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Simplement magnifique.... avec un style à la foie épique et descriptif comme dans les poèmes de J.R.R. Tolkien ( dont vous trouerez des traditions sur le site de l'association Tolkiendyl!) même si les sources ne sont pas les mêmes pour l'un c''est la mythologie nordique et les légendes arthuriennes qui lui ont fait créé un monde et pour l'autre c'est les mythes grecs et l'histoire... Heredia a une écriture aussi épique que Tolkien même si chacun à son style... ce qui n'est pas le cas de Gerard de Nerval mais qui nous emporte bien autrement bien dans le mythe, mais surtout le mystérieux... quand à Lamartine, il nous fait médité par ses descriptions émouvantes, de paysages, de thème abstraits (religion ou philosophie!)... On se dit qu'il serait bien dommage à se limiter à un seul poète.... et dans lire plusieurs... et pour des sujets plus terre à terre, on préféra l'illustre Rimbaud... qui n'a réussi à éditer un seul livre... et qui a échoué dans bien des projets terre à terre rattrapé par le matérialisme absurde de sa société!
Et si nous avons parfois des souvenir difficiles avec l'apprentissage par coeur du Coureur... en 4e, mal préparé à cette débauche de vocabulaire poétique... pourtant que c'est beau... et que, à l'âge adulte, cela donne envie d'écrire!

Pour les enfants
On pourra les intéresser à la poésie grâce aux fables De La Fontaine, mais pas seulement on eut taper aussi dans les chansons de Brassens, qui n'a pas fait que des chansons aux allusions paillardes, mais a reprit des poèmes en chanson, notamment le petit cheval! Ou bien encore cette autre chanson générique d'un film avec Fernandel : Heureux qui comme Ulysse, du fameux Joaquim du Bellay

Les adultes trouveront leurs bonheurs dans les trophées de José Maria de Hérédia, les Chimères et la traduction en vers du second Faust de Goethe de Gérard de Nerval, Poème de Rimbaud et Méditations poétiquesDe Lamartine.... et la langue française n'en déplaise à ses détracteurs, est belle et riche... et surpasse bien souvent le simple français courant qu'ils ont appris... comme toute langue humaine !
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J'ai découvert ce recueil de sonnets du XIXe siècle pour un cours de littérature comparée sur le mythe de Médée. J'ai décidé de passer le pas pour le lire. S'il y a bien quelque chose qu'on ne peut pas lui retirer, c'est la beauté de la poésie. le petit problème que je lui noté c'est que la poésie est parnassienne, je trouve donc que malgré la splendeur de "l'art pour l'art" il manque de la profondeur.
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Ces Trophées occupaient, depuis quelques temps, un tout petit espace de ma bibliothèque numérique.
Comme beaucoup de collégiens du vingtième siècle, j'avais le souvenir prégnant de ces Conquistadors dont nous apprenions par coeur le premier chant
J'étais donc "octet" (je sais, c'est faible, mais c'est lundi-matin, fin du diverticule et de la parenthèse) pour entrer dans la belle poésie formelle, épique et puissante de José-Maria de Heredia.
Les vers de José Maria de Heredia vibrent et s'harmonisent en grande et belle musique, et c'est ainsi qu'ils restent éternels par delà les modes et les ans. Il y a un souffle, qui jamais ne semble devoir s'épuiser.
Les rimes De Herédia n'ont pas finis de tourner dans ma tête!
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Parus en 1893, « Les Trophées » constituent la quasi intégralité, avec quelques poèmes de jeunesse ou d'occasion, de l'oeuvre poétique de José-Maria de Hérédia. (1842-1905). Curieux destin que celui de ce Cubain d'origine, mais par sa mère descendant d'une grande famille française cultivée. A Paris il se rapproche de Leconte de Lisle, Sully -Prudhomme et les tenants du Parnasse.
Stop ! Séquence info : le Parnasse, en littérature, est un mouvement qui en réaction contre le romantisme, jugé trop lyrique, trop sentimental, trop personnel, prône une poésie qui proclame l'art pour l'art, et la recherche de la perfection formelle. Ses instigateurs sont Théophile Gautier et Théodore de Banville (les deux Théo). Ses principaux représentants sont Leconte de Lisle, Sully-Prudhomme, Catulle Mendès, François Coppée, Léon Dierx… D'autres poètes, et non des moindres, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé et les « poètes maudits » (dont Tristan Corbière) ont pu par certains côtés, se rapprocher de ces thèses.
« Les Trophées » sont un ensemble de 118 sonnets et quatre poèmes qui répondent aux grandes recommandations parnassiennes : l'excellence formelle, le culte de la beauté (s'appuyant entre autres sur une solide érudition et une maîtrise technique sans faille) et bien entendu, l'absence de lyrisme, d'interprétation personnelle, d'émotion. Cette exigence demande un formidable travail d'artisan, d'artiste, de « ciseleur », d'orfèvre » qui se traduit par un immense effort de concentration. Il existe un danger, évidemment : le résultat peut être beau mais froid. Or la poésie, (mais peut-être me trompe-je) a justement pour raison d'être et pour but de communiquer émotion et chaleur. le poète a donc intérêt à présenter une oeuvre idéalement parfaite, dont la beauté constitue l'unique – mais définitive- caractéristique.
Les sonnets De Hérédia sont parfaits : il maîtrise à la fois le vocabulaire (son érudition fabuleuse y pourvoit largement), manie la couleur comme un véritable peintre, joue avec les rythmes, et reconstitue de véritables tableaux : ses descriptions de batailles romaines sortent tout droit des meilleurs peplums, et sa vision épique donne une force descriptive d'une réelle efficacité. le top du top du sonnet chez Hérédia, figure dans l'apothéose du dernier vers :
Et sur elle courbé, l'ardent Imperator
Vit dans ses larges yeux étoilés de points d'or
Toute une mer immense où fuyaient des galères.
(Antoine et Cléopâtre)

Tous anxieux de voir surgir, au dos vermeil
Des monts Sabins où luit l'oeil sanglant du soleil,
Le Chef borgne monté sur l'éléphant Gétule.
(Après Cannes)
Ou penchés à l'avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l'Océan des étoiles nouvelles.
(Les Conquérants)
Hérédia sacrifie un peu à une mode du temps (et pas seulement de son époque) : l'attrait du clinquant, du bibelot, du « pompier ». Il est très éloigné de ces maîtres du sonnet qu'étaient avant lui Du Bellay et Ronsard, Hugo, Musset et surtout Nerval, mais la facture de son travail le place au niveau des plus grands (Baudelaire, Verlaine et Rimbaud), mais à part : il manque cette pointe d'émotion qui caractérise les génies.
Mais pour les amateurs de poésie bien léchée, alliant la maîtrise technique avec le souci du vrai et du beau, votez Hérédia, vous ne serez pas déçus.
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Les trophées sont un recueil de sonnets composés selon l'esthétique du Parnasse. Cette poésie ne vise pas à transmettre des émotions mais à atteindre une perfection formelle. L'idée est de sculpter les vers à l'instar d'un sculpteur qui travaille la pierre. Certains sonnets sont difficiles d'accès voire hermétiques, notamment en raison des références culturelles à l'antiquité et aux arts. En revanche, par son goût du mot rare et la musicalité de ses vers, Heredia était un maître.
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Je viens de rencontrer José Maria de Heredia.
Le voici en son heureuse jeunesse, lorsque ses premiers sonnets parurent dans le "Parnasse contemporain" d'Alphonse Lemerre et le firent immédiatement célèbre.
Il venait d'épouser Louise Despaigne qui fut la compagne de toute sa vie. Comme lui elle était d'origine espagnole par son père et française par sa mère. Celle de José-Maria vivait encore, revenue avec lui en France où il avait été élevé au collège de Senlis depuis l'âge de neuf ans, ne retournant à Cuba qu'à seize et ne quittant définitivement l'île natale pour se fixer en France qu'en 1861.
Imaginez-le dans sa demeure, rue Balzac, avec sa femme et ses trois filles qu'il appelait "ses plus beaux sonnets".
Voyez-le fumant sa pipe ou ses cigares dans son cabinet de travail toujours enfumé et encombré de bibliothèques, orné de dessins, de gravures et de petits tableaux. Là il méditait longuement, récitant les vers du sonnet, le parachevant, le modifiant, hésitant entre des images, des rimes et des variantes aussi précieuses les unes que les autres.
Dans ce même cabinet de travail il recevait ses amis, poètes ou pas.
On y voyait arriver quelques jeunes hommes de grands talents ou bien quelques timides imitateurs. Il eut, ce soi-disant parnassien, la plus grande influence sur la nouvelle école étiquetée symboliste, tout autant par la clarté lumineuse de sa syntaxe que la vigueur de son don d'évocation.
Retrouvons-le chez son ami l'éditeur Alphonse Lemerre parlant avec chaleur de littérature et de poésie ou boulevard Saint-Michel, chez son maître Leconte de Lisle, écoutant avec respect le grand vieillard.
Voyez-le, rentrant chez lui, au soir de la journée mémorable de la parution de ses "Trophées" - si vos pas vous conduisent à la Bibliothèque Nationale vous y trouverez l'unique manuscrit - où les volumes s'enlevaient sans arrêt, où la queue des acheteurs impatients s'allongeait passage Choiseul.
Voyez-le, aussi candidement satisfait, sans l'ombre d'une vanité, le jour de sa réception à l'académie Française. Sa joie s'attriste de ne pas voir là son cher Leconte de Lisle, mort quelques années auparavant.
Prononcera-t-il bien son discours ? S'il fait l'éloge de son prédécesseur Charles de Mazade comme il est de coutume, il parle davantage des personnages étudiés que de la qualité littéraire des ouvrages. Qu'importe ! Il le lut sans doute superbement puisque Maurice Barrès rapporte : "il fit courir dans Paris une rumeur d'admiration...".
Barrès, celui-là même qui prendra sa place, en 1906, douze années plus tard dans le fauteuil 4.
Pauvre José-Maria ! Après avoir été nommé conservateur de la bibliothèque de l'arsenal la mort vint le chercher de bonne heure en octobre 1905 au château de Bourdonné où il passait, déjà malade, de longs séjours d'été et d'automne, cherchant sa jeunesse perdu dans les eaux dormantes du lac reflétant le château rose, sur lesquelles il guettait l'éclair azuréen du martin-pêcheur.
Prenez le temps de lire quelques diamants de cet ouvrage afin de pas laisser mourir une seconde fois ce grand poète. Cela lui aurait fait plaisir...
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Pour la beauté des mots, des vers, un voyage dans le passé, des vers que nous avons appris à l'école communale ( pour les plus anciens). J' aime la fougue et l évocation des scènes épiques De Hérédia.
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Puis-je dire que l'élève a dépassé le maître ? Lisant les Trophées, dédiés à Leconte de Lisle, juste après avoir terminé ses Poèmes barbares, je déclare préférer la poésie de José Maria de Heredia. J'avais trouvé des longueurs chez Leconte de Lisle, je regrettais le manque d'organisation - certes, cela peut sembler le contraire de la poésie de faire des classements, ou plutôt des sections, mais chez Hérédia, on se retrouve plus facilement, on comprend mieux l'élargissement du monde - on ne passe en quelques poèmes de la Babylone antique à la savane africaine ou à l'Irlande païenne. Hérédia se disperse donc moins en quelque sorte, et reste dans un domaine de référence plus accessible - relativement, mais je suis plus familière de la mythologie grecque que des légendes hindoues.
D'un point de vue de la langue, je dirais aussi que je préfère Hérédia, en partie parce que les poèmes sont plus courts, avec des formes souvent assez classiques - beaucoup de sonnets, mais les vers résonnent, les rimes sont plus musicales. D'ailleurs, Hérédia reprend certains thèmes de son "maître et ami", notamment la réécriture du mythe du Cid. Combien ai-je préféré la version d'Hérédia, plus évocatrice, plus subtile, plus forte. Très beau poème dernier poème également, "les Conquérants de l'or", avec sa chute au sens propre dans le dernier vers, la echute du soleil" qui marque la fin d'un monde.
Et puis, d'un point de vue très personnel, très intime, j'ai eu les larmes aux yeux en découvrant des vers dont je ne connaissais pas l'auteur mais que mon grand-père récitait souvent dans des repas de famille : "Sempronius consul, fier de sa gloire neuve, a fait lever la hache et marcher les licteurs", des mots que je ne comprenais pas forcément quand j'étais enfant, mais qui maintenant me relient à mon cher grand-père disparu. Et c'est finalement ça la beauté de l'écriture et plus encore de la poésie, unir ceux qui s'aiment, par-delà les générations et la mort.
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Un petit in-8, ou un grand in-16, me fait de l'oeil sur l'étagère du haut. Toute résistance est vaine.

Reliure fin XIXème en veau havane à coins, agréables roulettes dorées sur le dos à cinq nerfs: petit mais cossu. Familier et désirable.

Lecture à nouveau frais, mais ambiance toujours aussi cosy : comme énormément de gens je me sens ici à la maison (si on ne connait pas tout on a au moins déjà croisé quelques gerfauts au sortir de leur charnier natal), aucune originalité donc, mais origines, patrimoine, cocon. Mais on ne s'endort pas dans ce cocon, on est revigoré.

Du commun donc, mais dans le bon sens du terme, du pour-tous; mais surtout du vif et du beau, dans une langue et une métrique de grande classe. Oeuvre classique, voire classiquissime, elle même fruit de l'héritage, mais nullement empesée (enfin, pas de laissez aller non plus :) . Pompeux, certes. Et alors? Je vous propose d'assumer un certain goût pour les pâtisseries bien goûtues. le paris-brest ce n'est pas du sans sucre, ni du sans gluten. Vive la gourmandise.
Bref, on écrit de belles choses aujourd'hui, mais le flot de sève du patrimoine est encore là. Il nourrit, et il amuse et il fait rêver. Ils là Scipion, Hannibal le chef borgne, les femmes de Byblos, Cipango, le récif de corail, la houle, le chêne brut, le cyprès et l'érable, la chaleur du carnage et ses âcres parfums, l'airain rutilant, la pourpre flottante.

Je n'en dirai pas ni plus ni mieux que ce qui a déjà été dit, notamment ici dans une critique sensible par Philippe Castellain, et je ne suis pas un technicien de la poésie. Cependant j'ai plaisir ici à déposer un petit témoignage pour entretenir la braise et donner rendez-vous aux amis de la belle ouvrage et des dieux des forêts.

Depuis le sommet du Parnasse, on est au spectacle. Les images explosent. La Grèce, la Sicile, Rome, les barbares, l'Orient, la nature, Michel-Ange, un marbre brisé, le bain des nymphes.

Je vous laisse. J'ai garé mon éléphant gétule en double file. Et qui plus est j'ai un lectisterne à organiser pour la fin de semaine. Débordé :)

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Plongée versifiée dans la grande histoire du monde, par un auteur dont, grande béotienne en matière de poésie, j'ignore à peu près tout si ce n'est le fameux "Comme un vol de gerfauts..."
Faute d'initiation et de repères, j'avoue avoir pas mal souffert devant le classicisme un peu pompeux de nombreux poèmes, en particulier sur la première partie couvrant l'antiquité (au moins puis-je maintenant poser une couleur sur le concept de mouvement parnassien...)
ça et là cependant, j'ai pu savourer quelques éclairs de pure beauté sur l'évocation de maîtres artisans au Moyen-Age, et frémir avec les conquistadors étouffant dans une jungle hostile.
La poésie sans mode d'emploi et sans , hélas, suffisamment d'appétit, c'est compliqué...
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