AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Romileon


Le titre nous dit tout de la vie de Jim Stegner : peindre, pêcher et laisser mourir.
A écouter sa voix parler de son Art, décrire ses oeuvres, ses déambulations le long des rivières, dans les rivières sa canne à la main, on imagine mal la violence intérieure, la colère rentrée qui n'attend qu'un incident pour exploser.
Cet incident, c'est Dellwood qui va le provoquer. Cette brute épaisse, dans tous les sens du terme, bat une petite jument, qui, sans l'intervention de Jim, serait morte sous les coups du bourrin braconnier.
L'engrenage vient de se mettre en place. Jim qui a soif de justice ne se contentera pas de lui mettre son poing dans la gueule et se trouvera exposé au désir de vengeance des proches de Dell.
Echapper aux méchants, échapper aux enquêteurs, échapper à ses tourments intimes, échapper à ses questionnements, le récit alterne entre poursuites sur routes ou rives et fuites intérieures pour oublier, s'oublier dans la peinture ou la pêche.
Si cette dernière est efficace, son Art révèle à ceux qui veulent bien voir les secrets de son psychisme qui mouline sans arrêt.
Raconté du point de vue de Jim, on pénètre dans la tête de cet homme complexe, torturé, blessé, tenté souvent d'abandonner mais toujours relevé par un sursaut vital, une détente semblable à celle d'une truite fario qu'il ferre pour mieux lui rendre sa liberté.
Le rythme du récit est comme le cours d'une rivière, c'est très troublant. Par moment les actions s'enchainent avec rapidité, puis le calme revient et parfois même lors de scènes sensément soutenues l'allure se brise par les rêvasseries de Jim qui semble pris dans les remous de son âme malheureuse.
Une fois de plus je suis séduite par un texte de Peter Heller qui bien que déclinant les mêmes thèmes : la nature apaisante et réconfortante et dont on sent qu'il en parle en connaisseur, le respect et l'amour des animaux, la pêche en rivière, il sait proposer à ses lecteurs d'autres problématiques avec ici une réflexion sur la peinture et le marché de l'Art, offrir des intrigues différentes et les mener de telle sorte qu'à 50 pages de la fin je ne savais toujours pas où il me menait.
Si ce n'est pas absolument un coup de coeur c'est peut être du à la multiplicité de thèmes abordés qui ne sont pas exactement aboutis. C'est sans doute une volonté de l'auteur mais je n'en suis pas certaine.
Cette lecture a été menée en Lecture Commune avec @ Fanny1980, @HundredDreams, @bernie-29 et @DianaAuzou que je remercie pour nos échanges riches, stimulants et fructueux.
Ma dernière remarque m'est venue suite à une intervention de Diana qui a probablement mis le doigt sur ce qui me retenait d'être absolument sous le charme.
Commenter  J’apprécie          3710



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}