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EAN : 9782955859339
171 pages
AFNIL (07/10/2018)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Le cri, c'est l’histoire de Paul, un jeune artiste peintre déjà célèbre, entré de son propre gré dans une clinique pour tenter de soigner une lourde dépression.
Vous lirez les efforts des médecins pour amener Paul à retrouver et accepter son passé, sans doute source de sa maladie actuelle et les tentatives de Paul d’échapper à cette remontée de ses souvenirs.
Ce livre vous fera vivre le dialogue entre malade et médecins, les hésitations des uns et des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Suzanne Drouin MBS:

J'ai beaucoup aimé le sujet de ce livre ainsi que le suspense que l'auteur a su transmettre au lecteur. Je dirais même que plus j'avançais, plus le suspense était intense. Bravo ! C'est bien écrit et très intéressant. Depuis que j'ai rejoint bestsellers.com, c'est le meilleur livre que j'ai lu.
Publié le 26 Décembre 2018


Chris Martelli
Vous m’avez tenu. Non pas pour l’intrigue que je crois avoir devinée. Mais pour votre scénario, le découpage dirait-on s’il s’agissait d’un film. Les échanges entre les deux patient –médecin sont bien vues, peut-etre un peu écrites, quoique, je ne sais pas, mais j’imagine que dans de telles circonstances, chacun écoute l’autre, ne l’interrompt pas. A la fin, j’aurais eu envie que c lourd secret le soit encore plus. C’est peut-être ça le « pas mal » dont @Brice Epédrague parle avant moi. Un truc qui rende votre récit encore plus inoubliable. Merci pour ce partage.
Publié le 30 Octobre 2018
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ce chapitre se situe au début du livre, après une brève description de la clinique et de ses méthodes et après que Paul, l’artiste peintre personnage principal, a été victime d’une crise
Chapitre 2
Finalement, les cinq infirmiers quittèrent la chambre à la suite l’un de l’autre, le dernier se retournant pour jeter un dernier regard vers Paul. Ils l’avaient laissé seul, attaché sur son lit. Le silence et la lassitude avaient fini par lui apporter l’apaisement. Il regardait fixement le plafond de la chambre sur lequel la fenêtre projetait des ombres plus ou moins marquées au gré du passage des nuages devant le soleil. C’était un spectacle animé dont il appréciait la variété et qui avait un moment absorbé son esprit. Puis ses pensées s’étaient mises à vagabonder. Il était là, ligoté, et le temps s’écoulait sans qu’il pût rien y faire. Tout cela se disait-il était à l’image de sa vie. Il avait dû regarder, impuissant, quantité de choses se détruire, des proches se faire dévorer par la maladie, le monde s’écrouler autour de lui, les gens s’entretuer dans des guerres. Tous ses efforts avaient été vains et ses prières impuissantes. La plupart des siens étaient partis à présent. Il ne lui restait plus qu’une sœur qu’il ne voulait même plus voir. Elle lui rappelait trop un passé douloureux. Elle venait encore de lui rendre visite. Cela n’avait pas duré très longtemps. Ils n’avaient rien se dire. Ou ils auraient eu trop à se dire et aucun des deux ne voulait revenir sur le passé. Et à quoi bon parler du présent ? Lui dans sa clinique de repos, presqu’enfermé. Elle, seule dans un petit bourg à trois heures d’ici où il ne se passait probablement rien. Elle devait venir le voir par devoir sans doute, comme on va fleurir les tombes à la toussaint. Il se dit qu’il était son défunt. Qu’avait-elle besoin de maintenir le lien à tous prix ! Plutôt le laisser seul. La solitude ne lui était plus pénible depuis longtemps. Il s’y était habitué depuis qu’il avait quitté sa famille, quelques mois après la mort de son père. La maison familiale avait été vendue. Il aurait pu s’installer avec cette sœur, la seule qui lui restât, mais il ne le souhaitait pas vraiment. Passer sa vie à ses côtés et repenser à chaque fois qu’il la verrait tout ce qu’ils avaient dû vivre… Et puis elle allait sans doute bientôt se marier avec l’homme qu’elle fréquentait depuis quelques mois. Qu’aurait-il fait avec eux ? Il avait reçu grâce au petit héritage que lui avait laissé son père de quoi s’acheter une maison dans un village voisin. Il fallait qu’il soit dans l’isolement pour peindre ses toiles. Les gens ne peuvent pas comprendre, mais peindre est bien autre chose que de déposer de la couleur sur une toile blanche. C’est avant tout l’expression d’une force intérieure, d’une poussée qui demande à s’exprimer. C’est pour celui qui peint un acte autrement plus important que de peindre au sens matériel du terme. Nous, nous ne voyons que le tableau une fois achevé. Il n’est que le fruit. Mieux, on pourrait presque dire, si on recherchait le paradoxe, la scorie. Le résidu ou pire, le déchet. Le prendre au pied de la lettre si l’on peut dire serait un contresens. L’important dans l’histoire n’est pas le résultat mais le mouvement qui l’a fait naître. Ce serait comme dire qu’un écrivain noircit des pages. Non. On oublierait ainsi l’acte de création lui-même. De même d’ailleurs que le lecteur ne se contente pas de lire. Il éprouve quelque chose, des sentiments, de l’horreur peu importe. Et ce qu’il éprouve alors est plus que la simple lecture de lettres et de mots. Il éprouve, comme un reflet inversé ajusté à sa propre personnalité, ce que l’auteur a éprouvé lors de la création. Pour Paul, aller de son côté lui convenait parfaitement et ne ferait sûrement pas de peine à sa sœur. C’est donc ce qu’il fit. Pour la première fois de sa vie il était indépendant. Il devait faire face aux contraintes de la vie courante. Ce n’était pas si compliqué et puis il se moquait de toutes ces contingences. La peinture seule le faisait tenir. L’avait fait tenir. A présent, il n’y avait plus rien que ces quatre murs et ce plafond qui clignotait sous l’effet des nuages glissant devant le soleil.

Il aurait été incapable de dire combien de temps s’était écoulé lorsque la porte s’ouvrit de nouveau pour laisser le passage à deux infirmiers. Paul les connaissait bien. Ils étaient attachés au service du professeur Schrimpf qui faisait appel à eux pour aller chercher ou ramener les malades qu’il voulait entendre. Leurs manières étaient sensiblement plus douces que celles des leurs collègues. Le professeur voulait que les patients se présentent devant lui dans un état à peu près serein. Jamais on ne devait lui amener un malade de force. En tous cas, celui-ci devait avoir l’impression de se rendre dans son bureau par sa propre volonté, même si en fait il n’en était rien. Cette sensation de calme était déterminante pour l’efficacité du traitement. On n’imposait pas un traitement. Le malade venait à la rencontre de ce qui pouvait le guérir.

- Vous allez mieux semble-t-il Paul. Je vous propose d’aller voir le professeur Schrimpf. Il vous attend dans son bureau. Allons-y maintenant si vous le voulez bien.

Sans laisser à Paul le temps de répondre, ils l’avaient libéré de ses sangles, mis sur pieds et fermement accompagné vers la porte. Ils avaient tous trois parcouru rapidement les couloirs et s’étaient retrouvés en bas, devant la porte du bureau du professeur. Ils frappèrent et patientèrent en silence. Schrimpf se déplaça pour ouvrir. Il tenait absolument à ce geste d’accueil envers les malades. Il voulait leur apparaitre comme un médecin affectueux, attentif à leurs problèmes. Il avait eu au cours de sa carrière mille fois l’occasion de constater que ces petites attentions, l’accueil ou parfois une main posée sur l’épaule, un regard, tout cela mettait les patients en confiance. Ils se détendaient peu à peu, et il était alors possible de mener avec eux une conversation beaucoup plus fructueuse que s’ils avaient été crispés dans la crainte de l’entrevue qui les attendait. Les malades que Schrimpf avait en traitement étaient en général venus à la clinique de leur propre chef, ou en tous cas s’étaient finalement soumis à la suggestion de leur entourage. Leur état d’esprit, pour autant que la maladie n’évolue pas rapidement vers un stade aggravé, était positif. Ils acceptaient l’idée que ce séjour en clinique puisse leur être salutaire.

- Alors Paul, comment donc allez-vous ce matin ?

Sa voix était douce et son regard manifestement saturé d’empathie. Il ne voulait pas faire lui-même allusion à la crise survenue le matin. C’était au patient d’aborder ce sujet et de commencer ainsi à entrouvrir la porte de la parole.

- Pas très bien je le crains professeur. Ma sœur est venue me voir. Je sais, elle fait cela par gentillesse, mais ses visites ne me valent rien. Dès que je la vois, je me sens oppressé. Comme s’il allait arriver quelque chose. Des images se bousculent dans ma tête. Toutes sont noires, affreuses. Elles portent la souffrance. J’ai l’impression d’être pris dans un étau, cela se resserre. Et cet état-là, je le ressens même hors sa présence. Il fait presque partie de mon quotidien. Rester ici me tue. Je ne sais pas pourquoi j’ai accepté de venir. Je ne peux plus rien faire. On me transforme en légume.
- Allons allons Paul ! Personne ne vous transforme en légume. Vous savez pourquoi vous êtes là. Vous-même en avez accepté le principe.
- Le principe d’être traité pour pouvoir remonter la pente, oui. Mais pas celui de m’enfoncer toujours plus dans ce que vous appelez du joli nom de mélancolie et qui est tout simplement l’absence de tout goût pour la vie. Fallait-il entrer ici pour cela ? Regardez, je n’ai pas touché un pinceau depuis des mois. Je ne produis plus rien. Je suis devenu stérile. J’étais pourtant un jeune peintre déjà célèbre, presque riche. J’avais assez bagarré pour cela. Et puis non, le peintre de renom est en train de s’effacer tout doucement et va bientôt disparaitre. Voilà ce que je suis devenu. Un fantôme de peintre.
- Tout cela n’est surement que provisoire. Si vous êtes ici, c’est bien pour que nous nous efforcions de remédier à ce dont vous souffrez. Vous verrez, lorsque vous serez guéri, vous reprendrez la peinture. Quant à votre célébrité, elle ne va pas disparaitre comme cela. Et puis vous le savez bien, si vos tableaux se font rares, leur valeur va augmenter très vite. Vous verrez, la pause se révèlera salutaire…

La conversation allait permettre au professeur Schrimpf d’aborder un point qu’il n’avait pas jusqu’à présent osé évoquer. La suggestion en avait été faite lors d’une réunion avec les autres équipes de soignants et avait été jugée par tous comme de nature à aider Paul.

- …Mais puisque nous en parlons, justement Paul, nous avons eu une idée. Voilà de quoi il s’agit : ne voudriez-vous pas que nous vous installions une sorte d’atelier ? Nous avons à plusieurs endroits de la propriété des petits bâtiments, disons parfois même presque des cabanes. L’une d’entre elles pourrait peut-être faire l’affaire. Voulez-vous que nous essayons de regarder cela de plus près ? Je pense que cela pourrait vous aider.
- Un atelier professeur ! Mais que ferais-je d’un atelier si l’envie de peindre ne me revient pas ? Un atelier, j’en avais un chez moi. Il était parfait. Vous ne pourrez pas faire mieux. Mais le souci, vous le savez bien, n’est pas un problème de moyen ou d’outils. C’est là, c’est dans ma tête.

Ce disant, Paul se frappait rageusement les tempes avec les paumes de ses mains. Il les laissa retomber et inclina sa tête. La rage cédait sur son visage la place à une lassitude sans fond. Il ne parlait plus, épuisé par le spectacle qu’il voyait en lui. Le silence se prolongea quelques temps. Schrimpf se garda d’intervenir trop vite. Puis après un certain temps de silence :

- Vous savez Paul, les vieux proverbes ont du bon p
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