Marie de Walheim à un frère Johann, pasteur. Elle et lui n'ont ni le même père, ni la même mère. Leurs grands-pères étaient résistants et très amis et de là s'est façonné une même famille. Marie et Johann ont étudié la théologie à Strasbourg. Ensuite Marie a poursuivi ses études en Allemagne et à Harvard. Elle se proclame incroyante et peu de gens l'ignore. Son père était à la direction des faïenceries Chabald et Bader.
Marie décida de rendre visite à son frère pasteur à Valdeyron dans les Cévennes. Prise dans un épais brouillard, les hennissements d'un cheval lui ont permis d'éviter une sortie de route. Melchior et Bob, deux amis inséparables l'ont accueilli au château des Châtaigniers. Ils ont parlé, ont fait connaissance suite à quoi Marie appris que son frère Johann, moins de trente ans, était décédé la veille des suites d'une rupture d'anévrisme.
C'est une histoire avec un nombre important de personnages où se déroulent des évènements fracassants en cascade, une histoire ou des riches côtoies des pauvres, ou juifs, catholiques, protestants, musulmans scellent amitiés, où les gens sont prévenants les uns pour les autres, prêt à aider.
Marie est fiancée à Desmond Campbell, personnage brillant qu'elle a rencontré à Harvard. Ils s'aiment, mais ce qui dérange Marie c'est que les actions de l'être aimé sont pilotées par la mère, ce qui complique la relation à laquelle Marie décide de mettre fin. C'est à la suite de ce différent, qu'elle choisit de devenir pasteur. A cette fin elle va trouver le pasteur Poujol à Montpellier. Evidemment, le pasteur ne s'attendait pas à ce que Marie lui dise : « Je veux être pasteur, Monsieur le Pasteur ! » Elle disposait de la formation et il en fut ainsi. Son ministère se déroula à Valdeyron à la suite de son frère Johann.
Le père de Marie avait perdu son épouse. Marie lui rendait visite de temps en temps. Il avait contracté la maladie d'Alzheimer. La faïencerie fût vendue à des Japonais et c'est elle qui signa l'acte de vente.
A Valdeyron, il y eu un homme peu apprécié dans le village. Grâce à Marie, il a pu s'intégrer et changé ses habitudes. C'était le baron Damien de la Fage qui s'est trouvé un lien de parenté avec Marie.
Marie, le pasteur et le curé catholique Michel se serrait les coudes. Aux partages bibliques catholiques et protestants étaient présent.
Bob s'était porté volontaire pour apporter à un diabétique randonneur de l'insuline. Au retour, il péri, son hélicoptère s'écrasa lors d'une tempête.
Marie était présente pour réconforté des victimes et apparentés lors de détresses.
Trois cents septante cinq pages de situations invraisemblables imposent un tri sélectif, forcément subjectif, d'évènements, de situations, de rencontres toutes aussi importantes les unes que les autres. J'espère en avoir retiré la sève essentielle d'une histoire agréable à lire dans ses moindres recoins. J'apprécie énormément l'auteur dont j'ai lu deux autres livres. Quant à ce livre, il méritera une seconde lecture.
Voilà un roman magnifique, envoutant qui m'a alternativement tiré des larmes et des sourires. Des personnages très attachants, un coin de pays, les Cévennes, que l'auteur décrit magnifiquement, on y suit le destin de Marie de Walheim qui, d'une simple visite à son frère, va se retrouver happée par le destin, son destin: foi, vie pastorale, amour...
J'avais découvert le thème à travers le film que j'avais beaucoup aimé, mais le livre, comme souvent, le surpasse et une fois ouvert je n'ai plus pu le lacher et c'est avec regrêt que j'ai tourné la dernière page !
L’eau est tiède sous le soleil. Je l’ai tâtée de la main en sortant une sauterelle qui se noyait. J’avance doucement pour ne pas les écraser, les sauterelles. Elles jaillissent sous mes pas dans un envol gris, révélant des éclairs rouges, bleus ou verts ; au repos, elles sont toutes grises, en sautant elles avouent des couleurs différentes, violentes. Enigme.
Les libellules semblent plus à l’aise, demoiselles aériennes volant au-dessus de l’eau qui court, vive, gaie. Les grosses pierres de rivière ne s’opposent pas au flux, ne le détournent pas vers les prés, il est encore trop tôt pour arroser le trèfle et la luzerne. Elle court, elle court l‘eau de la montagne.
Il y a des genêts, de la bruyère, des fougères, des herbes velues, odorantes, des ronces et ces œillets de poète qui borde le béal. Parfois des rochers affleurent, parfois des escaliers de pierre montent vers nulle part. Parfois un châtaignier isolé se penche sur l’eau comme pour la veiller.
Aïe ! J’ai marché sur une enveloppe piquante, hérissée, agressive d’une châtaigne. Je m’arrête pour enlever l’aiguille blonde de mon pied, nu dans une sandale ouverte, et je reste figée, immobile, pétrifiée par un bruit. Un bruit d’écaille glissant sur des feuilles sèches. – Faites quand même attention aux vipères ! à dit Sarah. Je ne l’ai pas vue, la vipère, mais je sais qu’elle était là. Je sais qu’elle a disparue sous les genêts ; elle est peut-être loin, elle est peut-être près. J’attends.
Une abeille entra par la fenêtre ouverte ; Affairée, bruyante, importante, elle fit une halte sur mon assiette, n’y trouva pas ce qu’elle cherchait, et repartit, rapide, décidée, par la même fenêtre.
Mais cette visite minuscule avait remis la nature en scène. Comme le jour de mon arrivée, je la respirais la nature, à travers les odeurs de la vielle maison, et je racontai ma découverte du béal, mon avancée parmi le vol des sauterelles et des libellules, ma rencontre avec l’armée de châtaigniers qui veillait sur la combe.
...ce ne doit pas être facile de t’aimer. Non pas que tu sois frivole, légère ou inconstante. Tu es tout le contraire ! Derrière ton sourire et ta grâce se cachent une rigueur et une honnêteté dont tu es bien souvent la victime, et, pardonne-moi, une exigence que peu d’êtres sont capables de combler.
(...) mais ce matin-là j'entrai dans le sanctuaire et j'osai assister à la prière, à défaut de la partager.
(p.88)
J'aimais apprendre, j'aimais l'étude, les livres, l'exégèse, les silences des bibliothèques et le fracas du choc des idées...
(p.94)
1) Qui a été victime, en moto, d’une sortie de route en montagne et s’est retrouvé au pied de la falaise ?