AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782916952703
128 pages
Le Passager Clandestin (24/05/2012)
3.5/5   4 notes
Résumé :

En décembre 1976, le fanzine britannique Sideburns publie une illustration sous forme de tablatures présentant trois accords auxquels sont adjointes les explications suivantes : « Voici un accord, en voici un autre, en voilà un troisième, maintenant monte ton propre groupe ».

Le « Do It Yourself » est ainsi le moyen par lequel cette mouvance culturelle renforce sa capacité d’action (on parlerait aujourd’hui d’empowerement), s’émancipe et, par... >Voir plus
Que lire après Do it yourself !Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je vous entends déjà : le punk c'est que bruit, pas une culture ! C'est violent, ils sont habillés et coiffés n'importe comment !
Eh bien si, le mouvement punk est un mouvement culturel , articulé autour du Do It Yourself (DIY ; Fais-le toi-même) Et cela qu'il s'agisse de musique (groupe et label), fanzine, distribution... Ou comment se passer des majors (quoique pas entièrement pour la distribution), ne jamais signer de contrat avec l'une d'elles, sous peine de perdre son âme. Demandez à Green Day ou The Offsprings. Ou encore les Sex Pistols (récupérés par Sephora). Une des plus grandes craintes est justement celle-ci : la récupération à des fins commerciales. D'où l'importance de l'indépendance.
Ce qui est difficile et contraignant et pour beaucoup un pis aller avant le contrat avec une major. Cependant, Fabien Hein (sociologue, il a connu le milieu de l'intérieur), nous montre deux exemples de réussite, l'un par radicalité utopiste, les Britanniques de Crass ; ils se donnaient 7 ans pour réussir à changer le monde, de 1977 à 1984. Ils ont échoué, arrêté la musique, monté un label et s'investissent dans les luttes sociales et altermondialistes. Et les Américains de Dischord Records, plus pragmatiques ; ils se servent du système pour rester indépendants, mais l'imitent tout en prouvant que le système capitaliste peut être subvertit pour servir les intérêts de ceux qui y travaillent et pratiquer des prix proches de la valeur d'usage. Évidemment, en aucun cas ces gens ne sont devenus riches. Mais ce n'était pas leur volonté ; ils voulaient vivre de la musique, en indépendants, et ont réussi.
Pour être tout à fait juste, il faudrait rajouter que tout cela se joue beaucoup en co- : production, promotion,... et s'appuie sur des réseaux d'indépendants souvent mondiaux (il y a des punks PARTOUT. Bon peut-être pas en Corée du Nord, mais au Maroc, oui). le punk est pour beaucoup un mode vie, qu'ils voudraient étendre à la société entière.
Alors oui, ça peut ressembler à du bruit, les pogos sont plutôt virils. Mais les punks prônent la tolérance, une autre manière de vivre, s'impliquent dans la vie de la cité et tentent de pervertir le Marché, qui n'aime pas beaucoup l'indépendance et l'insolence.
C'est donc bien une culture, avec son histoire, ses membres, ses instances de production. Et surtout, une autre manière de faire !
Commenter  J’apprécie          200

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
C'est ainsi que le punk rock peut être objectivement structurant. Il enrichit l'expérience immédiate de ses acteurs, stimule et vivifie leur créativité, les pousse à réaliser leurs potentiels. Il génère du lien, encourage l'autodidaxie et produit de la conscience en accroissant l'intensité de l'expérience. Lorsqu'il est vécu sur ce mode, le punk rock n'est sans doute rien moins qu'une expansion de la puissance d'agir et de vivre. En explorant de multiples formes de liberté, la scène punk rock participe d'un mouvement émancipateur d'une vigueur exceptionnelle. L'autodétermination punk renouvelle la possibilité d'une prise sur le monde en réaffirmant les potentialités créatives de l'être humain.

Épilogue, p. 157
Commenter  J’apprécie          60
Sous la plume d'Erika Reinstein :
"CAR nous, les filles voulons créer des médiums qui NOUS parlent. NOUS sommes fatiguées de voir défiler groupes de mecs après groupes de mecs, fanzines de mecs après fanzines de mecs, mecs punks après mecs punks... CAR nous avons besoin de parler les unes aux autres. Communication et inclusion. Voilà la clé. C'est pourquoi nous devons briser la loi du silence. CAR dans chaque média, je nous vois (je me vois), giflées , décapitées, moquées, réifiées, violées, banalisées, poussées à bout, ignorées, standardisées, battues, méprisées, molestées, réduites au silence, rendues invalides, poignardées, cognées, étranglées, et tuées. CAR je n'en peux plus de tous ces trucs. Je ne suis pas un jouet qu'on peut baiser comme ça. Je ne suis pas un punching-ball Je ne suis pas une blague... CAR une zone de sécurité doit être créée pour les filles. Cela nous permettra d'ouvrir nos yeux et de discuter ensemble sans avoir à nous sentir menacées par cette société sexiste et son lot de conneries quotidiennes."
Commenter  J’apprécie          10
C'est un nouvel esprit DIY qu'il s'agit de formuler. Un esprit DIY armé contre le nouvel esprit du capitalisme. Un esprit critique, donc, qui ne confond pas indépendance et individualisme, logique d'existence et stratégie de domination, et qui tout en laissant libre cours aux flux du désir n'ignore pas que ce dernier dépend dans une large mesure du "désir-maître" des puissants acteurs du néolibéralisme, et qu'en croyant s'activer au service de son propre désir, on s'active en réalité au service de la rationalité économique.
Commenter  J’apprécie          20
Fidèles à leurs engagements, les Riot Grrrls tiendront farouchement l'industrie musicale dominante à distance. Elles préfèrent développer leurs propres réseaux, ce qui constitue à leurs yeux une garantie d'indépendance et d'authenticité et démontre que leur but réside moins dans la production de produits commerciaux que dans la mise en valeur du processus de production proprement dit. Ce faisant, les Riot Grrrls réalisent un double coup de génie : en se dispensant de l'aval d'une industrie du disque essentiellement dirigée par des hommes, elles s'affranchissent également de toute caution masculine.
Commenter  J’apprécie          10
Si des artistes hommes (Nirvana et Fugazi notamment) soutiennent clairement les Riot Grrrls, un grand nombre d'entre eux s'acharnent véritablement contre elles.
Daniel Sinker, éditeur du fanzine, Punk Planet, rappelle que dans les fanzines, petits ou grands, le traitement réservé aux Riot Grrrls, et à Bikini Kill en particulier, était plus qu'offensant. On est qualifié de "p***", de "s*****", de "c*******", de "mal baisées", "d'ennemis des hommes" ou encore de "lesbiennes". La scène punk rock n'est donc pas à l'abri du sexisme le plus primaire.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : sex pistolsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1081 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}