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EAN : 9782491241025
144 pages
Editions du Faubourg (16/01/2020)
3.96/5   25 notes
Résumé :
Un professeur de droit à la retraite rend des services dans son voisinage. Un jour, deux policiers l'embarquent. Il est placé en garde à vue. Le service gratuit, aider les autres sans contrepartie financière, est désormais un délit passible d'une peine de prison et d'une forte amende. Au ministère de l'Intérieur, deux hauts fonctionnaires ont préparé le terrain en rédigeant un rapport visant à traquer tout ce qui, dans le secteur non lucratif, peut fausser la libre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Étrange roman, dans lequel deux haut fonctionnaires préparent un rapport...
Et quel rapport, qui doit éclairer le gouvernement sur la pénalisation de l'acte désintéressé! le retraité sympa qui aide ses voisins âgés gratos, crac! en taule avec une belle grosse amende. Non mais! Qu'est-ce que c'est que ces empêcheurs de commercer en rond!?... Tout ces services rendus gracieusement, qui échappent au circuit financier et au but lucratif.
A et B, les fonctionnaires, vont donc passer en revue tous les aspects de cette générosité gratuite en la diabolisant au maximum par des arguments spécieux et pseudo scientifiques.
Un nouveau pays de cocagne va apparaître, avec des emplois nombreux dans les services payants d'aide à la personne, de garde des enfants en lieu et place des grand-parents interdits et de...location d'amis. Ça va très loin, vous savez!... jus qu'à la rémunération d'informateurs ( pardon, d'observateurs) chargés de signaler les contrevenants à l'acte rémunéré!
La belle machine des ordonnances et des décrets d'application va, bien sûr, lancer la mécanique du cauchemar...
Étrange roman, dont le thème peut sembler quelque peu excessif et appuyé, mais pas tant que cela: quelques signaux font parfois craindre ce replis sur soit qui va occulter notre générosité naturelle. Aïe.
Et puis, en continuant la réflexion à laquelle nous invite ce livre malin - hin-hin, j'en suis venu à me demander si ce n'est pas cet individualisme forcené induit par ce rapport qui va se retourner et produire l'effet contraire à celui recherché?... A creuser, au vu de la chute du bouquin.
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Certaines actions bénévoles, comme l'aide aux démunis, arrangent l'Etat.
On se souvient d'un Président inaugurant fin 2017 le début de la campagne hivernale des Restos du Coeur - malaise...

D'autres font de l'ombre à l'économie capitaliste.
Un voisin qui taille ta haie, ce sont des heures de 'Services d'aménagement paysager' (code Ape 8130Z) en moins ; une mamie qui garde les petits-enfants de manière régulière, et hop, manque à gagner pour les crèches, assistantes maternelles, centres de loisirs (8891A), et donc pour les caisses de l'Etat et de la Sécurité sociale.

Dans cette histoire, deux fonctionnaires du Ministère de l'Intérieur sont mandatés pour rédiger un rapport qui servira de base au texte de la loi contre l'ADS ('Aide Don Service'). Il s'agit de définir le cadre, les peines encourues pour les délits de concurrence déloyale envers les secteurs officiels (et donc marchands) du tourisme, du bâtiment, de l'aide à la personne, du conseil aux particuliers...
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Qu'en penses-tu ?

• Thèse : bonne idée ! Toi-même, tu fronces les sourcils quand tu vois quelqu'un faire du stop au bord de la route (il connaît pas Blablacar, lui ? y a vraiment des profiteurs/assistés, je te jure !)
• Antithèse : au secours, où va la société capitaliste avec sa logique du profit à tout crin !? Car tu es adepte du prêt de bouquins, du don de fringues ou de jouets, du troc de fruits & légumes, de l'achat d'occasion entre particuliers, du bricolage au noir, etc.
• Synthèse : l'économie souterraine doit être encadrée, y a déjà assez de chômeurs. De toute façon, la générosité, c'est louche. Si tu fais des trucs gratos, soit tu attends quelque chose en retour, soit tu as besoin de te sentir 'bon', voire d'asseoir une supériorité...
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Si tous ces sujets te passionnent, lis ce livre !
Ce court roman d'anticipation est plein de bon sens et de réflexions pertinentes.
Partant du contexte actuel de 'crispation', il interroge sur la solidarité, l'altruisme, la générosité, l'amitié, le bénévolat, la gratitude, le donnant-donnant, les bons comptes qui font les bons amis, et tout le plaisir est pour moi...
On se demande pourquoi on aime donner/partager/aider, et pourquoi, parfois, on dit 'stop, merde, basta' (à ses enfants, ses collègues, sa famille), pourquoi on se replie dans sa coquille, persuadé que l'égoïsme et l'individualisme, ça a du bon, et chacun pour sa gu3ule, bon sang !

On trouve aussi des portraits réalistes sur le monde professionnel, entre cadres ambitieux et sans scrupules. Et on se pose la question de l'éthique dans certaines missions de la fonction publique.

Un sujet d'actualité, plus encore maintenant, assurément, que lors de la première édition de l'ouvrage en 2013 (voir la surveillance des dons faits aux bénéficiaires du RSA).
Un livre intelligent, cynique, qui nous confronte à nos paradoxes - j'adore être bousculée comme ça !
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• Merci à Babelio et aux éditions du Faubourg !
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Vous connaissez l'ABS (pas celui des autos, même si Carlos Gh. en est spécialiste), corollaire de la place de l'argent dans nos sociétés capitalistes, si répandu chez nos dirigeants ?
Dans ce roman d'anticipation, l'auteur nous fait découvrir le délit d'ADS (Aide, Don, Service). Le Ministre de l'Economie a commandé à des technocrates un Rapport sur les actes d'entraide, qui entravent en effet la marchandisation de nombreuses activités. Ainsi, la garde d'enfants par les grands-parents s'effectue au détriment des nourrices dont c'est le métier. De même, héberger gracieusement quelqu'un constitue une concurrence déloyale à l'égard de ceux qui mettent leur bien en location.
Dans cette société individualiste, il devient nécessaire de légiférer sur le sujet, et de réprimer toutes les formes d'assistance apparemment désintéressées.
Pour qu'il soit plus efficace, le Rapport commandé devra d'ailleurs montrer que ce désintérêt n'est qu'une façade et que l'aidant attend a minima de la reconnaissance de la part de ceux qu'il assiste.
Le don n'est cependant pas totalement prohibé, puisque les cadeaux de Noël resteront bien sûr autorisés : ils dopent le commerce !

Cette dénonciation d'une technocratie libérale poussée à l'extrême n'est pas aussi caricaturale qu'on pourrait le croire de prime abord, à une époque où Cédric Herrou doit se battre devant les tribunaux pour pouvoir simplement porter assistance à des personnes en danger auprès de sa ferme.

Ce roman est malheureusement plein de lucidité : le Pape y publie une encyclique qui réaffirme l'importance du lien social et du don, qui vient contredire les projets gouvernementaux ? C'est embêtant, d'autant que les quelques pratiquants restants sont plutôt dans le camp gouvernemental. Mais les politiques et les technocrates ont de la ressource : « Le pouvoir se devait donc d'être dans la posture dites des 'Glières', soit : j'écoute, j'entends, j'approuve et je fais le contraire en m'assurant d'une médiatisation raisonnable. »
Cela ne vous rappelle personne ? A propos des Glières, Wikipédia évoque Sarkozy qui alla rendre hommage aux résistants sur le plateau du même nom pendant sa campagne électorale de 2007 (comme s'il eût choisi le camp des résistants s'il en avait eu l'occasion ! ; imitant les pèlerinages de Mitterrand à Solutré). Cette stratégie me fait plutôt penser à Macron en matière d'écologie (beaucoup en parler, tout en promouvant une organisation contraire aux bonnes intentions exprimées).

Ce texte est également une formidable invitation à réfléchir sur nos rapports aux autres et à l'argent.
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Le récit se passe en terre hostile.
Au Ministère de l'Intérieur.

L'administration est mise à mal et les fonctionnaires mis à rude épreuve par leurs supérieurs hiérarchiques respectifs. C'est imminent. Un rapport est à rendre : le rapport sur l'ADS l'Aide, le Don, le Service , ou l'ASD, le service d'aide à la personne à domicile.

A charge B de rédiger ce rapport. B travaillait jusqu'ici au Ministère des Finances alors ça devrait bien se passer. Rédiger ce rapport sur l'ADS, c'est un peu comme rédiger un rapport sur le travail au noir après tout, puisqu'il s'agit avant tout de préparer le terrain pour la législation à venir sur l'ADS.

Il s'agit de faire passer un décret avec pour objectif de préserver le marché, de lutter contre la concurrence, et de lutter en conséquence contre tous ces délinquants qui aident leur prochain, sans contrepartie, ce qui est inconcevable, n'est-ce pas ? Qui fait ça, à notre époque ?

C'est un coup à mettre les aides aux domiciles au chômage si les voisins s'entraident ou si la famille se préoccupe de trop près des parents les plus âgés, si les parents divorcés passent trop de temps avec leurs enfants. Il faut penser à ceux qui travaillent voyons ! Il ne faut pas laisser mamie et papi récupérer le petit Billy à la sortie de l'école, sinon, qu'adviendra-t-il des garderies, ou des baby-sitters ?

On peut pousser plus loin la réflexion et se demander, en période de canicule, ce qu'il adviendra du secteur économique des pompes funèbres si les voisins ou la famille se mettent à distribuer des verres d'eaux aux personnes âgées les plus fragiles qui ne peuvent plus s'hydrater, seuls ?

Non, vraiment, heureusement que C a été arrêté en sortant de chez Mme X. Il risque de la détention et surtout, 100 000 € d'amende car c'est un multirécidiviste voyez-vous : il a distribué X verres d'eaux. À ce niveau-là, ce n'est plus de la délinquance. Non, C est un criminel.

Heureusement que l'Etat Providence est là. Et heureusement que l'auteur, Emmanuelle Heidsieck nous a rédigé son rapport W, sa dystopie à la Perec, pour nous prémunir contre ces délinquants qui s'insurgent qu'on distribue des verres d'eaux, au risque de faire s'effondrer le système économique.
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Bannir l'entraide gratuite pour dégager de l'espace marchand : beau roman soigneusement terrifiant.

Publié en août 2013 chez Inculte, dans la collection LaureLi qu'y anime désormais Laure Limongi, le quatrième roman d'Emmanuelle Heidsieck poursuit le travail d'imagination qui est désormais quelque peu sa marque de fabrique, à savoir l'exploration romanesque aussi près du terrain que possible (terrain qu'elle connaît particulièrement bien en tant que journaliste) des abîmes humains et sociaux que préparent, volontairement et involontairement, les politiques guidées par les idéologies du tout-économique et de la marchandisation à outrance.

L'astuce narrative utilisée - les détails fort peu anodins en réalité, de la confection, dans un climat d'arrivisme ministériel et de résignation administrative subtilement rendu, d'un rapport officiel, travail de l'ombre confronté durant son élaboration à des faits divers qui le nourrissent et le font résonner - fonctionne remarquablement bien, et produit cet effet glaçant que le romanesque aux allures de document bureaucratique ou politique brut, lorsqu'il est réussi, crée au plus profond du lecteur, surtout bien entendu, lorsque le cheminement futur évoqué est minutieusement accompagné de mesures DÉJÀ prises depuis une dizaine d'années, parfaitement authentiques, elles (que l'on songe par exemple - ô nostalgie - aux magnifiques nouvelles de Serge Lehman qui précédaient sa trilogie "f.a.u.s.t.")..

Un roman bref (140 pages) mais d'une force dévastatrice pour aider à ressentir dans sa chair intellectuelle la signification profonde d'un terme tel que "concurrence déloyale vis-à-vis de services marchands légitimes", amenant donc, fort logiquement, à proscrire sous peine d'amendes et de peines de prison, le coup de main, l'entraide, le don, la gratuité, en dehors du (très) strict cercle familial et d'un bénévolat de charité sociale (très) étroitement encadré, afin de dégager et baliser de nouveaux espaces de marché où trouver la croissance du profit dont on a si désespérément besoin le système économique actuel...

Une belle réussite, soigneusement terrifiante.
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critiques presse (2)
LesEchos
31 octobre 2013
Véritable dystopie (ou contre-utopie) à la Orwell, le récit d’Emmanuelle Heidsieck fait réfléchir sur les frontières de plus en plus floues entre les sphères du « lucratif » et du « non-lucratif ». Spécialiste du secteur social, l’auteur y voit une satire de l’aboutissement (ou de la dégénérescence) du libéralisme sauvage, où l’on voit parfois poindre une critique sociale implacable.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lhumanite
02 septembre 2013
Continuant son exploration des rapports sociaux à l’heure du libéralisme, Emmanuelle Heidsieck déploie dans ce qui demeure (pour combien de temps ?) une fiction sa finesse d’analyse et sa douceur impitoyable.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui rendait le rapport pertinent, ce qui lui donnerait sûrement un bel écho, ce qui faciliterait la transposition législative et l'application des peines, c'était le climat dans lequel il s'inscrivait. Chacun savait bien, sans avoir besoin de l'énoncer, que la gentillesse était parfaitement dévalorisée. Chacun considérait la gentillesse comme de la pure faiblesse. A partir de là, le geste altruiste était méprisable même quand il vous était destiné. On s'en méfiait, on en profitait éventuellement et jamais on ne remerciait, selon la devise : « Aucun bienfait ne restera impuni. » Ce qu'avait très bien écrit Céline dans son 'Voyage au bout de la nuit' : « Les gens se vengent des services qu'on leur rend. »
(p. 77)
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Dans l'annexe 5, il était question du marché de la politesse. Les gens se conduisant comme des brutes dans les entreprises et les administrations, les sociétés de conseil en courtoisie, coachs en bienséance, consultants en gentillesse, enseignants en net-étiquette se multipliaient.
Ceux-ci apprenaient aux cadres sup à combiner le 'moi d'abord' avec quelques règles de savoir-être, malgré tout nécessaires pour séduire les clients et remporter des contrats. Dire 'bonjour', se tenir droit, ne pas parler en mangeant, écouter l'autre... Le marché était florissant, puisque, sur le fond, la politesse était parfaitement ringardisée et la goujaterie bien notée.
(p. 123-124)
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En attendant la remise du rapport qui doit servir de base à l'adoption d'une loi, probablement d'une ordonnance en réalité, il a été décidé de mettre l'accent sur un délit déjà répertorié et très nocif au bon fonctionnement du marché : celui de l'aide à domicile. Des consignes ont été lancées, des avertissements se sont multipliés, créant un climat de terreur dans la population. (...)
Pour faciliter la tâche des policiers qui pourraient se montrer peu enclins à rechercher et menotter des personnes tranquilles, parfois âgées, souvent souriantes, jamais armées, une fiche technique du profil du maniaque de l'ADS [Aide Don Service] a été adressée à tous les commissariats :
« Le comportement altruiste masque et indique des problèmes d'identité, des traumatismes dans l'enfance, le besoin malsain de se faire aimer. Cette tendance à vouloir secourir est un moyen suspect de se rassurer ('il est plus malheureux que moi') qui s'apparente à un désir de toute-puissance, de manipulation. C'est une façon d'obliger autrui, de l'abaisser, de le placer en position d'être redevable. Il s'agit donc bien d'un processus parfaitement égoïste et pervers. (...) »
Les flics les plus rétifs se dirent qu'il y avait du vrai. On ferait le boulot, sans discuter.
(p. 18-19)
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La direction de l'ADS a été créée au début de l'année par décret en Conseil des ministres. Il s'agit de la direction "Aide Don Service". Le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, P, a tout de suite pensé à A, ils sont de la même promo, les autres candidatures étaient de pure forme. Voilà donc A, affublé de ce B, chargé de faire un rapport de la plus haute importance délimitant les délits d'aide, de don et de service. Les pouvoirs publics ont pensé dans un premier temps rattacher cette direction au ministère de l'Économie et des Finances puisqu'il s'agit de traquer tout ce qui, dans le non-lucratif, peut fausser la libre concurrence. Mais la structure démographique de Bercy, une majorité de quinquas, posait problème. Il faut du sang neuf, des esprits purs, sans souvenirs, sans passé. C'est ainsi qu'il fut décidé que ce serait une direction interministérielle, sous la houlette de l'Intérieur qui, avec le délit d'aide aux sans-papiers, a une certaine expertise dans la définition du délit d'aide et la recherche de citoyens ordinaires, sans casier.
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Ce qui était intolérable pour les dirigeants, en revanche, c’est quand ces activités bénévoles concurrençaient des entreprises ou quand il s’agissait d’actes purement individuels, spontanés, impulsifs, sournois, comme, par exemple, dans l’affaire D. Il fallait en finir avec ceux qui n’en faisaient qu’à leur tête. C’était ce qu’on appelait couramment «le coup du verre d’eau» en référence à la canicule de 2003 et au fait que certaines personnes âgées avaient été sauvées simplement parce qu’un voisin les avait fait boire. Sans ce geste, on aurait largement dépassé les 15 000 morts de plus de 75 ans enregistrés cet été-là. Fort de cette expérience, il était évident qu’il y avait un marché à conquérir. Quiconque l’entraverait se verrait condamné.
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Videos de Emmanuelle Heidsieck (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Heidsieck
Emmanuelle Heidsieck vous présente son ouvrage "Il faut y aller, maintenant" aux éditions Faubourg. Rentrée littéraire janvier 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2671443/emmanuelle-heidsieck-il-faut-y-aller-maintenant
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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