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Critique de kuroineko


Sacrées Éditions Bragelonne qui fêtent chaque année leurs dix années d'existence depuis la date effective de 2010. L'occasion de rééditer dix succès à 10,00€. C'est ainsi que j'ai acheté Les autres de James Herbert, titre paru en Grande-Bretagne en 1999. L'auteur est une des plumes les plus reconnues en matière de romans d'horreurs. Principalement pendant les années 1990.

La lecture assez décevante de Sanctuaire l'an dernier m'a fait repoussé Les Autres dans un coin de mes étagères. Avant de m'y lancer tout récemment et, ô surprise, j'ai accroché dès le prologue à cette sombre histoire. J'ai d'emblée apprécié le narrateur, Nick Dismas, enquêteur privé. Abandonné peu de temps après sa naissance à cause de ses difformités physiques, ce n'est pas un chemin de rose qui attend le petit garçon, puis l'adolescent et enfin l'adulte. Pourtant, malgré le cynisme qu'il met fréquemment en avant, ainsi que le recours à des substances alcoolisées et d'autres moins légales, il ne sombre jamais complètement dans une amertume et un désespoir sans fond. Il fait tourner sa boîte, inspire respect et amitié de quelques personnes et relègue autant que faire se peut regards d'aversion ou de dégoût, moqueries hargneuses ou plus sournoises derrière une épaisse carapace. Un personnage vraiment bien construit, et non dénué d'humour (souvent noir, et à froid).

La demande incongrue d'une femme nouvellement veuve de retrouver son fils né dix-huit ans auparavant mais dont les médecins ont assuré qu'il était mort de ses malformations congénitales peu après l'accouchement va lancer l'ami Diss sur des chemins qu'il n'aurait jamais imaginé empruntés. Et à plus d'un sens. Manifestations parapsychologiques, découvertes aberrantes calfeutrées sous des apparences on ne peut plus innocentes, son pragmatisme et son rationalisme en prennent un méchant coup.

James Herbert réussit, avec Les Autres, à créer une intrigue qui prend aux tripes (certaines scènes, ma foi, un peu trop au sens littéral). La vie et la psyché de son personnage sont bien construites. Les rebondissements empêchent tout temps long dans la lecture, tout en laissant malgré tout place à réflexions et introspection. Il bouscule nos éventuels a priori et offre une intense plongée dans un récit palpitant.

Voilà qui me réconcilie avec James Herbert et son univers mâtiné de fantastique dans une Angleterre tout ce qu'il y a de plus réaliste (à Brighton ici). Il nous renvoie à la perception des profondeurs plus ou moins glauques, voire carrément sordides, noires et abjectes de l'esprit humain. de par sa silhouette bossue, Dismas est régulièrement regardé comme un monstre. Cette histoire, comme d'autres avant et après, démontre l'importance de ne pas juger uniquement sur les apparences et que les véritables monstres se révèlent souvent sous des dehors des plus séduisants. Ce qui interroge fortement sur la définition d'humanité.

En tout cas, lecture marquante et intensive (vas lâcher le bouquin dans les derniers chapitres!). Je ne peux que le recommander aux amateurs et amatrices d'émotions fortes et d'épouvante.
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