AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 1816 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Boum ! Quand vot'moteur fait Boum !", telle est la publicité d'une société de dépannage, le problème, c'est que tous les moteurs font réellement "boum" car l'essence est trafiquée et une crise pétrolière menace.

L'une des caractéristiques de cet album de Tintin est son ancrage dans la réalité.
En effet, publié entre les deux guerres, c'est sans doute l'album de Tintin le plus réaliste par rapport au contexte historique.
Il y est question de sabotage d'essence, d'une guerre sur le point d'être déclarée, d'un méchant répondant au nom de Docteur Müller (nom à consonance allemande).
Le contexte n'est donc pas très gai et pourtant, Hergé a réussi à distiller de nombreuses touches d'humour dans cet album, par le biais de Milou mais également par celui des Dupondt qui ne cessent de se perdre dans le désert et de voir des mirages :"Moi, faire un rivage pour un stupide rimage ? ... Euh ... Un rivage pour un mirage ... Non, un mirage pour un virage ... euh ... Enfin, jamais de la vie : je continue tout droit."
Là aussi, j'ai noté qu'il était question du rapport de Tintin par rapport à la violence et aux armes à feu :"Je n'aime pas beaucoup ces jouets-là, mais, dans ces cas-ci, il vaut mieux être armé."
Ce personnage oscille d'un point de vue à l'autre, mais il se refuse toujours à toute violence et l'arme n'est qu'un moyen de dissuasion.
Le capitaine Haddock est peu présent dans cet album, il est esquissé et d'ailleurs le lecteur ne connaît pas le fin mot de l'histoire à la fin.
Quant au Professeur Tournesol, c'est de Moulinsart qu'il aidera pour trouver un remède à l'étrange mal des Dupondt.
Mais cet album est aussi l'occasion de faire la connaissance de ce "charmant" petit Abdallah, qui a toujours une mauvaise blague dans sa musette.
C'est un petit garçon exaspérant mais il apporte une touche de fraîcheur dans cette histoire plutôt sombre.
Il s'agit d'une histoire sur plusieurs niveaux, relativement complexe, en tout cas plus que dans d'autres albums.

"Tintin au pays de l'or noir" est un album intéressant à lire avec une histoire plus complexe que dans d'autres tomes, fortement ancré dans le contexte historique au moment de sa rédaction et qui finalement l'est toujours dans celui d'aujourd'hui, dans une moindre mesure.
Une aventure de Tintin qui se lit avec plaisir, riche en aventures et avec quelques touches d'humour.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
Commenter  J’apprécie          250
Le pays de l'or noir. J'ai encore en tête des passages du dessin animé, et notamment les pleurs de l'Émir, les facéties de son fils ou les mésaventures des Dupondt. J'avais quelque peu oublié l'amorce de toute cette affaire, les mystérieuses explosions dont sont victimes les moteurs à essence...
Je n'avais pas non plus idée que l'écriture avait débuté en 1939, ni que le tome avait subi une censure (un polissage) dans des éditions ultérieures.
Merci donc à jamiK d'avoir pointé cette particularité dans sa critique, car sans cela je n'aurai jamais pensé à comparer les deux versions.
En lisant cet album j'avais bien trouvé des passages peu "politiquement corrects" (et notamment un passage sur une évocation du conflit israélo-palestinien et une ingérence anglaise), mais jamais je n'aurais cru que la police de l'édition serait passée par là. C'est triste à voir.
Bref, sans parler de ce point précis, on se trouve dans contexte plus ou moins sulfureux et disons-le assez compliqué à comprendre pour les plus jeunes lecteurs, dans lequel des puissances étrangères manipulent les dirigeants orientaux (on n'a pas vraiment nommé ce "pays de l'or noir" dans l'album) à des fins économiques et militaires.
On se rassure d'entendre Tintin nous expliquer que "la guerre est évitée" et on se concentre sur l'affaire sur le feu, à savoir la libération du jeune fils de l'Émir. le scénario va donc du plus complexe et profond au plus tangible, de la menace d'une guerre totale à une course poursuite en voiture dans le désert.
Moi quoi qu'il en soit, l'album est plaisant à lire, et les tribulations des Dupondt, les gémissements de l'Émir, les farces d'Abdallah, le conflit entre Müller et Tintin, en font un tome mémorable. Un tome à double lecture, entre réflexions sur l'ingérence étrangère et blagues à coup de poudre à éternuer. Rajoutons à cela le poids du politiquement correct, et nous aurons deux tomes (version ancienne et version policée) à comparer et sur lesquels réfléchir un bon moment...
Commenter  J’apprécie          180
L'un des tout premiers albums de Tintin que j'ai lu, dans la version non modifiée.
Je n' ai compris qu'après avoir lu le Crabe aux pinces d'or, pourquoi le Capitaine Haddock n'apparaissait pratiquement qu'à la fin de l'Or noir.
Les deux pauvres Dupond-Dupont, toujours à la traîne, trouvent moyen de tourner en rond, de s'endormir au volant et de s'empoisonner... Hergé ne leur faisait vraiment pas de cadeaux!
Commenter  J’apprécie          183
Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus lu Tintin et je n'ai pas réussi à m'y immerger comme avant.
Si je l'ai lue avec plaisir, je dois avouer que je suis restée hermétique à l'humour tarte à la crème et aux situations abracadabrantesques de cette aventure au Moyen-Orient.
Certes, je reconnais également que je n'aurais pas du choisir ce tome pour commencer une relecture car j'ai un petit faible pour le capitaine Haddock et il est très rare dans ce tome.
Mais ça n'en reste pas moins une pierre angulaire de l'histoire de la BD même si ça ne correspond plus vraiment à mes goûts.
Commenter  J’apprécie          160
Cet album fait entrer Tintin dans l'ère moderne, plus sérieux, plus impliqué dans la géopolitique (Palestine); La couverture à elle seule marque ce saut avec la représentation de la jeep Willys rouge. le partage après guerre a effectivement tenu compte des réserves pétrolières;
Tintin se fait enlever, et l'aventure tend plus vers l'espionnage. L'humour est tout de même conservé avec les péripéties des Dupond et du facétieux Abdallah. On retrouve également un personnage inquiétant, le Docteur Muller découvert dans l'ile noire qui agit toujours du coté des méchants.
Commenter  J’apprécie          150
Sur les trois versions de l'album, celle que je viens de relire est de 1948. Ayant également la dernière actualisation d'Hergé, faite à la demande des britanniques, j'ai pu comparer les 12 pages re-dessinées et comprendre combien Hergé s'était impliqué dans le contexte politique de ce Moyen-Orient explosif.
C'est sûrement avec "Coke en Stock", l'album qui colle le plus à la réalité et dénonce le surréalisme de certains comportements capricieux locaux incarnés par le petit Abdallah.
Rien n'a d'ailleurs vraiment changé depuis. Exemple : lorsque l'émir dit à Tintin que notre justice est bien compliquée en comparaison de la sienne et que l'actualité nous apprend qu'un criminel vient d'être décapité et crucifié en Arabie Saoudite.
On a peu souligné cette incroyable dénonciation de ces grandes magouilles financières chez Hergé qui en fait un réel grand reporter à l'image d'un Albert Londres. Tout cela habilement enveloppé d'aventures et d'humour
Commenter  J’apprécie          150
Étant un grand fan de Hergé , je suis très content de ce livre. C'est un tome très drôle. Je trouve que les Duponds parle beaucoup pour une fois! Un autre livre que vous ne vous tannerez pas de lire! Bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          142
Malgré un contexte historique sombre (guerre imminente) et des sujets sérieux (trafic d'essence, explosions de moteur), cet album nous a énormément fait rire mes enfants et moi !
Tout commence dès la première page, lorsque les Dupondt entonnent gaiement une publicité sur l'air de "Boum" de Charles Trenet : "Boum!... Quand vot' moteur fait boum !... La dépanneuse Simoun viendra vers vous en vitesse..." Et là, boum, le moteur de leur voiture explose ! Quel fou rire !
Les mêmes Dupondt offrent de franches parties de rigolade lors de leur épopée dans le désert, confondant mirages et réalité, suivant les traces de leur propre voiture, s'endormant au volant, et finissant par ingérer un cachet suspect leur faisant subir une bien mystérieuse transformation. Grandioses !
Enfin, cerise sur le gâteau : Abdallah, fils de l'émir Ben Kalish Ezam. Hergé avait d'habitude dépeint de jeunes garçons doux, courageux, intègres (Tchang, Zorino, ou le fils du maharadjah Rawahjpoutalah, plus proche de l'âge d'Abdallah), ici c'est tout l'inverse : Abdallah s'avère un véritable petit diable, égoïste, capricieux, ingérable, maladivement farceur, le tout sous le regard aveuglé de son père qui l'affuble de ridicules surnoms ("mon petit gâteau de miel", "mon cher petit oiseau en confiture"...), prouvant son manque flagrant d'autorité. Un cauchemar pour Tintin et ses amis, un délice pour nous !
Commenter  J’apprécie          122
L'or noir, et ses mystères (certes de Polichinelle)
Où l'aventure inachevée en noir & blanc, terminée en couleur puis partiellement redessinée.

Depuis sa création, le sujet de cette aventure (contrôle des zones pétrolifères et guerres des sources d'énergie) n'a pas cessé d'être d'actualité jusqu'à ce jour. Il a été objet de tensions et prétexte de guerres.

Mais, ce qui m'interpelle le plus dans cet album sont ses défauts de cohérence.

Je commence par celui qui me gêne le plus : le manque de cohérence graphique.
On ressent rapidement qu'un assez long passage a été entièrement redessiné alors que le reste a été (heureusement !) laissé en l'état original de la première version couleur.
En effet, une partie de l'Or noir, « bénéficie » d'un graphisme modernisé dans ce passage qui va des docks la nuit jusqu'au moment où les Dupondt entament leur inénarrable traversée du désert (ce ne sont pas des Lawrence d'Arabie, ces deux-là !). Ce graphisme est en véritable rupture avec celui du tout début et du reste de l'histoire. Malheureusement, Tintin n'a pas échappé à cette modernisation.
Pour les mêmes raisons qui ont prévalu pour la « reprise » de l'Île Noire, c'est-à-dire toucher le public britannique, Hergé devait revoir la copie de l'Or noir. Mais ici nul besoin de moderniser les dessins, il s'agissait d'actualiser et d'« apaiser » l'Histoire du Proche-Orient : plus de présence de l'armée britannique, plus de descriptions des tensions judéo-arabes, ni anglo-juives.
Mais, entre-temps, le coup de crayon d'Hergé avait beaucoup évolué. A sa décharge, sûrement lui était-il difficile d'offrir cette unité graphique qui manque tant à cette aventure.
En revanche, je trouve qu'Hergé aurait pu profiter de ce toilettage historique pour redessiner la vignette où l'on entend la Castafiore et lui donner une allure plus féminine.

Je poursuis avec la mystérieuse absence du capitaine pendant les cinquante premières pages.
Alors que l'album sort en 1950, soit dix ans après la création d'Haddock, et cinq après celle de Moulinsart et de Tournesol, ces deux personnages et le château, pourtant si présents dès lors qu'ils ont été créés, font preuve d'une quasi-totale absence toute singulière.
Certes, très vite, un bien bref appel téléphonique entre Tintin et Haddock nous explique que ce dernier est mobilisé.
Dès qu'il n'est plus mobilisé, Haddock réapparait « comme un cheveu sur la soupe » et reprend tout son espace, ses jurons et sa place de souffre-douleur, notamment en victime des facéties du si « cher » Abdallah. Point de « bouille » de Tournesol, juste une lettre de celui-ci, et une photo sépia de Moulinsart « ruiné ».
L'explication est « simple et compliquée » à la fois comme tente de le dire en vain Haddock : la création de l'Or noir a débuté, juste après le Sceptre d'Ottokar, c'est à dire avant celle du Crabe aux pinces d'or et l'arrivée d'Haddock. Mais l'histoire a dû être brutalement stoppée en 40, par les Allemands à Bruxelles.
Hergé y emprisonnera Tintin, sur le Karaboudjan, pour la rencontre décisive d'Haddock.

C'est en 1950 qu'il reprendra l'Or noir pour sa mise en couleur et son achèvement.

Dans cette aventure, les Dupondt atteignent des Everest de bêtises. le comique à répétition, si cher à Hergé, trouve ici toute sa force. Leur incompréhension du désert est déboussolant, c'est le cas de le dire !
Abdallah est un véritable concentré pur jus de Quick et Flupke, il ne s'arrête même pas pendant une seule demi-seconde. Aucun n'y échappera, même celui qui veut mettre fin à ses jours ! Il a de l'épaisseur celui-là et, partant, du potentiel pour les aventures futures.
Une fois encore, bien sûr que l'édition originale couleur est à préférer, certes dans sa version fac-similé.

Commenter  J’apprécie          120
Le pays de l'or noir est une bonne petite enquête à la Tintin, tout ce qu'il y a de classique. Quelques petites vannes des Dupond/Dupont et l'histoire s'écoule tranquillement, après le retour d'un personnage méchant déjà croisé.

Le point le plus comique est sans doute le très marquant passage où les jumeaux avalent une "aspirine" et que leurs cheveux/barbes se mettent à pousser très fort et très turquoise.

Les 2 petits mots drôles du capitaine dans ce tome : Anacoluthe (rupture ou discontinuité dans la construction d'une phrase) et Oryctérope (mammifère fourmilier à l'aspect étrange).
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (8047) Voir plus



Quiz Voir plus

Tintin, presque...

Tintin est ... ?

rapporteur
reporter

5 questions
476 lecteurs ont répondu
Thème : HergéCréer un quiz sur ce livre

{* *}