Notre conscience vit une aventure qui, de déchirements en réconciliations, de soumissions en dominations, peut l'élever jusqu'au savoir absolu, qui est la récapitulation de tous ces moments.
L'individu qui n'a pas mis sa vie en jeu peut bien être reconnu comme personne; mais il n'a pas atteint la vérité de cette reconnaissance comme reconnaissance d'une conscience de soi indépendante.
« Écouter la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe » ...
... la conscience est d'un côté conscience de l'objet, d'un autre côté conscience de soi-même : elle est conscience de ce qui lui est le vrai et conscience de son savoir de cette vérité. Puisque tous les deux sont pour elle, elle est elle-même leur comparaison ; c'est pour elle que son savoir de l'objet correspond à cet objet ou n'y correspond pas. L'objet paraît, à vrai dire, être seulement pour elle comme elle le sait, elle paraît incapable d'aller pour ainsi dire par derrière pour voir l'objet comme il n'est pas pour elle, et donc comme il est en soi ; ainsi, elle ne parait pas pouvoir examiner son savoir en lui. Mais justement parce que la conscience a en général un savoir d'un objet, la différence est déjà présente en elle : à elle quelque chose est l'en-soi, et le savoir ou l'être de l'objet pour la conscience est un autre moment.
Les animaux mêmes ne sont pas exclus de cette sagesse, mais se montrent plutôt profondément initiés à elle; car ils ne restent pas devant les choses sensibles comme si elles étaient en soi, mais ils désespèrent de cette réalité et dans l'absolue certitude de leur néant, ils les saisissent sans plus et les consomment.
C'est seulement par le risque de sa vie qu'on conserve la liberté.
La conscience de soi est en soi et pour soi quand et parce qu'elle est en soi et pour soi pour une autre conscience de soi; c'est à dire qu'elle n'est qu'en tant qu'être reconnu.
A la facilité avec laquelle l'esprit se satisfait peut se mesurer l'étendue de sa perte.
A ce fleuve de la vie est indifférente la nature des roues qu'il fait tourner.
Nommons-nous le savoir le concept, nommons-nous, d'autre part, l'essence ou le vrai l'étant ou l'objet, l'examen consiste alors à voir si le concept correspond à l'objet.