Citations sur Get Up ! Stand Up ! (15)
Quand on était libre, l’idée même d’un régime militaire paraissait absurde, tellement tirée par les cheveux, qu’il semblait invraisemblable que des citoyens adultes puissent réagir en masse1 comme des écoliers face aux généraux lisant à haute voix leur règlement, mais quand on se frottait concrètement à la mentalité militaire, en quelques minutes elle apparaissait comme une réalité continue, et il semblait que la liberté était une fantaisie, un bref interlude ici et là dans l’histoire, une récréation à la fin de laquelle le sifflet finissait toujours par retentir.
La passion : c’était la seule drogue dont Michèle était dépendante, la passion véritable, du genre purificateur. C’était la drogue qui libérait ses instincts, lui confirmait qu’elle avait raison de les suivre, lui donnait l’assurance de son jugement et lui avait permis de réussir au théâtre, car lorsque Michèle se passionnait pour quelque chose, son enthousiasme se répandait autour d’elle – elle avait vu cela se produire souvent.
"... Et c'est quoi, Babylone? demandait Burru. Babylone, c'est l'homme qui veut commander comme un Dieu. Y veulent te dire quoi manger, quoi fumer, quoi boire, quoi penser... et elle vient d'où leur autorité?"
Au cours des derniers cinq mois, la consommation d’eau avait été réglementée dans toute la ville. Il était formellement défendu d’arroser les gazons, de laver les voitures ou d’entretenir les fleurs. Même avant la sécheresse, les restrictions étaient de rigueur chaque année. Le problème n’était pas l’eau : il y en avait beaucoup dans les montagnes. Le problème n’était pas l’argent : l’approvisionnement en eau était l’investissement favori des institutions caritatives. Le problème était qu’il n’existait pas d’expert local suffisamment influent pour faire passer une décision impliquant autant d’argent qu’en nécessitait le réseau de l’eau face à ceux qui avaient intérêt à vendre des projets aux quelques méga-entrepreneurs en compétition pour les aéroports et les digues, les ports et tous ceux qui, à travers le monde, avaient besoin d’investir dans des infrastructures.
Personne que j’aurais pu décrire comme un héros possible. Ils sont tous atteints de mégalomanie après cinq ans… Tous les hommes au pouvoir que je connais sont si fascinés par leur pénis qu’ils ne peuvent même pas relever la tête pour répondre au téléphone.
Les rastas vivent dans un monde de rêve, parce qu’ils fument la marijuana, et dans un rêve les gens du monde entier s’aiment les uns les autres, et je pense que c’est une idée merveilleuse ; et j’aimerais que ce soit vrai, mais le monde tel que je le connais est tout à fait différent.
Les hommes armés ne jouissent pas d’un grand soutien, la population ne veut pas dépendre d’une bande de criminels.
Il était physiquement à son aise dans les tropiques parce qu’il avait passé une partie de son enfance à traîner dans les terres d’élevage que son père avait sur l’île, pieds nus avec une bande de petits paysans, avant d’être envoyé en pension en Angleterre, et il avait compris très tôt que, s’il pouvait bénéficier des avantages d’être riche et blanc tout en restant cool comme un Noir nécessiteux, il aurait le meilleur des deux mondes.
C’était un homme blanc amoureux de musique noire.
Chaque génération a ses propres défis, disait-il souvent. Une génération s’occupe de voir qui peut faire le plus d’argent et la génération suivante se charge de fournir ceux qui peuvent prendre le plus de plaisir à le dépenser. Comme je suis chanceux, je fais partie de celle-ci.
Le succès de Michèle reposait sur le pouvoir de ses intuitions, et c’était la passion qui libérait ses instincts. Toutes les bonnes choses de la vie brillaient pour Michèle lorsqu’elle était amoureuse, mais tout lui paraissait terne quand elle ne l’était pas.