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EAN : 9782930739168
180 pages
Kantoken (25/11/2015)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Monsieur Paul est très probablement un flamboyant schizophrène un peu mélancolique. A moins qu’il ne soit un immortel philosophe zen adepte de la méditation.

Ses 46 chroniques burlesques sont un ensemble de textes tout à fait particulier. On y croise des jardinières d’enfants, énormément de meubles et de silence, des hommes parfois mystiques, des cyclistes, des auteurs disparus, un parapluiste.

De quatre lignes à quinze pages, absurdem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Oui certes il y a des choses qui me plaisent bien :
Plutôt que devenir un véritable être humain, il est préférable de devenir ce que l'on est.
S'inscrire à l'académie de l'ignorance, est une bonne chose
Rendre visite à tous les amis absents connus, pourquoi pas !
Surtout pour finir par se rendre visite à soi même et s'étonner d'être aussi absent... ça me fait sourire.
Se laisser porter par des hallucinations pour tester la force du silence, je veux bien, mais ai je besoin de monsieur Paul pour m'évader dans les tréfonds de mes songes ?
Le réveil sonne mais qui doit se réveiller moi ou celui qui est dans ma tête ou celui qui est dans la tête de celui qui est dans ma tête .... je peux continuer si ça vous amuse !
S'endormir dans une chambre et partir dans la vie active mais en franchissant la porte et toujours se retrouver dans une chambre,
Être prisonnier d'une chambre, d'autres sont prisonniers d'une idée !
Tse iuq iulec sius ej aide à comprendre le nom Tsirhc ud Selignavé
Mais, il y a un mais :
Se creuser la tête pour devenir une chaise, me laisse un peu perplexe,
Quant à devenir un tapis (beaucoup plus difficile d'après monsieur Paul) ne me plait guère !
Et où j'ai complètement décroché et où je me suis énervée c'est pour :
L'histoire de la couverture pour recouvrir les gens laids, quelle idée !
Je n'admets pas ! Pour qui se prend ce monsieur pour déclarer que machin ou machine est laid !
En quoi les transformer en potiches fleuries dressées aux quatre coins des rues sera une bonne chose, j'hallucine, je sais bien que je manque d'humour mais quand même !
Lecture difficile, il faut abandonner toute idée de logique et là, je crois que j'atteins mes limites !
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Merci à Babelio et aux éditions Kantoken de m'avoir fait découvrir ce livre. J'avoue que sans « Masse Critique », je n'aurais jamais pensé lire un auteur estonien comme Mehis Heinsaar !
Monsieur Paul est un personnage vraiment étrange… Il arrive à passer de l'autre côté des choses et à y rester caché pendant des années. Il peut se transformer en objet, il a appris à être une chaise, une commode ou une pierre. Il est capable de sortir de lui-même et de rencontrer son moi nocturne ou d'autres aspects de sa personnalité. Il y a plusieurs Monsieur Paul qui vivent en lui, dans une mise en abyme assez extraordinaire. Il vit dans des chambres qui se transforment ou l'observent. Il a parfois aussi des idées géniales, comme rendre plus agréable la ville en embellissant les personnes laides.
J'ai apprécié certaines expressions et certaines idées de Monsieur Paul. Son livre de l'aube, dans lequel il écrit le matin ses rêves ou ses pensées, est une bonne trouvaille. J'ai bien aimé aussi certaines aventures burlesques ou absurdes, comme quand Monsieur Paul va se rendre visite à lui-même et est tout déçu de ne pas se trouver chez lui. J'ai eu plus de mal avec les textes sur les transformations du corps de Monsieur Paul. Ils sont trop surréalistes pour moi. A la longue, je les ai trouvés lassants et j'ai vraiment eu du mal à terminer ma lecture.
Je pense que notre personnalité est quelque chose de très complexe et les chroniques de Monsieur Paul en rendent assez bien compte. Malgré cela, mon avis général est plutôt mitigé.
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Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?

Mehis Heinsaar joue magistralement avec le temps et l'espace. Dans une suite de fables plus absurdes les unes que les autres, l'auteur livre un récit aux milles et unes facettes qu'il est pratiquement impossible de saisir au cours d'une seule lecture ! Il y a un côté évangile dans ce récit où on croise Tsirhc et ses prophètes, un parapluiste, une personne aux contours flous, des chambres dotées d'une conscience et d'une volonté propres, un homme qui essaie vainement de se débarrasser de son destin, etc…

Le lecteur est littéralement pris entre l'enivrement de la spirale des événements auxquels il est confronté et l'envie ou le besoin de prendre le temps de se poser, de lire et relire, de chercher le sens moral de chaque texte.

Mehis Heinsaar se pose en maître de la distorsion de la réalité, compressant et étirant successivement ou en même temps l'espace et le temps. Des chambres dont on sort pour atterrir dans une nouvelle chambre à l'infini, un « héros » qui voit sur sa table la représentation de son logement contenant un autre lui-même qui se retourne en même temps que lui pour s'apercevoir qu'il est lui-même à l'intérieur d'une pièce à l'extérieur de laquelle un autre lui-même l'observe, un « héros » se retrouvant devant un phare en haut duquel deux personnes l'observent avant de s'élancer dans l'eau et se retrouvant ensuite en haut du phare avec un compagnon en train d'observer un homme en bas du phare avant de s'élancer dans l'eau, cette succession de scénettes vertigineusement maîtrisées happe littéralement le lecteur dans un tourbillon digne d'Alice au Pays des Merveilles.

Vouloir résumer ces historiettes, ces aventures serait une gageure à laquelle je ne me livrerai pas. Il ne faut surtout pas hésiter à se plonger dans le livre de Mehis Heinsaar car il en restera forcément quelque chose, même si cela doit être enseveli dans l'inconscient du lecteur. Il s'agit d'un livre qui diffuse subrepticement ses idées. C'est un pur moment d'absurdité cohérente tout ce qu'il y a de plus merveilleux !

« Ils se turent sur tout et sur rien, sur les planètes et les étoiles, les dieux et les humains.Cela se prolongeat jusqu'à la tombée du soir. »
« Monsieur Paul ouvrit son oeil gauche et vit avec celui-ci exactement la moitié de la pièce. Il vit la moitié du placard, la moitié de la théière et la moitié de la fenêtre. Autour de la moitié de l'ampoule tournoyait la moitié d'une mouche. »
« Nous constatons que le cumulus blanc qui dérivait vers le sud-ouest au-dessus de la ville onirique n'est en réalité rien d'autre que la matière molle de l'encéphale de Monsieur Paul. »

Lien : http://wp.me/p2X8E2-BM
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Personnage atypique, Monsieur Paul nous conte sa vie, ses sensations et ses visions dans ses quarante-six chroniques.
Oscillant du burlesque à l'absurde, nous suivons Monsieur Paul qui devient chaise, pierre, meuble. Nous nous perdons dans l'espace et le temps, au fil des anecdotes.
Cet oeuvre m'a troublée et laissée avec une sensation de malaise face à cette maladie méconnue qu'est la schizophrénie…
Ces visions, ces personnifications d'objets et la distorsion de la réalité me sont restées malheureusement inaccessibles : je me suis sentie exclue de ce monde onirique, même si j'ai vraiment passé un très agréable moment avec la chronique « Pourquoi j'arrive en retard au travail le matin », qui relate du réveil des différents Monsieurs Paul ! Croustillant à souhait ! Je le relis régulièrement depuis ma première lecture !
A noter, les titres amusants de chaque chronique qui nous entraine dans le loufoque !
Merci à Babelio et aux Editions Kantoken pour cette découverte estonienne. Je ne connaissais pas Mehis Heinsaar, mais je suis prête à me lancer dans la lecture d'une de ses autres oeuvres traduites en français !
En outre, j'ai découvert une maison d'édition, les éditions Kantoken, dont les productions vont au-delà de la simple édition d'oeuvre littéraires. L'objet livre est magnifié : très agréable au toucher et d'une grande qualité graphique, on sent à la lecture une réelle volonté de mettre en valeur l'objet (face à l'édition numérique ?).
Lien : https://boulimielitteraire.w..
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« Monsieur Paul, c'est vous, c'est moi et puis ce n'est ni vous ni moi, et puis c'est vous bien plus que vous, et moi bien plus que moi. »
Rodolphe Massé dans sa postface.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Monsieur Paul s’était mis à chuchoter. « Pourriez-vous tout de même me dire comment vous vous appelez ? »

Cette question toute simple rendit le visage de l’artiste parapluiste blanc comme la chaux. Ses yeux devinrent aussi grands que les roues d’une calèche et, dans le même temps, la pluie se changea en une terrible averse, sous laquelle on n’y voyait pas à plus d’un mètre. Plus étonnant encore, la pluie ne tombait pas du ciel, mais de la terre vers le ciel, de sorte que Monsieur Paul eut beau disposer son parapluie dans toutes les positions possibles, il se retrouva trempé jusqu’aux os.

Lorsque la pluie cessa enfin, Monsieur Paul découvrit que la terre autour de lui était complètement sèche. Quant à l’artiste parapluiste, il n’était plus visible nulle part.
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Car généralement, les gens disaient ce que (Monsieur Paul) devait faire ou ne pas faire. Partout, que ce soit à l'école, à la maison ou dans la rue, on lui prodiguait des leçons ou des conseils pour sa vie future. On voulait faire de lui un véritable être humain. Mais Monsieur Paul ne voulait pas devenir un véritable humain. Il voulait devenir celui qu'il était. C'est précisément pour cette raison que son passe-temps préféré devint dès lors le jeu de cache-cache.
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Ensuite, pour passer le temps, elle commença à compter les moutons, ce qui donnait à peu près ceci :
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21 bon, tu sautes ou quoi ? Décide toi !
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44... et ainsi de suite.
Épilogue
Au cinquante trois mille six cent cinquième mouton, la sérénité disparut et ne revint plus jamais.
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Lorsqu'il atteignit l'âge de cinq ans, il était déjà clair que le garçon présentait toutes les qualités requises pour être admis à l'Académie de l'Ignorance. Mais comme une telle a académie n'existait pas officiellement à l'époque (ni probablement aujourd'hui), Monsieur Paul dut la fonder lui-même et en lui-même. Il en devint tout à la fois le bâtiment principal, les salles de cours et les étudiants. Pour professeur, il eut la matière inanimée.
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(Monsieur Paul) vit que chaque chose avait bel et bien son centre et sa mélodie. Son rythme d'existence. Et que la matière inerte recelait des secrets de l'être beaucoup plus grands que ce que l'on croyait jusqu'alors.
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Videos de Mehis Heinsaar (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mehis Heinsaar
Première chronique nécessaire de Monsieur Paul, d'après "Les chroniques de Monsieur Paul" de Mehis Heinsaar, traduites par Antoine Chalvin et parues chez Kantoken le 16 janvier 2016. www.mehis-heinsaar.fr
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