Prise de territoire

Les nouveaux tracés de frontières au lendemain de la guerre intègrent la Silésie à la Pologne. Les populations allemandes qui s'y trouvaient sont déplacées. Bernhard Haber et ses parents qui sont concernés sont accueillis dans un modeste logement fourni par une petite ville de l'est de l'Allemagne où les arrivants ne sont que des étrangers, des réfugiés. Il faudra au petit Bernhard Haber qui n'est pas particulièrement doué intellectuellement beaucoup de persévérance pour se faire sa place dans un pays pauvre qui devient la RDA. Son parcours est livré par le biais des témoignages de cinq personnes qui l'ont connues.
La narration est d'abord naïve, j'ai pensé à George Sand, mais aussi sèche dans les événements rapportés, comme chez Maupassant. Pour l'aspect politique, j'ai pensé à Sebastian Haffner, et aux Buddenbrook de Thomas Mann pour le parcours de vie. le roman est très prenant, déplaçant à chaque témoignage le regard que l'on porte sur un personnage qui reste finalement absent. Les témoignages rapportent des histoires personnelles vécues sur le fond d'événements politiques qui ont marqué l'histoire de la RDA. C'est riche, foisonnant, précis et entraînant.

Le sujet de ce livre nous semble très éloigné de nous. Pourtant, le récit n'a rien d'exotique ! Il est centré en Allemagne pendant la seconde moitié du XXème siècle. Il faut préciser qu'il s'agit de l'ex-République Démocratique Allemande (RDA), un Etat qui n'a pas attiré l'intérêt et la sympathie des Français pendant les quarante années de son existence.
Bernhard fait partie d'une famille autrefois installée dans une partie du IIIème Reich maintenant annexée par la Pologne. Ils sont contraints de s'installer en RDA mais, quoiqu'allemands, ils n'y sont pas les bienvenus. Dans ce roman, cinq personnes vont raconter toute la vie de Bernhardt, quand il était encore à l'école, puis adulte dans la société communiste, enfin homme d'affaires dans l'Allemagne réunifiée (après la chute du Mur). La peinture de ce personnage, mais aussi de la société où il vit, se veut presque exhaustive.
J'ai trouvé ce livre instructif, même s'il ne soulève pas vraiment l'enthousiasme. Après avoir terminé ce roman, je me sens un peu honteux de mon ignorance et de mon indifférence à cet état de fait historique, qui s'est pourtant prolongé pendant une bonne partie de ma vie. Les peuples ont chacun leurs propres problèmes et n'ont guère d'empathie pour les autres. Même au sein de l'Europe, il y a peu de curiosité et encore moins de solidarité, on peut le regretter…

Difficile de noter un livre que je n'ai pas terminé. Pourtant le sujet est intéressant, c'est la raison pour laquelle je l'ai emprunté. Mais la forme et le style m'ont découragée...