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EAN : 9791022608381
400 pages
Editions Métailié (24/01/2019)
4.06/5   62 notes
Résumé :
En exergue l’auteur a écrit : “Ce roman rapporte des événements réels. Les personnages ne sont pas inventés.”

Konstantin Boggosch n’a jamais connu son père, Gerhard Müller, nazi notoire et criminel de guerre. Toute sa vie, il n’a de cesse de fuir ce lourd héritage : il change de nom, quitte son pays, tente de s’enrôler dans la Légion étrangère à Marseille, devient secrétaire pour un groupe d’ex-résistants cultivés, revient en rda après la construction... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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D'abord , ce livre , pour le comprendre , il faut en regarder la couverture , oui , oui ....Ça y est , vous y êtes ? Une silhouette ....Vous la voyez bien ? Un fond bleu , gris , noir , sombre ,nu ...Et puis , une ombre ...Un homme...bien campé , jambes légèrement écartées , parapluie servant de canne ? de face , de dos ? Une ombre....personnage principal de ce superbe roman ...Une ombre , un criminel de guerre nazi , marié, deux enfants ....Un criminel de guerre dont l'ombre va planer sur sa famille , une ombre obsédante, permanente , menaçante , une ombre qui va " coller à la peau " des siens jusqu'au bout du bout , jusqu'à en faire des victimes....Un roman extraordinaire , d'une force absolue , destructrice .Et au coeur de l'histoire , un jeune homme formidable , Konstantin ....Un jeune homme qui va porter un héritage d'autant plus lourd qu'il n'a rien à voir avec lui ...Son père , il ne l'a pas connu et pourtant , il va lui falloir sans cesse " vivre avec lui " , assumer , payer pour lui un prix bien trop lourd . Konstantin Boggosch , Konstantin Mulher ? L'un est intelligent , brillant , aimant , l'autre voit les portes se fermer devant lui ....Heures douloureuses de l'après- guerre , de la RDA et du " mur " , heures sombres d'une époque.....C'est avec une incroyable force que nous allons accompagner ce personnage , que nous allons traverser une période historique forte ....Nous sommes Konstantin , nous essayons de le " pousser " vers ce bonheur qui le fuit , chassé par une " ombre menaçante " , l'ombre du père.....Il y a peu de gaité dans ce livre , peu d'insouciance , peu de joie ou de sourire , encore moins le moindre fou - rire , des gestes d'amour pudiques ..Et pourtant , quelle addiction , quelle admiration pour ce jeune homme d'abord naïf puis parfaitement lucide face aux " vents contraires " de l'histoire ...Quel amour de la vie , pour sa mère, pour sa femme et son bébé, quel amour donné....sans retour sinon celui de ...l'ombre ....toujours là , jusque dans l'irrationnel . C'est une histoire dure , remarquablement rendue jusque dans un style lourd , pesant , où les dialogues échappent aux conventions littéraires pour " faire bloc " avec le reste du récit. Lourd pâté indigeste ? Oh que non , ça coule , ça se déroule, ça s'insinue en vous , c'est d'une force incroyable , un " tsunami " de mots , de phrases qui vous charment avant de vous " avaler " , du grand art ... Désespérant ? Noir ? Non , il y a tant et tant de si beaux personnages dans ce roman que les citer serait prendre le risque d'en oublier... Triste, non , quand on ne voit que les autres ?.....Un livre que l'on quitte avec regret , un peu de frustration mais , surtout , beaucoup d'interrogations et de réflexion, un livre intelligent dans lequel l'esthétique livre un extraordinaire combat à l'obscurantisme et permettra à bon nombre d'entre nous de mieux comprendre - pas forcément accepter - leur passé même si , évidemment , celui de Konstantin n'appartiendra , à tout jamais , qu'à lui même.....
Je ne remercierai jamais assez ma chère épouse de si bien me connaître pour m'offrir "de telles beautés". Evidemment , mon avis n'est que le mien , mon histoire n'est que la mienne et ....vous n'êtes pas obligé(e)s de me croire ...Il y a tant de nous dans ce que nous lisons ....Pour moi , ce roman est un bijou ....et cela suffit à mon bonheur du jour .
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Konstantin Boggosch est coupable. Coupable d'avoir eu un père nazi, criminel de guerre, pendu à ce titre en 1945. Quoi qu'il dise ou fasse, Konstantin devra porter ce poids, cette ombre écrasante, sa vie durant. Pourtant il n'a même pas connu ce père, mort juste avant sa naissance. Il ne porte même pas son nom mais celui de sa mère, qui s'est arrangée après la guerre pour récupérer son nom de jeune fille et faire modifier celui de ses deux fils. Konstantin a beau se désolidariser entièrement des faits et gestes monstrueux de son géniteur, le désavouer, rien n'y fait, son dossier ressurgit toujours, "grâce" à l'administration exemplaire de la RDA, qui n'oublie jamais rien. Empêché de s'inscrire au lycée en raison de sa filiation, Konstantin s'enfuit en France, seul, à 14 ans. Débrouillard, sans rien révéler de l'histoire de son père, il arrive à se faire embaucher à Marseille comme traducteur par un groupe d'anciens résistants. En parallèle, il suit des cours du soir pour pouvoir passer le bac, mais son honnêteté foncière ne lui permet pas de continuer à mentir à ses nouveaux amis à propos de son passé. Alors, à la construction du Mur, il rentre en RDA, à contre-courant de tous ceux qui essaient de fuir à l'Ouest à la dernière minute. Mais là encore, la tache noire de ses origines lui mettra des bâtons dans les roues pendant ses études puis sa carrière de professeur, l'empêchant d'obtenir postes et promotions alors même qu'il est de loin le plus compétent et le plus apprécié de ses collègues et de ses étudiants. Las! la bureaucratie pro-soviétique est sourde comme un pot à ce genre d'arguments...
Avec "L'ombre d'un père", je ne m'attendais pas à être embarquée dans des aventures aussi prenantes, captivantes. On pourrait reprocher à ce livre d'être froid, très descriptif et factuel, et de ne laisser que peu de place à l'émotion. Mais je pense que cela colle très bien avec le caractère de Konstantin, obligé très tôt de s'endurcir, qui cherche par tous les moyens à vivre sa vie et à se libérer de l'emprise post mortem de son père, et qui préfère l'action à l'auto-apitoiement. Si sa vie d'adulte est plutôt "rangée", les aventures à l'adolescence de ce gamin plein de ressources, déterminé et droit, sont incroyables.
A travers la vie de Konstantin, ce sont 60 ans d'histoire (est-)allemande qui sont balayés, et je n'ai pas pu m'empêcher de penser que, alors qu'à l'Ouest on parlait Mai 68, Woodstock et Flower power, les "Ossis" étaient bel et bien prisonniers derrière le Mur. Combien de destins se sont vu couper les ailes, piégés, au nom d'une idéologie implacable et de logiques absurdes ? Et ici, on ne peut même pas se consoler en se disant que c'est une fiction, parce que, comme le dit l'auteur, "des événements authentiques sont à l'origine de ce roman. Les personnages ne sont pas inventés".
"Mon père a tellement d'être humains sur la conscience. Et maintenant en plus, il m'assassine, moi". Héritier malgré lui d'un père qu'il renie, Konstantin Boggosch est une victime du gâchis perpétré par un système politique inepte, et le héros marquant de ce grand roman d'apprentissage, d'histoire et d'aventures.
En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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J'ai toujours été très intéressée et marquée par la seconde guerre mondiale. Quand j'ai découvert l'existence des camps de la mort, je me suis alors posé deux questions fondamentales, à mon sens.
Comment pouvait-on vivre et accepter sa filiation et son appartenance quand on naissait juif ou allemand.
Les premiers persécutés, exterminés en masse, comment assumer un tel héritage ?
Les seconds, les Allemands, comment être ? Comment vivre avec la culpabilité chevillée au corps.
C'est pourquoi, j'ai voulu lire l'ombre d'un père qui correspond exactement à cette problématique.
Konstantin, un jeune Allemand nait à la fin de la guerre, en 1945.Son père était un nazi, un criminel de guerre qui a été pendu au lendemain de la guerre.
Konstantin n'apprend son histoire familiale qu'à l'âge de dix ans, un soir de Noël, où sa mère lui révèle "ce douloureux secret". Elle a bien essayé d'effacer l'ombre de ce père maudit notamment en faisant reprendre à ses fils car Konstantin a un frère son nom de jeune fille. Mais rien n'y fait, de sucroit, ils vivent dans une petite ville. le père de Konstantin possédait une usine Vulcano qui embauchait la moitié de la ville.
Alors, Konstantin comprend mieux toutes ces paroles fieleuses qui l'entouraient jusqu'à lors. Il décide de fuir, de partir dans un lieu, un pays où personne ne connaîtra l'histoire de son père qui axphixie sa vie.
Sa fuite le mène à Marseille, et il est à noter, en tout cas, ça m'a beaucoup touché, que ce sont le monde des livres qui le sauvent. Se réfugiant dans une librairie, au milieu d'un monde rassurant, il fait la connaissance d'un libraire qui va lui offrir de quoi vivre et son amitié.
Mais l'ombre de son père est omniprésente, il découvre que celui-ci a voulu tuer le libraire pendant la guerre.
Son honneté, son esprit libre et pur l' empêchent de révéler cette nouvelle découverte.
Il rentre en Allemagne, en RdA, au plus mauvais moment, lors de la construction du mur. Et, là, encore, il découvre l'amitié et l'aide en travaillant dans une librairie.
L'époque, pour lui est funeste, la seule évocation de son nom, celui de son père que les autorités est-allemandes ont fichés pour l'éternité l'empêchent d'accéder à ce que sa formidable intelligence et culture devraient lui permettre.
Toute sa vie, il ne sera aux yeux des autres que le fils de son père, un criminel de guerre.
Un livre bouleversant, fort, qui ne nous laisse pas indemne.
Je dédié cette lecture à mon amie allemande : Doris, que j'ai connue à vingt ans et qui est toujours dans mon coeur.
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Konstantin n'a jamais connu son père, mort quelques mois avant sa naissance, à la fin de la guerre.
Très vite alors qu'il grandit dans une petite ville d'Allemagne de l'Est (mais l'Allemagne n'est pas encore coupée en deux, le mur n'a été érigé qu'en 1961), il va comprendre que même si son père faisait partie des personnes importantes de la ville car il avait une usine prospère qui proposait du travail à tous les habitants, il a aussi une face cachée inavouable...
En effet, le père a fait partie des SS et a commis des actes inacceptables, tellement horribles qu'il a été jugé criminel de guerre et exécuté à la fin de la Seconde Guerre Mondiale par les troupes communistes polonaises.
A la suite de ces événements, la mère se bat pour reprendre son nom de jeune fille et le donner à ses enfants.
Elle voit son avenir complètement bouché. le pouvoir soviétique lui interdit d'enseigner alors qu'elle parle plusieurs langues. Elle doit donc aller faire des ménages.
Elle fera tout pour cacher à ses deux fils, le personnage odieux qu'était leur père et qu'elle a profondément aimé du temps où il ne l'était pas.
Après avoir cherché à comprendre comment ce fils d'enseignant, d'une famille droite et croyante, a pu ainsi se faire enrôler dans les troupes nazis, elle décide de l'oublier pour le bien de ses enfants.
Mais les autres sont là, ils n'oublient pas et ne cessent de rappeler aux enfants le passé de leur famille, même ceux qui faisaient partie des anciens collaborateur du père et en ont bien profité.
Konstantin étouffe dans cette vie étriquée, se voit interdire l'accès au lycée alors qu'il est le meilleur de la classe. Il ne veut pas être obligé de faire un apprentissage, seul avenir possible pour lui et décide alors à 14 ans, de tout quitter et de gagner la France, en cachette de sa mère.
Là-bas, il va se faire embaucher dans une librairie de livres anciens, comme traducteur, et va passer deux ans, protégé par des hommes intègres, eux-aussi au lourd passé : ils ont été résistants et envoyés dans des camps.
Un jour, Konstantin n'en peut plus de garder secret le passé de son père, qu'il voulait oublier en venant ici : il décide de regagner son pays. Il a obtenu, grâce aux cours du soir, la première partie du baccalauréat et ldoit beaucoup à ces hommes qui lui ont fait confiance...
Mais lorsqu'il arrive à la frontière, tout est devenu plus compliqué car le "mur de Berlin" vient d'être dans la nuit matériellement érigé...il sera matériellement construit plus tard. le jeune homme doit d'abord répondre à de multiples questions, pour prouver qu'il n'est pas un espion tentant de repasser la frontière.
Le retour ne sera pas facile... et sa vie professionnelle et personnelle seront en permanence meurtries par l'existence de ce père qu'il n'a pas connu. L'ombre de ce père et le souvenir de ses actes le hanteront jusqu'à la fin de ses jours...
Les enfants sont-ils responsables des actes de leurs parents ?
C'est un roman initiatique, non dénué d'une pointe d'humour malgré la gravité du sujet et une certaine distance prise par le narrateur. Nous suivons Konstantin, ce jeune garçon sympathique et débrouillard dans sa quête de poursuivre ses études, ce qui lui est refusé dans son pays, puis plus tard dans son combat quotidien pour avoir une vie professionnelle plaisante.
C'est un roman bien écrit, très prenant qui se lit comme un roman d'aventure tout en nous plongeant dans 60 ans d'histoire de l'Allemagne. Il nous fait réfléchir à ce que nous voulons faire de l'avenir, tout en n'occultant en rien la mémoire historique indispensable.
Les effets durables d'une guerre même terminée n'ont pas à influer sur le devenir des générations futures. Et pourtant...
Le roman est construit de manière originale, puisqu'on retrouve tout d'abord Konstantin à la retraite, mais poursuivi par une jeune journaliste qui veut l'interroger pour écrire sur lui parce qu'il a été directeur du lycée le plus prestigieux de la ville. Il est marié et sa femme doit bientôt partir en cure car elle vient de subir une opération grave de la colonne vertébrale. Lui bien entendu ne veut pas du tout entendre parler de cet entretien qui ferait ressortir encore une fois son passé.
Le lecteur entre ensuite dans sa vie de petit garçon et n'aura de cesse d'arriver à la fin du roman pour comprendre les raisons de son refus.
Konstantin est un personnage sympathique courageux et réaliste, qui va toujours de l'avant et ne passe pas son temps à s'apitoyer sur son sort. C'est une des raisons pour lesquelles il rencontre des gens qui vont l'aider à se sortir de toutes les situations, parfois rocambolesques, dans lesquelles il tombe. Sa droiture, le fait qu'il croit à son droit d'oublier ses origines, vont l'amener à ne plus fréquenter son propre frère qui lui, à l'inverse, considère son père comme un héros...
Cette lecture m'a rappelé des souvenirs personnels, lorsque que j'étais étudiante, j'avais réalisé que les jeunes allemands des années 70, portaient en eux la culpabilité de ce que leur pays nous avait fait, à nous français, alors qu'ils n'étaient pas nés.
Comment bâtir sa propre histoire de vie quand un de nos parents a commis des actes ignobles ?
Est-ce normal qu'un enfant paie pour son père ?
Est-ce normal que tout un peuple souffre et porte la responsabilité d'actes passés ?
Comment ne pas oublier les actes commis, sans faire peser le poids de la culpabilité sur les descendants ?
Les choses auraient-elles été différentes si le petit Konstantin et sa famille avait vécu à l'Ouest ?
Evidemment, il est important de se poser ces questions, même si personnellement je n'ai pas à rougir du passé de ma famille, je comprends que cela ne soit pas facile pour ceux qui eux, ont à en rougir...
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Une superbe immersion dans ce que fut la vie de toute une génération allemande de RDA, ballotée entre l'héritage du nazisme, le communisme puis la réunification. le sort de Konstantin Boggosch qui l'illustre est passionnant et suscite une empathie qui met le lecteur au coeur de cette époque déconcertante et oppressante. L'écriture, sans excès, est efficace et contribue à cette immersion, incitant à se demander ce que l'on aurait soit même fait dans cet environnement. Une belle réflexion sur notre histoire proche.
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critiques presse (1)
LeMonde
23 avril 2019
Konstantin, né après l’exécution de son père nazi, supporte sa vie entière le poids de la culpabilité. Un roman implacable de l’auteur allemand.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
[En Allemagne de l'Est, 1961]
Nous apprenons le français et l'anglais, mais n'avons pas le droit de nous rendre dans ces pays. Et maintenant, depuis la construction du mur, c'est sans espoir. N'est-ce pas insensé d'apprendre des langues étrangères quand on est enfermé derrière un mur? C'est pareil que si on lisait un livre de cuisine sur une île déserte. C'est fou, tout simplement fou!
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J'étais lui. Je reste le fils de mon père pour l'éternité. Je suis son héritier. Son successeur. L'homme en uniforme. Qui a fait ériger un camp d'extermination à côté de ses usines chimiques, de ses halles de production de pneus de toutes sortes. Je suis celui qui fait face aux détenus. Qu'il les fait travailler jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'homme de la SS qui amène la mort. L'assassin condamné. Celui qu'ils ont pendu à la fin de la guerre.
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Avec un père comme le mien on n'a pas beaucoup de possibilités. Même si je ne l'ai jamais vu, je suis son fils, le fils d'un criminel.
Tu n'es pas son fils Konz, il ne te connaît pas, ta mère ne veut rien avoir à voir avec lui, tu ne portes pas son nom. Tu n'es pas son fils, tu es sa dernière victime.
Oui, ça aussi, dis-je, sa dernière victime, mais aussi pour toute la vie son fils.
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On n'en a pas fini avec le fascisme en Europe avant longtemps, Hitler a été vaincu, c'est vrai, les nazis allemands ont perdu leur guerre, certes, mais pas le fascisme, il a apporté à certains messieurs de trop belles réussites. Il vit et reviendra, et peut-être plus vite que nous pouvons l'imaginer dans nos pires cauchemars.
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Je voyais pour la toute premIère fois sa photo. Ma mère prétendait que tous les documents familiaux avaient été perdus à la fin de la guerre, parce qu'elle avait dû quitter de façon précipitée la grande demeure sur la place du marché, et qu'elle ne possédait plus rien de mon père. Je fixai la photo. Je m'imaginais à quel point ma vie changerait si j'avais un père bien réel, un père qui serait chez nous, avec qui je pourrais parler, comment ça se passerait si je n'étais pas condamné à grandir seulement avec une mère. Un père peut faire tant de choses qui ne conviennent pas à une femme. Un père me manquait. Mais ensuite, je vis le criminel de guerre qu'on avait condamné à mort et exécuté. L'homme souriant de la photo devint un monstre, un ennemi de l'humanité, quelqu'un qui torture et assassine des innocents. Que ferait ce genre d'homme, de père, avec moi ?
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