Échafaudage (2007) est un roman que tourne autour d'un immeuble parisien où, un siècle plus tôt, la mort atroce d'une locataire va littéralement obséder les occupants actuels. C'est un roman choral avec 3 narrateurs, chacun apportant son grain de sable à l'intrigue.
L'immeuble fût construit vers la fin du XIXèmè siècle et appartient de nos jours toujours aux descendants de la même famille avec des locataires. Chaque appartement avec ses occupants seront impliqués d'une manière ou d'une autre dans l'énigme constitué par la mort atroce sur place de l'Hirondelle, une belle et talentueuse chanteuse de cabaret, très connue dans le Paris de la Belle Époque. Il se trouve que la concierge actuelle de l'immeuble est Cecilia Henríquez, une descendante directe du premier concierge, des gens d'origine espagnole qui ont connu tous les occupants successifs et Cecilia est en possession de documents d'époque qu'elle garde jalousement.
La jeune femme assassinée avait un physique très fin et on l'a surnommé l'Hirondelle car elle s'habillait de noir et tenait des poses hiératiques sur scène.
Parmi les 3 narrateurs il y a Damien, un garçonnet atteint d'une maladie neurologique dégénérative qui l'a privé de l'usage de ses jambes; c'est un garçon très intelligent et perspicace qui va se passionner par l'histoire de l'Hirondelle qui serait d'ailleurs morte dans sa chambre. Puis il y a Laurent qui occupe une mansarde et qui essaie d'écrire un livre sur l'Hirondelle avec beaucoup de mal car il manque d'informations et Cecilia ne veut pas lui confier ce qu'elle possède. Et le dernier narrateur est Jules, un tailleur de pierre et restaurateur des sculptures qui ornent l'immeuble; pendant les travaux, Jules va côtoyer et connaitre tous les occupants de l'immeuble et va se passionner aussi pour cette histoire.
Le côté artistique du livre est porté par un personnage fictif appelé Marielle Tonnerre peintre et sculptrice. C'est elle qui aurait sculpté les figures en pierre de l'immeuble ainsi que peint l'Hirondelle dont on va retrouver dans les combles, un portrait grand format lacéré.
Cette Hirondelle m'a fait penser par moments à Edith Piaf: un physique menu et des chansons gouailleuses.
Aussi, cette ambiance avec des lieux fermés imprégnés d'un passé dramatique, ces murs qui ont abrité des histoires truculentes et qui vibrent encore avec maléfice, me font penser à certains romans de Tatiana de Rosnay.
C'est un livre un peu difficile à digérer par la complexité des intervenants qui se croisent dans le temps. Nous avons des narrateurs du temps présent, bien individualisés, puis, des narrateurs qui surgissent du passé et là, la chose se complique et s'épaissit. Néanmoins, l'écriture est de belle facture avec des envolées poétiques, le tout signant une qualité certaine.
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