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Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782709630610
180 pages
J.-C. Lattès (03/11/2010)
3.7/5   5 notes
Résumé :

« Saine coutume est de jeûner aux jours du malheur. Pourtant, ma longue pratique des fruits et légumes, herbes et racines, muscles et viscères d’animaux sauvages ou domestiques, m’a parfois montré la voie du réconfort. Il s’agit de préparations simples, qui présentent un moindre risque. Certes, accueille-les avec prudence : les meilleurs remèdes peuvent être des poisons pour certa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Chacun de mes livres est associé à un amour de ma vie » a confié l'auteur de ce Traité culinaire à l'usage des femmes tristes, et c'est Irène dont il s'est finalement séparé qui est l'inspiratrice première de cet ouvrage d'Hector Abad Faciolince. Mais c'est dans un contexte plus profond que celui sentimental qu'a été construit ce Traité culinaire à l'usage des femmes tristes : la douleur des femmes de sa famille (sa mère et ses soeurs), confrontées à l'assassinat du père de l'écrivain par des paramilitaires. Tristesse familiale et personnelle comme une allégorie de la tristesse historique et politique de la Colombie : l'auteur ne les sépare jamais dans son oeuvre littéraire.

Dans ce traité qui n'en est pas un, sauf avec une lecture littérale peu soucieuse de la dimension philosophique de l'oeuvre de cet écrivain (dans ce cas, lire d'urgence « dangers de la lecture et remèdes littéraires, 1883-1914 » pour comprendre les enjeux intellectuels d'une lecture enfin nuancée), la cuisine n'en est pas une et les femmes ne sont pas particulièrement visées mais bien tout le genre humain : la tristesse existentielle des femmes n'est qu'un prolongement de celle des hommes et vice-versa. C'est bien de tristesse humaine qu'il s'agit et cette affliction n'est pas coupable.
Traitant avec humour le principe du traité médico-culinaire déjà présent dans l'antiquité et surtout au Moyen Age, ce traité de cuisine d'Héctor Abad Faciolince, comme pour Mayra Santos Febres et son Traité de médecine naturelle pour hommes mélancoliques, reprend cette tradition historique médico-culinaire pour la détourner en genre fictionnel volontairement incertain, combinant antidotes et sortilèges à un vadémécum littéraire et à un journal intime sentimental.
Juxtaposant avec une prose mêlée de fantaisie et de poésie des recettes aux ingrédients improbables avec d'autres plus plausibles, sur un ton d'apothicaire frivole, l'auteur semble proposer à la psychologie féminine de traiter ses maux existentiels. "Semble" seulement. Car ces propositions culinaires ne sont remarquables que pour leur valeur littéraire.

Comme Abad Faciolince le déclare en évoquant le poète anglais qui réclame du musc à l'apothicaire pour parfumer son imagination, l'ambition de ce livre est de soigner la mélancolie du monde par un excès à la fois de raison et de fantaisie : suivre une cure salvatrice de mots, c'est-à-dire opter pour un revigorant excès de littérature.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Un petit livre léger constitué de plusieurs vignettes qui parlent des maux des femmes.
De l'amour perdu, de l'attente, de la séduction, en passant par le deuil et la jalousie ce livre parle des femmes avec beaucoup de tendresse. Et l'auteur s'adresse à elles avec beaucoup de bienveillance, comme un aîné ou un aïeul. Ce sentiment est bien sûr renforcé par l'aspect recette de grand-mères, sorties d'un grimoire.
Première rencontre avec l'auteur, et certainement pas la dernière car j'ai trouvé sa plume touchante.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Nul ne connaît les recettes du bonheur. A l'heure du chagrin, les plus belles spécialités, aussi mitonnées soient-elles, n'y pourront rien. Même si parfois tristesse est moteur d'appétit, il n'est ps bon de se gaver de nourriture en temps d'affliction. Quand un repas est pris dans l'infortune, on n'assimile pas, on prend du gras. Le breuvage le plus sain répand son venin s'il est bu par une femme chagrinée.
Saine coutume est de jeûner aux jours du malheur.
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La simplicité inspire la méfiance : c'est la raison pour laquelle sorciers, guérisseurs et médecins passent leur temps à inventer des formules et des conjurations plutôt redondantes : personne ne croit à la simplicité.
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L'esprit du sauternes ravive ce qu'il y a de plus vivant en nous : la possibilité d'unir deux pensées.
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[…] ô femme incrédule ! Si tu crois, si tu donnes ta confiance, si tu te fies à la sereine vertu des mots, tu sauras supporter les plus durs tourments.
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Ne cache pas tes misères : tu peux être sûre de l'homme qui apprécie tes défauts, car c'est à la portée du premier venu de s'enticher de tes charmes et de tes qualités.
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