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Critique de Valentia


Diptyque fantasy composé du Passage de Pierre et de la Lame de Feu et reparu en intégrale chez Bragelonne à l'occasion de l'édition 2015 de l'opération 10 ans, 10 romans, Les Nains est l'oeuvre du romancier allemand Markus Heitz. Je me suis plongée avec plaisir dans cette fresque mettant en avant, pour une fois, l'une des races quelque peu délaissées par la plupart des auteurs de fantasy qui leur préfèrent généralement les humains ou les races anthropomorphes (particulièrement quand ils maîtrisent la magie), les dragons, ou encore les Elfes, éternels ennemis des Nains.
Nous suivons donc le parcours de Tungdil, Nain isolé des membres de sa race car il a été élevé au milieu des humains par le Mage Lot-Ionan, et dont le destin va être bouleversé par une nouvelle qui le conduira au milieu des siens après un long périple. Mais ces retrouvailles seront de courte durée puisque, par un concours de circonstances assez extraordinaire, il va être amené à arpenter le Pays Sûr avec un groupe de compagnons curieusement assortis, dans le but de le sauver de la menace du Pays Mort apportant avec lui des hordes d'Orcs, Ogres, Bogglins et autres créatures répugnantes…
Au début de ma lecture, j'ai été à la fois « heureuse » (car je retrouvais mes repères) et presque irritée que les Nains créés par Markus Heitz entrent parfaitement dans les cases définies par les clichés du genre : petits (forcément), barbus, mineurs, tailleurs de pierre(s) et forgerons, cupides et fascinés par l'or, ennemis héréditaires des Elfes, et partant au combat armés d'une hache d'armes ou d'un marteau de guerre infligeant beaucoup de dégâts sans faire dans le détail… J'aurais cru qu'un auteur qui centrerait son oeuvre sur ce peuple chercherait justement à briser ces images d'Epinal afin de se distinguer de ses prédécesseurs… Mais peu à peu, les choses évoluent et les clichés se brouillent, particulièrement dans le second volet du diptyque. Les héros se révèlent de plus en plus doués de sentiments, on rencontre une tribu où les femmes occupent les premiers rôles, les frontières entre les peuples s'amenuisent, et c'est là que cela devient vraiment intéressant.
Intéressante également la structure hiérarchique du pouvoir chez les Nains : déjà, ils sont divisés en cinq tribus, maîtrisant chacune un métier particulier, dont l'une a été exterminée, une autre a trahi son peuple, et une troisième n'a plus donné de nouvelles depuis des lustres. Chacune de ses tribus est dirigée par un roi, et est elle-même divisée en clans qui possèdent chacun un chef. Enfin, au-dessus de tous s'élève un Grand-Roi, choisi alternativement dans chacune des tribus (restantes), mais qui n'a pas besoin d'être roi lui-même pour pouvoir prétendre au titre. J'espère que je suis claire…
Si le premier tome reste une épopée entraînante, pleine de combats, qui nous montre un paria reprenant peu à peu contact avec son peuple, c'est dans le second que la trame devient nettement plus intéressante et travaillée, avec son lot d'intrigues dans les coulisses du pouvoir , de retournements, de mystifications et, surtout, de personnages hauts en couleur (et même trop ? Parmi ceux qui l'ont lu, qui n'a pas été, à un moment ou à un autre, exaspéré par les jérémiades de Goïmgar ou les discours pompeux de l'Incroyable Rodario ? Mais peut-être est-ce aussi ce qui fait leur charme – et leur raison d'être…).
En résumé, nous avons là une assez belle oeuvre que je recommande aux amateurs de fantasy pure et dure.
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