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Critique de Pasoa


Pasoa
04 septembre 2021
Écrit lors d'un séjour en Chine Comme un morceau de nuit, découpé dans son étoffe, est pour moi une belle retrouvaille avec la poésie de Deborah Heissler.
Dans quatre chapitres désignés en japonais Kaimamiru (entrevoir), Seijaku (Silence), Seishiga (Image fixe) et Yakei (Scène de nuit), c'est tout un jeu de couleurs, de formes, de sonorités, de sensations qui se forment, apparaissent sous une écriture qui se fait légère, contemplative. Elle recueille une à une toutes les nuances particulières d'une trame de paysages, de saisons et d'instants à part, et en rapporte minutieusement toute la secrète et singulière beauté.

C'est une poésie très attachante, méditative, détachée, qui va comme au rythme d'une lente respiration, qui à sa lecture agit comme une dilatation, une ouverture au temps et à l'espace mais qui resserre aussi le regard du lecteur sur la part la plus essentielle de notre présence au monde. C'est dans l'infime, dans l'éloignement que Deborah Heissler va chercher cette part cachée du monde qui est la plus capable de nous rappeler à nous, de cette vie de passage que nous ne faisons qu'emprunter.

Je me souviens
le bleu des nues d'orage et celui
de la source, le bleu de la sauge
fait pour être froissé dans la main.
L'abandon, le don, cela seul.
Les derniers arbres fleuris dans les jardins.
La pluie de juin qui tombe
comme un chuchotement, universel,
sur un chemin d'herbe et de violettes
mêlées – et la fraîcheur du soir
qui vous saisit.

(extrait de Seijaku - Silence)

Comme un morceau de nuit, découpé dans son étoffe de Deborah Heissler est d'une écriture qui obsède par sa profonde justesse et sa douceur.
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