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Critique de bdelhausse


Mikal Hem nous prend par la main et nous apprend comment devenir dictateur et comment le rester le plus longtemps possible.

Il part du constat qu'un dictateur reste en poste bien plus longtemps qu'un démocrate, élu par le peuple et remettant vraiment son mandat en jeu lors d'élections non truquées.

On a déjà là quelques pistes pour être un dictateur... Reste aussi à envisager la famille, la jet-set, l'armée, le code vestimentaire, etc. Beaucoup de paramètres à prendre en compte. Et que dire de la mégalomanie qui frappe tout "bon" dictateur. du petit livre rouge à la statue gigantesque en or massif...

C'est très bien documenté et magnifique d'érudition et de cynisme. Un cynisme que je qualifierai de "positif". On se moque des travers des dictateurs, et des démocraties occidentales qui les soutiennent (ou les laissent tomber comme de vulgaires kleenex usagés). Cela dit, le volet "soutien de l'Occident" est très réduit. Il est abordé dans le chapitre sur les dépenses somptuaires (notamment de Bokassa, soutenu par la France) et lorsque l'on aborde la question du départ du dictateur, avec Noriega principalement (un pur cas d'école made in US).

Judicieusement, Mikal Hem aborde la question de céder la place dans son dernier chapitre... et c'est bien là que le bât blesse: quand un dictateur a-t-il envie de laisser la place à quelqu'un d'autre...? jamais, pardi.

Le bémol... même si je préfère regarder le verre à moitié plein qu'à moitié vide, il y a des manques. Nous avons tous un "dictateur fétiche". Et lorsqu'il ne figure pas dans le livre, nous pouvons qu'être déçus. On ne peut, à ce propos, se départir de l'impression que Mikal Hem préfère s'en prendre à des dictateurs obscurs d'états shit... (dixit Trump) ou à des dictateurs morts depuis pas mal de temps, qu'à de fortes personnalités qui ont encore leurs aficionados. Ainsi, rien du tout sur Salazar ou la Grèce des Colonels. Une ligne sur Pinochet et rien sur le soutien anglais à cet emplumé (le soutien est principalement français, oeuf corse). A peine plus sur Fidel Castro. Et encore moins sur Batista.

Malgré cela, l'auteur a su intégré des développements assez récents dans son livre, quelques infos datent de 2016 et de 2017. le sujet s'y prête évidemment, car les temps sont durs pour certains dictateurs en place. Cela dit, Mikal Hem ne fait pas preuve d'un optimisme outrancier. Un dictateur de perdu, 10 de retrouvés semble-t-il dire parfois.
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