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Critique de Biblioroz


Je pensais avoir perdu le délicieux pouvoir de croire aux histoires de Princesses. C'était sans compter sur l'indélébile plaisir que j'ai éprouvé, enfant, devant les feuilletons de la Demoiselle d'Avignon.
En panne de concentration sur tous les nouveaux livres que je prenais en main, je me suis tournée vers ma vieille bibliothèque. Un vieux poche de 1979, sa couverture très, très vieillotte, sa tranche jaunie, ses contours écornés, m'appelle avec force et me susurre qu'il est grand temps de le rouvrir.
Et page après page, tous les personnages de la série télévisée, avec leurs mimiques, leurs intonations, leurs accents, leurs joies et colères, se superposent aux mots et sonorisent chaque dialogue. Écrits, images et sons s'imbriquent, c'est une lecture magique !

Avignon, sous le soleil déclinant. De jeunes étudiants en provenance d'une île de la Baltique, la Kurlande, viennent rendre l'hommage traditionnel à l'avignonnaise Adélaïde devenue reine de leur pays près de deux siècles en arrière. C'est là que le sourire et l'optimisme pétillant de notre belle Princesse Kristina, ou tout simplement Koba, vont éblouir le jeune diplomate François Fonsalette, encore célibataire après les coups du sort qui lui ont fait rencontrer de simples et charmantes jeunes femmes qui sont devenues l'une milliardaire, l'autre ministre !
Voyageant incognito, Koba est orpheline, perdue dans une nombreuse fratrie donc sûrement bien loin de déclencher un autre coup du sort qui empêcherait François de tomber éperdument amoureux d'elle.
Mais voilà qu'après une nuit blanche passée ensemble à fouiller la terre du domaine pour en exhumer une antique statue, pfft, Koba s'évapore vers son île polaire sans laisser d'adresse. Il ne reste plus à François qu'à se faire nommer ambassadeur en Kurlande. Quant à Koba elle demande une audience à son grand-père qui n'est autre que le Roi afin de retourner en France comme jeune fille au pair. Un véritable chassé-croisé amoureux démarre et nous emmène dans un tourbillon de fuites puis de retrouvailles, de malentendus cuisants, de quiproquos tragi-comiques et de rencontres colorées.

D'Avignon à la mer baltique, en passant par Paris, la Normandie, la Suisse, on se régale de fruits de mer, de lait de renne, de hareng, de pain de lichen et même de snuppes. Ah les snuppes, beignets de poisson sucré, quel régal ! On se balade dans le palais royal de ce pays nordique où les frissons nous secouent pendant la saison des strøms qui ne durent cependant jamais plus de huit mois. Peut-être que l'on évitera tout de même de se baigner au milieu des glaçons en se limitant à regarder, de loin, l'amour particulier du peuple kurlandais pour la mer.
Mais en revanche, partageons sans mesure leur sage et optimiste devise : « Sans essayer n' aucun succès ! »

Les personnages sont tous absolument irrésistibles et nous offrent un ensemble humoristique qui procure un bien-être fou : l'amour du Roi pour ses petits-enfants, la bonté de Bastien, l'amitié d'Adal, la fougue musicale de Rollon, l'extravagance de Kiki, la tare héréditaire de l'adorable Kilpéric.

Sans prétention, mais avec un langage souvent soutenu et savoureux, cette lecture est un délicieux divertissement au charme d'antan, aux intonations joyeuses, aux rebondissements cocasses.
L'ensemble est pourtant loin d'être superficiel même si les auteurs ont privilégié le côté bienveillant et drôle de ce conte amoureux. Koba est amenée à se questionner sur le poids de l'héritage royal tandis que pouvoir, richesses et classes sociales se télescopent au fil des péripéties de nos amoureux.
Un régal intemporel !
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