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Alain Chouchan (Traducteur)Christian Lhostis (Éditeur scientifique)
EAN : 9782845471122
179 pages
H & O Editions (19/10/2005)
4.32/5   30 notes
Résumé :
C'est un témoignage capital et bouleversant qu'il nous est donné de lire dans ce livre. Parce qu'il est homosexuel, Heinz Heger est arrêté par la Gestapo le 12 mars 1939, emprisonné puis déporté au camp de Sachsenhausen. Là-bas, il apprendra à se servir de sa jeunesse et de son charme, et il survivra. Des années plus tard, il raconte le sort effroyable réservé aux " hommes au triangle rose " par le régime nazi. Mais son discours, loin du politiquement correct - en p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
A une époque où l'on s'interroge si l'on est pour ou contre le mariage des homosexuels et si l'on peut ou on leur accorder le droit à l'adoption, il est bon de faire un retour dans le passé. C'est un devoir de mémoire qui nous oblige à constater le sort qui leur a été réservé pendant la guerre de 1939-1945 dans les camps de concentration où ils ont pu être internés. Beaucoup n'en sont pas revenus, car traités comme des moins que rien, pis que des pestiférés. Leur sort n'était pas plus enviable que celui des prisonniers Juifs, cependant on en parle peu. le sujet a longtemps été tabou. Ce témoignage de Heinz Heger est donc capital qu' il nous livre dans ce récit avec beaucoup de pudeur et sans pathos. Un texte à découvrir par respect et pour perpétuer le devoir de mémoire.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Témoignage rare, celui d'un homme ayant subi les camps de la mort nazis en raison de son homosexualité. Un pan de l'histoire de la 2nde Guerre Mondiale souvent oublié, comme les projets d'extermination des handicapés et des tziganes.

29/08/2009
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témoignage sur la déportation des homosexuels

C'est un témoignage poignant qui nous est livré ici.

Minorité souvent oubliée lors des commémorations, les homosexuels ont fait partie des victimes des nazis, ce qui a représenté environ 150 000 individus étiquetés "triangle rose".

Outre l'enfer au quotidien d'un camp de concentration, les tortures, l'instinct de survie, relatés avec beaucoup d'émotion, ce témoignage révèle certains faits assez stupéfiants :

- la sexualité dans les camps de concentration : présence de "bordel" hétérosexuel, mis en place par les nazis, avec comme filles de joies des déportées à qui on a faussement promis une libération au bout de six mois contre la mise à disposition de leurs corps... au profit des autres déportés du camp. "Le jour de l'ouverture, à cinq heures du soir, une centaine de prisonniers attendaient devant la porte du Sonderbau. Il resta ouvert jusqu'à vingt et une heures. le nombre de clients ne faiblit à aucun moment. Dans la file des déportés qui riaient et se réjouissaient d'aller chez les femmes, il n'y avait pas que des hommes forts et valides, les kapos et leurs aides, mais aussi des épaves humaines, rongées, affamées, pitoyables, entre la vie et la mort. Certains donnaient l'impression qu'ils allaient se briser en mille morceaux, et pourtant, ils venaient encore chercher leur plaisir".

- le silence d'après guerre sur cette catégorie de victimes, et l'absence de dédommagement, les difficultés de réinsertion.

- la pression d'autres associations de déportés faisant bloc contre la tentative de reconnaissance des déportés homosexuels. (détaillé dans la préface sous la plume de Jean le Bitoux).

- Les brimades de certaines autres catégories de déportés, dans un camp, sur la catégorie "triangle rose".
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Les homosexuels déportés, désignés par un triangle rose, furent longtemps "oubliés" après la guerre parmi les victimes des camps nazis. Certains Juifs s'indignèrent même de leur présence lors des commémorations, qui "salissait honteusement" la mémoire de la Shoah...

Allemands, Autrichiens ou autres, sympathisants SS ou politiquement neutres, ils furent pourtant particulièrement exposés, dans les camps de concentration, au mépris, au sadisme et à la cruauté sans bornes des nazis. En vertu de l'instinct de survie, certains homosexuels purent légèrement adoucir leur sort, en échange de leurs faveurs auprès des mieux placés des kapos ou des nazis.

Ce témoignage est extrêmement poignant, bouleversant, révoltant. Sont également inacceptables le déni de leurs souffrances et l'aveuglement officiel que durent subir ensuite (et pendant plus de cinquante ans dans certains pays) ces innocentes victimes. Sans oublier l'hostilité ouverte des populations au retour de ces "dépravés" - pour les moins malchanceux qui parvinrent à survivre et rentrer chez eux.

A lire, dès 15 ans.

Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Triangle_rose , qui vous conduira vers d'autres références.

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Un document terrible mais ce monsieur n'est pas un écrivain.
Voilà le grand défaut de ce livre.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Pendant trois ans, je dissimulai mes sentiments homosexuels et cela me fut douloureux de ne pouvoir en parler à personne. Enfin, un jour, je me confiai à ma mère et lui avouai tout ce que l'on croit devoir dire pour alléger son coeur, moins pour chercher un conseil que pour se délivrer du poids du secret. "Mon garçon, me dit-elle, c'est ta vie que tu dois vivre. On ne peut pas changer sa peau et se mettre dans celle d'un autre, tu dois t'arranger de la tienne. Si tu crois que tu ne peux trouver les joies de l'amour qu'avec des hommes, tu n'es pas devenu pour cela un monstre. Garde-toi cependant d'une société parfois obscène et évite-la, car tu pourrais tomber entre de mauvaises mains. Recherche une amitié durable, cela t'éloignera de bien des dangers. D'ailleurs j'avais déjà pensé depuis quelques temps à ce que tu me dis aujourd'hui. Tu ne dois pas te désespérer parce que tu es ainsi. Suis mon conseil et, quoi qu'il t'arrive, tu es mon fils et tu pourras venir me confier tes soucis." Je me sentis léger des paroles de ma mère. Je n'attendais pas autre chose, dans chaque situation elle restait la meilleure amie de ses enfants.
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Les détenus, eux, portaient, suivant la nature de leur "délit", des triangles de différentes couleurs. Sous le triangle était cousu le matricule du déporté. Le triangle était en étoffe et avait à peu près cinq centimètres de côté. Il était cousu à gauche sur la veste ou le manteau et à droite sur le pantalon.
Les couleurs du triangle étaient :
jaune pour les Juifs
rouge pour les politiques
rose pour les homosexuels
noir pour les asociaux
lilas pour les Témoins de Jéhovah
bleu pour les immigrés
brun pour les Tziganes
Le triangle rose était de deux à trois centimètres plus grand que les autres car les pédés, il fallait pouvoir les reconnaître de loin.
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De plus, le jour du Christ, les occupants des différents blocs durent se rassembler, deux blocs à la fois, pour chanter pendant bien une demi-heure les chants de Noël. Quelle horrible scène, quelle scène macabre : les choeurs d'hommes entonnant "Mon beau sapin..." tandis que sur les potences huit pauvres diables se balançaient au gré du vent.
Jamais je n'ai pu oublier cette image affreuse et, chaque année lorsque sont entonnés ces mêmes chants, et même si c'est très beau, je me souviens du sapin de Flossenbürg et des pendus de Noël.
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Parmi les automobilistes qui circulent sur les autoroutes allemandes, qui se demande combien de vies humaines a couté chaque bloc de granit? La plupart ignorent les souffrances qu'ont dû endurer tant d'innocents torturés dans les camps de concentration, simplement en raison de leur confession, de leur origine, de leur conception du monde, ou parce qu'ils aimaient les gens de leur sexe. Qui, parmi ces automobilistes, pense encore à tous ceux qui ont péri pour la construction de tel ou tel pilier de granit? Chaque autoroute a couté une mer de sang, une montagne de cadavres. Mais aujourd'hui, il y a des sujets sur lesquels on préfère tendre un manteau de silence et d'oubli.
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Une chose était claire : ma volonté de survivre à la détention, à la bestialité des SS, primait tout. Or, cette volonté avait son prix. Je le connaissais. J'étais disposé à le payer, quitte à renoncer à toute idée de morale, de bienséance ou d'honneur. J'en souffris beaucoup par la suite, mais il est indéniable que si je m'étais dérobé aux avances de certains kapos, je n'en serais pas là aujourd'hui. 'C'est la vie !'. Un peu amer, j'en avais pris mon parti. Appliquée à mon cas, la devise du Tzigane "Vivre et laisser vivre" devenait : "Vivre et se laisser aimer"... (p.113)
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