Sur quoi la doctrine de la réincarnation est-elle fondée ?
R. – Sur la perception que la justice parfaite, l'équilibre et l'ordre sont inhérents au système universel de la Nature. Les Bouddhistes ne croient pas qu'une vie – s'étendant même de cent à cinq cents ans – soit assez longue pour récompenser ou punir les actes d'un homme. Le vaste cercle des réincarnations sera plus ou moins rapidement parcouru selon la prépondérance de la pureté ou de l'impureté dans les diverses existences de l'individu.
À dire vrai, l'Occident semble n'avoir encore qu'une idée imparfaite de ce qu'est le Bouddhisme dit orthodoxe. Les écrits fantastiques sur lesquels les principaux Orientalistes ont basé leurs commentaires ne constituent pas plus le vrai Bouddhisme que les histoires de moines du Moyen Âge ne forment le véritable Christianisme. Il n'y a que des paroles authentiques de Sakya Moumi, lui-même, qui sont tenue pour orthodoxes. De plus profondes recherches prouveront certainement aux savants de l'Europe que le Sage de Kapilavastu enseignait, six siècles avant l'ère chrétienne, non seulement un code de morale incomparable, mais aussi une philosophie si large et si rationnelle qu'elle a anticipé sur les inductions des recherches de la science moderne.
Le Bouddhisme enseigne-t-il que l'homme ne renaît que sur notre terre ?
R. – En règle générale, ce serait le cas, jusqu'au moment où l'homme évoluerait au-delà de ce niveau ; mais les mondes habités sont innombrables. Le monde dans lequel une personne doit renaître, aussi bien que la condition de sa renaissance elle-même, sont déterminés d'après le plus ou moins de mérite ou de démérite de l'individu. En d'autres terme, sa réincarnation dépendra de ses attractions, dirait la science, ou de son Karma, comme l'expliquent les Bouddhistes.
Ce petit ouvrage ne vise qu'à présenter les faits principaux de la vie de Gautama Bouddha et les traits essentiels de sa doctrine.
Chose étrange, il est unique en son genre, même à Ceylan, centre du Bouddhisme du Sud, bien que les missionnaires chrétiens aient largement répandu leurs propres catéchismes et pu ainsi travailler, sans obstacles, à arracher les Cingalais à la foi de leurs pères. De quelque cause que dérive cette situation, tout Bouddhiste ou simplement tout admirateur de la philosophie Bouddhiste ne peut que la déplorer.
Au jour de la pleine lune de mai, quarante-cinq saisons après être devenu Bouddha, sachant que son départ était proche, il vint vers le soir à Kusinâgâra situé environ 120 milles de Bénarès. Dans le petit bois de sâlas (Vatica Robusta) des Mallas, l'Uparvartana de Kusinâgâra, entre deux arbres, il fit placer son lit, la tête tournée vers le nord, selon l'ancienne coutume, et il s'y étendit. Puis, avec une complète lucidité d'esprit, il donna ses dernières instructions à ses disciples et leur fit ses adieux.