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Dans ce tome 2 intitulé "L'Escadre Frêle" la quête de l'Extrême-Amont de la 34e Horde n'avance pas beaucoup pour bien des raisons :
- il y a  déjà comme le titre l'indique l'Escadre Frêle, et le vaisseau Physalis semble rassembler à la fois les sirènes et les lotophages, tandis que le commodore Elkin semble être à la fois Circé et Calypso… et Sov de plus en plus parano les soupçonne de tous les maux !
- il y a ce formidable combat entre Erg le Combattant-Protecteur et Silène le Maître Foudre… Les légendes deviennent rumeurs, et les rumeurs deviennent réalité : si la Horde existe pour contre le Vent, la Poursuite existe pour contrer la Horde !
- il y a la Flaque de Lapsane gigantesque étendue mi-terre mi-eau qui n'est pas sans ressembler au Delta de l'Okavango… Pour les hordiers la traversier serait du suicide, mais pour Golgoth cela serait gagner encore un an de plus sur leurs parents et comme chacun le sait faire changer d'avis Golgoth c'est espérer que le vent change de sens !
La 34e Horde est plus que jamais sur le point de se disloquer et avec la mort du Prince Pietro Della Rocca c'est désormais au Sribe Sov de trouver des solutions pour qu'on en arrive pas là… D'autant plus que les membres de la 34e Horde apprenne que les survivants de la 33e Horde, leurs parents les attendent au pied du Glacier de Norska...

Par contre c'est un tome un prend tout son temps pour développer le relationship drama : le dictatorial Golgoth traumatisé par la mort de son frère surdoué dont il a hérité la place, la paranoïa d'Erg Machaon qui mieux que personne connaît les forces et faiblesses de ceux qui les poursuivent, les états d'âme de Callirhoé Déicoon la feuleuse, la sage Aoi Nan qui essaye de la réconforter ou la bonhommie des jumeaux Horst et Karst Dubka…
Mais c'est aussi un tome qui prend également pas mal de temps pour installer le worlbuiding : avec le développement technologie le point d'équilibre entre nomades et sédentaires est sur le point de rompre donc de bousculer l'ensemble des traditions des uns et des autres… Pire les lignes de fractures des 3 phalanges de l'Hordre s'agrandissent de jour en jour : les prêtres amontistes considèrent le système des Hordes comme une quête dans lequel le voyage importe plus que la destination, mais les marchandes pragma et les scientifiques chroniens qui semblent déjà avoir réponses aux énigmes que doivent résoudre les hordiers se moquent bien de la conservation des traditions. Mais qui veulent l'échec des hordiers : Pragma et Chroniens qui veulent que le changement soit maintenant, ou les Amontistes qui sont bien content que les sélections, les entraînements et les épreuves que doivent subir ses derniers continuent à servir d'instruments de coercition de la population (la feuleuse pense ainsi avec douleur au fils dont elle ne se souvient déjà plus, et qui s'il survit est condamné à devenir un monstre) ?

Car qu'est-ce qui attend les hordiers ? La mort, l'oubli ou une retraite miteuse au bout du monde sans espoir de revoir ni leur famille ni leur pays… Car nous sommes après tout dans une civilisation basée sur l'absurdité : si le vent souffle toujours dans le même sens et que tout le monde se plaint de l'avoir de face et jamais dans le dos, pourquoi avoir rassemblé la majorité de la population en son aval et avoir obligé tous ceux de l'amont à faire des allers-retours constants et à pieds vers la Falaise des Confins situé en Extrême-Aval, son point le plus éloigné et donc le plus contraignant ??? Même si plane la menace des mystères lostiens, c'est quand même vachement plus clair dans l'adaptation BD que dans le roman d'origine, donc applaudissons le travail et l'abnégation d'Eric Henninot qui n'a rien lâché face aux exigences stylistiques et philosophiques d'Alain Damasio pour élargir encore et encore le nombre des membres de la Horde du Contrevent !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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♫On avance, on avance, on avance.
C'est une évidence :
On a pas assez d'essence ♪

Et effectivement, ils sont dans le dur, nos amis Hordiers.

Un second tome qui envoie -encore- du lourd et c'est presque chafouin que l'on referme cet opus, frétillant d'impatience et en même temps frustré de ne pouvoir enquiller sans plus attendre sur le suivant, comme ça, direct, sans passer par la case patience qui n'est pas franchement celle que je pratique le plus.
Contrairement à notre Horde qui, elle, se meut au rythme qui est le sien, à savoir lent mais sûr. Encore que.

Où l'on en apprend un peu plus sur les confréries qui peuplent ce joyeux bordel naturel.
Notamment celle des Fréoles, bien plus adepte des airs que de la marche forcée.
Une cohabitation à court terme, un p'tit condensé des us et coutumes Fréoliens mais surtout une question que me taraude le ciboulot : et si ces miraculeux amis s'avéraient finalement leurs pires ennemis, hein, dis ? Ça foutrait royalement le dawa, n'est-il pas ?

L'interaction entre les divers et variés personnages assoit à merveille l'ambiance qui anime ce groupuscule prétendument suicidaire.
Le graphisme est d'une beauté saisissante.
L'intrigue d'une intelligence suffisamment rare pour être soulignée, voire même surlignée, tiens, au diable la varice.
Le tout est une confirmation éclatante de ce que l'on pressentait déjà.
Un bonheur de lecture sans nom.
Une joie d'une intensité presque aussi violente que la rencontre d'Ayrton Senna avec le mur du circuit automobile de Saint-Marin, an de grâce 94.

Un venteux merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour ce monstrueux panard !
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[Lu dans le cadre d'une Masse critique Privilège]

Adapter un roman en BD est toujours, pour le scénariste comme pour l'illustrateur, une entreprise délicate. Dans le cas de la Horde du Contrevent, chef-d'oeuvre absolu (au moins pour moi) de la littérature, le travail d'adaptation relève ici du défi, tant l'imaginaire d'Alain Damasio est complexe, les personnages nombreux, la pensée riche, subtile et profonde.

Comment rendre justice à ces 23 personnages qui sont autant de narrateurs, à cette quête qui semble sans fin, à la fois démesurée et dérisoire, à cette horde soudée par le courage, l'effort, l'honneur et le sens du devoir, à cet univers à l'aridité vertigineuse… et à ce vent (ces vents) surtout, entité protéiforme, impitoyable et impétueuse, dénudant jusqu'à l'os, jusqu'à la racine de l'âme et jusque dans ses vérités les plus intimes, la horde et ses hordiers ?

Adoubé dans cette folle entreprise par Damasio lui-même, Eric Henninot poursuit l'aventure et accompagne le Contre aux côtés de la 34e horde, après un premier volume remarquable où il avait déjà su naviguer avec brio et vent debout au gré des choons, des vortex, des slaminos et autres furvents. Dans ce deuxième tome, la quête, pour quelques jours, fait relâche et les hordiers, accueillis par un vaisseau fréole, font escale pour un temps de repos bien mérité. Repos ? Pas si sûr ! Car tout le monde n'est pas forcément ce qu'il prétend être, tandis que les intrigues, les rumeurs, les complots et les menaces vont venir, très vite, compromettre la sérénité du séjour…

Que dire du travail d'Eric Henninot ? On peut, bien entendu, regretter que les voix multiples des 23 narrateurs soient ici réduites au seul discours de Sov le Scribe… mais le choix est judicieux, et comment faire autrement, eu égard aux contraintes du format de la bande dessinée ? On peut également regretter (et c'est un peu mon cas) les libertés prises avec le scénario original, et surtout que le texte de Damasio, l'inventivité extrême de l'écriture et la réflexion philosophique qui sous-tend le propos ne trouvent pas tout à fait leur compte dans cette adaptation.

Mais il est vrai aussi que Eric Henninot a su user avec intelligence de la totale liberté que Damasio lui avait accordée de s'approprier l'oeuvre à sa guise. La construction du scénario est habile et le récit très fluide, superbement mis en valeur par un dessin impressionnant de réalisme, de puissance et de précision, notamment dans les détails. Au total, et particulièrement si l'on accepte de considérer que cette bande dessinée n'est pas tant une adaptation qu'une oeuvre à part entière, complémentaire de la Horde de Damasio, Eric Henninot nous offre ici un voyage au long cours passionnant et d'une grande beauté, et un second volume qui ne dément pas les promesses du premier.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour l'envoi de cette très belle bande dessinée, dont il me tarde de découvrir la suite, et pour cet excellent moment de lecture.
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Après avoir aimé le roman de Damasio, c'est un plaisir de retrouver les personnages et le récit sous forme de bande dessinée, surtout si elle est aussi bien adaptée. Je comprends qu'on n'ait pas envie de passer par cette adaptation de peur d'y perdre en imaginaire dans la représentation des personnages et du paysage, fabuleusement décrit dans le roman, pourtant pour ma part, je n'ai pas le sentiment de perdre quoi que ce soit. Ce sont simplement deux oeuvres différentes, et la BD complète le roman.
On n'y retrouve pas l'un des aspects qui fait toute la force du roman, c'est-à-dire l'écriture, particulièrement inventive, et les symboles représentant les personnages et pour cette raison, la bande dessinée n'égale clairement pas le roman; il me paraît aussi difficile de comprendre la BD sans avoir lu le roman parce que le récit y est à la fois complexe et simplifié. Pour toutes ces raisons, l'adaptation est facilement critiquable. Malgré tout, j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver la Horde dans les deux premiers tomes, ainsi que l'ambiance, assez fidèle à mon avis. Les illustrations sont très belles bien que les vignettes soient petites, question de place encore une fois. Enfin, les personnages sont plaisants à regarder et très proches de l'idée que je m'en faisais en lisant le livre, pour la plupart - à part Callirohé que je n'aime pas dans la BD. Pour l'instant, je suis bien partie pour lire la suite.

Merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour cette lecture.
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Suite des aventures de la Horde....
On a un peu l'impression d'avoir glissé d'un type de récit à un autre. le vent est moins prégnant, lui qui était l'élément central du premier volume.
Ici, on s'intéresse plus à la psychologie des personnages et surtout de nouveaux éléments narratifs montent sur scène...
Bon, les fréoles sonnent bizarrement au moment où ils arrivent et on se demande... mais alors pourquoi? OK, le mythe de Sysiphe, le passage de témoin d'une horde à l'autre, l'apprentissage. Pourquoi pas, certains ont trouvé cela génial. Personnellement, faire référence à d'autres mythes ne suffit pas à justifier certains artifices mais ce n'est pas grave.
Graphiquement, pas de changement notable. Grosse scène de combat avec un représentant d'une organisation fumeuse : la poursuite...
Heureusement fumeuse car j'ai très peu goûté ces pages de bataille avec Erg Machaon, le combattant protecteur de la horde... Esthétique sans doute mais trop pour mon petit cerveau cartésien, pas compris grand chose à ce qui se passait...
En résumé, c'est dense, âpre et laisse entrevoir un univers difficilement compréhensible.
Ah, la horde a vieilli, mais c'est le jeu, remonter le vent à pied toute leur vie pendant que d'autres le font avec de jolis vaisseaux.

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Dans mon avis sur le tome 1 de cette prestigieuse BD j'ôtais mon chapeau (comme le dit Brassens) devant Eric Henninot, avec ce tome 2 je réitère le geste en plussoyant : merci Monsieur Henninot, quel ouvrage!
C'est dire si j'ai passé un excellent moment! Je n'ai, toujours, pas lu le bouquin de Damasio et je me demande si c'est bien utile au vu de cet album.
La 34ème horde continue sa mission, sa quête de l'Extrême-Amont, avec quelques difficultés, eh oui, sinon, hein où serait l'intrigue? D'abord avec le vaisseau Physalis, l'Escadre Frêle du titre et, ensuite, le risque de dislocation de la horde avec la mort du prince Pietro Della Rocca, remplacé par le scribe Sov, que je voyais très bien, dès le début de l'histoire, destiné à prendre des responsabilités, même si sa discrétion pourrait lui porter préjudice.
Responsabilités, qui dans le contexte, nécessitent une force importante tant le moral de la troupe, cette équipe, est fragile et soumis au moindre grain de sable déstabilisant, comme le fait d'apprendre l'éventuelle rencontre avec les rescapés de la horde précédente, la 33ème, qui sont leurs parents.
Dans cette continuité où, plus que jamais, l'échec, outre le fait que cela représente une quête aussi vaine qu'inutile, représente la mort ou l'oubli, des éléments et individus mal intentionnés, mettent tout en oeuvre pour contrecarrer la réussite de la 34ème tentative.
La clarté des dialogues et du scénario alliés à la beauté des dessins, des couleurs, l'augmentation des personnages toujours aussi réussis qu'au début, qu'au tome 1, la finesse du trait, leur élégance, l'inventivité des éléments, des engins, la mise en place des vignettes, leur ambiance, font de cet album une grande et magnifique réussite que tous les amateurs de BD et les autres se doivent de lire.
Eric Henninot est, indéniablement, un magicien.
Je remercie Babelio de m'avoir choisi pour cette masse critique ainsi que les éditions Delcourt de m'avoir adressé cet album.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Masse critique privilégiée.
Merci à Babelio et aux éditions Delcourt.

Après avoir apprécié le tome 1, j'avoue avoir une préférence pour ce tome 2. On y présente la rencontre avec le peuple des Freoles et les relations déjà complexes entre les membres de la Horde sont encore plus tendues.
L'ouvrage poursuit une très bonne esthétique dans les dessins et les couleurs.

Un tome passionnant!
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♪ "Vive le vent, vive le vent, vive le vent d'hiver
Qui s'en va, sifflant, soufflant, dans les blancs phylactères" ♪♪

Golgoth, Caracole, Erg, Oroshi : on prend les mêmes et on recommence. Ou plutôt on continue, en contre, dans les bourrasques, les talons fermement ancrés dans le sol rocailleux de la steppe et le regard plissé, toujours porté au loin... Cap sur l'extrême-amont !

Nous avions laissé la 34ème horde exsangue, orpheline du prince Pietro emporté par un violent furvent.
Nous la retrouvons compacte, dans les mêmes paysages superbes et continuellement balayés par les vents, soudée désormais autour de Sov, le scribe, à qui Pietro a confié la difficile mission d'assurer la cohésion du groupe.
Tâche pour le moins ardue, tant les épreuves traversées et l'intransigeance explosive de Golgoth, le traceur en chef, mettent les nerfs de chacun à rude épreuve. Et ce n'est pas la rencontre inopinée (?) avec les Fréoles et leur Escadre frêle, qui va arranger les choses ! Cette mystérieuse troupe itinérante, qui survole la lande à bord d'un étrange aéronef, va-t-elle venir en aide à nos amis hordiers, ou n'est-ce qu'une nouvelle embûche sur leur route ?

Quel plaisir de sentir à nouveau le tourbillon nous saisir, nous soulever de terre et nous transporter dans le monde ébouriffant imaginé par Alain Damasio, et superbement mis en images par Eric Henninot !
Ce dernier réussit à nouveau la prouesse de restituer à la perfection l'univers du roman, sans toutefois se contenter d'un bête copier-coller et en y apportant juste ce qu'il faut de neuf et d'inédit. Par ses choix graphiques efficaces et son scénario original, il ouvre pour nous une nouvelle voie vers l'Extrême-Amont, étonnante et complémentaire !

Enfin, si le rendu visuel est spectaculaire, Henninot n'a pas pour autant négligé l'écrit : on retrouve avec joie la langue imagée et novatrice, ainsi que le dialecte unique qui ont fait la réputation du texte de Damasio.
De quoi nous tenir en haleine jusqu'à la parution du tome 3, qui à mon goût se fait un peu trop attendre...
A quand le prochain furvent ?
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Eric Henninot poursuit son ambitieux travail d'adaptation du roman culte d'Alain Damasio, « La Horde du Contrevent » avec un deuxième volume qui se révèle d'aussi bonne facture que le premier. Alors que « Le cosmos est mon campement » servait essentiellement à planter le décor et à introduire les (nombreux) personnages, cet album-ci est consacré à un moment particulièrement mémorable du roman : la rencontre entre la Horde et l'Escadre frêle, troupe d'itinérants festifs voyageant à bord d'énormes vaisseaux volants. Pas question toutefois de profiter de ce moyen de locomotion pour se rapprocher de leur objectif : toutes les hordes se voient contraintes d'obéir à un code et de ne progresser qu'à pied, en contrant ensemble les vents incessant qui balayent ce monde jusqu'à atteindre leur destination : l'Extrême-Amont. Toutefois, après toutes les épreuves récemment traversées et la perte douloureuse de l'un d'entre eux, la Horde a bien mérité quelques jours de repos. A condition que l'escadre les ramèneront exactement là où ils les ont trouvé, l'intraitable Golgoth accepte de passer quelques jours à bord afin de se réapprovisionner et de profiter d'un peu de repos afin de planifier la suite de leur voyage qui s'annonce extrêmement périlleux. En dépit de l'ambiance festive qui règne parmi les Fréoles, plusieurs membres de la Horde ne sont toutefois pas tranquilles, à commencer par le philosophe du groupe, Sov, qui craint un piège. Paranoïa ou lucidité ? Toujours est-il que nos Hordiers vont se retrouver confrontés à des épreuves qu'ils n'avaient pas anticipés... le premier album était une réussite, quand bien même l'artiste avait pris un certain nombre de libertés (compréhensibles) pour rendre le décor et l'histoire plus abordable au lecteur qui, dans le roman, bénéficiait d'un chemin moins « balisé ». le deuxième volume, lui, est une adaptation parfaitement fidèle à mon souvenir de cet épisode qui, bien que découvert il y a maintenant bien des années, n'en demeure pas moins vivace dans ma mémoire.

C'est donc avec un immense plaisir que l'on renoue avec tous les membres de la Horde, mais aussi que l'on revit en image quelques unes des scènes les plus fortes du roman : le contre de la Horde face aux hélices de l'escadre, le jeu du flambeau, le duel entre Erg et le Poursuiveur, la découverte de la flaque de Lapsane… Eric Henninot distille par petites touches un certain nombre d'éléments qui permettent au lecteur de progressivement se faire une idée du fonctionnement de l'univers dépeint ainsi que des enjeux concernant la réussite ou l'échec de cette horde. On découvre, par exemple, qu'il existe différents courants qui s'affrontent à Aberlass, la cité d'origine des personnages, où tous ne sont pas convaincus de l'intérêt ou des méthodes employés depuis des siècles par les Hordiers. Comme le roman, l'album reste cela dit essentiellement centré sur les personnages, aussi est-ce sur eux que nous en apprenons le plus dans ce deuxième album. C'est le cas notamment de Golgoth, dont on découvre la manière dont il a été sélectionné pour prendre la tête de la Horde, mais aussi de Caracolle, dont on comprend les origines, ou encore de de Callirhoé. La détresse de cette dernière, confrontée à un impossible dilemme, est d'ailleurs extrêmement touchant, de même que la solidarité que lui témoigne la Horde dont l'artiste parvient à nous faire pleinement ressentir la cohésion, même lorsque la tension est au plus forte entre certains membres du groupe. Si tous les personnages demeurent incroyablement attachants, la figure de Golgoth reste sans aucun doute la plus marquante tant le personnage parvient à susciter à la fois détestation (par son intransigeance confinant à la folie et son absence totale d'empathie) mais aussi l'admiration en raison de sa ténacité et son courage. Sov reste pour sa part au centre de l'intrigue et parvient aisément à susciter l'affection du lecteur par ses doutes, sa volonté de bien faire et le souci qu'il porte aux autres membres. Les dessins sont quant à eux atypiques mais réussis et collent parfaitement à l'ambiance du livre, même si ce n'est pas forcément ainsi que je me représentais les personnages, leurs parures, ou encore certains éléments du décor.

Avec ce deuxième album consacré à l'adaptation de l'oeuvre de Damasio, Eric Henninot met en scène de manière fidèle et efficace la rencontre mémorable entre les Hordiers et l'escadre frêle. On parvient désormais à cerner un peu plus les contours de l'univers, quant au lien créé entre les personnages et le lecteur, il demeure ici toujours aussi fort. le troisième tome devrait être consacré, entre autre, à la traversée de la flaque de Lapsane (dont nous avons déjà un glaçant aperçu ici) : un autre moment emblématique du roman que j'ai hâte de voir illustré !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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J'attendais avec impatience le volume deux, de la version BD d'un de mes romans de SF préféré, le premier m'ayant totalement ravie.
Un petit bémol pour cet opus, hélas. le trait, la vigueur rien a redire toujours aussi aérien et puissant à la fois. C'est par l'enchainement des scènes ou actions qu'il y a un hic. Un lecteur qui n'aurait pas lu la version originale serait un peu perdu par moment. J'ai du faire appel à des réminiscences un peu enfouies, j'ai lu le livre il y a des années...et par moments des personnages semblaient sortis de nul part, à moins de se remémorer le contexte ( Silène), un élément essentiel pas assez développé, le Vif...) .
La magie du vocabulaire de Damasio manque aussi, mais il ne serait pas aisé , voir mal aisé, de la reproduire dans une BD.
Merci à Babelio ( reçu dans le cadre de l'opération Masse critique) et aux éditions Delcourt, ainsi qu' à Eric HENNINOT pour avoir donné traits à la horde
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