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Citations sur Ballade pour un ange déchu (11)

Elle avait dit qu'elle allait le humer, et c'est exactement ce qu'elle faisait.
Creed était dérouté. À quoi diable jouait-elle ?
La femme nommée Laura vient sentir son cou, à petites inspirations courtes, d'abord par le nez, puis par la bouche, pour capturer l'air autour de lui-pour capturer son odeur!-et l'ingurgiter. Elle se coula le long de son torse, écarta les pans de sa veste de treillis, et ses lèvres et ses narines touchèrent presque le sweat-shirt. Puis, elle remonta, sous son menton, avant d'effleurer légèrement la bouche.
Il ne put s'empêcher d'inhaler son parfum, cette fragrance musquée qui était beaucoup plus forte maintenant qu'elle s'était rapprochée. L'épaisse chevelure noire cha-touillait le nez du paparazzo, et il rejeta la tête en arrière. Il fixa le plafond du regard, et on aurait pu croire qu'il en appelait au Tout-Puissant...
- Eh, écoutez... commença-t-il.
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- Écoutez, nos sens normaux ne nous permettent pas de percevoir certaines choses, certaines forces. Nous ne pouvons pas voir les ultraviolets, par exemple, mais nous disposons d'instruments qui nous les révèlent. Il en est de même avec certaines fréquences extrêmes. Or, ce n'est pas parce que nous ne les percevons pas que ces choses n'existent pas.
Malheureusement, nous ne disposons pas pour l'instant des moyens scientifiques adéquats de niveaux d'existence différents. Pourtant, des millions de gens croient en une Entité supérieure mais incorporelle qu'ils nomment Dieu.
Creed pouvait difficilement être en désaccord sur ce point.
- Alors pourquoi pas des êtres spirituels inférieurs ?
- Quoi ?
- Des démons, dit-elle.
Creed laissa échapper un grognement bas.
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Il souleva la barre de la tapette et laissa tomber la souris morte dans la poubelle.
Grin (la chatte) sauta sur la table et s'assit sur son train arrière pour observer son maître pendant qu'il rinçait une chope dans l'évier avant d 'y mettre deux larges cuillerées de café lyophilisé. Tout en versant l'eau chaude dans le récipient, il s'adressa de nouveau à l'animal :
- Ta dernière chance. Cette nuit, quand ces petits salopards sortiront pour danser, tu t'en occupes. Tu rece-vras une récompense à chaque cadavre que je retrouverai au matin. Ça marche ?
Grin sourit.
- C'est ta carrière que tu joues, ma vieille.
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Malheureusement, les circonstances dans lesquelles nous faisons sa connaissance n'inclinent pas spécialement à inspirer la sympathie.
Il est en train de...
... pisser sur le coin d'un tombeau, à l'intérieur d'un de ces mausolées. En fait, une sépulture située sur un tertre dans un cimetière chic, et qui offre une vue imprenable sur les autres monuments du même style extravagant qui l'entourent en contrebas : Elle se trouve au centre de plusieurs hectares occupés par une armée de croix, anges, obélisques et stèles de marbre dont beaucoup sont crou-lants et abîmés. (mais pas autant ce qui gît dessous). Creed referme sa braguette, frissonne dans l'atmosphère froide et humide, s'adosse contre un piédestal sur lequel est posé un gisant de pierre en mauvais état. Et continue d'attendre... Creed tira une nouvelle bouffée de la cigarette qui pendait au coin de sa bouche, ce qui réchauffa ses poumons et neutralisa un instant l'odeur terreuse du sépulcre.
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Tout d'abord Creed ne discerna rien d'anormal, mais lorsque quelque chose se resserra sur son pied, il se pen-cha un peu en avant pour mieux voir. Quelque chose d'autre rampa comme un serpent autour de son autre cheville. Il l'examina également. Il marmonna un juron.
Là où il se tenait, l'herbe croissait à une vitesse ahurissante; elle glissait sur ses chaussures et montait dans son pantalon. Il sentait les brins souples qui s'enroulaient autour de ses jambes. De peur, Creed recula d'un pas. Enfin, il essaya de le faire.
Les herbes se brisèrent, mais leur résistance initiale l'envoya basculer en arrière. Il tomba et se reçut lourdement sur le postérieur, puis s'étala sur le dos. Il se redressa presque immédiatement et, alors qu'il était assis là, abasourdi par l'impossibilité de sa chute plus que par la chute elle-même, l'herbe commença à se faufiler entre ses doigts écartés. Cette fois son cri fut plus sonore.
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- Vous aimez les films de vampires ?
Elle le lâcha et se redressa bouche bée.
Embarrassé, Creed s'éclaircit la gorge avant de poursuivre :
- Mon préféré a toujours été le premier. Je pense qu'il date du début des années vingt. Le... La personne que j'ai vue la nuit dernière... Et puis merde, fit Creed, se décida enfin. Hier soir, j'ai vu Nosferatu.
La bouche de Cally s'ouvrit un peu plus.
- J'ai vu le premier de ces putains de vampires.
Il plissa le front, comme si ces mots, pourtant prononcés à mi-voix, lui avaient fait mal.
Parfois, certaines personnes refusent de croire ce qu'elles ont vu de leurs propres yeux. En général, c'est parce qu'elles ne veulent pas le croire. Accusez l'ignorance, les préjugés, ou l'aveuglement face aux réalités et aux énigmes de l'existence elle-même. Cette attitude peut avoir également un lien étroit avec le fait d'être ''incapable'' d'affronter les facettes déplaisantes du monde dans lequel nous vivons.
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L'homme qu'il avait photographié dans le cimetière ressemblait à quelqu'un qui avait été pendu un demi-siècle plus tôt. Et alors ? Lui-même avait un ami qui était le sosie de l'Éventreur du Yorkshire. Et le directeur adjoint de son agence Barcklays aurait pu jouer le rôle d'Heinrich Himmler, d'autant que leurs personnalités ne paraissaient pas très différentes. Tout le monde a son double quelque part sur la planète, dit-on. Et puis, cinquante ans, c'était un sacré bout de temps, n'importe qui aurait considé-rablement changé.
Creed haussa les épaules. Sur quoi diable était-il tombé ? Il ne pouvait exister le moindre rapport, sauf si... sauf si le dingue du cimetière avait un lien de parenté avec le type pendu. Là, cela pouvait devenir intéressant. Mais Creed était paparazzi, pas journaliste. De telles histoires n'appartenaient pas à son domaine. Le côté curieux de la chose n'en demeurait pas moins, de quelque côté qu'on la prenne.
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C'était le problème, avec la jeune génération : elle manquait de cran. Il restait peu de paparazzi prêts à prendre de vrais risques ou à seulement essayer de lutter contre l'ordre rétabli. Les nouveaux attendaient que tout leur soit servi sur un plateau. Pour être tout à fait franc, ils n'hésitaient pas à jouer des coudes pour obtenir un cliché à peu près propre, mais dès qu'il était question de ruser, de montrer un tant soit peu de culot, plus personne.
Pour sa part, Creed était arrivé au cimetière juste après six heures ce matin, et il avait longé le haut mur d'enceinte jusqu'à ce qu'il trouve un endroit tranquille, sur une petite route de campagne, déserte, loin de l'entrée. Il s'était garé de l'autre côté, sous un bouquet d'arbres, avait traversé la chaussée et utilisé un petit escabeau en aluminium, un équipement souvent essentiel. Il le savait par expérience pour atteindre le haut du mur. Grâce à un filin de nylon terminé par un crochet, il avait fait descendre le sac contenant son matériel photo ainsi que le trépied de l'autre côté. La même opération lui avait permis de récupérer l'échelle. Creed avait ensuite sauté dans le cimetière et avait patienté, accroupi à couvert, jusqu'il y ait assez de lumière pour qu'il puisse récupérer la fosse.
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Voyez-vous, le Nosferatu/Dracula original était une créature effrayante. Créée visuellement par le réalisateur allemand Friedrich Wilhelm Murnau pour son film Nosferatu, une Symphonie des Grauens (Nosferatu, le vampire) en 1922 et adapté non officiellement du Dracula de Bram Stocker, le vampire y était montré en créature proche d'un rat, avec un crâne énorme, de longs crocs permanents plantés au milieu de sa mâchoire (contrairement aux incisives qui jaillissent magiquement dans les films ultérieurs) et des ongles cruels recourbés qui ressemblaient à des serres. Pour compléter ce portrait à donner la chair de poule, notre homme était bossu et porté par des jambes minces et tordues. C'était la version véritable du mythe, et le genre de type que vous souhaitez sincèrement ne jamais rencontrer dans un supermarché bondé, et encore moins seul à seul, dans votre lit en pleine nuit.
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Creed aurait voulu crier, mais sa gorge était contractée par l'horreur. il aurait voulu reculer, mais ses jambes refusaient d'obéir. La partie de son corps qui rompit cet instant de tétanie fut sa vessie; par chance, ce ne furent que quelques gouttes d'urine qui coulèrent le long de sa cuisse, mais cela fut suffisant.
Il était incapable d'autre chose que de regarder fixement. Les araignées étaient petites, rebondies, cependant, et leur corps poilu et bulbeux semblait trop lourd pour leurs fines pattes. Elles étaient surtout noires, mais le sommet de leurs excroissances se parait de reflets rouges, comme si un liquide sous pression à l'intérieur menaçait de s'en échapper. Et elles avaient toutes sortes de formes, certaines longues comme des chenilles, d'autres rondes, beaucoup étaient minuscules et s'aggloméraient en tas.
Seul point commun à toutes ces créatures, elles paraissaient gorgées.
Repues, pourrait-on dire.
Et il avait déjà établi le rapport avant de baisser les yeux et de découvrir les morsures et les petites marques sanglantes sur tout son corps.
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