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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'aime faire des lectures qui remettent en question certaines certitudes, je pensais ne pas avoir d'intérêt pour les uchronies, j'évitais d'ailleurs consciencieusement le genre jusqu'à présent, il me manquait simplement le bon titre et le malentendu qui a permis cette rencontre.
Pour ce qui est de l'uchronie, l'auteur revisite la colonisation du nouveau monde par les européens du 17ème siècle et parcourt l'histoire de ce qui deviendra les Etats-Unis d'Amérique jusqu'en 1907 en y ajoutant un ingrédient supplémentaire de taille.
Que se serait-il passé si les vampires de la vieille Europe avaient débarqué en même temps que les premiers colons ?
La très bonne idée de Johan Heliot sera de mettre en scène plusieurs figures emblématiques de l'Amérique, et ce, de façon chronologique en commençant par le procès des sorcières de Salem, le règlement de compte à OK Coral avec Doc Holliday et les frères Earp, ou encore le massacre de Wounded Knee. L'auteur va aussi revisiter les biographies de Billy the kid, des frères Dalton ou encore Mark Twain (l'auteur des "Aventures de Tom Sawyer"), j'ai aussi beaucoup apprécié l'histoire de la firme "Winchester", très instructive.
Du point de vue scénaristique c'est parfait ! La lente progression de l'emprise sur le nouveau monde des "Brookes", surnom donné aux vampires, est d'une logique implacable et inéluctable. Ils ont pour ainsi dire l'éternité devant eux et finiront probablement par épuiser toute résistance, notamment celle de la "Horde sauvage" créée pour éradiquer les vampires et que nous verrons s'opposer à l'avancée du convoi.
Le convoi transportant l'argent est le fil rouge du récit, car le nerf de la guerre est la seule arme efficace contre les vampires : l'argent, celui qui permet de fabriquer les seules balles létales contre cet adversaire immortel ou presque, argent que les brookes chercheront à s'accaparer partout où des gisements seront découverts...
Les brookes auront aussi besoin d'étendre leur influence pour asseoir leur emprise et se parer d'une aura de respectabilité, il faudra donc "museler" la presse et la littérature, ce qui sera évoqué dans les chapitres consacrés à Mark Twain, ce scénario ne laisse rien au hasard, et à l'arrivée cette lecture se révèle addictive !
Si j'ai aimé cette lecture, c'est aussi en raison du style qui me convient à merveille, clair et concis, agréable et bien écrit, bref, pour ce qui me concerne c'est parfait.
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En 1691, un bateau rempli d'immigrants se fracasse sur l'île de Manhattan au nord du continent américain. Des dizaines de corps sont rejetés sur le rivage, mais, la nuit venue, les cadavres se relèvent et viennent dévorer les membres de la tribu d'indiens résidant sur l'île. Un seul rescapé parvient à s'enfuir et à rallier une ville de colons pour témoigner du massacre. La rumeur ne tarde pas à se répandre dans tout le continent comme une trainée de poudre: les Ténèbres sont arrivées aux Etats-Unis et elles comptent bien y élire résidence…

Ainsi débute « Bloodsilver », fruit de la collaboration de deux écrivains français, Johan Héliot et Xavier Mauméjean (publié sous le faux nom de Wayne Barrow). A partir d'un présupposé original – l'arrivée et l'installation d'une communauté de vampires aux Etats-Unis à la fin du XVIIe siècle – le roman va retracer trois siècles d'Histoire américaine. Afin de couvrir cette grande période temporelle, les auteurs ont pris un pari difficile consistant à diviser leur récit en une douzaine de petites nouvelles faisant chacune référence à un moment-clé ou un personnage mythique de la conquête de l'Ouest : Billy the Kid, « Doc » Holliday, les frères Dalton (ignare que je suis, je ne savais même pas que les frères Dalton avaient réellement existé), Wyatt Earp, etc… A ces noms prestigieux se mêlent les destins de pauvres anonymes, blancs ou noirs, colons ou indiens, dont les existences seront bouleversés par l'avancée des vampires à travers les terres américaines. Afin de donner davantage de consistance à cette étrange uchronie, les auteurs ont également intercalé entre les nouvelles des extraits d'articles ou de travaux fictifs d'historien.

Cette construction pourrait rebuter certains lecteurs – plusieurs décennies pouvant s'écouler entre deux nouvelles, les mêmes personnages apparaissent rarement d'un récit à l'autre, si ce n'est sous forme de légendes – mais elle apporte également beaucoup de richesse au roman. Personnellement, je me suis laissée complétement captiver par cette sanglante revisitation de l'Histoire américaine (quoique, à bien y réfléchir, pas tellement plus violente que l'originale). L'historien amateur notera avec amusement des divergences très inattendues : par exemple, l'Amérique de « Bloodsilver » n'a pas connu la guerre de sécession, les frictions entre les communautés vampire et humaine étant si importantes qu'elles ont fini par éclipser les haines entre le Sud et le Nord. A noter également l'excellent style des auteurs à la fois littéraire et très cru. le Far West c'est pas pour les lopettes, moi j'vous le dis !

Pour conclure, une fresque historico-fantastique très réussie. Elle plaira peut-être davantage aux amateurs de Western et d'Histoire américaine qu'aux fanas de fantasy pure et dure, mais reste une excellente découverte, en qui me concerne.
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Wayne Barrow (autrement dit messieurs Heliot et Mauméjean) nous rejoue la conquête de l'Ouest américain à l'ombre des vampires.
Toute l'histoire du peuplement de ce qui deviendra les Etats-Unis est en effet remise au goût du jour depuis l'arrivée en 1691 d'un navire chargé de vampires sur les côtes américaines. Va alors commencer tout un périple pour le convoi de buveurs de sang qui va grossir au fil des ans, s'emparant des stocks d'argent, métal si dangereux pour leur santé, et se faisant accepter par le commun des mortels et notamment le gouvernement qui finit par leur attribuer des terres, le livre s'achevant en 1917.
Chacun des chapitres rapporte un épisode de cette progression vers "une intégration" et le lecteur se trouve souvent aux côtés des chasseurs qui luttent pour mettre un terme à cette famille sanguinaire qui n'a rien d'humain.
On croise ainsi notamment au gré des épisodes Cotton Mather, Samuel Clemens / Mark Twain, les frères Dalton, Doc Holliday, Sarah Winchester... et bien d'autres personnages réels, plus ou moins célèbres.
Les deux auteurs m'ont bluffé par cette relecture de l'histoire à la riche documentation (ce qui n'est guère étonnant tant ils s'attachent toujours au moindre détail), agrémentée d'une carte en début d'ouvrage, qui permet de situer tous les lieux de l'action, et d'une chronologie pour conclure et rappeler chaque événement majeur.
Je leur tire mon Stetson.
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Du haut de ces 488 pages, 214 ans d'histoire américaine vous contemplent... Johan Héliot et Xavier Mauméjean signent sous le pseudonyme de Wayne Barrow (biographie fictive comprise) une épopée uchronique dont l'ambition n'a d'égale que la maîtrise, ultra-documentée et, cerise sur le gâteau, malgré son sujet (le débarquement de vampires, appelés les Brookes un an avant les pèlerins du Mayflower, leur long voyage jusqu'à la fondation d'un état exclusivement vampire en 1905, le tout mis en parallèle avec l'histoire américaine), totalement CREDIBLE. le lecteur va donc croiser, outre des créatures aux dents longues, d'illustres personnages tels que Doc Holliday, Billy The Kid ou les frères Dalton, en passant par Mark Twain, Theodore Roosevelt ou encore des stars de cinéma comme Charlie Chaplin ou Erich von Stroheim, les guerres, les alliances improbables et toujours, toujours, l'argent, métal précieux devenu enjeu capital puisque seul moyen de contrer l'avancée inexorable des vampires. Nul doute que cet époustouflante relecture de l'histoire trouvera une place de choix dans toute bonne bibliothèque qui se respecte...
Lien : http://territoirescritiques...
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Ce roman peut être comparé à un recueil de nouvelles, chaque chapitre racontant en effet une histoire différente, même si elles ont toutes un point commun : Y apparaissent les Broucolaques, ou Brookes. Même si cela surprend au début, on s'y habitue rapidement et ça en devient agréable. En plus, cela donne une autre dimension au livre, une autre ambiance, que s'il avait raconté une seule histoire, on a l'impression de suivre un mythe, une légende, ce convoi de vampires au but mystérieux qu'on côtoyé bon nombre de personnages…
[Lire la suite sur Over-booked.net]
Lien : http://www.over-booked.net/b..
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OK Corral, Doc Holliday, les frères Dalton, Billy le Kid, la Horde sauvage et autres légendes du Farwest américain se trouvent revisités avec brio dans cette Conquête de l'Ouest légèrement différente de celle que nous connaissons. Car si Lincoln est toujours contre l'esclavage, si Fort Alamo a bien existé, si les Indiens sont malheureusement toujours massacrés par les Tuniques Bleues, une nouvelle race fait partie du décor : les vampires.

Loin de Twilight, plus près d'Anne Rice, revivez 3 siècles de l'histoire américaine, depuis le début du 17e siècle jusqu'au début du 20e. La guerre d'Indépendance, la Conquête de l'Ouest, la Rue vers l'Or, la révolution industrielle, découvrez l'histoire américaine comme on ne vous l'a jamais racontée.

L'auteur revisite tout un pan historique en distillant avec brio et intelligence l'univers vampirique des contes d'Europe de l'Ouest au milieu de Calamity Jane et Anne Oakley.

Magnifique !
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Dans Bloodsilver, l'énigmatique auteur, Wayne Barrow (chapeau bas, les auteurs), nous conte l'histoire d'un immense convoi, celui de la famille, une communauté de vampires plus communément nommée les brookes. Débarqués sur le continent américain vers la fin du 17ème siècle, ils vont traverser le nouveau monde d'Est en Ouest en réécrivant son histoire et en donnant une autre lecture aux plus grands mythes du pays qui font encore écho aujourd'hui : Les Légendes de l'Ouest.
D'Abraham Lincoln à Theodore Roosevelt, en passant par les plus emblématiques figures du far west, c'est avant tout l'histoire d'une nation en devenir qui nous est contée. Un monde sauvage, en ébullition constante, une terre d'abondance où les principes fondamentaux sont dictés par les plus forts, selon les règles de survie imposées à l'homme depuis la nuit des temps. Telle est la loi des pionniers, des hors-la-loi et des brookes, ceux-là même qui forgeront l'histoire de la future plus grande puissance mondiale.
Mais le convoi devra faire face à une bande de pistoleros, bien décidés à exterminer la famille. Comptant dans leurs rangs les plus fines gâchettes de l'Ouest, ils formeront la Confrérie des Chasseurs.
Bloodsilver, ou comment une uchronie réinterprète la plus célèbre conquête de grands espaces jamais faite par l'homme : La Conquête de l'Ouest. Wayne Barrow nous prouve, au passage - fallait-il encore le démontrer ? -, que c'est par la violence, l'ambition, le courage et une volonté de progrès que se bâtit une civilisation.

Les "presque" 5 étoiles affichées en entête de cette critique suffisent-elles à rendre clair ce que je ressens à l'égard de ce bouquin où dois-je tuer le suspens dès à présent en affirmant que ce livre est juste une tuerie ?!

Le temps, c'est l'ordre...
Construit à la manière des Chroniques Martiennes de Ray Bradbury, - si, si, vous lisez bien ; non, non, je ne divague pas -, l'histoire évolue pas à pas par le biais d'une série de nouvelles plus ou moins longues, chacune ayant un impact plus ou moins important sur la trame de fond qui se tisse naturellement en un arrière plan très discret, celui de l'avancée du convoi des brookes. En fait, les nouvelles pourrait être lues indépendamment comme c'est le cas pour celles des Chroniques Martiennes. Sauf que, comme dans le roman de Ray Bradbury, une certaine temporalité impose un ordre précis. Surtout que des personnages et des événements sont amenés à s'entremêler vers la fin du récit. de fait, les nouvelles forment réellement un tout, un ensemble de chroniques et non une simple compilation de nouvelles.
Ceci assimilé, notre approche du roman et donc sa lecture en demeurent changées, notre implication n'étant plus la même puisqu'elle requiert un recoupement des évènements et des dates. Ce qui est très amusant et stimulant, Wayne Barrow - je vais rester sur ce pseudo qui claque comme une balle de Winchester - nous obligeant quelque part à faire un effort de mémorisation voire même à revenir de temps en temps en arrière pour faire le point sur la situation...

Un gros calibre...
La première chose qui nous saute aux yeux dès qu'on entame la lecture de Bloodsilver, c'est le style. Bien que composé à quatre mains, le livre est d'une qualité d'écriture remarquable. C'est bien simple, au fil des pages, que dis-je ? des nouvelles qu'on dévore littéralement, on prend conscience du travail phénoménal effectué par le binôme. Que ce soit par ses qualités intrinsèques ou par le travail de documentation monstrueux qui a été fait, Bloodsilver est un petit pavé généreux et jubilatoire. Personnellement, en tant que fan de western et aficionado de films de vampire, je me réjouis de cette découverte que je dois en grande partie au flash que j'ai eu en posant mon regard sur la couverture. Une fois de plus. Pourtant, il ne faut pas juger un livre à sa couverture, soi-disant. Tiens, mon oeil ! Comme sophisme, y a pas mieux...

L'histoire américaine pour les nuls...
Bloodsilver est riche, c'est presque un roman historique. Une uchronie certes, mais très loin d'être fantaisiste. Les auteurs sont sur tous les fronts, ils abordent tous les thèmes, developpent tous les sujets, se penchent sur tous les symboles d'une nation alors en pleine essor, ouvrant ainsi une voie de réflexion sur un pays immense qui, en dépit de sa jeunesse, a posé une empreinte indélébile  - écrasante ! - sur la culture mondiale. Et sur la culture de Wayne Barrow, il faut croire, puisque toute cette force, tous les enjeux de l'histoire américaine sont omniprésents - dans chaque nouvelle - et retranscrits de façon admirable. Les auteurs sont des passionnés, en plus d'être des férus d'histoire, et ça se ressent...

Chroniques sanguinaires...
Les nouvelles, justement. Au nombre de 16, elles sont de longeurs variées et de belle intensité. Elles ont aussi le mérite de ne pas être redondantes. Chacune d'entre elles est une brique aux divers pans de mur sur lequel s'affiche successivement les grandes périodes de la conquête de l'Ouest. Tous les genres sont effleurés, du fantastique au drame, en passant par l'horreur et l'action pure avec de bons gros gunfights. Les nouvelles ne sont pas avare en rebondissements et autres révélations. Les émotions fortes ne manqueront pas aux lecteurs. Il est a noté, cependant, qu'une certaine mélancolie parcourt l'ensemble du livre. La plupart des protagonniste sont touchés de plein fouet par le spleen, et le lecteur finit par être atteint, forcément. C'est assez déroutant par moment, c'est la marque d'une certaine inéluctabilité, les stigmates de la fatalité. A cet égard, les nouvelles finissent généralement très mal, créant de temps à autre un curieux malaise. Il faut dire aussi que "conquête de l'Ouest" ne rime pas avec "longévité", alors en version vampirique, je ne vous dis pas. Bref, Bloodsilver, c'est pas pour les pieds-tendres....

A qui profite le sang ? A qui profite l'argent ?
Comme je lai précisé en début de critique, une pléthore de personnages célèbres interviennent tout au long de l'histoire. Des figures légendaires de l'Ouest telles que Billy le Kid, Doc Holliday ou encore les frères Dalton ainsi que des personnages moins attendus comme Mark Twain et la famille Winchester. Ainsi, c'est le portrait de l'Amérique toute entière qui est brossé.
En ce qui concerne les brookes, ils n'interviennent que rarement - on pourra le regretter - et les informations concernant leur nombre et l'avancée du convoi sont distillées au compte gouttes, de manière très discrète, que ce soit au cours d'une brève rencontre avec la famille ou au détour d'une discussion entre deux personnages. Ceci dit, les rares apparitions des brookes sont marquantes. Aucune interaction avec les humains n'est négligée, les auteurs ont pensé à tout. Quoique, en écrivant ces lignes, je me souviens avoir regretté l'absence d'une attaque de train ou de diligence. Aussi, je me suis consolé avec une attaque de banque par les redoutables Dalton (sourire)...

Une dernière balle d'argent...
Lorsque j'ai terminé la lecture de Bloodsilver, à l'instant même où j'ai rabattu le 4ème de couverture, j'ai su une chose : c'est un livre que je relierai. Voilà ce que je me suis dit, et à voix haute afin de mieux m'en imprégner. Et c'est tellement rare dans "une vie de lecteur" d'en arriver à ce constat-là, d'effleurer une forme d'apothéose. C'est la grande force de ce roman que de procurer une telle sensation. Quand un livre parvient à t'inspirer et à t'amener à pareille conclusion, c'est que l'auteur a tout gagné. Personnellement, j'ai vécu cela très peu de fois, peut-être autant de fois que le nombre de balles qu'il est possible de mettre dans le barillet du Colt rutilant de Billy le Kid...

Spleen...
Demeure malgré tout un regret ; un regret qui sonne un peu comme une malédiction brooke. Ce fabuleux roman qu'est Bloodsilver, s'il n'a rien à envier aux pavés de la littérature sf et fantasy anglo-saxonne - au contraire, il en écrase un bon paquet -, il restera hélas dans l'ombre, ne traversera jamais les frontières et ne sera jamais adapté au cinéma. Quel film cela aurait fait ! Wayne Barrow devrait s'en mordre les doigts griffés !
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Ne vous fiez pas à la mode, tracez votre route.
C'est bien ce que j'ai pensé en refermant ce livre. Avis à la population bit-lit, ceci en est un ! Mais prenez garde, les fanatiques de Twilight seront bien vite déçus.
Lien : http://loremipsuminc.blogspo..
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