble dans un style presque photographique.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
13 février 2023
Le témoignage de André Hébert est à couper le souffle. Certains partent comme lui faire la guerre parce qu'ils sont mercenaires, anciens militaires en mal d'aventure ou têtes brûlées. D'autres - et c'est son cas - font ça par véritable empathie envers les peuples qu'ils viennent aider en venant grossir les rangs de leurs armées.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Leur priorité est de ne pas s'abaisser au même niveau de barbarie que leurs ennemis.
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« Ce qui est important, c’est le nombre de villes que nous libérons, pas le nombre d’ennemis que nous tuons. [..] Les civils sont notre priorité. N’oublie pas le sens YPG, unités de protection du peuple. » (p. 46)
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Je remarque alors un groupe de femmes, dont certaines portent encore le voile intégral, regarder à bonne distance une de nos camarades. Celle-ci semble ne pas remarquer l’attention dont elle fait l’objet. La fascination qu’elle exerce sur ces femmes qui, une heure auparavant, vivaient encore sous le joug de Daech, a été pour moi la plus frappante illustration de la puissance émancipatrice des combattantes kurdes.
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Il y a moins de vingt-quatre heures, je me réveillais dans mon lit à Paris, et je me retrouve maintenant en train de traverser clandestinement l'Irak, sous les bombardements d'une armée de l'OTAN.
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En m'intéressant de plus près aux Kurdes, j'ai pris conscience qu'ils ne se battaient pas simplement pour leur terre ou contre Daech. Ils combattaient avant tout au nom d'un modèle révolutionnaire basé sur la démocratie directe, le socialisme, le féminisme, la laïcité et l'écologie. Autant de principes qui étaient au coeur de mon propre engagement politique.
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Pour consulter les titres parus dans cette collection : https://www.lesbelleslettres.com/collections/20-memoires-de-guerre
La collection Mémoires de guerre a pour but de publier des textes inédits ou oubliés d'écrivains, de journalistes, de soldats sur les conflits qu'ils ont vécus. Celle-ci a débuté à l'automne 2012 avec la publication de deux auteurs majeurs : Curzio Malaparte avec La Volga naît en Europe récit de son expérience de correspondant de guerre sur le front russe durant le second conflit mondial et Winston Churchill, avec, son tout premier ouvrage, inédit en France, La Guerre de Malakand dans lequel le futur prix Nobel de littérature raconte, en 1897, sa guerre en Afghanistan. .
Si la collection a publié à parts égales ces dernières années les grands classiques du genre, parmi lesquels les écrits de John Steinbeck, Martha Gellhorn, Eugène Sledge, Evelyn Waugh, elle a aussi accueilli des auteurs contemporains. Des militaires français comme le commandant Brice Erbland, pilote d'hélicoptère en Afghanistan et en Libye, Guillaume Ancel et ses témoignages sans concessions sur la guerre en ex-Yougoslavie et au Rwanda, André Hébert, jeune militant communiste parti se battre aux côtés des Kurdes contre Daech, la journaliste Pauline Maucort et ses portraits de soldats victimes de stress post-traumatique ou encore les officiers de la Légion étrangère qui ont témoigné dans un ouvrage collectif. La collection vient également d'obtenir le prix Erwan Bergot 2020 pour le texte du dernier Compagnon de la Libération, Hubert Germain.
Mémoires de guerre est dirigée par François Malye, petit-fils d'un des fondateurs des éditions Les Belles Lettres et grand reporter au magazine le Point. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages historiques : Histoire secrète de la Ve République (en collaboration, La Découverte, 2006) ; Napoléon et la folie espagnole (Tallandier, 2007) ; François Mitterrand et la guerre d'Algérie (avec Benjamin Stora, Calmann-Levy, 2010) ; La France vue par les archives britanniques (avec Kathryn Hadley, Calmann-Lévy, 2012 . De Gaulle vu par les Anglais, Calmann-Lévy, 2020, reédition) Camp Beauregard, Les Belles Lettres, 2018.
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Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

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