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EAN : 9791038702653
256 pages
Zulma (07/03/2024)
3.57/5   27 notes
Résumé :
Les huit nouvellistes réunies dans ce recueil posent un regard parfois dur, souvent troublant, sur la société coréenne contemporaine. Histoires de couples, d’amour, de famille, s’enchaînent et décrivent une société en pleine mutation. Si l’héritage confucéen est présent, l’impérieux besoin de liberté des individus bouleverse les codes et les rôles préétablis. Qu’elles soient célibataires fringantes, femmes mariées esseulées, battues ou battantes, les héroïnes de Coc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce que je retiens de ces nouvelles sud-coréennes, c'est la description d'une société violente, où les femmes doivent se battre durement pour améliorer leur condition, où les violences conjugales sont exacerbées. Ces 8 nouvelles dégagent également, dans leur ensemble l'impression d'un pays qui entre dans la modernité, mais garde de nombreux archaïsmes, un pays qui cherche sa place entre Asie et Occident, depuis sa partition en 1953 . Nombreuses références à la guerre, à la pénibilité de l'existence...
Bien que d'intérêt inégal, certaines laissent un goût amer. Comme la dernière du recueil. Il y est question d'une jeune femme, jeune mèdecin gynécologue, qui passera sa vie professionnelle à pratiquer des avortements sur des prostituées, et ne pratiquera que 2 accouchements. Elle s'apercevra alors d'avoir raté sa vie professionnelle et personnelle et , restant seule et sans enfant, sombrera dans la folie.
Donc un recueil de nouvelles intéressant mais qui manque peut-être parfois un peu de consistance.
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Voici un livre qui touche deux actualités récentes (la journée de la femme et le Salon du livre de Paris avec la Corée comme pays invité d'honneur) puisqu'il s'agit d'un recueil de nouvelles rédigées par huit femmes de lettres reconnues en Corée… Comme le dit la maison d'édition Zulma, ce recueil de nouvelles contient « huit regards de femmes sur la Corée d'aujourd'hui ». J'aurais dû vous proposer cette critique avant le Salon du livre, mais je n'y avais pas pensé et je remercie 'vy de l'avoir fait pour moi.

Il est très difficile d'écrire une critique pour un recueil de nouvelles, car les histoires sont souvent inégales, et afin d'être précis il faudrait disséquer tous les textes, sauf que cela prendrait énormément de temps… Dans ce recueil de nouvelles, le travail du critique amateur est d'autant plus compliqué que les textes sont écrits par des auteurs différents. Toutefois, si je ne devais retenir qu'un texte ce serait le premier… Effectivement, dans « le couteau de ma mère », de Kim Ae-ran, la narratrice se souvient de sa mère. Ainsi, l'auteur dépeint de manière fort belle des moments simples de son quotidien qu'elle passa auprès de sa mère, une cuisinière fière qui manie admirablement bien le couteau. L'histoire est émouvante et tendre. J'ai vraiment été touché par cette histoire qui raconte par quelques touches certains instants de la vie d'une mère forte et dévouée, mais d'un père faible… D'ailleurs, il sera très peu question de l'homme de la maison, bien qu'ici, ce soit la mère qui tient ce rôle. Rien que pour cette histoire, ce recueil de nouvelles vaut le détour. Et aussi pour la seconde, un texte poignant sur le quotidien d'une femme battue, par un mari haut fonctionnaire.

« Le tranchant du couteau de ma mère avait hérité de la tranquille assurance de ceux qui ont passé leur vie à faire à manger aux autres. Pour moi, ma mère était une femme ni pleurnicharde, ni coquette, ni soumise, elle était celle qui avait toujours un couteau à la main. Belle, rayonnante de santé, elle est incapable d'engloutir des eomuk, cette pâte de poissons qu'on mange sur les trottoirs, même lorsqu'elle s'était mise sur son trente et un. »

Ainsi, ce recueil de nouvelles m'a beaucoup plu, même si certaines histoires m'ont moins intéressée que d'autres, j'ai dans l'ensemble été enchanté. le style est simple, littéraire, jamais compliqué et les près de 400 pages passent vraiment très vite. À travers les différentes histoires, on découvre la société coréenne et la place de la femme dans celle-ci. Effectivement, sur les huit récits, sept ont une femme comme personnage principal. Il y a la mère dévouée, la femme battue, l'épouse adultère, la gynécologue, et cetera. La plupart des nouvelles sont tristes et désenchantées, mais on retrouve aussi quelques moments d'humour. Quoi qu'il en soit, toutes ces femmes de lettres portent un regard franc et sans ambages sur leur pays. Après ma lecture, j'ai eu la sensation que la société coréenne était tout aussi machiste que celle du Japon. La femme coréenne est avant tout une épouse dévouée et cependant aussi par certains côtés, celle-ci est forte et indépendante. Ce que j'écris peut sembler paradoxal, mais c'est exactement ce que j'ai ressenti après la lecture de ce recueil de nouvelles. Qu'en est-il réellement ? Je ne saurais vous le dire avec certitude… Avant de conclure, voici la liste des différents auteurs de ce recueil de nouvelles : Eun Hee-kyung, Han Gang, Go Eun-Ju, Jon Gyong-nin, Kim Ae-ran, Oh Jung-hi, Pak Wanso, Park Chan-soon.

Qui connaît la société coréenne et que pouvez-vous m'en dire ? Avez-vous profité du Salon du livre pour vous procurer des livres d'auteurs coréens et ainsi en apprendre plus sur la littérature du pays au matin calme ? Peut-être avez-vous des livres coréens à me conseiller ?
Lien : http://deslivresetdesfilms.c..
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C'est avec beaucoup de curiosité mais également d'attentes que j'ai entamé la lecture de ce recueil, avide d'en apprendre un peu plus sur ce pays énigmatique qu'est la Corée... Et, de fait, cette anthologie a été riche en découvertes de part la diversité des histoires à défaut des thèmes abordés mais également des styles des auteurs qui sont présentés ici. La grande majorité des nouvelles de ce livre traitent du couple, de la difficulté de vivre ensemble, de se comprendre alors que les aspirations de l'homme et de la femme sont différentes et le manque d'intérêt partagé génère l'incapacité à construire une vie commune et fait parfois de l'adultère une alternative plus qu'acceptable...
S'agissant d'écrivains très différents, mon intérêt a été assez inégal durant cette lecture mais certaines nouvelles sont très réussies et m'ont vraiment donné envie de découvrir plus avant leur auteur...

Dans "Le Couteau de ma mère" de Kim Ae-ran, la narratrice nous livre toute l'admiration et l'amour qu'elle voue à sa mère, qui, à la force de son couteau, a fabriqué jour après jour les nouilles vendues dans son restaurant, nourrissant ainsi sa famille alors que son mari, mou et dépensier s'est avéré bien inutile. C'est une très belle nouvelle sur le souvenir d'une mère ordinaire qui, aux yeux de sa fille, a été extraordinaire.

"Cocktail Sugar" de Go Eun-Ju est une cocasse histoire d'adultères en série qui porte sur le mariage un regard acide et fait presque de l'adultère une institution ! Un homme aux chaussures bien cirées trompe sa femme qui, elle-même trompe son époux avec un autre qui, lui, trompe sa fiancé et ainsi de suite... A chaque rencontre, un des partenaires offre à sa compagne un "Cocktail Sugar", qui passe ainsi de main en main : où finira-t-il sa course ?

"La philosophie de son boudoir" de Jeon Gyeong-nin est un récit lent, triste et simple qui se penche que la vie d'une femme de haut fonctionnaire battue par son mari. Elle tient sa maison parfaitement en ordre, attend son amant tous les jeudis, savoure les petits instants magiques avec ses enfants et se réfugie dans son monde intérieur. C'est une histoire un peu étrange et en même temps parfaitement réaliste et simple, c'est l'histoire d'une femme à la recherche du bonheur intérieur.

Lire la suite :
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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Des nouvelles à la qualité fluctuante mais surtout le même constat partout : la place de la femme dans la société coréenne doit encore se gagner. Elles ont tout de même parues plus libres et libérées que ce que je pensais. Ma nouvelle préférée est la première : elle est emblématique des femmes coréennes du siècle dernier.
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Ces huit nouvelles écrites par des femmes coréennes m'a permis d'en apprendre plus sur la société de ce pays dont je ne connais finalement pas grand chose. Les textes sont tous intéressants, bien écrits/traduits, et m'ont permis de découvrir une société qui me semble bien difficile pour les femmes. le mariage semble être encore une norme très importante ; les femmes seules/divorcées sont mal vues ; hommes comme femmes prennent des amants très facilement d'après ces textes - tout cela m'a donné envie d'en savoir plus et de me questionner sur cette nécessité du mariage au détriment de l'amour et du sexe qui vont être recherché avec des amant-e-s. Un bon ouvrage qui rend compte de la réalité de la vie des femmes dans un pays qui garde des traditions qui semblent archaïques aujourd'hui.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle était si contente de voir entrer l'argent qu'elle oubliait sa fatigue. Un jour, elle s'était entaillé trois doigts à la fois en coupant des pâtes. Elle avait continué néanmoins de servir les clients tout en comprimant, avec une grimace douloureuse, ses phalanges blessées. Le sang coulait et l'ongle du pouce était parti. Incident prévisible, un bol de plastique blanc qu'elle avait apporté était souillé par une tache de sang. Par chance, la cliente à qui le bol venait d'échoir était une gentille petite vieille.
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"A la nuit tombante, une cérémonie de noces en plein air offre un cadre particulièrement propice aux amours clandestines. Une voiture vient se garer dans le coin le plus reculé du vaste parking. Met ses phares en sommeil. Une deuxième voiture apparaît bientôt qui se glisse à ses côtés. Ce n'est pas la première fois qu'elles se croisent. La portière de la voiture de l'homme s'ouvre d'abord, c'est toujours ainsi quel que soit l'ordre d'arrivée des véhicules. A peine les souliers cirés de l'homme effleurent-ils le sol que la portière de la seconde voiture s'entrouvre et laisse voir les jambes d'une femme." (Zulma - p.45)
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"Le sens commun dit que le sexe d'une femme vertueuse est propre et que celui d'une prostituée est sale. Toutefois, l'examen de leur intimité prouve le contraire. [...] Il y a peut-être ici une analogie avec le fait que le salon où l'on reçoit les invités est la pièce la plus propre de la maison." (Zulma - p.342)
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Nous ne vivons que pour ces petites choses de rien du tout, c'est ce qu'il faut, c'est ça la vie, c'est tout ce que nous pouvons désirer.
( page 126).
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- Les mâles sont inconstants. Ils sont tous pareils. Un homme suffisamment romantique pour être amoureux toute sa vie d'une même femme, ça n'existe pas.
(p 73)
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