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Oh Catherine, mon petit Démon... tes changements de physionomie, tes courbes soignées jusqu'au bout des seins et puis ta faim, constante, de vouloir toujours plus. Plus pour toi, plus pour lui et plus pour elle, et avec elle. J'ai lié ton personnage à des vers extraits du poème ''Léda dans son premier sommeil'' de Paul Eluard car il me semblait que cela te ressemblait :
'' J'étouffais de soleil j'étais noyée d'air pur
L'abus du coeur et de la chair m'anéantit.
...
Mes beaux yeux rendez-moi visible
Je ne veux pas finir en moi. ''

Vous étiez un joli petit couple, lui écrivain et toi dilettante, mais déjà ton instabilité apparaissait. Tout son amour n'y pouvait rien.
« - Je ne pleure jamais, dit-elle. Mais je ne peux me retenir.
- Je sais et tu es très belle quand tu pleures.
- Non. Ne dis pas ça. Mais jamais encore je n'ai pleuré, n'est-ce pas ?
- Jamais. »

Et puis, tes démons ont pris de l'ampleur. « Vraiment David, je ne suis pas encore une salope. Je me comporte et je parle comme une salope, c'est tout. » D'hôtel en hôtel, sous le soleil de la Côte d'azur et dans la mer, tu te cherchais et tu te faisais peur. Tu lui faisais peur aussi. Tes humeurs changeantes, ta blondeur sur ta peau noire et bronzée. Tu pensais trouver une femme, ton autre 'toi' pour que David puisse être aimé comme tu le souhaitais et toi assouvir tous tes phantasmes. Mais tu diras « jamais je n'ai senti à ce point que jamais je n'ai rien su. »

Et lui... il voulait écrire. Il voyait tes changements. Et il prenait tout ce que tu lui donnais. Toi, tes décolorations, tes envies et il acceptait tout. Un peu passif David selon moi. Il avait l'écriture qui le maintenait à flot. Il s'isolait pour avancer son roman et ainsi retrouver l'âme de son unique ami -un éléphant rencontré et trahi alors qu'il était tout enfant en Afrique- au travers des souvenirs de son père et peut-être se réconcilier avec lui.

Un passage agréable qui indique peut-être comment Hemingway écrivait :
« Aussi dois-tu relater chaque journée mieux encore que tu n'en es capable et utiliser le chagrin que tu éprouves maintenant pour comprendre comment t'est venu le tout premier chagrin. Et tu dois toujours te rappeler les choses auxquelles tu croyais parce que si tu les comprends, elles seront là dans le récit et tu ne les trahiras pas. le récit est l'unique progrès que tu fais. »

Qu'êtes-vous devenus tous les trois ? Et le livre ? Est-il un franc succès ? Parce que celui-ci j'ai réellement apprécié la progression des personnages (surtout Catherine) et du roman dans le roman.

Et puis quelle sensualité dans ce livre ! La moiteur des corps sur la plage... Ernest Hemingway manie la volupté avec tant de facilité qu'en lisant cet extrait, je n'avais presque plus la vision d'une bouteille.
« Il referma la porte de la glacière et, tenant ferme la bouteille bien froide, fit sauter le cachet et desserra le fil de fer puis précautionneusement fit jouer le bouchon entre le pouce et l'index, conscient du pincement du capuchon de métal contre son pouce et de la promesse, longue, fraîche et galbée de la bouteille. »

Ou alors j'ai trop arrosé ma lecture ! Comme eux j'ai bu « selon le vent ». Il faut dire que ce roman est un condensé de boissons alcooliques diverses et variées (une préférence pour le Tavel). Il fallait bien se rafraîchir avec cette chaleur aujourd'hui...
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Un récit étonnant pour l'époque (années 30) puisqu'il aborde le ménage à trois et la vie de bourgeois-bohème que le narrateur mène entre Camargue et Nice.
J'ai beaucoup apprécié l'ambiance décalée qui se dégage de ce livre et qui donne un aperçu de la vie très agréable que pouvaient mener les personnes aisées durant l'entre-deux guerres.
En effet, l'argent n'est ici jamais un problème, mais une clé qui ouvre les portes de ce qui relève de l'ordre du fantasme pour la plupart d'entre nous : des vacances à durée indéfinie, où on le désire et comme on en a envie...
D'où la jubilation de se placer dans la peau de David, le narrateur. On se prélasse sur une belle plage déserte (!) en compagnie de deux femmes hautement désirables, on prend l'apéritif et l'on se restaure dans de petits bistrots sans prétention mais à la cuisine savoureuse et on passe des nuits torrides sans devoir aller travailler le lendemain.
Au-delà du décors de rêve, c'est un intéressant drame psychologique qui se déroule sous nos yeux.
Hemingway à l'intelligence d'explorer tous les aspects du ménage à trois et de pousser la logique jusqu'au bout, ce qui réserve quelques surprises...
Un livre qui se lit d'une traite tant il est agréable et bien construit.
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Depuis mon eden du Grau du Roi, l'hôtel d'Angleterre au charme désuet surplombe toujours le canal d'entrée du port de pêche. Rien n'indique qu'il hébergea Hemingway lorsqu'il revint au Grau en 1949 pour quelques jours, sans doute pour se remémorer son voyage de deuxième noce en 1927, quand il séjourna trois semaines au Grau. J'achève donc au Grau, le roman inachevé de l'auteur en ce juillet qui s'achève.
J'étais impatient de partager les impressions d'Hemingway : qu'avait retenu cet immense écrivain du Grau et de la Camargue, ce baroudeur pouvait-il apprécier un lieu qui n'était alors qu'un paisible hameau de pêcheurs et pourquoi lui avoir consacré le début de son dernier roman...?
Roman déconcertant venant de la plume d'Hemingway : pas de grands espaces ni de grandes actions mais un huis clos, un quotidien marqué par des routines et un trio amoureux d'avant-garde plein de non-dits. Un roman qui interroge la relation d'Hemingway à la feminité et le ressort psychologique de l'amour et du désamour.
Et toujours cette énigme : pourquoi l'écrivain "planétaire" a fait le choix de ce petit coin de Camargue pour lancer son dernier roman, sans doute le plus intime et le plus déroutant de son immense oeuvre ?
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Un jeune écrivain américain, David Bourne, passe sa lune de miel sur la côte d'azur avec son épouse Catherine, qui n'aura de cesse de le jeter dans les bras de la belle Marita.
Je pense que je vais arrêter là mes lectures d'Hemingway, tant je me suis ennuyé (le mot est faible) à lire celui-ci. La préface de Michel Mohrt aurait pourtant dû m'alerter : "Il n'y a peut-être pas une page où l'on ne voit les personnages boire une bouteille de vin, ou un martini, ou un whisky et le plus souvent les trois. ils épiloguent sans fin sur la nourriture..." Et plus loin : "Le lecteur qui lirait les scènes de bain de mer (il y en a presque à chaque page) et de repas, sans voir plus loin, ne comprendrait rien à ce roman et serait vite déçu".
Bien qu'ayant tout de même tenté de voir plus loin, je confirme en tous points.
Marita sort d'on ne sait où, Catherine est jalouse du travail de son mari, mais sans raison, ils dépensent sans compter, boivent, nagent et mangent sans cesse, leurs dialogues sont insipides. A ne pas lire, vraiment.
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Zelda Fitzgerald fut une femme fantaisiste, frivole, versatile, douloureusement sensible et pleine de grâce...
Elle mourut dans un incendie. Au coeur même d'un hôpital psychiatrique où elle fut plusieurs fois recueillie pour troubles schizophrènes et paranoïaques.

Quand Hemingway l'eut rencontrée, ainsi que son célèbre époux Francis Scott, il déclara que Zelda était jalouse du talent de son mari. Jalouse de son succès. Jalouse surtout de l'écriture, cette maîtresse si absorbante, chronophage, exclusive.

Pourquoi je vous raconte tout ça ?
Certains disent que ce roman s'inspire d'Hadley. D'autres ne se posent pas la question. Et d'autres encore, comme moi, croient y déceler l'ombre de cette Belle du sud, qui détestait Hemingway...

Voici l'histoire d'un couple, fou amoureux. En lune de miel dans le sud de la France. Déjà, on perçoit un certain déséquilibre dans la personnalité de Catherine. Elle coupe ses cheveux, de plus en plus courts, de plus en plus obsédée par l'idee d'avoir la même coupe que son mari. Par amour, se calquer à lui ? Ou se substituer à lui ?
Une certaine aigreur apparait également, dès que David se laisse absorber par son métier d'écrivain.
Comment le rattraper.
Le rattraper ou le détruire.
Une autre femme fait son apparition. Elle sera leur femme à tous les deux.
Un manège à trois.
Qui laisse étourdi, à bout de souffle. La folie de Catherine semble sans limites.

Un roman sensuel et violent. Ambivalent, à l'image de son auteur.
C'est particulièrement intéressant de se retrouver devant ces pages, parce qu'Hemingway n'a pas eu le temps ni de corriger ni de remanier le texte. Il s'est suicidé avant.

Si vous l'avez lu, je suis très curieuse de connaître votre opinion sur l'inspiration du personnage de Catherine 🤔
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David et Catherine sont en lune de miel dans le sud de la France. David est écrivain, sa femme le soutient dans son travail mais semble s'ennuyer. Son seul plaisir est de faire des tours en voiture, de voyager, de nager dans la mer et de bronzer jusqu'à devenir noire. Un jour elle est femme, un jour garçon. Pour tromper son ennui, elle embarque avec eux une toute jeune femme, Marita, très belle et cette relation devient un trio amoureux où la place de chacun est difficile à trouver.

Le plume d'Hemingway est très particulière. Les dialogues semblent parfois n'avoir ni queue ni tête et sont difficiles à suivre. On a beaucoup de mal à comprendre la personnalité ô combien complexe de Catherine.
C'est une lecture qui me laisse un drôle de sentiment, comme si je n'avais pas tout compris, comme si les personnages étaient irréels...
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Un jeune écrivain partage sur la côte d'azur des journées d'oisiveté et de boisson avec 2 femmes, dont une est officiellement la sienne. J'ai aimé les quelques passages dans lesquels nous entrons dans les histoires qui se passent en Afrique, écrites par le jeune écrivain. Quelques phrases de grâce également lorsque l'auteur décrit les sensations procurées par la nature environnante ou par le contact avec l'environnement immédiat. Néanmoins, le style est difficile et âpre, avec des phrases sèches et de courts paragraphes disjoints entre lesquels j'ai souvent eu du mal à faire le lien. Des effets stylistiques comme des phrases qui contiennent plusieurs "et" successifs : la première fois c'est étonnant et plaisant, la dixième fois c'est lourdingue.
Mais ma plus grande difficulté avec ce roman au bout duquel je suis arrivé avec peine a été que je n'ai rien compris à ce qui meut les 3 personnages : pourquoi disent-ils telle phrase ? Pourquoi font-ils ceci ? Pourquoi sont-ils mécontents et entrent-ils en conflit ? Cet univers m'est non seulement complètement étranger, mais n'a pas non plus réussit à m'intéresser un tant soi peu.
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Son dernier roman.
Malgré sa forme inachevée, sans doute un de ses meilleurs.
La sensualité et la langueur qui s'en dégage tout autant que l'ambiguité des personnages dans cette relation triangulaire sont remarquables.
Et comme toujours les dialogues et les silences de Hemingway.
Un chef d'oeuvre sans conteste.

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Ce roman d'Hemingway n'est certainement pas le plus connu et c'est pourtant à mon sens l'un de ses meilleurs bien qu'il soit inachevé.
Le jardin d'Eden m'a laissé une très belle et très forte impression. C'est un roman sensuel qui aborde sans vulgarité, la vie dissolue d'un écrivain, le ménage à trois et la vie facile.
Les protagonistes boivent de l'alcool à chaque page, mènent une vie oisive et dorée et il y a pas mal de répétitions mais le charme opère et si Hemingway avait pu achever son roman, cela aurait sans doute été une de ses oeuvres majeures.

Lien : http://www.quartier-livre.fr..
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Le Jardin d'Eden. La préface a de quoi faire peur : le bouquin n'a pas été achevé, l'éditeur a retouché le manuscrit et il s'agit probablement de son ouvrage le plus décrié...
Pourtant, la beauté traverse cette oeuvre, avec des passages intenses mais j'ai été un peu gênée par toutes ces descriptions de cocktails et de repas.

Des époux sont en voyage de noces à durée indéterminée et Madame veut devenir Monsieur, au moins un peu. Puis une seconde femme arrive et le duo devient trio. le style est étrange, parfois lourd et hésitant, mais riche et poétique, plein d'émotions. Les histoires s'entremêlent ; le personnage principal est écrivain, les fictions se superposent sans jamais se perdre pour autant, et ce alors que la folie est présente tout au long du roman.
Je suis assez mitigée par cette lecture..
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