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EAN : 9782277213987
220 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.53/5   29 notes
Résumé :
Frédérique Hébrard nous conte, avec beaucoup de charme et de sensibilité, l’histoire d’une petite fille, qui devient une jeune fille tout au long des années de guerre, au gré des déplacements de ses parents qui vont de château en château afin de mettre à l’abri les trésors du Louvre. L’enfant a son monde à elle, un monde de joie. On rit alors beaucoup avec la petite Frédérique. Puis, peu à peu, bien qu’on ne lui dise rien, elle prend conscience de la force du mal qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Analepse : le 15 juin 1939, Frédérique Hébrard a 12 ans. « Riquette », c'est un petit bout de femme espiègle, mutine, à l'imagination malicieuse qui, déjà, manie joliment une plume fertile et délurée notamment pour écrire à son Marc-Antoine des billets doux qu'elle signe avec emphase Cléopâtre parce que la jeune adolescente est aussi amoureuse de l'Histoire et de ses grands héros.
Frédérique est confiée quelque temps aux bons soins de sa grand-mère maternelle (celle de qui elle prendra le patronyme) résidant à Nîmes, une féministe , une de ces femmes qui « à force de crier » ont permis aux générations suivantes « de parler doucement ».
Un cadre austère, celui d'une famille parpaillote, un environnement familial composé de personnes âgées, un peu contraignant pour la jeune-fille en devenir.
Mais la « défaite » va lui permettre de retrouver ses parents – un père conservateurs des musées nationaux : Versailles, Chambord, le Louvre, - une mère archiviste et bibliothécaire.
La famille s'installe, dans un premier temps, au château de Loc-Dieu, dans l'Aveyron qui va accueillir pendant un certain temps une partie des 4 000 oeuvres évacuées du Louvre (notamment les Noces de Cana et la Joconde) Puis, se sera Montauban, et le musée Ingres où sera conservé une partie des tableaux constituant notre patrimoine culturel.
La petite famille trouve à louer un appartement suranné mais qui recèle des merveilles : un dessin original d'Ingres, natif de ce chef- lieu du Tarn et Garonne, un piano et surtout une vaste pièce qui abrite un joyau : une bibliothèque richement garnie , ce sera, décide le père, la chambre de Goethe un Allemand qui n'appartient pas à Hitler mais à tous comme les tableaux du Louvre, comme le mont Aigoual, comme Molière, comme le soleil. Mais Goethe (lui aussi protestant) c'est aussi le symbole, dans cette époque perturbée, du bien sur le mal, de la tolérance, de l'esprit des Lumières, de l'espoir et de la Liberté à retrouver. « Un jour nous serons libres ». « Mit Gott und Goethe. »
1980 : Frédérique Hébrad, se rend, à Montauban. Dans cette nouvelle déambulation, elle fera un constat poignant: l'emprise du mal est, hélas, toujours aussi forte, mais il ne faut pas sombrer dans la désespérance, il faut continuer à croire, espérer en l'humanité « une espèce hybride, bisexuée comme une fleur et qui cherche à se fondre en une seule chair depuis l'Eden perdu, race de Caïn mais aussi race d'Abel, toujours en marche vers l'inatteignable bonheur ».
Un récit autobiographique, imagé, empreint d'humanité, d'humour, qui dit la vie avec réalisme, poésie, qui raconte ses bons moments, les autres aussi les autres, plus douloureux (les arrestations, les déportations…)
Ce livre a été couronné par le Prix Roland Dorgelès qui récompense des journalistes (télévision et radio) qui contribuent au rayonnement de la langue française.
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C'est à l'occasion d'une foire aux livres de deuxième main que je suis tombé sur cet ouvrage. Je connais l'auteure Frédérique Hebrard pour avoir lu : « La protestante et le catholique, un mari c'est un mari, les châtaigniers du désert, elle était une fois ; tous avec un immense plaisir. J'ai donc acheté en fonction de l'auteur, sans savoir ce dont parlait « La Chambre de Goethe.

La narratrice est Frédérique Hebrard qui parle de son vécu essentiellement durant la seconde guerre mondiale. En 1939, elle a 12 ans et loge au Château de Versailles car son père est le conservateur des musées nationaux.

Lorsque la guerre éclate, elle va vivre chez sa grand-mère maternelle dont feu le mari est un libre penseur qui avait été conservateur de musées de Nîmes. Son père se charge de la supervision des pièces de valeurs du musée de Versailles, transportés en camionnette vers des châteaux de la France libre sous le régime du maréchal Pétain.

J'ai trouvé l'histoire confuse car outre le fait de mettre en sécurité les pièces de musées, elle parle de ses études, de ses béguins d'adolescente, de ses professeurs, des Cévennes, terre protestante, de Paris, Zurich et Rome. Pour arriver à comprendre ce que l'auteur cherchait à faire passer, j'ai dû relire les cinquante-six premières pages.

J'ai trouvé la chronologie du récit confuse. le livre aurait gagné en clarté en épinglant les lieux de résidence en regard du temps, en indiquant les dates.

Le livre m'a appris que son nom de jeune fille est Chamson et que son nom d'écrivaine, Frédérique Hebrard, est un nom d'emprunt.

Elle apprend que monsieur Oppenheimer, un professeur qu'elle aimait beaucoup a été arrêté, elle ne le reverra plus car il est juif, mais pourquoi ce dit-elle puisque Jésus est Juif. C'est bien entendu perçu avec des yeux d'adolescente.

De temps à autre, il y a une fort belle description de paysage au point que je m'y trouve en imagination, admiratif.

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Souvenirs d'enfance défilant aux sons de bottes faisant frémir une Europe encore endolorie de ses cicatrices passées.

André Chamson croise ses routes avec un certain Jean Paulhan, André Malraux, René Huygues.

Les routes de Provence se font compagnes de voyages du Louvre et de ses trésors et les idéologies déversent leurs haines et rancoeurs.

L'enfance grandit et les regards s'aiguisent aux pardons des uns, à la colère sourde des autres.

L'innocence des uns, offre sa lumière à cette obscurité que certains font tomber sur l'existence d'autres.

Intolérance et constats à découvrir et méditer dans sa modernité.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Zurich, automne 45, premier voyage en suisse après la guerre. Des gens très hospitaliers, très civilisés, très gentil nous reçoivent dans une grande maison au bord du lac. Un parc descend jusqu’à l’embarcadère où se balance un canot sur fond d’eau miroitantes, de sommets neigeux, de ciel bleu. C’est beau mais c’est la maison qui m’enchante. Je crois retrouver la Chambre de Goethe. Il paraît qu’il est venu ici ! Et Mme de Staël, et Voltaire ! Et Liszt, aussi ! C’est la chère vieille Europe que je retrouve avec ses bibliothèques pleines d’Encyclopédies, ses recueils de Lettres, de Correspondances, ses clavecins, ses boiseries, ses gravures dans le goût romantique et ses bustes dans le goût antique. On m’a montré ma chambre qui est tendue d’indienne et dont les fenêtres donnent sur le parc, l’embarcadère, le lac et les sommets. La maîtresse de maison est exquise, elle m’a embrassée et m’a dit que, puisque c’est mon premier voyage depuis la guerre, elle voulait que je sois très heureuse chez elle.
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Le chien aboie au loin. Il a levé une famille de renards. Souple, soyeux, roux, agiles et fulgurants, nous voyons disparaître renard, renarde et renardeaux sur le versant opposé de la combe où nous cheminons. Un épervier surveille tout ça, ailes immobiles dans le ciel bleu à devenir aveugle. La végétation change en s’élevant. Nous apercevons les premiers mélèzes qui poussent sur le tapis de soie tissé par les herbes les plus douces, les plus folles de la montagne. Des digitales, des framboisiers, des euphorbes, des aconits, des arnicas nous accompagnent jusqu’à l’Aigoual où nous mangeons un œuf dur chacun ― récompense ― en regardant le cirque des Cévennes qui s’étend concentriquement jusqu’à l’infini. Il faut repartir, la route est encore longue mais l’escalade est finie, nous sommes sur les crêtes.
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Le lendemain, on était chez lui et c’était la fête. Je n’avais jamais vu tant de livres ! Il habitait une maison sage dans une rue tranquille bordée de jardins. Une petite maison qui ressemblait à toutes les autres. Mais une fois le seuil franchi, on se trouvait dans une cathédrale de livres. Il ne restait pas un pouce de mur de libre. Il y avait des escabeaux pour attraper les volumes des dernières rangées, il y avait des livres sur les marches de l’escalier, par terre, sur les tables, sur l’appui des fenêtres, sur le buffet de la cuisine, sur l’armoire de la salle de bains et même les plus rigolos, dans les petits coins.


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Mais qu’est-ce qu’on lui a fait ? Mais pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi M. Oppenheimer ! Il était si gentil ! Je suis sûre qu’il n’a jamais fait de mal à personne ! Pourquoi lui en a-t’on fait ? Pourquoi ?
Parce qu’il est juif.
Juif. Etre juif. Juif. C’est donc un crime ? Jésus est juif ! Dans la bible on est tous juifs ! Je n’avais jamais pensé que c’était si terrible d’être juif ! Je croyais que c’était plus difficile d’être protestant depuis que les filles nobles et catholiques au lycée de Versailles, m’avaient dit : « Sale protestante ! »
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Le train n’allait pas vite et s’arrêtait partout et souvent sans raison, en pleine campagne, au milieu d’une vigne, au bord d’une garrigue. On sentait des bouffées violentes qu’exhalait la terre, parfum d’anis et de fenouil sauvages, odeur des vrilles de la vigne, promesses de miel des plaques de thym. La machine battait comme un cœur épuisé.
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Videos de Frédérique Hébrard (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédérique Hébrard
Gérard Collard recevait dans le cadre du neuvième salon du livre de poche Saint-Maur en Poche 3 auteurs français sur la scène de la Griffe Noire. L'occasion d'en savoir plus sur Frédérique Hébrard, Catherine Velle et David Lelait-Helo...
Elle était une fois de Frédérique Hébrard aux éditions Flammarion
« L'ai-je vécu? L'ai-je rêvé ? Peu importe: je vous le raconte.» À la veille de ses quatre-vingt-dix ans, Frédérique Hébrard, l'auteur du Château des Oliviers, de la Demoiselle d'Avignon, de la Chambre de Goethe et de tant d'autres succès, se raconte à la première personne. Une vie d'artiste, entre ombre et lumière, qui affiche avec pudeur les cicatrices du bonheur.
9782081395220
Un pas dans les nuages de Catherine Velle aux éditions Anne Carrière
Après le décès dramatique de sa jumelle, Alex, seule pour la première fois de sa vie et brisée de chagrin, trouve refuge sous une nouvelle identité dans les Cévennes pour animer une petite radio locale perdue en pleine montagne. L'endroit est sauvage et inquiétant... comme certains habitants, d'ailleurs. Alex subit des accès de terreur, très inhabituels chez elle. Heureusement, il y a cet Observatoire météo, au sommet du mont Aigoual, qui l'attire comme un aimant. Elle y découvre un horizon et des conditions climatiques extrêmes toujours différentes. À l'image de son existence. Elle y connaît aussi des amitiés nouvelles, et un homme qui la bouleverse et qu'elle commence à aimer. Petit à petit, c?ur et corps bousculés par les éléments, Alex écrit sa nouvelle vie. Mais on ne tourne pas impunément le dos à son histoire. C'est au moment même où elle croit toucher enfin à la paix et au bonheur que son passé la rattrape soudain, mettant en péril tout ce qu'elle a réussi à construire. Alex saura-t-elle entendre les voix du vent, des arbres et des êtres qui pourraient l'aider... ?
9782843377839
Romy de David Lelait-Helo et Alain Delon aux éditions Télémaque
Très vite, Romy Schneider a détesté cette Sissi qui lui avait ouvert les portes du succès : ses crinolines étaient une camisole quand l'adolescente, elle, ne rêvait que de liberté. C'est auprès d'Alain Delon qu'elle va découvrir la vraie vie, les plaisirs d'amour autant que ses chagrins, l'autorité de Visconti et les rôles exigeants. Mais bientôt elle répète qu'elle a fait fausse route : au fil de ses personnages de cinéma, elle se consume comme si à chaque rendez-vous elle cédait un peu d'elle-même. Car Romy n'est pas une comédienne de l'extraordinaire, elle est la femme des passions franches et courageuses du quotidien.
9782753303201
Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri de David Lelait-helo aux éditions Anne Carrière
Dès l'enfance, Milou a des ambitions qui ont de quoi surprendre. Dans la cour de récréation, ce drôle de petit garçon aime jouer à la princesse, et faire de ses copines ses soldats. Il s'imaginera aussi un destin dans la peau d'un monstre orange, le Casimir de L'île aux enfants, avant de se mettre en tête qu'il est la plus puissante des reines d'Égypte. Mais quand il a treize ans, une voix fait chavirer tous ses projets. Celle de Nana Mouskouri. C'est décidé : il sera cette femme-là ! Que d'embûches... Car Milou n'est pas grec, il ne porte ni lunettes ni longue robe pailletée, il ne sait pas chanter et, pire que tout, il découvre, effaré, qu'il est un garçon. Pourtant, Milou a plus d'un tour dans son sac... Son truc à lui, au fil des années, jusqu'au soir de ses quarante ans, c'est de défier le réel pour suivre son rêve. Un rêve qui le mènera bien plus loin qu'il ne l'avait imaginé...
9782843377914

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