Voici le troisième tome de cette série spin-off visant à approfondir l'univers de XIII en se concentrant à chaque fois sur l'un des personnages-phare de la saga. Tandis que
Jean van Hamme garde un oeil sur l'ensemble afin d'éviter au maximum les incohérences scénaristiques, chaque tome est concocté par un duo inédit d'auteurs.
Après un excellent premier volet signé
Xavier Dorison ("Le Troisième testament", "W.E.S.T.", "Long John Silver") et
Ralph Meyer ("IAN", "Berceuse assassine"), consacré au personnage de la Mangouste, et un tome assez moyen signé Eric
Corbeyran et
Philippe Berthet, qui s'attaquait au passé d'Irina Svetlanova, ce sont Yann et
Eric Henninot qui s'attaquent à l'enfance du major Jones.
Pour cette histoire, Yann se base sur un passage du tome 13 de la série mère (L'enquête) où la petite Jones empêche un attentat et rencontre le général Ben Carrington. Situant son récit dans le Chicago ségrégationniste des années 60, il invite à suivre les pas d'une petite orpheline nommée Jones. Au fil des pages, le lecteur a cependant l'impression que ce one-shot n'est pas vraiment dédié à Jones, qui demeure surtout spectatrice des événements, mais à une page de l'histoire des Black Panthers. En évoquant
Martin Luther King, les Black Panthers,
Malcolm X, Sharon Tate et
Roman Polanski, le scénariste donne l'impression de vouloir présenter une page de l'histoire des Etats-Unis, mais sans l'assumer totalement car il modifie tous les noms des personnages historiques.
D'un autre côté, Yann n'oublie pas non plus de conserver le lien avec la série mère en livrant quelques secrets concernant l'enfance de Jones, en s'attardant sur le passé de l'officier Elroy Wittaker et en intégrant plusieurs personnages connus, tels que la Mangouste, Frank Giordino ou Ben Carrington. Si l'ensemble est parfaitement maîtrisé et très bien fait, cet ancrage historique et le rôle secondaire de Jones ne donnent pas toujours l'impression d'être en train de lire un one-shot consacré à Little Jones.
Au niveau du graphisme, le style réaliste d'
Eric Henninot respecte parfaitement l'esprit de la série mère.
Un bon one-shot !