Voilà un essai publié par la collection "Lectio Divina", à la fois savant et accessible, et qui s'adresse autant au lecteur croyant qu'à l'amateur d'histoire. Une première partie fait le point de nos connaissances sur le supplice antique de la croix, dans ses aspects concrets, juridiques, et sociologiques. La seconde étudie, dans l'histoire des idées, l'article de foi selon lequel la mort d'un homme rachète les fautes des autres hommes : comment cette idée est née, et comment elle est exposée dans les textes des premières communautés chrétiennes. Livre vraiment indispensable.
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On croyait jusqu'à un certain point que les âmes (des crucifiés délinquants et de ceux qui étaient morts prématurément et violemment) ne trouvaient pas de repos et menaient une vie errante sous forme de fantômes néfastes. Naturellement, cela devait s'appliquer tout particulièrement aux malfaiteurs exécutés qui, pour la plupart, ne bénéficiaient pas d'une sépulture normale. (...) Dans la polémique antichrétienne, cette conception pouvait être appliquée au Christ également (et aux martyrs chrétiens). (...) Les oracles ... qu'Augustin nous a transmis, partent eux aussi de cette idée que le Christ, du fait qu'il est mort sur la croix prématurément et par violence, a provoqué par ses apparitions l'erreur des chrétiens insensés, de sorte que ceux-ont été victimes d'une tromperie du démon.
ppp. 69-70