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EAN : 9782262025250
396 pages
Perrin (29/04/2008)
3.48/5   26 notes
Résumé :
Il y a un mystère Médicis : pourquoi une ville puissante, " libre ", a-t-elle volontairement confié son avenir à un clan de citoyens parvenus ? Avec son talent consommé pour démêler les intrigues du Moyen Age, Jacques Heers écrit l'histoire de l'ascension, de la grandeur et de la faillite de ces Médicis, marchands devenus banquiers de l'Europe, puis princes sans titre de Florence.
II replace cette épopée familiale dans le climat de désordres, de massacres, de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voilà un ouvrage d'une richesse documentaire remarquable, sur fond de lutte entre Guelfes et Gibelins. Il nous montre comment la prise de pouvoir des Médicis, à Florence à partir du 14ème siècle, a été le fruit d'une intelligence prédatrice.
Même s'ils n'ont jamais constitué une famille de va-t-en-guerre, la violence n'était pas exclue des rivalités dans leur conquête du pouvoir. C'est toutefois à leur habilité en politique, mais surtout à leur sens des affaires, qu'ils doivent leur mainmise sur la capitale toscane, et bien au-delà. Une banque Médicis n'a-t-elle pas été ouverte à Bruges.
Complots et intrigues sont le lot de ces gens de pouvoir, fervents chrétiens, humanistes et grands mécènes, lors de ces années de grâce pour l'art dans ce qui n'est pas encore l'Italie. Côme, Pierre dit le goutteux, puis Laurent dit le Magnifique seront les artisans de cette fabuleuse ascension sociale à la tête de la prestigieuse Florence. Ils lui conféreront la splendeur qu'on lui connaît encore de nos jours.
Avec une arrière-pensée égoïstement chauvine, j'ai regretté de ne pas trouver dans cet ouvrage le prolongement de l'histoire en notre pays, avec les deux filles du clan des Médicis, toutes deux nées à Florence, devenues reines de France (car épouses de rois) puis régentes, Catherine et Marie.
Catherine, arrivée à Marseille en 1533 pour y épouser le fils de François 1er, le futur Henri II. Elle a marqué l'histoire de notre pays de son austère souveraineté. Elle qui a poussé son fils Charles IX à engager bien malgré lui le fameux massacre des protestants lors de la terrible Saint-Barthélemy en 1572.
Marie de Médicis, la seconde épouse d'Henri IV, au destin moins noir et que notre histoire retient comme la mère de Louis XIII.
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Jacques Heers relate avec brio comment Florence cessa d'être une République pour tomber sous la coupe des Medicis...

Dès les premiers chapitres de ce livre une question se pose : comment une ville en proie à un tel chaos politique a pu connaître un tel essor des arts ?
Car Jacques Heers, au rebours des chroniqueurs florentins De La Renaissance, dresse un portrait peu flatteur de ce que fut la République florentine. La cité-état de Florence était une bien étrange ville, livrée aux factions rivales gibelines et guelfes. Elle convulsait sous les émeutes et les bannissements. On élevait des tours (jusqu'à deux cents) aussi vite qu'elles étaient démolies, au gré des revers de fortune des puissants. Heers puise chez Machiavel et Guichardin la chronique des violences inouïes de cette guerre civile quasi-permanente qui dura de 1100 jusqu'au règne de Côme l'Ancien en 1434.


Une large place est aussi faite à l'inventivité politique. Des formes archaïques de démocratie naissaient à travers des institutions comme les contradas-unités administratives et militaires regroupées autour d'un quartier-les arti-corporations de métiers- et le podestat-un arbitre étranger à la cité qui devait se tenir au dessus des factions. L'idée noble d'un arbitre étranger ne résiste pas à ce que fut la réalité de cette institution : le podestat vivait reclus dans un des palais, unanimement détesté, et devait bien souvent quitter la ville à la hâte.

Comment ne pas considérer dès lors, que le règne de Côme l'Ancien, le premier Médicis qui contrôla Florence, fut bénéfique ? C'est la position de Heers, qui rappelle combien ce tyran donna une stabilité au pouvoir et maintint la paix dans et à l'extérieur de Florence. Les Medicis régnèrent sans le dire, en conservant les instituions proto-républicaines, mais en les tournant à leur avantage grâce à une clientèle d'affiliés.
Jacques Heers souligne la spécificité de Côme qui choisit pour imposer son pouvoir, non pas le fracas des armes, mais une tactique pour se concilier le plus grand nombre dans une ville où l'émeute était toujours latente. le Prince se fit donc populaire en distribuant les honneurs et en embellissant Florence. C'est dans cette stratégie du pouvoir du prince prodigue que se trouve sans doute un des éléments qui permit à Florence l'essor des arts et des savoirs.

Fabien LACOSTE

Lien : http://bit.ly/1dNI30q
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A présent je vois les Médicis d'une manière différente. Cependant, je m'attendais à en savoir plus sur les futurs reines de France, les différents papes que compose cette famille. On découvre la manière dont cette famille fût connue et qui a une influence incontournable.
Pour moi, cela appelle à un deuxième tome; avec plus d'anecdote, plus sur les personnes qui ont marqué l'histoire. Mais peut-être qu'ils font déjà l'effet d'un ouvrage sur leur personne.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les Medicis faisaient partie du paysage politique de Florence et, déjà, de son histoire. Le maître (Laurent) se montrait à tout moment. Il paraissait par les rues et donnait des gages, soutenait ferme ses partisans, récompensait sans rechigner les hommes de bonne volonté et savait séduire le commun des citoyens. Personne ne songeait alors à l'appeler "le Magnifique" mais on le disait généreux, appliqué à contenter : panem et cirsenses.
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En son temps, aucun capitaine ou chef d'Etat ne pouvait, en renommée, rivaliser avec Côme. Pas même Laurent que nombre d'historiens, aujourd'hui, disent le "Magnifique", mais que les Toscans, qui avaient connu et apprécié l'un et l'autre, plaçaient certainement bien en dessous.
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Au temps où la ville était prête à se donner un maître, lorsque les Medicis songeaient raisonnablement à prendre le pouvoir, dans les années 1420-1430, on changeait encore la Seigneurie tous les deux mois. Ce qui faisait dire aux grincheux, aux étrangers surtout, à Venise et à Rome, que Florence ne savait jamais au mois d'août qui la gouvernerait en novembre.
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Aucun auteur contemporain de Laurent n'aurait fait suivre son nom de magnifique
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Vidéo de Jacques Heers
La naissance du capitalisme au Moyen Age, Jacques Heers
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