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Le Crabe Aux Pinces D'Or est la sixième aventure de Tintin que je fais découvrir à ma fille, elle qui me sert d'étalon pour revisiter Tintin à l'aune d'une vision d'enfant.
C'est avec délice qu'on voit apparaître, au fond d'une cabine glauque du cargo Karaboudjan un sinistre ivrogne, pourtant capitaine du navire mais maintenu dans sa dépendance alcoolique par le second, qui est en fait le véritable maître à bord du bateau.
Vous avez bien sûr reconnu le fameux capitaine Haddock, appelé à un grand avenir dans la série et à une légère cure de désintoxication au contact de Tintin, ainsi que le fourbe lieutenant Allan, lui aussi appelé à faire d'autres apparitions en qualité de malfrat dans d'autres albums.
J'ai trouvé cet opus intéressant d'un point de vue « épaisseur » des personnages, où l'on entre un peu plus que d'habitude dans leur « psychologie », toutes proportions gardées, cela va sans dire.
Le caractère du capitaine est déjà bien marqué, alcoolique invétéré, ordurier et tempétueux mais avec une nuance qu'il perdra par la suite dans les autres albums, à savoir son côté gaffeur qui ici égale presque celui des Dupond et Dupont, ce qui n'est pas peu dire.
En revanche, comme dans l'album précédent, le Sceptre D'Ottokar, et dans le contexte d'une lecture réellement destinée à des enfants, il y a encore beaucoup de choses qui leur passent trop largement au-dessus de la tête, telles les notions de trafic d'opium, de rebelles sahariens, de vapeurs d'alcool, par exemple.
Tout au long de cette aventure, nous sommes donc lancés avec Tintin, puis avec le capitaine, à la poursuite de trafiquants d'opium dont nous allons essayer de démonter la filière internationale depuis les pluvieux ports de la mer du Nord jusqu'aux torrides contrées du Maghreb.
Il est à noter que, faute de « matière », Hergé s'est vu contraint, à plusieurs endroits de dessiner de grandes planches en pleine page afin d'arriver, bon an mal an aux 62 planches réglementaires.
Un album donc indispensable dans la genèse de la série avec l'apparition capitale du capitaine, que ma fille a globalement bien aimé mais pas adoré. Mais ceci n'est que son avis, c'est-à-dire, pas beaucoup plus qu'une bouteille vide aux mains du capitaine Haddock.
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Ah que voilà un album important !
L'histoire de trafiquants de drogue n'est pourtant pas la plus géniale de la série, et le grand chef des méchants fait un peu pâle figure comparé à un Rastapopoulos.
Mais c'est l'entrée en scène de celui que je considère comme le véritable héros de la série, le plus charismatique en tout cas : le capitaine Haddock.
Sans lui, la série aurait été sympa, sans plus. Avec lui, c'est comme si on avait ajouté du gingembre à un plat un peu… plat.
Il a encore besoin de trouver ses marques. Il est assez pleurnichard, et la plupart du temps bourré comme un coin. Et il a l'alcool violent. Une catastrophe ambulante évaluée à 18% d'alcool.
Mais on commence à le reconnaître sur la fin, quand il se lance dans sa litanie d'injures si exotiques. Comment a-t-on pu vivre sans ça ?
Et puis c'est aussi l'entrée en scène d'un méchant récurrent : le lieutenant de marine Allan à la gueule et aux poings de boxeur. Il remplace efficacement le grand chef des méchants plutôt absent.

Le voyage vaut le détour : la mer, puis le Maroc et son désert. Quelques cases pleine page feraient de chouettes posters.

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"Le crabe aux pinces d'or" est la neuvième aventure de Tintin prépubliée en noir et blanc entre octobre 1940 et octobre 1941 et parue en version couleur en 1944.
La prépublication intervenant pendant la Seconde Guerre Mondiale et la Belgique étant occupée par les Allemands, Hergé n'était pas libre dans les thèmes abordés et se devait de rester neutre.

Néanmoins, cet album se démarque sur certains aspects et revêt un caractère important car il met en scène un personnage qui deviendra récurrent par la suite : le capitaine Haddock.
En effet, le capitaine est introduit dans l'univers de Tintin avec cette histoire et la vision qui en est donnée est moins lissée et « politiquement correct » que dans les autres albums.
Tintin va faire sa rencontre sur le cargo dont il est le capitaine, le Karaboudjan, qui en réalité sert au lieutenant Allan à faire du trafic d'opium.
C'est un capitaine sans aucun panache ni emprise sur son équipage qui y apparaît, avec un fort penchant pour l'alcool et passant la majorité de son temps saoul.
Il est par la suite montré très souvent avec une bouteille à la main ou bien fantasmant et transformant les personnes en bouteille de champagne ou de vin.
Le pire moment pour ce personnage étant sans doute la traversée du désert marocain : "Le pays de la soif !"
Les ravages de l'alcool étant ce qu'ils sont, il ne réfléchit pas et met à plusieurs reprises sa vie et celle de Tintin en jeu, agissant sur le coup de l'impulsion et réalisant après coup qu'il n'aurait pas dû agir ainsi.
Ce qui aurait pu rendre le personnage définitivement pathétique va au contraire le servir et l'ancrer à jamais dans la mémoire collective de l'univers de Tintin car en agissant ainsi, le capitaine Haddock va apporter une touche d'humour à l'histoire, tandis que les Dupondt y apportent de la loufoquerie.
De plus, j'ai toujours trouvé intéressant le point de vue de Hergé sur la relation entre Tintin et les armes à feu.
Ainsi, ce dernier n'a rien contre leur utilisation, mais il ne les utilise jamais et ne s'en sert que pour se défendre.
Cet album en est une belle illustration : Tintin va sortir un pistolet pour intimider les méchants mais il le perdra très vite par la faute du capitaine au profit de ces derniers.
Il utilise aussi l'intimidation et le mensonge au besoin : "Et moi, je dois aller sans tarder à l'Institut Pasteur ... car je viens d'être mordu par ce chien enragé !"
Mais, comme dans les autres aventures de Tintin, Hergé n'est jamais moralisateur, même lorsqu'il aborde l'alcoolisme ou le trafic d'opium, et c'est l'un des atouts de cette série.
L'autre point flagrant dans cet album, sans doute plus que dans les autres, c'est l'opposition entre Tintin, héros quasi angélique sans aucun défaut et ne doutant jamais ; et le capitaine Haddock condensant à lui seul les interrogations, les faiblesses, les rechutes, les maladresses, les actes irréfléchis.
Ces deux personnages sont tellement différents l'un de l'autre que leur entente, et par la suite leur amitié, n'en est que plus originale et inattendue.

"Le crabe aux pinces d'or" est une aventure de Tintin particulièrement plaisante à lire, d'autant qu'elle marque la rencontre entre Tintin et le capitaine Haddock, que Milou y apporte une touche comique des plus plaisantes et qu'elle a lieu dans un contexte exotique.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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J'adore cet album pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il traite une nouvel fois d'un sujet assez sensible, à savoir le trafic d'opium mais surtout parce que l'on y découvre enfin le capitaine Haddock qui deviendra par la suite l'ami inséparable de notre cher Tintin. le capitaine Haddock, dirigeant du cargo le Karaboudjan est en réalité dans un piteux état lorsque Tintin le découvre car, étant alcoolique, il se laisse totalement manipuler par son équipage et notamment par son machiavélique second, Allan. Il ignore totalement ce qui se trame sur son cargo et surtout que celui-ci transporte une cargaison d'opium. C'est Tintin qui lui ouvrira les yeux et l'aidera à redevenir le véritable maître à bord et enfin, chose non négligeable, à retrouver "figure humaine" en se débarrassant (enfin pas totalement sinon, que serait le célèbre capitaine Haddock sans sa précieuse bouteille de Whisky ?) de son addiction pour l'alcool.

C'est une des raisons principales qui m'ont fait trouver cet ouvrage émouvant car il démontre que l'amitié peut faire des miracles et que si on a la volonté et que l'on est soutenu et aidé, on peut arriver à retrouver toute son intégrité et faire des choses que l'on jugeait, de prime abord, irréalisable. Que l'homme peut être vulnérable lorsqu'il a des faiblesses et que des âmes malfaisantes les exploitent pour les retourner contre vous...Voilà, à mon humble avis, la véritable morale de cet album !
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Ceci est mon tome préféré de la série Tintin. Je suis content d'un nouveau personnage le capitaine Haddock qui va aider Tintin tout au long de ses aventure. Le capitaine restera avec lui jusqu’à la fin de sa vie. Je trouve que le capitaine sera toujours drôle avec ses injures.
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Le crabe aux pinces d'or... cette boite de conserve, cette étiquette déchirée, ce mot griffonné... quels souvenirs !
Retour sur mes relectures de Tintin, avec un regard d'adulte cette fois.

Je n'avais pas conscience que c'était le tome de la rencontre avec le capitaine Haddock, ni que le running gag de la boisson, qu'on retrouvera dans les tomes suivants, y prenait naissance. Son attirance pour l'alcool amène d'ailleurs à l'une des scènes les plus marquantes de toute la série, dans mes souvenirs, lorsqu'il est victime d'une hallucination et prend Tintin pour une bouteille dont il voudra faire sauter le bouchon (ça et le fameux "Lao-Tseu l'a dit..." que j'attends de retrouver dans une prochaine lecture).

J'avais oublié comment on passait des rues belges aux cales d'un cargo, d'un radeau à un avion, d'un campement militaire à une ville du Maroc. J'avais oublié que cette aventure était remplie d'action, avait une trame "espionnage" et débutait par une enquête au sujet d'un homme noyé. Il faut dire qu'en plus de le lire, j'avais aussi la version dessin animée qui, pour le coup, a subi de nombreuses modifications.

Bilan : un tome d'un très bon niveau, qui dépasse même les souvenirs que j'en avais. Action, intrigue, humour, dépaysement. Un bon cru.
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Le crabe aux pinces d'or est l'album qui symbolise pour moi LA RENCONTRE. En effet, c'est dans cet album que Tintin va rencontrer celui qui va devenir son fidèle compagnon, le capitaine Haddock.
Quel tour de force Hergé a accompli pour faire d'une épave imbibée d'alcool ce fidèle faire valoir de Tintin.
De plus, Haddock est devenu indéniablement un des personnages préférés de cette série. Ses défauts et son caractère soupe-au -lait permettent de faire le pendant avec le coté un peu trop lisse et parfait de Tintin. Ce sont d'ailleurs ces traits de caractères qui le font apprécier des lecteurs.
Dans le crabe aux pinces d'or, le capitaine ne se montre vraiment pas sous son meilleur jour. Des qu'il voit une bouteille ( sauf celles contenant de l'eau ), il ne peut résister à la tentation ! Il sera cependant une aide précieuse pour Tintin dans sa poursuite et recherche d'une bande de trafiquants d'opium.
A noter que le lieutenant Allan, qui avait déjà fait un passage dans les Cigares du pharaon, n'est rien d'autre que le second de Haddock qui ignore tout de ses méfaits. Ce sinistre personnages va d'ailleurs encore apparaitre dans dans d'autres albums de la série.
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J'ai toujours trouvé les inventions graphiques du "Crabe aux pinces d'or" remarquables. Elles illustrent merveilleusement une aventure palpitante dans laquelle Tintin est plus physique que jamais. Si l'humour bon enfant d'Hergé est malheureusement parfois toujours présent, la vivacité de l'action nous fait glisser sur ces fautes de goût.
On sentait déjà tout au long des aventures précédentes un problème sous-jacent du dessinateur avec un alcool qu'il appréciait pleinement. Tintin ne pouvant boire, c'est plus d'une fois Milou qui lampait vins et spiritueux. L'exutoire éthylique a trouvé son incarnation et ce sera le capitaine Haddock dont les crises tragi-comique de délirium manquent de faire périr Tintin à plusieurs reprises. L'ivresse due aux émanations d'une cave fera malgré tout chanter le trop sobre Tintin mais à son corps défendant !
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On tient peut-être là la plus obscure aventure de Tintin. La plus psychique aussi. Et tout cela s'incarne dans un personnage, dont c'est la première apparition : le capitaine Haddock, qui n'est plus que l'ombre de lui-même, dépossédé du commandement de son navire par une bande de trafiquants, alcoolique patenté, sujet aux hallucinations, dont le fameux épisode de la traversée du Sahara nous offre un effrayant exemple. Rien que pour ça le Crabe aux Pinces d'Or s'adresse bien plus aux adultes qu'à des enfants de sept ans.
On peut aussi lire aussi cet album sous l'angle mystique : Tintin serait une figure christique venu racheter le capitaine Haddock, hanté par le démon de la boisson et semblant avoir perdu la raison : il brûle, en pleine mer, les rames d'une barque afin de faire du feu ; rendu furieux par le refus de Tintin de le laisser piloter, il provoque le crash d'un hydravion et, cerise sur le gâteau, tente d'arracher la tête de son compagnon qu'il prend pour…le bouchon d'une bouteille de champagne !
Dès lors, les injures du capitaine, qui dans d'autres albums nous ravissent, apparaissent comme l'expression d'un homme en manque. Humeur changeante d'un homme qui a soif, mais pas d'eau. Haddock est à ce moment en état de dépendance. Dépendance qui renvoie à l'intrigue autour d'un trafic d'opium, déjà traité dans le diptyque : le Cigares du Pharaon / le Lotus bleu.
Après cette lourde atmosphère, entre eau salée et sable brûlant, Tintin, en compagnie de son nouvel ami, ira se faire voir dans l'Arctique : L'Etoile mystérieuse. Ce qui est, à bien y réfléchir, un grand écart !
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Cet opus de Tintin est très important et marque un tournant dans l'oeuvre d'Hergé.
Primo parce que ce tome est le premier à être fait pendant l'occupation nazie de la Belgique.
Hergé ayant choisi de résister à sa manière en continuant son travail de dessinateur coûte que coûte dans un journal nommé le soir.
Secundo, Hergé n'est plus libre de ses scénarios avec la censure nazie, les sujets engagés ou politiques sont interdits. Cependant, Hergé malicieusement, va contourner la censure en envoyant son héros préféré au Maghreb affronter une redoutable bande de trafiquants d'opium aux ramifications internationales agissant comme des espions qui sûrement dans la tête de Hergé pourraient être des affreux nazis...
Grâce à ce stratagème libérateur Hergé s'en donne à coeur joie, baladant Tintin dans des contrées exotiques variées, utilisant avec brio les décors maritimes, désertiques et orientaux qui dépayse l'action et le lecteur en permanence.
Tercio, cet album est également celui de l'apparition du capitaine Haddock et de sa fameuse bouteille de whisky, donnant une nouvelle dimension aux aventures de Tintin avec un côté burlesque indéniable, en partie avec les jurons d'anthologie du capitaine quand il est sobre, bien sûr. . .
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