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EAN : 9782867464010
151 pages
Liana Lévi (02/09/2005)
3.81/5   304 notes
Résumé :
Dans l’île de Naxos, Eleni est femme de chambre dans un hôtel fréquenté par les touristes. La quarantaine négligée, elle mène une vie bien réglée entre son travail, un mari garagiste épousé à dix-huit ans, deux enfants adolescents et une amie d’enfance. Son seul espace de liberté, ce sont les chambres qu’elle fait chaque matin, les objets qu’elle y remarque, à travers lesquels elle imagine d’autres vies… Un jour, par un geste maladroit, elle renverse une pièce sur u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 304 notes
Il est original et touchant ce personnage d'Eleni qui, sur son île grecque de Naxos, affronte des siècles de coutumes locales et de traditions machistes (le naxiote – si, si, on dit comme ça – n'étant pas à priori réputé pour son féminisme d'avant-garde) pour se lancer dans la cour très privée des amateurs de jeu d'échecs.

L'écriture de Bertina Henrichs, simple et parfois presque maladroite, exprime pourtant avec grâce le paradoxe de cette femme paisible et modeste bousculée par une passion hautement transgressive ! Petit point noir (allez... gris), le dénouement, pourtant intéressant, aurait gagné à être un peu plus développé, pour le plus grand plaisir de l'ami lecteur qui, même s'il déborde d'imagination, ne va quand même pas faire le boulot tout seul, faut pas pousser non plus.

N'empêche, voilà une petite histoire sans prétention, presque une fable, gracieuse et lumineuse comme le ciel des Cyclades.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Eleeni, mariée, deux enfants est femme de ménage dans un hôtel sur une petite île grecque.
Dans une chambre elle découvre un jeu d'échec.
Intriguée, elle en achète un électronique, et c'est le début d'une passion dévorante pour ce jeu.
Faisant fi de la pression morale de son mari et des habitants de l'île qui voient cette activité d'un mauvais oeil pour une femme, elle ira jusqu'au bout de son émancipation.
Dans ce décor grec, je me suis laissée séduire par Eleeni, petite femme sans attraits particuliers qui montre une détermination farouche pour défendre ses intérêts.
Elle est touchante.
L'écriture est très plaisante et les pages se tournent sans interruption jusqu'à la dernière.
Un livre court, mais original et touchant.
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Un livre simple, d'une structure modeste, l'histoire prend au fur et à mesure qu'on avance dans la lecture, plutôt, on reste un peu coi sur l'objectif de l'auteure, on se demande où veut-elle nous emmener car certains pions ne se mélangent pas...et puis comme une fleur sortie du désert, on découvre que l'intelligence ne se trouve toujours pas là où on croit, elle ne peut obéir aux limites que lui imposent les hommes, elle peut s'exprimer d'une manière la plus inattendue, elle peut surgir à un moment où l'on s'y attend le moins...Euh oui comment comprendre une femme de ménage, la quarantaine tombe amoureuse d'un seul coup du jeu d'échecs, un jeu sensé faire intervenir de l'intelligence, et pas la moindre pour sa pratique...euh c'est possible! Eleni se l'est dit et elle s'y est donné comme si le jeu avait été une partie d'elle qu'elle venait de retrouver...dans cet esprit, dans cette folie d'apaiser son moi agité face à ce jeu, elle deviendra championne...

On ne se prend la tête avec ce livre, et à la fin on se dit tout simplement, oui c'était agréable!
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Ceux qui ont aimé le joueur d'échecs de Stefan Zweig devraient se tourner irrésistiblement vers ce court et modeste livre d'une auteur pas très connue, un petit livre qui a donné lieu à un film non moins prenant "Joueuse", avec Sandrine Bonnaire dans le rôle principal. Que je conseille tout autant.
Eleni n'est pas une championne hors norme. Elle n'a jamais entendu parler de Spassky ou de Bobby Fisher. Elle ne sait pas qu'il y a plus de combinaisons possibles aux échecs que d'étoiles dans l'univers ou de grains de sables sur la plage.
Eleni n'a jamais entendu parler de la défense Loujine. Mais voilà qu'un jour elle tombe sur un jeu d'échecs. Et elle va (irrésistiblement", je me répète) être prise au piège du plus beau jeu du monde.
On fait inévitablement le parallèle avec Stefan Zweig. D'un coté, le héros victime de la barbarie nazie, qui à sa façon va tenter d'y échapper et va dans ce tourbillon laisser un peu de lui-même, héros finalement fragile et vulnérable. de l'autre coté, Eleni, femme et avant tout femme, méditerranéenne et avant tout méditerranéenne, victime des préjugés et des traditions, croulant sous le poids de la Méditerranée et de l'histoire : Eleni va grâce au jeu d'échecs - le plus beau jeu du monde, je ne me lasserai jamais de le répéter - trouver à la fois une raison de vivre et le moyen de sa propre libération.
Bien sûr, elle va se révéler une championne. C'est normal, c'est l'héroïne du roman. Elle va comprendre rapidement les enjeux, construire sa stratégie, inventer ses propres combinaisons et assimiler les parties jouées en championnats du monde.
Mais quand Eleni se présente en championnat et écrase les uns après les autres ses adversaires, elle joue beaucoup plus que çà.
Et le lecteur joue beaucoup plus que la lecture d'un roman dans lequel une femme modeste et soumise tente de sortir de sa vie.
Le lecteur joue aux échecs.
Le lecteur joue sa vie.
Car à chaque partie d'échecs, on joue sa vie.
Ceux qui jouent aux échecs comprendront ce que je veux dire.
Ceux qui n'y jouent pas se dépêcheront d'apprendre pour pouvoir me comprendre.
Spassky disait "Les échecs, c'est comme la vie"
Ce à quoi Bobby Fisher lui a répondu "Les échecs, c'est la vie."
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Eleni est une femme tout à fait insignifiante. 42 ans, mariée à Panis, mère de deux enfants, elle partage sa vie entre ses devoirs envers sa famille, son emploi de femme de ménage dans un hôtel qui accueille des touristes, ses visites à son amie d'enfance pour échanger les potins de l'île de Naxos qu'elle n'a quasi jamais quittée.
Sa vie bascule quand elle se découvre une passion pour les échecs et qu'elle se heurte à l'incompréhension mais aussi au refus non seulement de son mari mais aussi des habitants de l'île.
Va-t-elle renoncer et retrouver sa petite quiétude ?
Va-t-elle s'entêter et affronter une solitude inconnue, voire mettre en péril son mariage ?
Bien écrit, sensible, voici un très beau portrait de femme qui s'émancipe à travers le roi des jeux dont elle analyse finement les pièces à l'aune de la société…

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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Chez lui, la lecture avait même pris une place qu'il n'avait jamais accordée à un être humain. Pourquoi perdre son temps dans de vains et quotidiens bavardages quand on peut entrer en communion avec les meilleurs, les plus excitants penseurs de toutes les époques ? Pourquoi peupler sa vie d'êtres médiocres, attachants certes, mais faibles raisonneurs, quand on a le choix de rendre visite à Platon, Sénèque et Proust ? Le culte de ce que le monde appelait communément la réalité, la matière solide de l'existence, lui était étranger. L'air triomphant avec lequel ses contemporains se jetaient dans le combat du quotidien le faisait sourire. Il n'avait jamais compris ce qu'il pouvait y avoir d'héroïque à affronter la surface plane et lisse de la condition humaine dans sa plus banale expression. Enfant, ses parents lui avaient souvent reproché de fuir la réalité comme s'ils avaient décelé quelque couardise dans son comportement qui consistait à s'acquitter le plus vite possible des tâches incontournables de tous les jours afin de pouvoir retourner à ses livres et à sa rêverie. Il s'étaient sentis blessés de l'ennui qu'il affichait ouvertement face à cette dimension de la vie qui était leur unique territoire. [...] Au lieu de fuir, il était en marche vers quelque chose. Mais comment aurait-il pu décrire ce vaste univers de la pensée dans lequel il s'était aventuré à quelqu'un qui n'avait jamais ouvert un livre de sa vie avec plaisir, qui ne savait pas ce que c'était. [...] Kouros s'était alors très vite habitué à voler du temps. Il lisait dans les toilettes où personne ne le dérangeait. il lisait dans la nature prétextant d'autres besognes pour pouvoir s'éloigner.
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En bon fils de son père et de sa mère, qui ne lui avaient jamais enseigné autre chose, il pensa également que les femmes, par leur constitution, étaient sujettes à des sautes d’humeur incompréhensibles, et qu’il était plus prudent de les laisser seules dans ces cas là. En l’occurrence, cette croyance, fondée sur un concept douteux, arrangeait tout le monde.
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Ses souvenirs n’avaient pas pâli comme les gens ont l’habitude de dire. Non, ses souvenirs étaient comme une aquarelle qui aurait été exposée à la pluie. Les couleurs s’étaient mélangées, la peinture était plus abstraite, intéressante encore mais avec des stries noirâtres là où l’eau avait entraîné trop de couleurs dans sa course rapide.
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Le lendemain, le travail sembla se faire tout seul. Eleni poussa son lourd chariot en chantonnant, salua les clients chaleureusement et fit les chambres avec le même dévouement que d'habitude. La seule ombre au bonheur qui la transportait de la sorte fut l'impossibilité de le partager avec quelqu'un. Une victoire ignorée perd toute sa saveur. L'immense joie qui habitait Eleni ce matin-là avait besoin de se répandre et d'exulter, comme l'oiseau recherche une branche où se poser pour chanter.
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« « Je vais offrir un jeu d’échecs à Panis pour son anniversaire. Nous pourrons apprendre à jouer ensemble. » Cette idée la frôla comme une robe de soirée satinée glisse sur l’épaule nue d’une danseuse dans la lumière scintillante des lustres. Elle ne déambulera pas sur les Champs-Elysées à la tombée de la nuit, elle ne prendra pas le café sur les grands boulevards et elle n’apprendra pas cette langue envoûtante. Mais elle jouera aux échecs avec son mari comme le font les femmes élégantes de Paris. Ce fut le projet le plus audacieux et le plus fou qu’Eleni ait jamais conçu. Elle en eut le souffle coupé. »
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