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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Par conviction politique, pour aller jusqu'au bout de ses idées communistes, en 2015 le jeune français André Hébert (un pseudonyme) part en Syrie combattre Daesh aux côtés des Kurdes. Sur place, bien que rapidement initié aux rudiments de la langue kurde et au métier de soldat pour intégrer avec d'autres occidentaux les unités de Défense du Peuple kurde, il découvre que ses camarades et lui sont destinés à rester à l'abri des combats. Dès lors il fait tout pour rejoindre le front…

Illustré par le talentueux Nicolas Otero (La cellule) un album qui reprend les grandes lignes du livre d'Hébert sur ce qui se joue dans ce coin du monde. Un témoignage qui, sans rien occulter de la barbarie de Daesh ni des motivations plus ou moins saines (et pour certains d'une forme de naïveté) des volontaires occidentaux, met en avant le courage et la détermination des Kurdes de Syrie à reconquérir les territoires aux mains des djihadistes, sans toujours leur appliquer la loi du talion. Indubitablement un album poignant autant qu'instructif sur un conflit complexe qui est le plus souvent peu ou mal analysé par les médias occidentaux.

Merci à Babelio et aux Éditions Delcourt.
Challenge MULTI-DEFIS 2023
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Delcourt...

Paris, 2015. Une fibre communiste et militantiste, participant régulièrement à diverses manifestations, ayant milité dans différentes organisations et ayant créé, avec un ami, un journal qu'il distribuait à la sortie des facs, André Hébert a tout de même l'impression de perdre son temps et de ne pas réussir à faire avancer les choses. Alors qu'il découvre, à la télé, l'existence du Rojava et des combattants kurdes, il s'intéresse de plus près au sujet et prend conscience que, non seulement ces hommes et ces femmes se battent pour leur terre et contre Daech, mais combattent également au nom d'un modèle révolutionnaire basé sur la démocratie directe, le socialisme, le féminisme, la laïcité et l'écologie. Des principes que lui-même chérit. Dès lors, il contacte le YPG via Facebook, discute avec l'un de ses membres basé à Sulaimaniya, au Kurdistan irakien, et réserve un billet d'avion, bien décidé à se rendre au Rojava, mentant à sa famille sur les raisons de son absence prolongée...


Celui qui se fait appeler André Hébert est, il faut le croire, allé au bout de ses propres convictions et n'a pas hésité à se rendre au Rojava, le Kurdistan syrien, pour combattre, avec les kurdes, et certains autres hommes comme lui, contre Daech. de son arrivée à la terrible bataille de Raqqa, deux ans plus tard, qui fera des milliers de morts parmi leur rang et les civils, en passant par ces interminables heures d'attente, son emprisonnement, l'effroi devant toutes ces villes bombardées, le courage de la population kurde, il nous livre un témoignage aussi glaçant, saisissant qu'instructif. S'il fait montre, assurément, d'un courage certain et d'une volonté farouche, il met surtout en avant le courage de la population kurde, la complexité de ces luttes armées. Au plus près de la réalité, Nicolas Otéro, de son trait précis, nous plonge dans une ambiance pesante, le plus souvent sombre, et apporte une densité incroyable à ce témoignage poignant.
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Je remercie chaleureusement Masse critique et les Editions Delcourt/Encrages pour l'envoi de cette bande dessinée où André Hébert (pseudonyme d'un jeune français parti combattre l'Etat islamique) a fait l'exercice de raconter son enrôlement et la prise des armes pour la libération de Raqqa.

Ce témoignage poignant émane d'un besoin impérieux d'exorciser des mémoires particulièrement intenses et obsédantes de l'expérience de la guerre.
Le retour à la vie civile est toujours extrêmement compliqué pour des combattants. 
L'addiction à l'adrénaline est puissante et difficile à sevrer.

Cette adaptation réussit le pari d'allier le fond et la forme.
Les mots de Hébert prennent une toute autre ampleur sous les traits du crayon de Nicolas Otero.
Le texte se retrouve savamment porté par des illustrations qui occupent tout l'espace et charrient parfaitement les émotions convoquées par les mots.

L'auteur raconte les combats et l'horreur innommable de la guerre mais il s'attarde également sur l'incapacité de retrouver ses marques, à se réadapter à une vie qui manque de sens et la nostalgie des années de lutte qui finit par créer des liens indéfectibles avec un peuple et une patrie. le parcours de retour est semé d'embûches.

Un beau témoignage porté par un univers graphique cohérent, qui aime les grands dessins pour donner un peu d'air lorsqu'on étouffe !


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A la fois journal de guerre et manifeste politique d'un jeune français livrant sa propre expérience, ce roman graphique illustré par Nicolas Otera transpire d'émouvantes réalités. La sortie de ce témoignage alors que la communauté kurde vient d'être frappée et que depuis bientôt un an la guerre n'a jamais, depuis le second conflit mondial était si proche des frontières de l'Europe, résonne particulièrement avec l'actualité et nous permet de prendre un peu de recul et de se questionner sur la violence des humains.
L'expérience d'André Hebert (nom d'emprunt) nous interroge sur la défense de nos valeurs et l'implication de nos forces armées dans les conflits extérieurs.
D'un réalisme époustouflant, Jusqu'à Raqqa nous marque profondément.
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Une étonnante trajectoire que celle d'André Hébert.
Cette BD reprend les moments forts de son implication dans la cause kurde face à Daesh en Syrie.
D'employé de Call Center en France à soldat des YPG au Rojava, quelques semaines seulement séparent ces deux vies complètement différentes.

Il est compliqué d'écrire une "critique" sur ce genre de texte biographique et complètement relié à l'actualité.

Alors je pourrai me contenter de dire que cet ouvrage peut aider à rétablir quelques faits et vérités concernant ces situations pourtant récentes mais chassées des médias par d'autres infos anxiogènes : le combat des Kurdes face aux fanatiques de Daesh.

Pourtant ici, c'est le point de vue d'un extérieur qui est mis en avant. Un occidental en quête de sens, pour qui les luttes verbales sont devenues vaines. Il décide alors de rejoindre le front et découvre que d'autres comme lui ont fait ce choix.

J'ai été étonné de voir qu'existait cette "union" internationale des combattants communistes, captés à travers le globe en un unique lieu, pour défendre une idéologie par les armes. le livre cite d'ailleurs un grand nombre de ces soldats occidentaux partis (et souvent morts) pour cette cause.

Mais c'est également ces deux côtés qui m'ont le plus perturbé.

1) Cette prédominance de la réponse armée comme seule solution jugée suffisamment palpable et tangible pour satisfaire la soif d'action et de résultats de ces combattants. le militantisme, l'activisme, les réflexions sont considérées comme insuffisantes. Chacun pense ce qu'il voudra de cette démarche.
La plume est-elle vraiment plus forte que l'épée ?
Pas forcément, surtout face à des fanatiques religieux.
Les belles pensées, les belles paroles, les belles théories ne libèrent pas de civils pris en otages par des fous dangereux.
La post-face est d'ailleurs glaçante et tend à confirmer l'idée selon laquelle certains de ces combattants y vont pour de mauvaises raisons (l'adrénaline, l'héroïsme, la violence)...

2) Cette prédominance des figures occidentales. J'ai eu la sensation que la proportion des soldats occidentaux placés dans la lumière était bien plus élevée que celle des autres combattants et combattantes autochtones.

Quoi qu'il en soit, ce livre rend également hommage à ceux qui subissent la barbarie religieuse au quotidien, sur leur sol, et qui combattent pour leur liberté. En tant que groupes plus qu'individus, mais tout de même.

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Il faut malheureusement qu'un occidental aille prendre les armes et se batte avec les Kurdes pour qu'on remédiatise leur combat.
C'est toute la contradiction de cette situation : une BD sur Tofik ou Arin aurait forcément moins de poids que celle relatant l'action d'André.

En ce sens, son combat est doublement couronné de succès.

Merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour cet envoi en Masse Critique !
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J'avais lu à sa sortie le livre d'André Hébert dont cette BD est issue, avec un grand intérêt (ma chronique à l'époque : https://www.babelio.com/livres/Hebert-Jusqua-Raqqa-Avec-les-Kurdes-contre-Daech/1141649/critiques/1970392). Quand j'ai vu qu'il avait été adapté en roman graphique, ça a fortement titillé ma curiosité et je ne regrette pas.
Même si bien évidemment le résultat n'est pas aussi riche que le modèle au niveau informationnel (il ne pouvait pas tout mettre), il est toujours intéressant de pouvoir mettre des images sur un livre documentaire, surtout que le style du dessinateur, hyper réaliste, s'y prête bien.
André Hébert, qui rempile ici au scénario, se montre plus sincère que jamais, y compris sur ses propres limites, ce qui renforce encore la valeur de son propos au global.
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IMPRESSIONNÉE, voilà mon sentiment au sortir de cette lecture, pour laquelle je remercie Babelio et les Éditions Delcourt. « Jusqu'à Raqqa » est une Bande Dessinée adaptée du livre d'André Hébert par Nicolas Otero. Il s'agit là d'un témoignage puissant.

Impressionnée par la qualité de l'ouvrage, impressionnée par la volonté de l'auteur, par son courage, par la force de son engagement ! On ne quitte pas si facilement un univers confortable, secure, pour partir se battre, « dans un lointain pays » au nom de ses convictions !

L'auteur, qui répond au pseudonyme d'André Hébert, est parti en Syrie, en 2015, pour se battre aux côtés des unités de défense du peuple kurde, appelé le YPG. Il nous rapporte la guerre, celle qu'il a côtoyée, une guerre lente, qu'il a rejoint pour défendre la Liberté, avec un l'majuscule, la Liberté qui sans cet ouvrage consiste à libérer le peuple kurde de l'oppression de Daech. Il participera d'ailleurs à la libération de la ville de Raqqa. Il nous relate son quotidien.

C'est un livre, c'est une Bande Dessinée, à lire d'urgence …


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Histoire vraie de André Hébert, jeune français qui s'est engagé pour aller se battre a Raqqa. On suit son parcours de son désir de s'engager jusqu'à ce la ville de Raqqa soit libérée.
Les dessins sont très réalistes et le trait de crayon m'a beaucoup plu.
Le lecteur se retrouve vraiment au coeur de Raqqa et de la bataille, tout le long. Il y a donc beaucoup de scènes de batailles et de villes dévastées.
Très documenté sur le plan politique, on comprend mieux les tenants et aboutissants de la guerre à Raqqa.
Ce n'est pas un coup de coeur pour moi car c'est très détaillée sur le côté militaire.
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André Hébert est un militant actif. Lorsqu'il décide de rejoindre la Syrie pour aider les kurdes de Rojova contre Daech, il n'en parle pas à sa famille.

Véritable témoignage d'un combattant français parti à la guerre, cet album est une véritable mine d'informations.
Personnellement, je n'avais jamais entendu parler de cette résistance kurde dans ce territoire. Ce témoignage m'a donc appris ce qui se déroule dans la région de Rojova. Basé sur des faits réels que l'auteur a vécu, cette bande dessinée s'apparente à un reportage documentaire qui nous met face à des combats totalement ignorés et tus de nos médias. André Hébert est un jeune homme courageux qui se bat pour ses convictions et c'est très beau.

Il faut ajouter à cela le magnifique graphisme de Nicolas Otéro.
La lecture est prenante, il m'a été difficile de lâcher ma lecture. J'aime quand j'en sors avec de nouvelles connaissances. C'est le cas pour celle là.

Un très grand merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Delcourt pour l'acceptation de ma demande de lecture.
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En un premier temps, André Hébert avait rassemblé ses souvenirs en un livre : « Jusqu'à Raqqa ». L'auteur s'est associé au dessinateur Nicolas Otero pour concevoir un récit autobiographique sous la forme d'une bande dessinée. le sous-titre, « un combattant français avec les Kurdes contre Daesh », éclaire le propos : André Hébert livre, sous un pseudonyme ses motivations, son témoignage de combattant en Syrie entre 2015 et 2017. Militant engagé, André Hébert rejoint le Rojava (le Kurdistan Syrien) attiré par le modèle révolutionnaire du YPG, « les Unités de Défense du Peuple ». Après une formation militaire, il demande à combattre et intègre le bataillon international de Libération. le retour en France, est marqué par la prison, l'enquête des services secrets, la confiscation des papiers d'identité…En juin 2017, il décide de retourner en Syrie pour la bataille finale : reconquérir Raqqa. La dernière partie de l'ouvrage détaille les combats, la destruction totale de la ville, les blessés, les morts… Dans cette narration, l'oeuvre du dessinateur est fondamentale : les cartouches, les bulles renseignent les vignettes. Les planches déroulent le parcours d'André Hébert en une succession de bandes, aux plans et angles de vue variés, véritables « scansions » à l'odyssée de l'auteur. Nicolas Otero oeuvre à personnaliser le récit. Les combattants sont nommés : Les Peshmergas, hommes et femmes, étrangers de toutes nationalités, montrent leur détermination, amitié, solidarité et mésentente. Les couleurs d' 1¤££¤26Editions Delcourt23¤££¤ apportent réalisme, tragique et nuances attractives. Les Editions Delcourt/Encrages présentent un ouvrage soigné et réussi.
Merci à Babelio et aux Editions Delcourt/Encrages pour cette découverte.
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