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EAN : 9782366580037
231 pages
KERO (27/09/2012)
4.14/5   7 notes
Résumé :


Dans ce monde où tout change si vite, l'éternelle opposition entre hommes et femmes fait de la résistance. Pourquoi la question des relations homme/femme suscite-t-elle toujours autant de débats passionnés, aussi bien en privé – dans les familles, dès qu’on aborde l’éducation des enfants, la répartition des tâches ménagères – qu’au travail ou sur la scène publique – à l’Assemblée ou dans les médias quand il est fait débat sur la place des femmes aux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout d'abord je souhaite remercier Babelio et leur édition Masse Critique ainsi que l'éditeur Kero de m'avoir proposée la lecture de cet ouvrage.

J'apprécie beaucoup Serge Heffez que j'écoute tous les mercredi en tant que "psys du mercredi" dans l'émission Service Public de Guillaume Erner sur France Inter.
Je me réjouissais donc de la réception de ce livre que j'étais impatiente de lire, d'autant que je suis une militante sur l'égalité des sexes au sein de mon entreprise : le sujet de ce livre m'intéresse donc tout particulièrement.

A ma grande déception, je n'ai pas apprécié ce livre. Il m'est même (chose rare) tombé des mains à de nombreuses reprises. J'ai eu beaucoup de peine à en venir à bout...
J'ai eu le sentiment que Mr Hefez s'accroche à une seule et unique hypothèse qui est la suivante (extrait de son livre p195) :
"La manière la plus sûre que les hommes ont trouvée pour rendre leur assujettissement au ventre des femmes supportable, et pour garder la mainmise sur leurs descendance, est de les assujettir à leur tour; de les soumettre, en inversant le rapport de force et en organisant leur propre domination sur les femmes.
Ce qui fut fait, et même très bien fait, jusque dans les moindres détails : en matière de genre, toute notre structure de pensée repose sur la différence entre les femmes et les hommes, et sur la hiérarchisation de cette différence en faveur des hommes. Depuis des millénaires, les corps et les esprits sont façonnés, formatés, programmés autour de cette vérité : l'homme est puissant, la femme est faible. L'homme pénètre, la femme est pénétrée, donc l'homme est actif, la femme passive. L'homme agit, la femme subit. L'homme contrôle, la femme défaille. L'homme réfléchit, la femme pressent. L'homme recherche l'autonomie, la femme entre en relation. L'homme prend, la femme (se) donne. L'homme a besoin d'être utile, la femme d'être aimée..."
Cette hypothèse est intéressante, mais il me semble qu'elle est développée pendant ces 230 pages. Et 230 pages avec la même idée, c'est long!! On répète et répète la même chose encore et encore avec des phrases différentes.

Le style est plus ou moins toujours le même : une répétition de phrases courtes (où l'antithèse est utilisée à outrance comme dans l'extrait précédent) et de courtes questions (page 136 : "Quel femme suis-je en face de cet homme que je viens de rencontrer? Quel homme suis-je en face de ma mère? Quelle femme suis-je en face de ma fille? Quelle homme suis-je en face de ma patronne? Quelle femme suis-je face à mes fantasmes? Quel home suis-je face à mes désirs? Quel père suis-je face à mes enfants?...") au milieu d'un texte qui (je me répète) raconte toujours la même chose.

Beaucoup de choses pour finalement ne pas dire grand chose. Ce livre aurait pu faire 50 pages au lieu de 230, un court essai qui aurait pu être fort intéressant. Mais je suppose que cela se serait vendu moins cher...

Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas trouvé ce livre intéressant, bien que je partage tout à fait son point de vue.
L'émission de Service Public sur ce sujet, à laquelle il a d'ailleurs participé, suffit amplement sur le sujet pour connaitre son point de vue et ses arguments (qui sont malgré tout intéressants).
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"Aucun analyste ne peut s'autoriser, sous aucun angle, à parler du normal... de l'anormal non plus d'ailleurs [...] Au nom de quoi l'analyste parlerait-il d'un norme quelconque ? Sinon, permettez-moi la plaisanterie, d'une malnorme, d'une norme mâle." [Jacques Lacan (cit. p. 47)]

Jusqu'à cette lecture, étrangement et sans doute superficiellement, j'avais toujours envisagé le genre comme une question sociologique et/ou anthropologique. Dans cet essai il est traité sous un angle psychanalytique, donc individuel, dans la modification du psychisme, sub specie d'identité individuelle sexuée, et aussi comme objet (usurpé par) des psys. L'auteur se pare de sa double casquette de psychanalyste et de thérapeute familial lorsqu'il parle clinique. Et la perspective se complexifie, naturellement.

Car c'est d'abord un (très court) demi-siècle de profonde mutation dans la famille, par laquelle les hommes et les femmes refusent désormais de s'incarner dans des fonctions (notamment parentales) préétablies, qui provoque et précipite les interrogations sur le genre ; ces interrogations "dépasse[nt] amplement les revendications des communautés homosexuelles".
Cette mutation, qui se traduit dans de multiples formes de parentalité, est peut-être la cause du "Des-Ordre des Choses", du "Changement de matrice" et de la "Grande Peur" qui provoque frilosités et phobies, même voire surtout dans le milieu analytique : ("Les psys, nouveaux papes de l'ordre établi").
Les fondations freudiennes de la sexuation, quand à elles, contiennent tout ce qu'il peut y avoir de plus progressiste et ouvert - lorsqu'il est question du genre dans l'inconscient - en même temps que l'archaïsme le plus réactionnaire et sexiste, issu sans doute du même air du temps (fin XIXe) et du contexte psychiatrique qui avait placé l'homosexualité parmi les pathologies mentales (cf. Richard Freiherr von Krafft-Ebing, Psychopatia sexualis, 1886). On peut donc faire dire à Freud tout et son contraire.

Ces deux prémisses étant posées, ainsi que l'urgence d'appréhender un Nouvel Ordre qui tienne compte des mutations et soit le moins excluant et discriminant et le plus égalitaire possible, si l'on part de l'évolution psychique du bébé, force est de constater que la compréhension du genre précède celle du sexe (sans parler de la sexualité). Il est question, au départ, d'une bisexualité psychique, et plus tard, tout au long de la vie, d'un continuum entre éléments masculins et éléments féminins dans le psychisme de l'individu.
Et là, on se croirait à proximité des théories queer : à ceci près que les queers invoquent ce continuum au sujet du sexe biologique (notamment en invoquant ce 1,7% de nouveaux-nés dont le sexe anatomique n'est pas absolument patent), alors qu'il est ici question de genre, de masculinité et féminité "fluidement" acceptées ou refusées par l'individu pour soi-même dans son "corps-esprit", dans une conflictualité des "uns contre les unes" qui aboutit à un mélange personnel qui a pour mots d'ordre : "liberté, singularité, fluidité". Il n'empêche que l'auteur considère le "sexe des (étr)anges" comme une source d'inspiration, dans la mesure où l'excentré illumine parfois la globalité.

Ce petit livre est très dense, pourtant très accessible. Il se lit comme un long discours oral, avec des circularités qui ne sont pas tout à fait des redites, dans une prose élégante, imagée et précise dont les bons psychanalystes ont le secret (n'en déplaise à qui ne les aime pas...).

(J'ai beaucoup aimé le fil rouge diachronique reliant Emma et sa bonne société victorienne, à Emma-nuel, qui pourrait être son arrière-petit-fils actuel.)
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Je connaissais les convictions de Serge Hefez en matière de mariage homosexuel qui correspondent aux miennes. J'avais donc un a priori favorable à ce livre. Mais j'ai aimé l'élargissement qu'il fait de cette problématique de définition des sexes, de leurs rapports, etc. Il a une approche pragmatique et bienveillante, favorable aux évolutions qui conduisent à une société plus soudée et plus proches de l'épanouissement de chacun. C'est un essai et non un manuel, Serge Hefez prend franchement partie et critique de façon assez directe certains de ses collègues psychanalystes et notamment JP Winter, leur reprochant de raisonner avec des cadres du XIXème siècle,forcément influencés par la société de l'époque et ne correspondant pas forcément à des vérités de notre société d'aujourd'hui. Mais il convoque également de nombreux penseurs et intellectuels, que ce soient des sociologues ou encore des anthropologues. Il conclut finalement en faisant des parallèles avec des sociétés étrangères qui ne se sont pas construites sur ce schéma homme/femme, père/mère mais sur d'autres fondements et que nous sommes finalement libres de créer aujourd'hui un nouvel ordre sexuel. Un livre intéressant, facile à aborder, travailler et non moralisateur ni culpabilisant, nourri tant d'autres scientifiques que de sa pratique de thérapeute familial.
Lien : http://nagandsoon.wordpress...
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La différence sexuelle, une construction sociale ou l'état de fait des réalités naturelles? Les différences sont-elles les mêmes partout sur le globe? Et ont-elles été les mêmes à toutes les époques? La théorie du genre est-elle une solution à cette approche qui tente de différencier le naturel du culturel? Toutes ces questions, tout le monde se les pose. Parfois pour y répondre rapidement, parfois pour les creuser encore plus. C'est ce que propose ce livre.
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Vidéo de Serge Hefez
Une conversation présentée par Raphael Zagury-Orly Avec Isabelle Alfandary, auteure et professeure Belinda Cannone, auteure Serge Hefez, psychiatre
Le «un» n'est jamais le chiffre de la vie. Certes, il y a les organismes unicellulaires, bactéries, levures, plancton et autre protozoaires… Mais eux aussi on besoin de quelque chose d'autre, d'un milieu.. A la base de toute molécule organique, outre la durée temporelle et les sources d'énergie, se trouvent des multiplicités, des altérités, des combinaisons d'éléments, carbone, oxygène, hydrogène, eau, azote, dioxyde de carbone, diazote… Bien sûr, cela fait la vie sur Terre, la vie des vivants, mais ne dit rien sur la façon dont les êtres humains, eux, choisissent de la porter, cette vie, c'est-à-dire d'exister. de là aussi l'unicité est exclue: on vient au monde «plein des autres», le monde ne vient à l'enfant que par les autres, et il n'y tient que si d'autres d'abord le tiennent et tiennent à lui. Né d'une union qu'il n'a pas choisie, il lui appartiendra ensuite de s'unir volontairement à qui il voudra, par affinité, par intérêt même, par amitié, par amour, et de constituer des couples, des clans, des groupes, des familles, des communautés, des sociétés… Il se peut dès lors que des personnes, pour supporter le faix de la vie, choisissent de la porter à deux, de faire de leur cohabitation une convivance, et de leur existence une coexistence, le plus souvent solidifiée par le ciment de l'amour. La «vie à deux» devient dès lors une vie rêvée que les partages quotidiens rendent réelle. Mais est-ce si sûr? Combien coûte le sacrifice du «un», de la libre et insouciante existence solitaire, qui n'a de comptes à rendre à personne? Combien coûte le sacrifice du trois, ou du quatre, d'union plurielles où la diversité fait loi, où les plaisirs varient et s'égaient de ne point devoir s'abreuver à une seule source? Est-il possible qu'une «vie à deux», soudée par le plus bel amour, résiste aux soudaines envies d'autonomie, demeure imperméable aux petites disputes, aux grosses scènes de ménage, aux soupçons, aux jalousies, aux perfidies, aux humeurs insupportables, aux messages indus sur le portables, aux désirs d'être seule(e), de partir seul(e), de dormir seul(e)? On ne sait pas. On ne sait pas si la «vie à deux» est le paradis de l'amour ou l'enfer de la liberté.
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