Thecel, roman de
Léo Henry sorti en mars 2020 directement en folio SF.
Je précise que je n'ai rien lu de l'auteur auparavant.
L'éditeur nous décrit l'ouvrage comme « un roman de fantasy qui renouvelle avec originalité et talent les récits de quête initiatique »
C'est d'ailleurs sur cet argument que m'a convaincu le libraire qui me l'a conseillé. M'expliquant que c'est une quête initiatique écrite à « la sauce de l'auteur » comme toujours avec « talent ». En gros: l'argument éditeur.
Léo Henry d'expliquer de son côté qu'il s'agit d': «une tentative de fantasy canonique, avec quelques accrocs aux règles du genre (j'ai fait une trilogie en un seul volume, par exemple). »
Premièrement, le résumé de 4ème de couverture ne renseigne en rien sur l'histoire.
Dans un monde de type médiéval, la château de
Thecel est l'épicentre de l'Empire des Sicles, gouverné par le roi Laserian. D'aussi loin que l'on puisse s'en souvenir, existe des guerres sur les périphéries du Royaume, et les forces impériales sont sur le front contre des "barbares" et "créatures mystérieuses" alimentant les histoires et légendes.
Aslander, fils de Laserian , et Moïra, sa fille, partagent une jeunesse dorée au château et une belle complicité. Lui est destiné à reprendre le royaume à la mort de l'empereur, et elle suit un enseignement au « Couvent », dirigé par la grande Magestre.
En effet, dans cet univers politique il existe 3 forces: le royaume impérial, le temple ou couvent qui entraîne les soeurs à devenir de redoutables guerrières, et les initie à l'invocation de « Principes » , grosso modo la capacité à canaliser la Justice, la Colère, la Vérité…, et enfin les OEcumaîtres, dont le rôle est au départ plus mystérieux, mais dont on sait qu'ils ont la connaissance administrative, et en particulier qu'ils établissent les cartes du monde, ce dont on comprendra l'importance plus tard.
C'est dans ce contexte que le roi Laserian décède bien évidemment, et que le prince Aslander est censé prendre sa suite. Pourtant celui-ci s'est enfui et est introuvable. Il est donc décidé que Moïra reprendra la couronne, non sans être mariée à un jeune OEcumaître pour asseoir le pouvoir de l'OEcumaîtrise. Un destin auquel Moïra n'aspire pas du tout, et elle aussi parvient à s'enfuir à la recherche de son frère.
Le décor est planté. Jusque là, rien d'original.
Nous allons suivre la quête de Moïra à la recherche de son frère, et l'univers, la narration et parfois même certains éléments très précis, ne sont pas sans rappeler l'univers de
Terremer d'Ursula K.
Le Guin dont je pense que l'oeuvre a été clairement une grande inspiration pour l'auteur.
Personnellement j'ai eu beaucoup de mal à accrocher à l'ouvrage les 100 premières pages (sur 280); cent pages où l'on ne comprend pas tout, et où concrètement il ne se passe pas grand chose.
L'auteur va dérouler petit à petit les mécanismes de cet univers, et l'on fini par comprendre au fur et à mesure dans la deuxième partie de l'ouvrage les rouages qui régissent ce monde.
Des rouages qui sont directement inspirés des jeux de Stratégies.
Dans la deuxième partie, que j'ai trouvé meilleure, se déroule l'imagination mise en place autour de cet univers.
On y verra des métaphores concernant les peuples, la tolérance ou le racisme, et probablement aussi sur les changements de grande ampleur à l'échelle mondiale comme le changement climatique.
Il semblerait en effet que c'est précisément là que nous emmène l'auteur: le changement , et surtout la tolérance au changement, la reconstruction d'un nouveau monde.