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Critique de Alzie


Alzie
10 février 2018
Apparu en noir et blanc dans le Petit Vingtième L'Oreille cassée, sixième album de la collection Tintin, prit des couleurs en 1943 année sombre s'il en fut pour tant de contemporains...
Notre reporter s'ouvre ici à la culture amérindienne et hispanique. du même coup, et ceci bien avant Jacques Chirac, il manifeste son intérêt pour les Arts Premiers en entreprenant le sauvetage artistique d'un fétiche Arumbaya volé et menacé par deux affreux jojos.
Politiquement, c'est encore plus clair, Tintin devance de plusieurs coudées Régis Debray en prenant part courageusement à une révolution sud américaine, devenant l'aide de camp d'un sémillant général (apparition d'Alcazar) et contrecarrant les visées financières de compagnies multinationales pétrolières aux stratégies douteuses. Et il en faut du cran pour se retrouver coincé par la suite chez les Bibaros au fin fond de l'Amazonie!
Enfin et j'en aurai fini, sur le plan personnel, notre ami découvre (conséquence logique de son élargissement culturel) les bienfaits de la tequila au pied du poteau d'exécution (il ne sera pas fusillé je rassure les lecteurs potentiels et sensibles) et se décoince psychologiquement.
Un album triplement positif donc pour ce héros précurseur aux aventures planétaires multiples et trépidantes dont on ne se lasse pas. Ne doutons pas, qu'en filigrane, cet album rende également un hommage détourné et discret à tous les gardiens de musée... "Toréador! Toréador!"

Je renvoie les lecteurs vers Michel Serres pour ses études réjouissantes de Tintin (Hergé mon ami, éditions Moulinsart/Le Pommier, 2016).
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