AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782262028664
384 pages
Perrin (14/05/2008)
3.62/5   13 notes
Résumé :

Le terme " Barbaresques " est apparu au XVIe siècle pour désigner les corsaires, généralement des officiers du sultan de Constantinople lancés à la conquête du Maghreb et de la Méditerranée occidentale. Les plus célèbres furent les frères Barberousse, fils d'un Sicilien passé à l'islam. Véritables fondateurs de la Régence d'Alger, ils furent durant trente ans la terreur des Es... >Voir plus
Que lire après Les BarbaresquesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le sujet des corsaires dits barbaresques m'intéressait beaucoup et ce livre m'a permis de satisfaire ma curiosité.

Je précise d'abord qu'il s'agit d'un ouvrage qui demande une certaine concentration car très dense, parfois complexe, avec beaucoup de dates, de noms, de récits et d'anecdotes, de chiffres et même des passages en vieux français ou Latin non traduits ! Il faut donc s'accrocher pour ne pas s'y perdre.

Pour le reste, le livre est très complet, parfaitement documenté et permet de bien comprendre le monde méditerranéen et ses enjeux aux alentours du 16ème Siècle.
Il a en outre le mérite de ne pas tomber dans la facilité et le manichéisme, car l'auteur rappelle que la guerre de course, les razzias sur les côtes et la mise en esclavage des populations civiles étaient pratiquées aussi bien par les Chrétiens que par les Musulmans.
Il rappelle également un fait peu connu ou peut-être oublié dans la mémoire collective, savoir que les corsaires barbaresques, terreurs de la mer, étaient en grande majorité des Européens convertis à l'Islam : albanais, grecs, espagnols, vénitiens, génois.
Ils avaient eux-mêmes été captifs, ont renié leur foi pour échapper à leur triste sort et se sont mis au service du sultan ottoman et des pachas d'Alger ou de Tunis.
Certains de ces renégats ont connus des destins parfois exceptionnels, à l'image des célèbres frères Barberousse, ou du moins connu Euldj'Ali (ou Uluç Ali) qui, simple pêcheur calabrais, est devenu amiral de la flotte ottomane et Pacha d'Alger.

Ainsi, contrairement à ce que certains de nos jours voudraient faire croire, ce n'est pas une histoire avec des gentils d'un côté et des méchants de l'autre.
C'est au contraire une période et un monde beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.
Commenter  J’apprécie          10
Le nom de Barberousse vous évoque peut être quelque chose ; vague souvenir d'histoire de pirates ... Ce livre vous en dira plus sur ce Barberousse et la réalité historique des pirates dits "barbaresques" (terme impropre nous précise l'auteur dès les premières lignes de l'introduction).

Du point de vue chronologique, le livre couvre principalement le XVIème siècle avec, en point d'orgue, la bataille de Lépante en 1571 qui clôture une époque. Les premiers chapitres sont essentiellement une relation chronologique et politique des événements et des batailles (dans laquelle il peut arriver qu'on se perde). Un des axes essentiels est l'interprétation de la politique de François 1er d'alliance avec les Turcs contre l'Espagne, dont l'origine est à rechercher dans le désir de conquête du roi français en Italie plus que dans la crainte de la toute puissante Espagne, et dont les conséquences seront parfois assez désastreuses. Il décrit les relations politiques compliquées entre l'Espagne, Venise, Gêne, la France, la papauté, les ottomans, les royaumes d'Afrique du nord et les nommés "barbaresques" qui n'hésitent pas à venir razzier sur les cotes.

La suite présente davantage les conditions de vie, la situation des esclaves et des prisonniers, souvent objet et principal butin de ces batailles. le dernier chapitre " frayeur et propagande" traite de l'imaginaire créé autour de ces corsaires, barbaresques, bien au-delà du XVIème siècle, m'a paru particulièrement intéressant.
Commenter  J’apprécie          10
Jacques Heers nous livre ici une étude complète de la course en Méditerranée que l'on désigne par le terme, inventé au 16ème siècle, de Barbaresque. A l'évocation de ce nom, l'imagination s'envole ; on pense au port d'Alger, à Barberousse, aux felouques cinglants la mer les cales remplies de trésors. La réalité en est a la fois proche et éloigné, plus compliqué. Les cité commerçantes sont tantôt impliquées, tantôt victimes. On peut même y inclure dans bataille rangé comme la tristement célèbre bataille de Lépante. Sans oublier non plus le rôle du sultan de Constantinople, les razzias. Pour peu il ne nous manquerais qu'Angélique.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L’Émpire almohade, fondé au XIIe siècle par des chefs berbères venus du Sud marocain et qui s’étendait de l’Atlantique à Kairouan, s’était effondré dans les années 1230, laissant place, après de sombres temps d’anarchie, à trois royaumes résolument hostiles les uns aux autres. Les Hafsides, membres de la prestigieuse famille almohade, s’étaient proclamés califes à Tunis. Des chefs nomades, les Beni Abd-el-Wäd, tenaient Tlemcen. Les Mérinides, autre tribu du Maroc, depuis toujours ennemis des Almohades, s’emparèrent de Fez en 1248. Dans les années 1280, ces Mérinides assiégèrent Tlemcen et dressèrent, sous les remparts de la cité, un vaste camp retranché, la Mansourah (« la Victorieuse »), ceinte d’une muraille de pisé, enrichie de palais et d’une grande mosquée. Tlemcen tomba en 1337.
Commenter  J’apprécie          00
Entre l’Europe chrétienne et l’Afrique des Barbaresques, aucun vrai dialogue ne s’est établi, en tout cas aucune discussion entre théologiens. Écrit au lendemain de la prise de Constantinople par les Turcs, le livre de Juan de Segovia De mittendo gladio Divini Spiritu in corda Sarracenorum rencontra un certain succès et l’on parla de missions et d’espoir de convertir. Il y recommandait l’apprentissage de l’arabe, annonçait une édition trilingue du Coran (en arabe, latin, catalan), prêchait la concorde et refusait toute idée de guerre sainte, « théologiquement inacceptable » ; il ne désavouait certes pas la guerre contre les Musulmans envahisseurs d’une terre chrétienne, mais condamnait les actions armées brutales, pour des motifs religieux, à seule fin de conversions.
Commenter  J’apprécie          00
En 1516, des chefs de guerre venus d’Orient, les frères Barberousse, fils d’un Chrétien fait prisonnier par les Turcs en Albanie et converti à l’islam, s’emparèrent de plusieurs cités du Maghreb. Commence alors la dure, sanglante, inexpiable conquête des royaumes des Maures par les Turcs, leurs janissaires et leurs corsaires. Cette emprise et cette soumission firent de la course non plus l’affaire de quelques aventuriers, cantonnés à Djerba et à Alger, mais une entreprise d’État, décidée, encouragée par le sultan, par ses troupes, ses arsenaux et ses finances. Tout se décidait à Constantinople, à la cour ou au harem.
Commenter  J’apprécie          00
Le terme « Barbaresques » est apparu dans les années 1500 en Italie, dans le sens très général de peuples dits « barbares », sans référence particulière à l’Afrique. Peu employé, il ne s’est maintenu que peu de temps et est revenu plus tard, sous la plume de nombreux auteurs et dans les dictionnaires puis dans le langage commun pour, alors, nommer effectivement et exclusivement les habitants de la « Barbarie », notre Afrique du Nord. Dès lors, marins et négociants, agents des États, romanciers et dramaturges ne parlèrent plus que des corsaires barbaresques et des États barbaresques.
Commenter  J’apprécie          00
Les Turcs, vainqueurs des Chrétiens, ne cessaient, depuis la conquête de Constantinople, de montrer leur force et clamer leurs grands desseins. En 1470, pour célébrer la prise de l’Eubée (Négrepont), arrachée aux Vénitiens, une de leurs escadres, forte de vingt ou trente vaisseaux, ancrée à Alexandrie comme en maîtresse des lieux, menait joyeuse fête, à grand renfort de salves d’artillerie, de galères tournoyant dans le port, de danses et de chants de guerre, pour narguer, effrayer ceux qui se tenaient là, Égyptiens comme Chrétiens.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Jacques Heers (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Heers
La naissance du capitalisme au Moyen Age, Jacques Heers
Dans la catégorie : Marine militaireVoir plus
>Sciences sociales>Administration publique>Marine militaire (22)
autres livres classés : Méditerranée (mer)Voir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3169 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}