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Critique de Ziliz


Ziliz
16 décembre 2017
• « La psychiatrie de l'époque [XIXe siècle], quand elle s'écarte du simple gardiennage, de la recherche inlassable de lésions cérébrales supposées causales ou de celle de nouveaux noms pour désigner les symptômes regroupés plus ou moins arbitrairement en maladies, est essentiellement éducative. Enseigner comment maîtriser ses passions, combattre l'erreur par la suggestion ou la punition pour redresser le délire en se donnant en modèle de la raison, convaincre le malade de l'inanité de ses hallucinations [...] sont en effet les objectifs premiers de ceux qui ne se contentent pas d'enfermer les plus agités avec une camisole de force, dans des cellules à peine garnies de paille. [...] Il faudra attendre le XXe siècle et la naissance de la psychopathologie, c'est-à-dire d'une recherche compréhensive des mécanismes psychologiques qui structurent les troubles mentaux et leur donnent un sens, sous l'influence de la phénoménologie et de la psychanalyse, pour qu'une autre démarche authentiquement thérapeutique se dessine, où la parole de celui qui souffre reprend ses droits. »

-> Ça se discute (enfermement, électrothérapie, lobotomie...).

• « En 1848, la psychiatrie officielle, à part quelques frémissements exceptionnels, n'en est pas encore là. D'où l'intérêt de ce qui commence à émerger en dehors d'elle, parfois contre elle. »

-> C'est ce que mit en place au milieu du XIXe siècle le pasteur calviniste John Bost, en ouvrant en Dordogne des asiles dits « d'utopie prophétique », destinés aux orphelins, aux handicapés et aux vieillards. L'idée était d'accueillir ces exclus pour les loger, les nourrir, les soigner, tout en attendant d'eux qu'ils contribuent à l'entretien de cette communauté, dans les limites de leurs possibilités. Alors que la plupart étaient jusqu'alors maltraités par leurs proches à cause de leur différence/faiblesse, moqués, mis au ban de la société, John Bost leur offrait dans ses établissements une vie saine, et leur permettait de s'occuper utilement, d'avoir enfin une vie sociale. Ces principes thérapeutiques rappellent ceux mis en oeuvre dans le roman de Anna Hope, 'La salle de bal'.

L'album serait passionnant sans ces longueurs autour de la carrière religieuse de John Bost et des querelles de clochers qu'il a dû affronter. J'aurais préféré que les conditions de vie au sein de ces « asiles d'utopie prophétique » soient plus développées.
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