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EAN : 9782070365890
416 pages
Gallimard (28/11/1974)
3.49/5   72 notes
Résumé :
« Ils passèrent dans la gondole, et ce fut de nouveau le même enchantement : la coque légère et le balancement soudain quand on monte, et l'équilibre des corps dans l'intimité noire une première fois puis une seconde, quand le gondoliere se mit à godiller, en faisant se coucher la gondole un peu sur le côté, pour mieux la tenir en main.
- Voilà, dit la jeune fille. Nous sommes chez nous maintenant et je t'aime. Embrasse-moi et mets-y tout ton amour.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Vingt-quatre heures dans la vie d'un vieux militaire alcoolique, qui vient à Venise pour chasser le canard. La chasse n'occupe que le début et la fin du récit : le gars passe le reste du temps à table, à l'hôtel et dans divers bars (Un dixième de sa consommation suffirait à un solide coma éthylique, à mon avis).
Il mange et boit, donc, en compagnie d'une très jeune contessa, dont la présence n'est que prétexte à raconter d'horribles souvenirs de guerre ; c'est elle qui le relance, en mode Décharge-toi de tes soucis ça ira mieux après.
"Il savait combien les souvenirs de guerre qu'on égrène sont toujours ennuyeux pour les autres, et il se tut."
Enfin là, il ne se tait qu'à la page 347.
Lorsqu'il ne parle pas à la contessa, il se parle beaucoup à lui-même ; il regrette sa jeunesse, sa main esquintée, ses mariages ratés. Par contre, à la guerre il a vécu sa meilleure vie, notamment en termes d'amitié masculine. Les vieux camarades de régiment, voilà avec qui on se sent bien !
Il semblerait qu'il tue des canards faute de tuer des hommes, et qu'il commande à boire faute de commander un bataillon. À la guerre au moins, on se sent vivant, au lieu de cette Mort à Venise où la vie sans arme est si ennuyeuse.
Bref.
Deuxième essai, qui me confirme qu'Hemingway n'est définitivement pas pour moi. Il écrit magnifiquement c'est vrai, mais pour raconter le genre de trucs qui m'ennuient profondément.
Traduit par Paule de Beaumont en 1965, une traduction qui a mal vieilli : abouler la monnaie, se mettre au pageot et "ça lui tape sur le coco", c'est quand même bien daté.
Challenge Nobel
LC thématique de septembre 2022 : "État des lieux"
Commenter  J’apprécie          2024
Un roman dont le titre s'inspire des dernières paroles du Général Thomas Jonathan Jackson, que je renommerai "Le chant du cygne du colonel" bien qu'il débute et s'achève sur une chasse aux canards....
Très mal accueilli par la critique à son édition, Au-delà du fleuve et sous les arbres, est une fiction inspirée du vécu d'Hemingway : il a 51 ans quand il rencontre une comtesse italienne de 19 ans dont il tombe fou amoureux et qui relance son envie décrire "Tu m'as rendu la possibilité d'écrire" ..."j'ai pu finir mon livre et j'ai donné ton visage à l'héroïne". 
Ce n'est peut-être pas le meilleur d'Hemingway mais c'est un roman profond avec d'émouvants dialogues pleins de sens, qui nous en dit beaucoup sur les désillusions de l'auteur, sa fatigue mais aussi ses "élans vitaux" face aux merveilles du monde (Venise), aux plaisirs des tables et surtout à sa dernière passion amoureuse.

Source Wikipédia : En 1948, Hemingway et son épouse décident de se rendre sur la Côte d'Azur mais doivent faire une escale à Gênes en raison d'une panne de leur bateau. Ils en profitent pour se rendre à Venise qu'ils ne connaissent pas et descendent à l'hôtel Gritti, fréquentent le Harry's Bar. Invité à une chasse au canard, Hemingway fait la connaissance de la comtesse Adriana Ivancich dont il tombe amoureux, et qui le rejoindra d'ailleurs à Cuba. Après quelques mois, elle repartira. Ils se reverront en Italie en 1954. Alors qu'il est fatigué, malade et dépressif, cette aventure lui redonne l'inspiration perdue, et il écrit Au-delà du fleuve et sous les arbres, comme un reflet de leur idylle, en y mêlant ses propres souvenirs de Première Guerre mondiale, bien qu'il ait démenti toute ressemblance avec la réalité dans l'avertissement de la préface. Alors qu'il pense avoir écrit une oeuvre remarquable, la critique américaine est féroce.
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Ce roman, considéré comme un classique de la littérature américaine, a pour thème principal la mort.

L'action se déroule à Venise, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. L'Europe pense ses blessures.

On assiste surtout aux derniers jours de vie du Colonel Richard Cantwell, ancien officiel de l'armée américaine. Celui-ci, gravement malade, et, sentant sa fin proche, vit un ultime bonheur, à Venise, auprès de l'amour de sa vie, la jeune Comtesse Renata.

Ce dernier sait qu'il va mourir, et, accepte son sort avec fatalité, sans amertume. Il prend la vie à bras le corps tout en s'efforçant de lutter contre le destin qui le condamne, et, essayant ainsi de reculer la date fatidique de sa mort, mais, malheureusement, celle-ci sera la plus forte.

Ce roman est sombre, noir, et, le fait que l'intrigue se déroule en plein hiver ne rajoute rien à la morosité ambiante.

Malgré une certaine mélancolie, un certain accablement, un certain pessimiste, une note d'espoir s'échappe au fil des lignes grâce à « l'appétit de vivre des deux protagonistes ».

En ce qui me concerne, j'ai énormément apprécié la lecture de ce roman d'Hemingway malgré la tristesse qui s'y dégage.
Je le recommande vivement.

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Un ex-général quinquagénaire, redevenu Colonel suite à une opération militaire discutable, vit ses derniers instants et ses dernières amours à Venise en compagnie d'une jeune fille de 19 ans de l'aristocratie vénitienne. Il a ses entrées au Harry's, sorte de bar-restaurant où il a formé une sorte de société secrète mythique avec le gérant, qu'il appelle le « Gran Maestro. »
Le roman commence et finit avec une chasse aux canards sauvages où le temps frais ne permet pas au Colonel de tuer beaucoup de proies. Puis il rejoint sa belle dans une Venise d'après-guerre où les combattants sont respectés. Lui-même a une main blessée et infirme que la jeune fille aime à cajoler.
Comme il est resté impuissant, la séduction n'est que platonique et il lui fait l'amour en quelque sorte en racontant sa guerre. On sait au départ qu'il a une maladie de coeur -physique celle-là- qui va l'emporter dans un proche avenir. Il fait donc un peu le jeune homme en se vantant ou s'invente un passé de héros aux yeux de la jolie Renata.
Les jours se suivent et se ressemblent, de l'hôtel Gritti au Harry's. On mange, on boit, on plaisante, on s'allonge, on raconte, on se dit qu'on s'aime (je ne sais combien de fois). C'est la dernière bluette du vieux militaire, il en profite. Les chapitres sont courts comme les nuits du soldat et les jours qui passent avec l'être aimé.
Les dialogues sont nombreux et répétitifs. Qu'ont-ils à se dire ? l'attirance ne s'explique pas. Seule la narration des « exploits » du colonel meuble la conversation ponctuée de « I love you » récurrents.
En revanche, on s'attache à l'ambiance que Hemingway donne de cette atmosphère crépusculaire de « la fin de quelque chose », cette Venise bombardée qui se réveille comme la jeune fille le matin, dans un monde ancien et martyrisé. On panse les blessés avec ce que l'on peut.
Alors trois étoiles seulement ? Parce que d'abord, ça manque un peu d'humour, de mise à distance, on ne se moque pas assez de soi-même dans ce roman. Bien sûr il y a le fameux style d'Hemingway, tout en litotes et non-dits, il faut lire et parfois relire entre les lignes, mais là c'est un peu systématique. Et puis le thème de l'impuissant qui a fait la guerre, des héros qui n'en sont pas toujours, de la jeune fille intéressée par ce qu'a vécu son amoureux blanchi sous le harnois, c'est à la fois du déjà-vu, du Hemingway style « j'écris que sur ce que j'ai vécu » , un peu une redite moins puissante de « l'adieu aux armes. »
Bref, mon Hemingway préféré reste dans les premiers romans et notamment « le soleil se lève aussi » qui m'avait donné envie de suivre Papa Hem' un peu plus loin.
“Across the River and Into the Trees” ne fait pas partie des Hemingway essentiels, à mon sens. Malgré tout un roman tout-à-fait lisible.
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Lorsque vous réinventez fondamentalement la littérature américaine et changez le contenu de ce que les gens entendent par roman, cela modifie le sens du qualificatif pire. En 1950, Ernest Hemingway était une légende vieillissante qui n'avait pas publié de roman depuis 10 ans, de ce fait l'attente de Au-delà du fleuve et sous les arbres était incroyablement élevée. Et ce livre d'Hemingway a réussi à décevoir à tous les niveaux.
Un critique a déclaré que le livre se lit "comme si Hemingway était ivre et a ensuite tout raconté dans un magnétophone, soit pour rire, soit pour s'exhiber. Il y a de la grossièreté, un manque de subtilité, une vulgarité inutile dans le contenu, un style a la brusquerie erratique...
Ses biographies disent qu'Hemingway a lutté contre la dépression toute sa vie, et les thèmes du suicide et de la mort sont toujours présents dans son oeuvre. Au-delà du fleuve et sous les arbres est clairement cela - c'est l'histoire d'un officier de 50 ans souffrant d'une maladie cardiaque en phase terminale qui réfléchit à une ancienne histoire d'amour.
Mais c'est aussi le manifeste d'un écrivain qui ne sait pas vieillir - le roman est en colère, insuffisamment travaillé, flou.
Heureusement, Hemingway est revenu à la littérature dont il était capable avec le vieil homme et la mer (1952) qui a exploré des thèmes similaires de manière beaucoup plus artistique, au point de lui apporter le prix Nobel d en 1954.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Son regard parcourut encore une fois le paysage, et il écouta le vent dans les arbres, huma l'odeur de bruyère foulée sous les bottes, examina de nouveau les empreintes dans le sable mouillé, et c'était tout pour cette histoire.
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Cela faisait longtemps qu'il songeait à tous les beaux coins où il aimerait être enterré, et à quelles terres il aimerait se mêler. La pourriture et la puanteur, ça ne dure pas si longtemps, au fond, songeait-il, et de toute façon on n'est qu'une espèce de fumure, et même les os finissent par servir à quelque chose. J'aimerais qu'on m'enterre loin à la limite du parc, mais en vue de la belle vieille maison et des grands arbres majestueux. Je ne crois pas que çà les gênerait beaucoup. Je serais mêlé à ce sol sur lequel les enfants jouent, le soir, et peut-être, le matin, ils viendraient y entraîner les chevaux à sauter, et les sabots feraient leur bruit mou dans le gazon, et les truites sauteraient dans l'étang pour attraper les mouches.
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- T'ai-je déjà dit, en termes appropriés, que je t'aime?
- Tu me l'as déjà dit. Mais dis-le-moi encore.
- Je t'aime, dit-il. Prends-le de front et officiellement, s'il te plaît.
- Je le prends de toutes les façons que tu veux, du moment que c'est vrai.
- C'est la bonne manière, dit-il. Tu es une gentille, une brave, une adorable fille...
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- Ce furent les gars de Torcello. Des durs, qui avaient bon goût en matière de construction. Ils venaient d'une petite ville de la côte, appelée Caorle. Mais ils avaient entraîné avec eux toute la population des villes et de fermes de l'arrière-pays quand les Visigoths euent saccagé le coin.
C'est un gars de Torcello qui faisait du trafic d'armes avec Alexandrie, qui découvrit le corps de saint Marc et le ramena en contrebande, sous une cargaison de porc frais, pour que les douaniers païens ne le repèrent pas. Ce garçon apporta la dépouille de saint Marc à Venise, et depuis le saint est devenu le patron de la ville, et les gens lui ont élevé une cathédrale.
Mais entre temps, ils poussèrent leur commerce si loin en Orient que leur architecture est un peu trop byzantine à mon goût. Ils n'ont jamais fait rien de mieux de ce qu'ils avaient d'abord fait à Torcello. C'est là-bas, Torcello !

Et c'était bien là-bas.
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Ah, la grande clarté de la pensée militaire française ! Ils n’ont pas eu de penseur militaire depuis du Picq. Un pauvre con de colonel, lui aussi. Mangin, Maginot, et Gamelin. Faites votre choix, messieurs. Trois écoles. La première : je leur fonce droit dans le chou. La seconde : je me planque derrière ce truc qui ne couvre pas mon flanc gauche. La troisième : je me planque la tête dans le sable comme une autruche, en faisant confiance à la grandeur militaire de la France, puis je décroche.
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