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Les malheurs du trop beau Marco

Dans une tragi-comédie fort bien documentée, Emmanuelle Heidsieck raconte les déboires d'un homme trop beau pour être honnête. Un roman qui est aussi une réflexion piquante sur la judiciarisation croissante de notre société.

À priori Marco Bueli a tout pour réussir. Sorti ingénieur de l'école polytechnique de Lausanne, il trouve rapidement un emploi. Mais son expérience professionnelle va être courte durée, tous comme les suivantes. Trois licenciements consécutifs qui le poussent à réagir. Car il a cerné les causes du mal, il est trop beau! La preuve? «La première fois, sa supérieure hiérarchique lui a fait des avances. Elle était séduisante, il a cédé, il a fini par avoir une aventure avec elle. Elle avait un petit côté Pénélope Cruz. Elle semblait très accrochée. Ce n'était pas du harcèlement, elle lui plaisait. Naturellement, elle était mariée. Cela ne se termine jamais bien ce style d'histoires dans l'entreprise. C'est toujours le subordonné qui trinque. Licencié pour motif personnel.» du coup, il a voulu changer d'univers et, sur le conseil de son oncle, s'est orienté vers une banque privée. Mais cette fois le poste n'était pas fait pour lui. L'erreur de casting étant dû à une chef des RH qui a succombé à ses beaux yeux. le troisième fois, au sein de la direction Stratégie et Développement du groupe Daym, il a été victime de la jalousie de ses collègues qui n'ont cessé de la harceler jusqu'à ce qu'il cède la place. Un triple échec qu'il entend ne pas laisser sans suites et engage le combat sur le terrain juridique.
Après tout, il n'est pas le seul dans son cas et peut s'appuyer sur de nombreux cas similaires, notamment aux États-Unis où, plus qu'en France, on n'hésite pas à porter plainte pour à peu près tout et n'importe quoi et réclamer des millions de dommages et intérêts. En portant l'affaire devant les prud'hommes, il veut se persuader que la «discrimination fondée sur l'apparence physique» fera jurisprudence.
Tout le sel du récit tient ici aux références à des faits divers, des livres, des séries télévisées et des films et mêmes des contes dont on peut imaginer comment un juge pourra traiter l'argument.
Et à propos d'arguments, la seconde partie du roman, baptisée «Making-of», va pouvoir les détailler et en tester la pertinence à travers un groupe de parole qui, comme un choeur de tragédie grecque, va servir ici de caisse de résonnance avant un épilogue dont je vous laisse goûter la teneur et découvrir si les «Trop beaux» auront gain de cause.
Emmanuelle Heidsieck a le style efficace, sans fioritures, l'ironie mordante et un ton moderne, mâtiné d'anglicismes. Autrement dit, le texte colle parfaitement au propos pour le plus grand plaisir du lecteur.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Une satire au message intéressant mais qui laisse le lecteur sur sa faim... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/03/17/trop-beau-emmanuelle-heidsieck/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique, je remercie donc Babelio ainsi que les Éditions du Faubourg. Un petit livre agréable qui se lit rapidement, j'ai beaucoup aimé le ton, l'écriture, et l'originalité du sujet. Il est question ici de fait de société, et plus particulièrement de lutte contre les discriminations, notamment dans le monde du travail. L'auteure dénonce, à travers l'histoire un peu surprenante de Marco (qui estime avoir été lésé à cause de sa trop grande beauté), certains excès conduisant finalement tout un chacun à se plaindre pour tout et rien et à se considérer, à tord ou à raison, comme victime. Mais bien qu'il faille donc sans doute voir ironie et humour dans ce récit, je ne l'ai cependant pas ressenti sous cet angle là, car Marco m'a beaucoup touchée, et personnellement il ne m'a pas semblé ridicule ni excessif. Et j'ai adoré sa “plaidoirie” ! Je l'ai trouvée remarquable et vraiment bien menée. On retrouve pas mal de références aussi, à des personnages célèbres, à des contes, des séries télévisées etc. Ce n'est pas du tout mon genre de lecture habituel, je ne connaissais pas l'auteure, mais je pense que je me pencherai sur d'autres de ses ouvrages car c'est une jolie découverte.
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Trop beau
Marco a tout pour plaire : il est beau. Jamais il n'a du se forcer pour attirer l'attention. Tous les regards se tournent instantanément vers lui. Famille, amour, travail : tous sont à ses pieds. Pourtant, il se retrouve au tribunal. Licencié trois fois, il doit se rendre à l'évidence. C'est son aspect physique qui en est la cause. Trop beau : il attire aussi toutes les jalousies. Ses collègues n'en peuvent plus de passer au second plan. Ils lui mènent la vie dure. L'égalité des chances est pour tout un chacun et il compte bien faire comprendre qu'il est victime d'un délit de belle gueule.
Le livre est très court (100 pages) et je suis complètement passée à côté. Je n'ai vraiment pas compris où l'autrice nous amenait. A prendre au premier ou au second degré ? Ce Marco est-il réellement à plaindre ou se moque-t-on de lui a travers ses petits (faux ?) problèmes ?
Beaucoup de références dans ce court récit et pourtant elles reviennent toutes systématiquement (amateurs de Downton Abbey et Desperate Housewives vous y trouverez votre compte).
Le quatrième de couverture nous annonce dénoncer l'individualisme et l'extrême liberté qui nous permet de nous plaindre de n'importe quel détail dérangeant dans notre vie. Ok ! Mais alors il aurait fallu développer un peu plus...
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Après son troisième licenciement à 36 ans – bien qu'issu d'une prestigieuse école d'ingénieurs -, Marco Bueli décide d'assigner son dernier employeur aux Prud'hommes pour discrimination. Marco est beau, trop beau : voilà la cause de tous ses problèmes. Au milieu d'un groupe de paroles, genre Alcooliques Anonymes où la perfection physique semble être la seule tare, Marco va se sentir moins seul et au fil du temps asseoir la légitimité de sa demande.
Le propos peut prêter à sourire tant il paraît superflu et incongru dans un monde qui n'a de cesse de nous vendre des corps retouchés, signes d'une perfection instillée par la publicité. le coach du groupe libère la parole, appuyant à coups de références littéraires, historiques ou statistiques, le sentiment des participants d'avoir finalement jusqu'ici vécu en victimes de leurs propres corps. Trop beaux·belles, les membres du groupe à la plastique irréprochable se racontent : les jalousies dès la cour d'école, parfois même au sein des familles, les entraves ici et là parce qu'ils·elles attirent trop la lumière, la solitude parfois de ces êtres trop parfaits nés dans un monde qui n'arrive pas à les accepter complètement, tant ils le renvoient à sa propre imperfection.
Un roman original certes – relevant l'absurdité d'une société individualiste où tout prétexte peut devenir matière à procès – mais qui m'a tenue sans cesse au bord du chemin, les nombreuses références (dont le coach inonde les membres du groupe) altérant, à mon goût, le fil narratif. Mais paradoxalement, ce sont ces références que je retiendrai, pour la lumière nouvelle qu'elles m'ont apportée sur certains de nos classiques, notamment les contes. Là où l'on a l'habitude d'étudier la figure du méchant, Emmanuelle Heidsieck interroge, elle, les (trop) gentils beau et belle. de quoi aller replonger dans les livres (oui encore!).
Lien : https://31rstfloor.wordpress..
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Marco Bueli a 36 ans, il sort d'une très bonne école d'ingénieur. Tout devrait lui sourire et pourtant, il a déjà été licencié 3 fois parce qu'il est… trop beau. Alors il décide de se pourvoir aux Prudhommes et participe à un groupe de paroles de gens beaux.
Un petit roman très ironique qui semble prendre le contrepied de l'idée reçue selon laquelle tout réussit aux beaux dans notre société : amour, travail et relations sociales. Mais le discours est tellement outré qu'il dit le contraire et montre que l'on peut dire tout et son contraire. Il dénonce une société clivée dans laquelle chacun a le sentiment d'être discriminé. Chacun se sent victime de la société.
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Bonsoir

Dans le cadre du challenge Varions les éditions sur instagram j'ai lu Trop beau d' Emmanuelle Heidsieck aux Éditions du Faubourg. Peut-on être trop beau et cela peut-il être discriminant ? c'est ce que nous raconte l'histoire de Marco. Il faut voir ici une critique de la société qui veut voir dans chacun la victime d'autres et la « judirification » de notre système. Marco est brillant et trop beau il a subi 3 licenciements à 36 ans pour des raisons souvent de jalousie. Et il décide de porter plainte aux prud'hommes. Un petit livre fort intéressant qu'il convient de lire au second degré. Faut il aller dans ce sens ou pas ?
Quatrième de couv. Cette histoire pourrait être intitulée Les Malheurs de Marco Bueli. Qu'on se rende compte : trois licenciements à 36 ans quand on est issu d'une grande école d'ingénieur ! Il faut dire qu'il a tout pour agacer, faire des envieux, car cet homme est beau, très beau. Mais il est fatigué de faire des sourires, de séduire malgré lui et de finir par se faire avoir. Marco a décidé de se défendre et d'aller en justice pour discrimination liée à l'apparence physique. Après tout, les Américains ont montré la voie et la législation française le permet. Croyez-le, sa beauté ne l'a pas aidé dans sa carrière, il a souffert.

À travers le personnage du sublime Marco Bueli et de sa détermination à obtenir réparation, ce roman dépeint ironiquement les excès d'une politique de lutte contre les discriminations qui permet, aujourd'hui, à tout un chacun de se considérer comme victime, légitime à se plaindre. Dans la continuité de ses précédents romans, Emmanuelle Heidsieck pointe ici avec acuité le démantèlement du modèle social français face à la montée de l'individualisme. La concurrence des plaintes entre les discriminés de tous ordres n'annonce-t-elle pas la dislocation de la société ?

Emmanuelle Heidsieck est une romancière qui mêle la fiction littéraire aux questions politiques et sociales et décrit, souvent de façon grinçante, des héros se débattant dans un monde qui tourne de moins en moins rond.
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Une petite fable très bien menée qui fait réfléchir à la société dans laquelle on vit. L'écriture est ironique et pleine d'humour, à tel point qu'une fois commencé, j'ai eu du mal à le lâcher (d'autant plus que c'est court).
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Marco Bueli, 36 ans, est beau et le vit mal depuis son enfance.Il a été licencié 3 fois et va prochainement passer en jugement aux prud'hommes.
Dans la première partie du livre, il se livre peu sur sa vie. Mais il veut nous sensibiliser sur les difficultés de son quotidien par des exemples réels ou issus de notre imaginaire collectif et de notre culture.
Nous en apprenons davantage dans la seconde partie où Marco participe au groupe de parole recommandé par son avocat pour préparer son passage au prud'hommes.
L'auteur nous fait réfléchir sur la notion de beauté et la place qu'on lui accorde dans notre société, des discriminations dont certains peuvent être victime, trop ou pas assez beaux, en faisant quelques références en sociologie et en droit.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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