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sur 751 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je sors d'un roman bouleversant sur la maternité, les joies et les drames qu'elle peut provoquer. J'en suis encore toute retournée tellement l'auteure a su si bien décrire l'état psychologique des mamans, en l'occurrence ici deux Américaines de classes sociales opposées.

Anna est originaire de l'état de Washington, elle est photographe et enseigne même à l'université. Pendant ses études, elle a subi un avortement dont elle gardera toujours la trace dans un coin de son coeur. Cerise, elle, vit en Californie et à 15 ans se retrouve enceinte. Elle qui allait mal à cause d'une mère froide et toujours absente est sauvée par la maternité.
Deux grossesses, l'une avortée, l'autre désirée, et le destin s'enclenche.
Nous suivrons ces jeunes femmes au fil des ans et nous entrerons au plus intime de leur vie, amoureuse ou solitaire, professionnelle, et en tant que mamans. Elles finiront par se rencontrer dans un final sublime et déchirant.

C'est qu'il y en a, des épreuves ! Elles m'ont quelquefois plombé le moral, mais j'étais tellement entichée de l'écriture de l'auteure et du déroulement au plus profond des coeurs que je ne pouvais que lire, lire, lire.
Certains diront que les thèmes – nombreux – ne sont qu'abordés, et je répondrai que dans une vie, nous passons par différentes phases, et que nous continuons à vivre, envers et contre tout. On ne peut pas faire autrement, il le faut, c'est tout. Les états d'esprit par lesquels passent chacune des deux femmes sont donc le reflet de leurs rencontres, de leurs passions, de leurs difficultés, de leurs drames.

Ce livre poignant m'a essoré le coeur et me l'a rendu tout pantelant et en même temps plein d'espoir. Puisse-t-il faire le même effet sur vous et apaiser vos tempêtes !
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Deux jeunes filles enceintes choisissent des chemins différents. Anna décide d'interrompre sa grossesse, elle aura plus tard une vie familiale et professionnelle réussie. Cerise garde son bébé, mais elle est obligée de travailler de longues heures pour pouvoir élever son enfant. L'histoire alterne entre les deux femmes au fil du temps, d'autres enfants naissent et d'autres événements de la vie se déroulent.

Ce roman montre la convergence de deux jeunes femmes, qui ont toutes deux eu des grossesses non désirées. Jean Hegland explore la vie de ces deux femmes, qui n'ont rien en commun si ce n'est une grossesse non désirée qui va les affecter à jamais. L'auteur nous dresse les portraits puissants de ces deux femmes, une réflexion intime et approfondie sur la maternité, sur la difficulté d'être une mère, tous les efforts qu'elle doit déployer pour élever et aimer ses enfants. Une réflexion aussi sur notre monde actuel qui a vite fait de vous faire basculer dans la précarité et la pauvreté. Un roman réaliste et contemporain sur la vraie vie où les personnages sont des gens comme vous et moi
confrontés aux difficultés et aux aléas de l'existence.

Si le récit m'a semblé un peu long au début, trop de descriptions et de détails sur la maternité, dans une seconde partie, j'ai retrouvé l'écriture sublime de Jean Hegland que j'avais tant appréciée dans son premier roman « Dans la forêt » avec des pages magnifiques sur l'innocence de l'enfance, mais aussi le pouvoir qu'ont les enfants de sonder nos âmes comme la petite Lucy. Ce roman est porté par le personnage inoubliable de Cerise, sur son combat pour survivre, sa culpabilité d'avoir perdu un enfant, son amour inconditionnel. Un roman sociologique qui va émouvoir toutes les mères et aussi les pères, la preuve.

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@JeanHegland est une écrivaine américaine dont seulement deux romans sont traduits en français, et dont le sublime ” Dans la forêt” a mis vingt ans avant d'être traduit.

Mais pourquoi…?

J'avais absolument, passionnément aimé “@Danslaforêt” pour plein de raisons.
Après cette seconde lecture elle est le genre de personne dont j'aurais envie d'être l'amie. Parce que son roman est empli de sensualité, d'empathie et d'une profonde connaissance de la vie de la maternité et de ce à quoi sont confrontées les mamans.

Son premier roman traduit en français est édité aux éditions Gallmeister et celui-ci, un bijou est édité par les éditions Phébus.
Mais cette fois-ci , ce roman, @Apaisernostempêtes m'a encore plus touchée profondément. C'est, je crois, le premier roman que je lis qui traite des modifications profondes qu'induisent en nous, femmes, la maternité, et tout ce qui tourne autour : le choix ou pas d'une grossesse, le souvenir d'une I.V.G., l'accouchement, l'amour absolu et unique que nous avons envers nos enfants, mais plus subtilement, l'amour féroce et sauvage que nous ressentons envers nos enfants, avec ses moments de grâce, et ses moments difficiles et parfois ses épreuves et même ses désespoirs.
J'ai profondément aimé l'écriture de Jean Hegland parce qu'on est loin des essais-romans français sur ce thème avec une froide distance intellectuelle.

J'ai retrouvé partiellement, mais suffisamment, des sensations et émotions proches de ma propre expérience de la maternité, si pleine d'amour et de doutes, si emplie de plénitude et si peu soutenue par l'entourage, si essentielle au coeur de ma vie, parce que touchant à la création d'une façon si puissante et intime.

J'ai adoré que l'une des personnages soit une artiste et que l'on plonge avec elle dans les doutes que suscitent l'utilité de l'art face à son rôle de mère, ses responsabilités et le temps de la maternité et éducation de ses deux petites filles.

Certaines pages m'ont fait frémir de joie intense et d'émotions, en lisant à travers le récit d'Anna, qui décrit “l'été parfait” de sa première fille Lucy lors de ses quatre ans, des moments de vie que j'ai l'impression d'avoir vécu avec ma propre fille.

La grâce de Lucy, les mots et expressions pleine de poésie, l'émerveillement tranquille et son admiration maternelle, et puis l'amie imaginaire de Lucy, j'ai connu tout cela.

Jamais je n'avais lu des récits d'accouchements aussi justes, avec les pensées qui vous traversent en quelques centièmes de secondes, et ces bouffées d'amour et de sensations d'être à votre juste place, avec votre bébé, ce côté mammifère de la maternité si puissant, à travers ces récits de deux femmes si différents.

C'est puissamment réusssi.

Jean Hegland a choisi de conter les trajectoires de deux femmes donc. L'une est artiste photographe, a suivi un cursus universitaire et évolue dans ce milieu puisque son conjoint lui aussi est chercheur-enseignant en université.

L'autre a arrêté le lycée, n'a pas de formation.

Leurs histoires débutent lorsqu'enceintes toutes les deux l'une choisit d'avorter, l'autre de garder le bébé.

Le côté social et et culturel est très présent sans être caricatural ni lourd, nous sommes aux USA, tout se paie et sans argent, pas de bonne éducation, ni de soins de santé et l'ivg est payante.(Certainement en fonction des états.)

Malgré ce contexte très nord-américain, le côté universel des femmes, face et avec leur lien maternel, les pages nombreuses sur ce qu'elles tissent entre l'enfant et elle, les moments privilégiés complices sont assez universels, du moins dépassent les frontières des seuls U.S.A.

Les difficultés auxquelles Cerise doit faire face sont différentes du fait des duretés financières, de la violence sociale, et de son isolement familial.

Anna elle, a une famille, et débute son histoire de mère dans une propriété familiale idyllique , en milieu rural au Nord-est des U.S.A.

Chacune des deux femmes va être confrontée à des épreuves d'ordre différent qui affecteront leur lien à la vie et leur maternité comme à leur travail, de façon différente et qui va faire en sorte quelles se rencontreront.

Au delà des histoires d'Anna et de Cerise, il y a des personnages importants tels Sally, soeur d'Anna qui permet d'évoquer les difficultés de l'adolescence à travers la mère, et ses désarrois, la vision qu'en a Anna alors toute jeune maman est très juste je trouve, persuadée que ça ne lui arrivera jamais : Nous sommes des humaines dominées par nos hormones bien plus souvent que nous ne voulons l'accepter !

Rita, la rude et froide mère de Cerise également est un personnage que l'on croise au début du roman, impressionnante de dureté.

Et les hommes ? Ils sont moins présents que les femmes et pour une fois… Elliot le mari d'Anna semble plus disponible et à l'écoute tandis que les deux hommes que connaîtra Cerise sont vraiment des brutes sans sentiments, là aussi les milieux sociaux ont toute leur importance de façon très forte.

J'ai pensé dès la première partie de ma lecture, qu'il faudrait offrir ce livre à toutes les futures mères, ou jeunes mères ou à toutes les mères…

C'est superbement traduit, c'est écrit avec une belle plume emplie d'intensité et de volonté de sincérité et c'est vraiment très réussi, rien ne saurait autant préparer à cette folle expérience de vie qu'est la maternité que ce roman de Jean Hegland.

Peut-être que s'il y en avait plus, beaucoup plus, sans que rien ne soit édulcoré, je ne n'écrirai pas cela. Sans doutes.

J'ai aussi énormément aimé, la place de l'art. les Arts plastiques au début de l'histoire de Cerise sont sans importance, même si elle a bon coup de crayon pour elle le dessin doit représenter la réalité et elle aime passer des moments de coloriage partagé avec sa fille le week-end.

Anna elle, choisit de devenir artiste dès sa jeunesse. l'art fait partie de sa vie.

Et dans une tension dramatique, la première enfant de Cerise va choisir une voie artistique en même temps qu'une rupture brutale avec cette dernière.

La rencontre entre Anna et Cerise, permettra à l'une de souffler et de reprendre sa pratique artistique et à l'autre de se reconstruire et de découvrir une entrée vers l'art, pour continuer sa route vers celle qu'elle a mise au monde et qui l'avait rejetée.

Rien n'est niais, ni facile, dans cette histoire qui en mêle plusieurs, peut-être parce que Jean Hegland sait que rien n'est niais ni facile dans les histoires vraies des femmes qui sont mères dans ce monde.

C'est un roman que je relirai et offrirai à ma fille tant aimée.

Et que je vous conseille chaleureusement.
Lien : https://lautremagda.hoibian...
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Apaiser nos tempêtes, un superbe titre pour un très beau roman.

Jean Hegland m'avait prise dans ses filets avec son magnifique roman « Dans la forêt », et c'est avec un grand bonheur que j'ai retrouvé son écriture tellement particulière, qui touche en plein coeur et qui a le don de rendre ses personnages si vivants et si profondément humains, avec leurs failles et leurs imperfections.

A travers le parcours de deux jeunes femmes, Anna et Cerise, Jean Hegland explore les différentes facettes de la maternité : l'amour dévorant et les joies que procure la naissance d'un enfant, mais aussi les doutes, les angoisses, les déceptions et les renoncements.

Comme Anna, la photographe toujours en quête de l'image forte qui interpellera et procurera une émotion intense à ses spectateurs, Jean Hegland parvient à se glisser dans l'intimité des coeurs.
Elle trouve les mots justes pour décrire comment les enfants que l'on porte, ceux auxquels on renonce et ceux que l'on perd, transforment à jamais les femmes et les mères.

Une histoire bouleversante dans laquelle chaque mère peut retrouver un peu de soi.
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Enfin un très très bon roman, ça fait du bien d'être emportée dans un gros roman de 500 pages, d'avoir hâte de retrouver les personnages à peine le livre refermé, de ressentir de la compassion, de l'empathie, de l'intérêt pour ces personnages. J'ai été bien inspirée d'acheter ce roman de la rentrée littéraire étrangère. J'avais beaucoup aimé son premier roman "Dans la forêt" qui lançait un peu la mode de la littérature survivaliste, si on peut dire.
Le sujet, ici, est totalement différent. Il s'agit de maternité, d'avortement, de naissance. Les personnages principaux sont deux femmes américaines : Anna et Cerise. En 1979, elles tombent enceinte. Anna a 22 ans, est étudiante en art et ne se sent vraiment pas prête à être mère, elle décide d'avorter. Cerise a 16 ans et a quitté le lycée, elle va garder son bébé.
On suit ainsi parallèlement les trajectoires de ces deux femmes.
Anna va se marier avec Eliot et avoir deux enfants : Lucy et Ellen. Elle tente de concilier sa vie de maman avec sa profession de photographe.
Cerise fait des ménages dans une maison de retraite pour élever seule sa fille Melody dont elle est très proche. Plus tard, elle aura un petit garçon, Travis, mais vivra toute sa vie dans une très grand précarité financière, au bord de l'exclusion sociale.
Il s'agit de deux portraits de femmes, apparemment différentes mais pourtant si proches et à travers elles, un sujet universel. C'est un roman qui a un côté assez sociologique mais les personnages sont réellement incarnés donc ce n'est pas du tout didactique. Un roman fort, touchant, humain, bouleversant par moment. Enfin, moi j'ai beaucoup aimé !


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Quel roman infiniment beau, infiniment triste, infiniment bouleversant.
C'est l'histoire de deux femmes que tout sépare mais que l'essentiel, que l'indispensable va rapprocher.
Il est question de maternité mais aussi de déracinement, de précarité, de perte de repère, de deuil et d'amour.
Les réflexions de Lucy, 6 ans, sont pleines d'intelligence, d'empathie et de profondeur.
Sans pathos, d'une plume précise et élégante, Jean Hegland nous bouleverse.
Une histoire d'une grande force qui m'a profondément émue.
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Un roman profond sur le fait d'être mère avec deux personnages principales Anna et Cerise, qui dès les premiers instants de leur grossesse, choisissent des chemins différents. Et pourtant, tout au long de leur vie, elles seront confrontées non seulement aux difficultés classiques (si je puis dire) d'être mère, notamment avec des questions d'éducation, mais aussi aux difficultés d'être une mère célibataire aux États-Unis, un pays bien loin de faciliter la vie aux personnes vulnérables.
Une lecture très touchante car je n'ai pu que me sentir pleine d'empathie pour ces deux femmes malmenées par la vie.
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Après avoir tellement apprécié " Dans la forêt", je me suis littéralement emparée de ce roman, le trouvant tout de même bien copieux!
Eh bien loin d'être déçue, j'en redemande. Décidément Jean Hegland peint avec beaucoup de grâce et de pudeur le quotidien des femmes.
Ces deux-là sont très jeunes quand elles se découvrent enceintes: Cerise garde son bébé, Anna avorte.
La vie va, les femmes ne suivent pas du tout les mêmes chemins mais un jour se rencontreront.
Il y a tout au long de ces 500 pages une bienveillance, un respect de la femme qui n'ont pu que me toucher au coeur.
Pas un instant je ne me suis ennuyée: j'ai même eu bien du mal à lâcher ce gros livre tant ce que j'y ai trouvé m'a passionnée.
L'amour maternel y est décliné à tous les temps, à toutes les tendresses, à toutes les détresses.
Magnifique, Madame Hegland. J'attends impatiemment votre prochain ouvrage.
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Dans ce roman, Jean Hegland retrace l'histoire de deux femmes, Anna et Cerise. Toutes deux ne se connaissent pas, mais vont être confrontées à une même situation à un moment donné de leur existence, une grossesse imprévue. Leurs vies sont diamétralement différentes, et leur décision face à cet évènement va l'être tout autant. Deux femmes, deux destins, que nous allons suivre depuis l'annonce de leur grossesse jusque des années plus tard.
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Anna est une jeune étudiante en photographie, issue d'une famille assez classique. Elle n'a pas de vraie relation amoureuse et après avoir mûrement réfléchi, elle fait le choix d'interrompre sa grossesse. Sa décision met en exergue la pression exercée sur les femmes dans notre société. Les individus antiavortement qui manifestent devant les cliniques rajoutent de la culpabilité à un acte de conscience déjà très délicat. J'ai pleinement ressenti toute la douleur d'Anna, physique comme morale, et une émotion très forte m'a gagnée lors de certains passages.
Cerise, quant à elle, est encore lycéenne et évolue dans une situation familiale un peu plus complexe. Elle vit seule avec sa mère, une femme autoritaire et exigeante, et ses relations sociales sont assez laborieuses. D'un naturel plutôt introverti, cette dernière manque d'assurance et est très complexée par son apparence physique. Lorsqu'elle découvre sa grossesse, Cerise se tourne vers l'association LifeRight où un jeune couple la convainc de garder l'enfant, lui promettant aide, protection et amitié. Je me suis très vite attachée à cette héroïne émouvante. J'ai été saisie par sa gentillesse, sa naïveté, mais en même temps par sa grande force de caractère, sa volonté de fer et son courage.
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Malgré leur situation personnelle bien différente, les deux femmes sont finalement seules dans leur détresse. Anna ne se confie pas sur cette épreuve, peut-être par peur du jugement, et on ne peut qu'imaginer le poids d'un tel secret sur son coeur. Confrontée à elle-même et à ses pensées, j'ai ressenti son désarroi et l'oppression m'a envahie parfois.
Cerise, de son côté, subit les opinions de son entourage, chacun essayant de la rallier à sa cause. le chantage et les propos de sa mère sont souvent difficiles à supporter, et le couple de jeunes gens sensé la soutenir manque cruellement d'empathie. J'ai souvent été révoltée par le comportement abusif et culpabilisant de toutes ces personnes et j'ai d'autant plus salué l'évolution de Cerise qui, malgré sa peur et son âge, fera tout pour assumer pleinement son rôle de mère.
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Cette histoire n'est pas seulement celle de deux choix, c'est aussi celle de deux vies, que l'autrice explore avec impartialité. Ainsi, Jean Hegland nous emmène sur les chemins de l'existence, là où les fourches sont nombreuses, bien loin d'une route unique qui mènerait directement au bonheur. On y découvre Anna en tant que mère, épouse et femme, et les difficultés d'allier ces trois rôles. Un quotidien souvent astreignant qui annihile chez Anna toute tendance artistique, elle qui était si passionnée par son métier. Mais c'est la vie de Cerise qui m'a littéralement prise aux tripes. J'ai ressenti beaucoup d'admiration pour son personnage. La patience et l'amour qu'elle donne en tant que mère. L'envie de faire mieux, de prendre sa vie en main, le courage d'avancer malgré les épreuves. Impossible de rester de marbre face à la réalité, aux coulisses de ce monde, celui qu'on évite soigneusement de nous montrer. J'ai néanmoins apprécié la lueur d'espoir qui se dégage et les chemins de vie disparates qui finissent inévitablement par se croiser.
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Apaiser nos tempêtes m'a émue plus que je ne l'aurais imaginé, là où pourtant les thématiques ne m'attiraient guère. J'ai été très sensible à la plume de Jean Hegland, que j'ai trouvée riche et capable de faire passer des émotions particulièrement intenses. Un récit qui m'a touchée en plein coeur grâce à ses héroïnes complexes et profondes.
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Mon avis sur la version audio
Si j'ai adoré cette bouleversante histoire, le talent de Maia Baran n'y est pas étranger. Il y a parfois des romans audio qui font preuve d'une telle harmonie entre le texte et l'interprétation, qu'ils sont pour moi indissociables. Apaiser nos tempêtes est de ceux-là. La narratrice excelle véritablement dans les rôles de Cerise et d'Anna. Deux femmes à la personnalité très dissemblables, auxquelles Maia Baran donne corps avec une profonde justesse. Il y a une telle finesse dans sa voix que les émotions s'en trouvent décuplées et l'histoire incroyablement vivante.
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Roman écouté dans le cadre du Prix Audiolib.
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Ma chronique complète est sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres
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Attention, coup de coeur ! J'ai été complétement absorbée par le propos de ce roman dont la lecture m'a profondément replongée dans certains moments de mon passé. Jean Hegland travaille toujours sur la matière « qu'est-ce qu'une femme » et s'attaque ici à la mutation la plus profonde que connaisse la femme : la maternité. Qu'elle soit voulue ou non désirée, qu'elle soit heureuse ou désespérée, aboutie ou avortée, cette étape de la vie d'une femme s'inscrit jusqu'au coeur de ses os et la change au plus profond d'elle-même et cela pour toujours. J'ai été très curieuse dés l'incipit du roman de découvrir cette tentative d'écrire ici ce qui ne l'a jamais vraiment été, de mettre en mot ce que chaque femme échoue à dire vraiment : tous ces bouleversements que le fait de tomber enceinte a engendré. le bien-pensant veut en faire un événement heureux et mémorable, la religion le sacerdoce de la femme, l'homme bien souvent le devoir de la femme mais nous-même qu'en faisons-nous au tréfond de notre être ? C'est à cette interrogation profonde, sourde et intérieure que Jean Hegland tente de répondre en brossant le portrait de deux maternités : celle de Cerise qui tombe enceinte à 15 ans et qui fait le non choix de garder le bébé et Anna qui sentant les profondes mutations à l'oeuvre dans son corps décide d'avorter sans tarder. Un gros roman pour explorer l'intériorité de ces deux femmes qui assumeront ce choix tout au long de leur vie et tenter de montrer les échos de cette première fois, l'avortement pour Anna, l'accouchement pour Cerise. Toute femme se retrouve quelque part en ces pages, les mères de fratrie, les mères de quelques jours, les inquiètes et les colériques, les passionnées et les indifférentes, les mères qui laissent partir, les mères qui ne le sont plus. Car derrière chacune, il y a une femme au point de départ. Un être humain avec son caractère, ses goûts, ses passions, ses ambitions et ses rêves qui du jour au lendemain doit tout déposer pour envisager autrement la suite de sa vie, l'inventer, la créer, se battre pour la faire exister, souffrir, endurer pour la rendre possible. Un livre qui interroge sur ce que la maternité ou la non maternité a changé en nous. Et quand on s'arrête un instant pour interroger ce témoin intérieur, vaillant gardien de notre âme, les images du passé remontent sous son impulsion pour projeter dans notre salle de cinéma personnel ce kaléidoscope de nous, succession de facettes irisées de toutes ces femmes que nous avons un jour été, jusqu'à nous en donner le doute d'avoir un jour été celle-ci ou celle-là. Que de masques endossés, de chemins épineux franchis, de douleurs absorbées, de hontes cachées, de désespoirs silencieux, de peurs inavouées mais aussi que de moments de joie, de fierté, de victoire, de transcendance et d'amour ! Un roman vivant comme un petit animal, celui-là même que chacune héberge et nourri en soi qui guide à l'instinct, hurle à la mort ou ronge sa patte prisonnière pour bondir vers la liberté.
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