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EAN : 9782914958806
Editions du Sandre (05/02/2008)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Le soleil est une tache et la lumière une ombre. La création est une nuée qui cache Celui qui Est, et dont la Face est la splendeur qui attire les désirs inexprimables et qui rassasie les insatiables. Toute pensée humaine est une ombre, une nuée, une diminution, une négation, même quand elle affirme. Toute créature étant négation par nature, et la limite étant notre caractère, pour supporter les personnes et les choses, et le lever du soleil et le génie humain, et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est le premier livre d'Ernest Hello que je lis. Je l'ai pris un peu au hasard, à cause du titre, et je sens que ce n'est pas le bon bout pour découvrir son oeuvre. le titre n'a même pas été choisi par lui, c'est un ensemble de petits textes, plus d'une centaine, extraits de carnets personnels et assemblés, ordonnés par un tiers après la mort d'Ernest Hello. Des textes plus ou moins métaphysiques, des réflexions plus ou moins pénétrantes, des idées mises au clair, des sortes de prédications et d'oraisons.
Il y a des thèmes sur lesquels Ernest Hello me parait insister, comme par exemple l'orgueil. « L'orgueil, qui est le principe de la chute, en est aussi la conséquence et le couronnement ». le Néant est l'autre nom de l'homme orgueilleux qui ne s'est pas reconnu en tant que tel, limité à lui-même, irréligieux. le plus grand orgueil étant de se détourner de la Foi. La Foi est avant tout un acte d'humilité, savoir croire plutôt que croire savoir. J'ai bien aimé aussi le chapitre intitulé « le crime par omission », sur l'indifférence et le manque de charité. La dernière partie, celle des prières, est très enthousiaste, à mon avis la plus belle.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il y a une apparence d’humilité qui est une chose infernale. Elle dit à l’homme : sois sage. C’est l’orgueil dans son mensonge le plus subtil et le plus exécrable, c’est l’orgueil qui veut retenir l’homme en lui-même, le retenir dans la limite, au pays de l’ombre et du froid. Car cette sagesse-là ressemble à la sagesse comme un bec de gaz ressemble au soleil. Il y a dans la vie des âmes appelées un moment décisif où retentit l’appel de Dieu, l’appel immédiat et éternel, l’appel de l’abîme. La voix de l’abîme est : jette-toi à la mer. C’est l’infini qui approche et qui demande à être admis dans la familiarité ; le moment est suprême. Si l’âme entend ce cri de détresse, car l’infini toujours en détresse appelle au secours comme un homme qui se noie, si l’âme entend ce cri de détresse, elle se jette à la mer dans l'abîme d’où la voix vient. Elle abdique sa limite et fait vœu d’infini.
Si l’âme, retenue par les liens de son raisonnement, refuse d’entendre celui qui crie au secours, l’âme a pour punition temporelle et éternelle de rester dans la prison qu’elle a choisie en elle-même, dans elle-même. Elle verra si le bon sens rend heureux. Les murs de sa prison dans lesquels elle s’est complu se resserrent autour d’elle. L’air manque ; elle étouffe et son bon sens ne la soulage pas. Elle s’est trouvée, elle se cherche : Ah ! vous voulez la mesure. Eh bien ! la voilà. Goûtez un peu les plaisirs de la mesure. Brisez-vous le front contre les murs que vous avez serrés, pour voir si la joie est en eux. Raisonnez un peu, enterrée vive, sous la pierre du tombeau. Et si la pensée de l’infini vous poursuit dans votre sépulcre, elle vous poursuivra sous la forme du désespoir, et si votre cœur prend encore une voix, ce sera pour vous dire : Tu m'as trahi !
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LA PAROLE CRÉATRICE D’UN VIDE

La parole est si essentiellement créatrice que, quand elle ne crée pas une substance, c’est-à-dire une plénitude, elle crée un besoin, une nécessité, c’est-à-dire un vide.
La parole qui crée une substance s’appelle un don.
La parole qui crée une nécessité s'appelle une promesse.
L’effet est toujours réel et immense, mais si ce n’est pas un plein, c’est un creux qui se manifeste.
La parole créatrice du vide, quand une fois elle a retenti, creuse le gouffre jour et nuit, et chaque fois qu’elle le regarde elle le trouve plus béant et plus affamé.
La parole qui resterait éternellement irréalisée créerait un monde semblable à celui des cauchemars, un monde de fantômes errants, pâles, affamés,qui seraient au néant ce que le néant est à l’infini. Ce ne serait pas quelque chose, et ce ne serait pas rien. Ce seraient des quantités négatives qui s’animeraient pour crier : j’ai faim !...
Il faudrait se figurer ce monde au-dessous du néant, à qui l’algèbre seule prête jusqu’ici, par complaisance pour l’hypothèse, un semblant d’existence.
Il faudrait se figurer ce monde ayant puisé, dans l’excès du néant, une ombre de réalité, comme on puise l’immobilité dans l’excès du mouvement, et ces fantômes creux et blêmes assiégeraient le palais d’où la Promesse est sortie, le palais dont Joseph a rempli les greniers, et les fantômes ne pourraient plus parler, à cause de leur pâleur, mais c’est leur parole qui dirait dans le langage des rêves : j’ai faim !
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Aimer Dieu uniquement, c’est aimer toutes choses, c’est-à-dire Dieu en toutes choses. Celui qui refuse d’aimer quelqu’un refuse d’aimer Dieu en celui-là. Il n’aime pas Dieu uniquement, il s’aime lui-même, et c’est l’amour séparé, c’est-à-dire la haine, qui intervient, tuant Dieu et la créature. Ne pas aimer, c’est ne pas voir. Celui qui aime Dieu le voit dans les créatures, et celui qui refuse de le voir quelque part refuse de l’aimer. Le refus d’aimer quelqu’un c’est l’amour exclusif de quelqu’autre,et cet autre fût-il Dieu,c’est, en tous cas, l’idolâtrie. L’aversion particulière est une idolâtrie de soi-même, cette idolâtrie limite Dieu, et lui dit : « Je ne te verrai pas dans cette créature ». [...] L’amour vrai, quel qu’il soit, tend à se répandre. De l’objet aimé il tombe sur les autres. Ce mot vulgaire : les amis de nos amis sont nos amis, signifie l’amour vrai. Si vous aimez quelqu’un uniquement, tous ses amis seront les vôtres dans la même mesure où ils sont les siens. Si vous aimez infernalement, les amis de vos amis seront vos ennemis.
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L’amour des hommes entre eux est la signature de Dieu sur la terre ; c’est l’unité de Dieu pratiquée par les hommes.
Les hommes qui ne s’aiment pas sont idolâtres. ils adorent plusieurs idoles dans l’unité de l’amour-propre, car Satan parodie tout.
L’amour disparu, le sel évanoui, toute chair s’est putréfiée, et la terre a dit dans son cœur idolâtre :
« Il n’y a pas de Dieu, car les Chrétiens sont sans Dieu ». L’ombre de l’unité divine ayant disparu sur la terre, les hommes ont dit:
Nous pouvons adorer l’or, l’argent, les insectes et la multitude ; car la cohésion du Père et du Fils ne donne plus signe de vie, sous le ciel et sur la terre, sous nos yeux et dans nos mains.
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L’indignation est clairvoyante et divine comme l'amour dont elle est fille. L’antipathie est la parodie diabolique de l’indignation.
L’indignation voit le type de la personne déchue et nourrit sa fureur de sa contemplation. L’antipathie oublie le type : elle l’abolit. Elle est homicide en bas et déicide en haut. C’est pourquoi l’indignation appelle, parce qu’elle espère encore. L’antipathie repousse parce qu'elle ne désire pas.
L’indignation peut donner la vie parce qu’elle est la fureur de l’amour. L’antipathie ne peut donner que la mort, parce qu’elle n’a que la mort en elle. Celui qui aimerait Dieu uniquement vivrait, je me le figure, dans une indignation perpétuelle qui répandrait la paix et la vie.
Je me le figure comme le créateur sublimé et extatique d’un monde nouveau, fils de son extase. Et quand les mondes anciens remonteraient vers leur type, dévoilé par le voyant, celui-ci dirait, les yeux fixés sur son unique amour :
Qui m’a touché ? J’ai senti une vertu sortir de mon indignation.
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