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EAN : 9791028106065
665 pages
Bragelonne (18/10/2017)
3.67/5   23 notes
Résumé :
Suite officielle du roman La Guerre des mondes de H. G. Wells

Dans le premier roman, Walter Jenkins, correspondant de guerre de l'invasion extraterrestre de l'Angleterre, raconte le désarroi et la lutte désespérée des hommes face à des Martiens intelligents et cruels. Le second roman se déroule quatorze ans après, au moment d'une seconde invasion martienne. Julia Elphinstone, journaliste, doit survivre pour transmettre son rapport sur ce nouveau confl... >Voir plus
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La note intermédiaire vaut pour le volume ; le roman de Wells mérite bien 5/5, mais certainement pas celui de Baxter.

LE RETOUR DES MARTIENS



Il y a cent-vingt ans de cela paraissait, d'abord sous la forme d'un serial, le roman de H.G. Wells La Guerre des mondes – qui deviendrait aussitôt un immense classique de cette science-fiction qui, alors, ne portait pas ce nom et n'était sans doute pas très clairement définie ; comme, quelques années plus tôt, un précédent roman de Wells : La Machine à explorer le temps. Deux oeuvres visionnaires d'un génie qui en compte quelques-unes à son actif – le genre de merveilles dont la simple existence chamboule absolument tout ; à certains égards, la science-fiction ultérieure sera modelée par ces magnifiques entrées en matière.



Rien d'étonnant dès lors à ce que La Guerre des mondes, comme d'ailleurs La Machine à explorer le temps, ait suscité son propre mythe – sous la forme de déclinaisons, d'hommages, d'adaptations (incluant bien sûr aussi bien Orson Welles que Steven Spielberg, ou, dans un autre registre, Alan Moore et Kevin O'Neill), voire de « suites ». Ce qui nous amène au présent ouvrage – car Stephen Baxter a récidivé : lui qui, il y a une vingtaine d'années de cela, avait livré une suite à La Machine à explorer le temps, parfaitement brillante, sous le titre Les Vaisseaux du temps, a commis il y a peu (cette même année, en fait : la traduction française n'a pas tardé !) une suite à La Guerre des mondes, intitulée le Massacre de l'humanité (un titre emprunté au roman de Wells, déjà) ; et ceci avec la bénédiction des héritiers comme des thuriféraires de Wells (et c'est pourquoi on parle d'une suite « officielle », même si le roman originel est de toute façon dans le domaine public).



Idée un peu étonnante de la part de Bragelonne, mais pas mauvaise : en profiter pour associer les deux livres dans un unique gros volume (mais dont le seul roman de Baxter représente en gros les trois quarts – nous le savons, avec notamment des titres tels que Voyage, Évolution ou Exultant, tous trois d'excellents livres par ailleurs, Stephen Baxter aime à s'étendre). C'est sans doute pertinent, dans la mesure où le Massacre de l'humanité se fonde sur une lecture très pointue et scrupuleuse de la Guerre des mondes (ce qui a d'ailleurs pour corollaire que la traduction originelle de Henry D. Davray a dû être un chouia retouchée par Tom Clegg pour se montrer plus exacte – c'est par contre Laurent Queyssi qui s'est chargé de la traduction du roman de Stephen Baxter) : si votre lecture date un peu, vous risquez de passer à côté de pas mal de choses, et une relecture peut donc s'imposer.



Elle m'a certainement été très profitable… D'autant que je n'avais pour l'heure lu La Guerre des mondes qu'en anglais, il y a quelques années de cela – c'était même une de mes premières lectures en anglais et ça ne m'avait pas facilité la tâche… En fait, au sortir du roman, j'étais un peu déçu : j'y avais largement préféré La Machine à explorer le temps, L'Île du docteur Moreau, ou, plus tard et en anglais également, L'Homme invisible… Ceci étant, à ma première lecture, La Machine à explorer le temps aussi m'avait laissé un peu froid – et c'est la relecture (justement pour préparer la lecture des Vaisseaux du temps, de Stephen Baxter, tiens, tiens…) qui m'a tardivement amené à appréhender combien ce séminal roman de Wells était génial. Et la même chose s'est produite avec La Guerre des mondes, dont je perçois là encore bien trop tardivement combien il s'agit d'un chef-d'oeuvre visionnaire – cette relecture a donc été une grosse baffe.



Mais le roman de Baxter, cette fois ?



Mmmf…



Note au passage : dans ce compte rendu, je ne vais pas me gêner pour SPOILER comme un porc le roman de Wells – il a fêté ses 120 ans, je crois que je peux. Mais je vais tâcher de ne pas trop déflorer celui de Stephen Baxter, au cas où…



LE RÉCIT D'UN MONDE QUI S'ÉCROULE



Vous connaissez tous le pitch de la Guerre des mondes. Bon, en résumé : à l'aube du XXe siècle (sauf erreur, le roman de Wells affirme son caractère d'anticipation, mais sans donner de date – Baxter, dans son roman, considère que ces événements ont eu lieu en 1907), les Martiens déboulent à bord de cylindres dans le sud de l'Angleterre (dans la campagne, mais pas si loin de Londres). Ils suscitent d'abord la curiosité, mais bientôt l'effroi – car ils sont venus pour faire la guerre. Ces êtres si fondamentalement supérieurs, presque de purs intellects, ont développé une technologie incomparablement plus avancée que celle de l'empire britannique : leurs inventions diaboliques, les tripodes, le rayon ardent, la fumée noire, l'herbe rouge, ne laissent aux humains aucune chance de vaincre – mais l'extermination pure et simple n'a qu'un temps ; à l'horizon se profile le plus tragique des destins pour l'humanité, à savoir constituer du gibier d'élevage pour ces extraterrestres qui se nourrissent de son sang… Pourtant, cette Guerre des mondes, ce sont les Martiens qui la perdent, très vite – car, dans leur démesure, ils sont terrassés par des êtres plus insignifiants encore que les humains : les bactéries, auxquelles la vie terrestre s'est faite au travers de millions d'années d'évolution, mais qui n'épargnent pas les visiteurs étrangers… Lesquels, cependant, pourraient bien revenir un jour ?



Tout ceci nous est narré par un anonyme (la quasi-totalité des personnages du roman sont anonymes, mais Baxter les nommera tous – notre narrateur sera ainsi Walter Jenkins), un « écrivain philosophe » qui doit probablement beaucoup à Wells lui-même, et qui est aux premières loges dès le début de la guerre, dans sa campagne bucolique et paisible… qui ne le sera pas éternellement. le narrateur livre un récit de la guerre telle qu'il l'a vécue – en rapportant aussi ce qui s'est produit pour son frère (Frank Jenkins, chez Baxter), à Londres : une lutte impitoyable pour la survie, dans une atmosphère de cauchemar apocalyptique (à certains égards, La Guerre des mondes relève autant de l'horreur que de la science-fiction – et, concernant cette horreur, je suppose qu'elle a quelque chose de « cosmique » qui ne devait pas laisser un Lovecraft indifférent ?) ; ce qui implique son lot, même maigre, de rencontres, dont un vicaire qui perd la raison devant tant d'horreurs si peu chrétiennes, et un artilleur cynique et charismatique (Albert Cook chez Baxter), agaçant autant que fascinant, également lucide et naïf, et qui peint un tableau éloquent de ce que sera le monde du futur…



LITTÉRATURE D'INVASION ET IMPÉRIALISME



La Guerre des mondes est un roman d'une immense richesse – et très dense, à cet égard (il court sur 180 pages seulement des 660 que compte ce gros volume). Il traite d'une multitude de thèmes, autorisant des lectures variées, et en usant avec astuce de procédés qui, à la fois, ancrent le roman dans son temps, et lui confèrent une portée visionnaire sans égale.



À tout prendre – sauf que les singularités sont essentielles –, le roman de Wells s'inscrit dans un courant qui a eu son heure de gloire dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle, et que l'on qualifie de « littérature d'invasion » : le propos est de décrire une invasion de l'Angleterre, dont les habitants ne sont donc pas autant en sécurité qu'ils le croient ou le prétendent – ils doivent faire face à un ennemi impitoyable, et qu'il serait très mal avisé de sous-estimer, même si l'issue de la guerre peut varier. Nombre de ces romans ont une approche « réaliste », en ce qu'ils ne font pas intervenir d'éléments proprement « imaginaires », même s'ils sont régulièrement quelque chose de fictions spéculatives et éventuellement d'anticipation à très court terme ; reste que, dans cette approche, l'ennemi est humain – fonction des tensions internationales du moment, les Allemands ou les Français. Mais la littérature d'invasion peut aussi se mêler d'éléments davantage imaginaires, que ce soit comme ici sur un mode très concret, ou, éventuellement, sur un mode davantage métaphorique : on a souvent fait le lien, le Dracula de Bram Stoker paraît en 1897, soit l'année même de la publication en serial de la Guerre des mondes.



Mais, bien sûr, l'envahisseur chez Wells est un extraterrestre, singularité essentielle – car, si la littérature mondiale avait déjà traité de ce thème à l'occasion, cela n'avait sans doute jamais été avec la même ampleur. Et ce sont déjà de très beaux (façon de parler) aliens : globalement libérés de l'anthropomorphisme, dotés de facultés incroyables (on les suppose télépathes) outre leur science et leur technologie incroyablement avancées, des êtres d'une essence supérieure et qui, pour cette raison même, semblent inaccessibles à la morale dans leur relation avec les humains.



Tout ceci, à un niveau relativement abstrait, doit sans doute beaucoup aux réflexions contemporaines sur la théorie de l'évolution (éventuellement détournée dans le motif pseudo-scientifique du darwinisme social) : Wells avait étudié auprès de Huxley, disciple de Darwin, et son roman est riche d'échos de la pensée évolutionniste, jusque bien sûr dans le thème de la survie du plus apte. le propos est aussi de décentrer l'univers, qui ne peut plus tourner autour de l'homme – l'infinie supériorité des Martiens met à mal les prétentions de l'humanité à trôner au sommet de la chaîne alimentaire, et elle ne doit sa survie qu'aux actions inconscientes de l'infiniment petit, ces bactéries tout juste entrevues au microscope, comme les Martiens voient les humains.



Mais justement : c'est là un aspect qui tranche par rapport aux canons de la littérature d'invasion – l'ennemi est infiniment plus puissant que l'arrogante Albion, bien plus malin, bien plus développé, bénéficiant d'une science et d'une technologie si avancées qu'elles rendent vaines toute tentative de comparaison.



Et c'est ici qu'opère un retournement dont Wells ne fait pas mystère dans son roman (et auquel il faut sans doute associer l'idée de la bactérie triomphant de l'envahisseur) : cette invasion hors-normes doit amener les Britanniques à questionner leur propre impérialisme, et l'entreprise coloniale tout entière – contre les dénégations brutales fondées sur la conviction de ce que la supériorité fondamentale (d'ordre racial au moins pour partie) de l'Angleterre lui confie le mandat de régir le monde, Wells rapporte la réalité concrète vécue par une population pas moins humaine, mais fauchée par un envahisseur dégagé de toute morale et qui n'y regarde pas à deux fois, car il n'a que son intérêt égoïste en tête. L'exemple des Tasmaniens est ouvertement cité. En échangeant ainsi les places, l'auteur attaque l'empire au coeur, dans son principe même, et si son roman n'a rien d'une dissertation – c'est bel et bien au premier chef un roman –, il contient, dans un sous-texte pas si discret mais ô combien pertinent, quelque chose d'un pamphlet des plus éloquent à l'encontre de l'entreprise coloniale. Mais, que la critique porte ou pas, le tableau demeure – et le roman, au-delà du divertissement, exprime insidieusement une forme de malaise qui n'a rien d'innocent, et qui l'élève au pinacle de la littérature spéculative.



UN CHEF-D'OeUVRE SOMBREMENT VISIONNAIRE



Mais ceci d'autant plus qu'en se fondant sur la science de son temps (et empruntant occasionnellement à la proto-science-fiction antérieure : le voyage interplanétaire des Martiens emprunte au canon de Jules Verne dans de la Terre à la lune), Wells anticipe un monde futur particulièrement effrayant – et qui, sur bien des points, lui a tristement donné raison… de manière générale, je suis très sceptique concernant l'idée même de prospective. Mais, chez les meilleurs auteurs du genre, il y a de ces présages qui fascinent autant qu'ils dépriment…



L'armement martien est globalement devenu très concret, bien vite : même en mettant de côté le rayon ardent anticipant le laser, les tripodes présagent les chars d'assaut, ils ont des engins volants qui annoncent l'aviation, la fumée noire évoque immanquablement les gaz de combat bientôt employés dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, et peut-être l'herbe rouge va-t-elle-même plus loin encore, du côté de la guerre bactériologique – et, bien sûr, la fin des Martiens en est un écho ironique. N'y manque guère que la puissance de l'atome, et Stephen Baxter ne manquera pas d'ajouter cet élément dans l'équation.



Mais cela va au-delà de la technologie : la description horrifiante de la guerre totale menée par les Martiens peut sans doute se fonder sur bien des antécédents abominables, mais, pour un lecteur du début du XXIe siècle, il me paraît inévitable d'y associer des images d'événements ultérieurs – et, pour le coup, davantage de la Seconde Guerre mondiale que de la première. Difficile, ici, de ne pas penser au Blitzkrieg, et, si toute guerre suscite ses exodes, la fuite de Londres, très graphique, rappelle à notre mauvais souvenir de sombres images de 1940… ou de bien des conflits ultérieurs, incluant de nos jours ceux qui ont entraîné ce que l'on qualifie de « crise des migrants » (mais n'est-ce pas prendre le symptôme pour la cause ?). Et il y a pire encore : difficile, devant les Martiens « élevant » les humains pour s'en nourrir, a fortiori dans les tableaux prophétiques de l'artilleur, de ne pas penser aux camps de concentration et à l'extermination méthodique de milliers de personnes jugées « inférieures »…



(Je dois avouer, au moins dans une parenthèse, que ces pages très rudes peuvent aussi susciter d'autres questionnements – l'assimilation que font certains végans des abattoirs aux camps de la mort, même si elle a quelque chose d'outré qui crispe vite la conversation, pour le « carniste » que je suis encore malgré tout, n'est pas sans fond.)



Mais tout cela participe de la réussite exceptionnelle de la Guerre des mondes, proprement un chef-d'oeuvre, visionnaire à un point rare – un bel exemple ce qu'est la meilleure science-fiction, celle qui raconte de bonnes histoires tout en incitant à la réflexion, et qui sait, avec ce qu'il faut d'astuce, d'audace et en même temps, bizarrement, d'une certaine réserve, dresser un tableau du futur à même d'édifier, qu'il fascine ou terrifie.



Ce chef-d'oeuvre avait une fin relativement ouverte – appelait-il une suite pour autant ? Elle était tentante assurément… Et tentée, d'ailleurs : avant la suite « officielle » de Stephen Baxter, les exemples ne manquaient pas. Mais était-ce pertinent ? Ou du moins cela l'a-t-il été dans le cas du Massacre de l'humanité ? C'est à voir…

ON PREND LES MÊMES ET ON RECOMMENCE



Oui : on prend les mêmes et on recommence – littéralement.



Stephen Baxter, déjà, nomme et précise à peu près tout ce qui était indéfini dans le roman de Wells. Il en situe précisément l'action en 1907 (sur la base de calculs astronomiques), et sa suite treize ans plus tard. Il procède de même pour tous les personnages du roman (ou presque) : dans La Guerre des mondes, en dehors de quelques figures bien réelles, les personnages sont anonymes (il n'y a sauf erreur qu'une seule exception, l'astronome ami du narrateur) ; dans le Massacre de l'humanité, tous ces personnages sont nommés – les figures essentielles au premier chef (le narrateur est Walter Jenkins, l'artilleur est Albert Cook), mais aussi d'autres plus secondaires dans le roman originel, mais qui deviennent davantage importantes ici, et tout d'abord Julie Elphinstone, à peine croisée dans La Guerre des mondes (c'est la brave et fraîche jeune fille avec qui Frank quitte Londres), mais qui devient cette fois notre narratrice ; ce qui est un peu surprenant, pour le coup. En fait, un seul personnage, chez Baxter, n'est pas nommé… et c'est H.G. Wells lui-même, qui agace beaucoup Walter Jenkins – sans doute parce que ce dernier sait que tous deux se ressemblent beaucoup.



Pourquoi pas ? Ce qui est plus gênant, ici, c'est que le principe de mettre ces « vétérans » en avant implique quelques tours de passe-passe plus ou moins convaincants – car, « nécessités » du récit mises à part, ils n'ont absolument aucune raison objective de figurer à nouveau sur le devant de la scène



Il y a des choses très bien vues – notamment concernant Walter Jenkins, dont le « Récit » (entendre : La Guerre des mondes) a rencontré un franc succès, mais qui n'en est pas moins un homme marqué par les événements de ce que l'on appellera bientôt la Première Guerre martienne ; dans son corps, mais aussi dans son esprit – car il souffre d'un ersatz martien de l'obusite (très bonne idée, ça) ; aussi est-il soigné par les plus grandes sommités de la psychiatrie de ce début du XXe siècle, incluant ce bon docteur
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Nous sommes fin du XIXème siècle. Un météore s'abat sur la Terre, un cylindre artificiel est découvert, les Martiens envahissent le monde. Les morts s'enchaînent, les Martiens veulent faire de la Terre la leur. L'armée fait ce qu'elle peut en vain. Leurs tripodes, engins mobiles de combats sont coriaces et lancent des gaz toxiques. Ils prennent très vite la direction de Londres. La survie commence. Fuir? Se cacher? Que faire?

Le narrateur, témoin de cette histoire, va nous raconter ce qu'il a vécu. Il semble être un écrivain ou un scientifique. Il nous décrit les Martiens comme des créatures intelligentes, une race supérieure venue de Mars. On ressent les émotions des gens (la peur, l'angoisse, le désespoir, l'incrédulité...) car nous sommes bien du côté des victimes. le monde n'est que flammes et chaos. On va suivre ce narrateur au gré de sa survie et de ses rencontres notamment avec un vicaire et un artilleur ainsi que les nombreux jours où il devra rester cacher.

Voici l'ouvrage du grand H.G. Wells paru pour la première fois en 1898. Ce livre de science-fiction est un classique du genre. H.G. Wells a un véritable talent de conteur. C'est un livre court, de moins de 300 pages mais quand on se rend compte de l'époque où il a été écrit, je trouve que c'est plutôt glaçant! "Le massacre de l'humanité", la deuxième histoire de ce livre fera l'objet d'une prochaine chronique. (...)

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Premièrement le livre débute avec le récit de "La guerre des mondes" de Herbert Georges Wells, un grand classique de la SF si ce n'est "LE" plus connu des classiques de science-fiction par le grand public. Je ne l'avais jamais lu, par contre j'ai vu le film de 1953 réalisé par Byron Haskins avec Gene Barry une fois, mais surtout celui de 2005 de Steven Spielberg avec Tom Cruise que je connais par coeur (jusqu'aux répliques) pour l'avoir vu au minimum 15 fois et que j'aime vraiment beaucoup.
Ce n'est donc pas sans appréhensions que je me suis lancé dans cette lecture par peur de la déception.

Au final c'est très différent de ce à quoi je m'attendais, c'est plus dans l'esprit du premier film. On ressent le temps passé depuis l'écriture du roman comme pour tout bon classique sf, rien que dans le style d'écriture ou les expressions et la façon d'être des personnages.

Au niveau de l'intrigue j'ai été un petit peu déçu du résultat, même si on ne s'ennuie pas, c'est trop simple par rapport aux technologies de maintenant, c'est normal me direz-vous et je m'y attendais, mais c'est une expérience déstabilisante que j'aurais peut-être mieux appréhendé sans avoir vu les films.

Le personnage est bien construit lui mais sans non plus être transcendant, heureusement le récit n'est pas trop long et au final on passe un moment assez agréable en plus d'avoir la satisfaction d'avoir enfin lu cette référence pour tout amateur de SF.

Là ou ce livre vaut le coup, véritablement, c'est pour le second récit, celui de Stephen Baxter, "Le massacre de l'humanité", qui est une suite directe de "La guerre des mondes" mais aussi beaucoup plus dense, plus approfondie, plus saisissante.

L'auteur réussi à nous accaparer de bout en bout avec des personnages intéressants et une intrigue qui capte l'attention malgré les 900 pages et surtout il respecte le style de H.G. Wells et en fait une vraie suite que l'auteur aurait certainement approuvé.

Au final c'est un peu long à lire mais cela vaut le coup si vous êtes fan d'anticipation, et si vous avez déjà lu l'oeuvre originale, n'hésitez pas à vous le procurer pour sa suite qui s'en sort haut la main et n'a pas à rougir d'avoir poursuivi le récit de Wells car c'est bien fait.

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La Guerre des Mondes

La guerre des mondes est un roman de science-fiction, le premier de son genre, écrit à la toute fin du XIXème siècle. L'auteur, H.G. Wells, raconte à travers l'oeil de son protagoniste une invasion martienne fictive qui aurait eu lieu en Angleterre.

Je dois avouer qu'à la vue du titre, je m'attendais à lire un roman d'action, or pas du tout, il n'y en a que très peu. Quant à la guerre, elle est plutôt brève, puisqu'il apparaît assez vite que les forces terriennes sont quasiment impuissantes face à la technologie martienne.

Pour être franche, j'irais jusqu'à dire qu'il ne se passe en fin de compte vraiment pas grand-chose, dans ce livre. Je ne vais pas le résumer afin de ne pas spoiler, mais je pense qu'il ne faudrait pas plus d'une demi-douzaine de lignes pour relater son contenu sans rien omettre d'important.

On suit presque d'un bout à l'autre le protagoniste, qui n'est à aucun moment nommé dans le livre. Je trouve cela plutôt pertinent, étant donné qu'il est toujours spectateur, mais jamais acteur ; en revanche, je n'ai pas compris l'intérêt des chapitres relatant les mésaventures de son frère, tout aussi anonyme que lui, hormis pour ajouter des scènes de fuite et de panique alors qu'il y en a suffisamment ainsi. Après la nonchalance (agaçante de surcroît) des Terriens dans un premier temps, on assiste essentiellement à une longue et interminable retraite.

J'ai l'impression que, dans l'ensemble, ce roman manque de structuration, dans tous les sens du terme. le protagoniste se met d'abord en tête d'aller chercher sa femme, mais ne semble plus y penser par la suite, du moins avant la fin. Idem pour son frère : on ne sait pas ce qu'il advient de lui, pas plus que des deux femmes qu'il a aidées, ce qui renforce mes interrogations quant à la pertinence des scènes dont il est au centre. Tout cela rend les personnages secondaires oubliables, et le narrateur absolument pas attachant.

Il me faut néanmoins concéder à ce roman son incroyable capacité d'anticipation. J'ai d'ailleurs dû vérifier la date à laquelle il a été écrit, car je la pensais plus contemporaine que cela. Les cylindres évoquent les fusées, et la technologie martienne est assez avancée pour pouvoir être comparée à celle que la Terre a acquise au cours des décennies suivantes.

Quant à la fin… Je ne sais qu'en penser. D'un côté, elle est audacieuse et assez crédible, de l'autre, j'ai trouvé cela quand même beaucoup trop facile. J'ai néanmoins été soulagée de la voir arriver, car dans l'ensemble, je n'ai pas particulièrement apprécié ce roman. Ou plutôt, je l'ai trouvé trop long pour ce qu'il contient véritablement.

Le Massacre de l'humanité

Dans le Massacre de l'humanité, Stephen Baxter offre une suite au célèbre roman de H.G. Wells, La Guerre des Mondes. Treize ans après la Première Guerre, les Martiens sont de retour. Ils se sont renforcés et ont revu leur stratégie, bien décidés cette fois-ci à vaincre les Terriens.

Le livre commençait plutôt bien. Je n'ai pas particulièrement apprécié l'oeuvre originale, et j'ai souri en voyant Stephen Baxter évoquer dans son texte tous les points négatifs que je soulignais (les personnages secondaires négligés, le protagoniste qui semble oublier régulièrement son objectif…)

De ce fait, je pensais mieux l'apprécier, mais c'est sans compter les propres défauts du Massacre de l'humanité qui ont commencé à se manifester au fil des chapitres.

Déjà, je n'ai pas vraiment reconnu en Walter Jenkins le narrateur de la Guerre des Mondes, mais comme j'avais trouvé son personnage assez creux, cela ne m'a pas trop dérangée. En revanche, j'ai vite pris Julie en grippe à cause d'un petit élément tout bête, mais qui m'a contrariée d'un bout à l'autre du livre.

Julie est journaliste. Je ne suis pas experte dans cette profession, mais je suppose que la pratique de ce métier implique a minima une certaine curiosité, une volonté de poser les bonnes questions, et surtout une grande soif de connaissances. Or, quand les Joviens (habitants de Jupiter) sont évoqués pour la première fois par Walter, on l'interrompt sans creuser plus avant. Et lorsqu'il les mentionne pour la seconde fois, en tête à tête avec Julie, sa réponse est « Je ne m'intéressais pas aux Joviens. » (Ou quelque chose du genre.)

Sérieusement ? On se doute bien qu'ils ne sont pas mentionnés deux fois par hasard ! On parle d'un peuple plus avancé et plus puissant que Mars, mais personne ne se pose de questions à son sujet ? Au moins du style « Si on survit aux Martiens, comment être sûrs que nous n'aurons pas affaire aux Joviens dans la foulée ? » Eh bien non, tout le monde s'en moque, jusqu'à ce que, par miracle, on se souvienne d'eux.

J'étais partagée sur la fin de la Guerre des Mondes, parce que je trouvais que l'invasion se concluait par un deus ex machina facile, mais crédible. Ici, il est juste facile. Crédible, beaucoup moins, essentiellement parce que c'est quelque chose qu'on sent venir dès le début, mais il faut attendre longtemps avant que cela traverse l'esprit de la protagoniste. C'est à se demander combien de morts ils auraient pu éviter en prenant la peine de réfléchir avant.

Et en parlant de longueurs, il y en a beaucoup pour en arriver là. L'aspect militaire ravira peut-être ceux qui l'apprécient, mais ce n'est pas mon cas, et cela m'a vite ennuyée, tout comme l'énumération fréquente de certains lieux de Londres. Quant on ne connaît pas la ville, difficile de s'y retrouver. le pire reste néanmoins les attaques simultanées aux quatre coins du globe, auxquelles l'auteur consacre des dizaines de pages à la pertinence très discutable.

Qui plus est, le roman souffre également d'un gros manque de suspens. La plupart des évènements sont annoncées par la narratrice elle-même (que ce soit la mort ou la survie des autres personnages), et cela n'aide pas à rendre la lecture addictive, puisque l'on sait déjà à quoi s'en tenir.

Quant à la conclusion… Eh bien, je trouve qu'elle ne conclut pas grand-chose. Même si les Joviens jouent leur rôle, on est dans le flou total les concernant, et du côté des Martiens, eh bien, c'est un peu pareil. Bon nombre de questions restent en suspens, auxquelles j'aurais préféré que l'auteur réponde au lieu de s'éparpiller et de s'attarder sur des points qui m'ont paru de moindre intérêt.

Au final, cette suite ne m'a pas plus séduite que La Guerre des Mondes, mais pas pour les mêmes raisons. Là où je trouvais l'oeuvre d'origine assez vide, c'est plutôt l'inverse ici. Stephen Baxter a eu de bonnes idées, mais n'a malheureusement pas assez développé les plus pertinentes à mes yeux.
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Un beau gâchis.

Plusieurs années ont passé depuis les évènements de la guerre des mondes. En découle une réalité uchronique : les diverses technologies martiennes ont donné un coup d'élan à la recherche scientifique mais le cours de l'histoire n'est pas aussi malléable qu'il ne le paraît : l'Allemagne a toujours envie d'espace et l'Angleterre affaiblie a traité avec elle, laissant ses alliés seuls. Une dictature se met en place décrétant l'anathème sur l'astrologie. Mais les martiens n'en n'ont cure et décide de revenir découvrir les pluies londoniennes.

Un début dans la droite ligne du roman de Wells, nous retrouvons certains personnages malmenés par Walter Jenkins. L'occasion d'une mise en abîme salutaire, les protagonistes en veulent de leur descriptions souvent négatives faites par Jenkins. Nous avons vraiment l'impression d'être dans la réalité plus que dans un roman.
Même si un goût de déjà vu bercé cette seconde guerre au début du roman, Baxter sème quelques éléments titillant notre curiosité. Outre la source d'énergie du rayon ardent dévoilé, les joviens et les habitants de Vénus dont les premières pages nous parlent laissent supposer des évènements beaucoup plus large que les martiens. Les femmes sont aussi beaucoup plus présentes et ont même le beau rôle, après leur absence dans le roman de Wells.

Malgré cela, j'ai souvent pensé refermer le livre durant les cent premières pages, puis petit à petit, l'envie de découvrir vers où voulez l'emmener voyager Baxter se faisait plus pressant : une écriture plus moderne, gardant toutefois le style de l'époque, les intrigues des fils laissés par Wells sont développés et il parvient à en faire une bonne intrigue. Et ne s'en sert pas, ou si peu ! Qu'en est-il des martiens humanoïdes si vite survolés, de même pour les Cythéréens, les habitants de Vénus, qu'en est-il de cette communauté collaborationniste vivant en vase clos. Bref, l'auteur ne fait que survoler quelques items qui auraient pu embarquer le lecteur vers un ailleurs.
Les personnages sont grossièrement dessinés. de nombreuses fois j'ai du tenter de me remémorer qui était que, même après avoir passé 400 pages en leur compagnie, un comble ! Et comme seul suspense, le fait de toujours remettre à plus tard les révélations et au bout de la énième fois, cela agace fortement : "J'ignorais encore que je ne le reverrais pas avant plusieurs jours", "Mais j'y reviendrai.", "dont je traiterai plus tard", jusqu'à plus soif.
Les dernières pages font penser au cinéma d'action type blockbuster, avec ces scènes aux quatre coins du globe. Cela permet d'éviter un regard unique et de caractériser un peu plus l'uchronie, mais cela est bien trop bref. Un petit tour et puis s'en va.

Stephen Baxter titille notre curiosité, mais jamais ne la comble, reste un sentiment de déjà vu et de frustration, l'hommage se transforme en pâle copie. Reste une chose que l'on ne peut lui enlever, c'est son humanisme et son pacifisme. Pas suffisant cependant pour éviter le naufrage.
Tous les éléments étaient là pour faire un roman plein de sense of wonder, à un prochain auteur d'utiliser les pistes de Baxter.

Cette édition comprend le roman La guerre des mondes révisé pour l'occasion afin de coller au mieux à cette suite.
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Et parmi les soldats, même ici au cœur du riche Berlin, moderne et électrifié, je vis des blessés, beaucoup d’hommes, mais pas uniquement, portant d’élégants uniformes, le visage ou le bras bandés, certains dans des fauteuils roulants, d’autres amputés. Ils étaient splendides, comme le sont toujours les vétérans. La guerre commencée par les Allemands en 1914 continuait toujours, malgré la présence des Martiens sur Terre à quelques centaines de kilomètres de là, et elle s’était transformée en boucherie à l’est, où les Allemands s’enfonçaient encore dans l’Empire russe chancelant. C’est ce que l’on disait, en tout cas. Il y avait peu d’informations disponibles au public. Les yeux ou les membres manquants de ces vétérans berlinois livraient toutefois des témoignages silencieux de ce qui se passait sur ces lointains champs de bataille.
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Sa réflexion était simple. Un projecteur ne tirerait pas sur un Martien, mais peut-être qu’il tirerait sur un autre projecteur. C’était ce qu’il espérait, en tout cas.

Et cela fonctionna. Lorsque l’un des deux Rayons Ardents se déclencha, il frappa à bout portant, de toute son énergie funeste, la carcasse de l’autre machine, vaporisant la coque, liquéfiant de nombreuses parties inconnues de l’appareil, faisant peut-être voler en éclats les cristaux et les miroirs qu’elle contenait, et, enfin, détruisant la boîte qui abritait la mystérieuse alimentation, cette sphère lisse guère plus grande qu’une balle de cricket qui, d’après des experts comme Einstein et Soddy, devait, sans que l’on sache bien comment, exploiter l’énergie de l’atome.

La puissance nucléaire fut ainsi libérée, dans une rue de Londres. Malgré les combats en cours, la détonation se fit entendre dans toute la capitale. Deux machines de combat furent détruites, réduites en morceaux qui volèrent en tous sens. Trois autres furent endommagées dont deux suffisamment pour se retrouver hors d’usage.
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La peur que j'avais n'était pas une crainte rationnelle, mais une terreur panique non seulement des Martiens, mais de l'obscurité et du silence qui m'entouraient.
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Il n'a jamais été question d'une guerre des Martiens contre les humains. Nous leur barrions simplement la route, plus exactement, nous nous trouvions à l'endroit qu'ils voulaient envahir. Il s'agissait d'une guerre de Mars contre la Terre, d'organismes martiens face à des milliards d'années d'évolution terrestre.
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Puis, en une seconde, un bras métallique tentaculaire sortit de l’appareil, en tenant un appareil compact qui rappelait une caméra de cinématographe : un appareil dont Schwesig avait appris l’existence lors de ses briefings. Il s’agissait d’un générateur de Rayon Ardent. Il se jeta à plat ventre dans la terre. Il vit alors un rayon de lumière pâle et fantomatique le frôler, et il sentit l’air chauffé à une température considérable.

Autour de lui, des hommes qui n’avaient pas été si prompts à réagir furent consumés par une flamme blanche lorsque le Rayon balaya comme une lance à incendie le périmètre de la fosse. Et tout cela quelques secondes seulement après l’ouverture du cylindre.
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